- Appartenance politique :
- Membre du Groupe de la Gauche Démocratique
- État civil :
- Né le 30 mai 1910
Décédé le 29 septembre 1981 - Profession :
- Professeur
- Département :
- Eure
-
Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
HÉON (Gustave)
Né le 30 mai 1910 à Asnières (Seine)
Décédé le 29 septembre 1981 à Bernay (Eure)
Sénateur de l'Eure de 1962 à 1981
Gustave Héon voit le jour le 30 mai 1910 en banlieue parisienne, à Asnières, où était affecté son père, receveur des postes. Mais c'est en Normandie, essentiellement dans le département de l'Eure, qu'il va passer toute son existence et mener sa carrière politique. Après avoir fréquenté l'école primaire dans le berceau familial du Cotentin, à Quettehou, puis le collège de Valogne, il obtient une licence ès sciences à l'université de Caen.
Nommé professeur de mathématiques à Bernay, dans l'Ouest de l'Eure, en 1935, il s'établit définitivement dans cette commune située à la limite entre le Lieuvin et le Pays d'Ouche, région bocagère marquée par l'alternance entre arbres fruitiers et riches cultures.
Mobilisé en 1939, il échappe à la captivité après la défaite. Il s'engage ensuite dans la Résistance : il sauve des aviateurs alliés tombés en France et les transfère vers le maquis Surcouf. Après la libération de Bernay par les troupes canadiennes le 24 août 1944, il est nommé président de la délégation spéciale municipale par le comité de libération de la ville. Deux mois plus tard, il est élu maire de Bernay. A sa tête pendant plus de trente-sept années, Gustave Héon transforme profondément cette petite cité normande, peuplée de plus de 10 000 âmes à partir des années 1960.
En septembre 1945, il est élu, sur le programme du Conseil national de la Résistance, conseiller général de l'Eure dans le canton de Bernay. Il s'inscrit alors au Centre des hautes études administratives dont il sort breveté. Par la suite, il assure la vice-présidence du Conseil général de l'Eure de 1952 à 1958 aux côtés de Pierre Mendès France qui le dirige depuis 1951.
Gustave Héon aspire également à représenter son département au Parlement. Aussi se présente-t-il en novembre 1958 aux élections législatives dans la deuxième circonscription de l'Eure. Il est cependant très nettement battu : il ne recueille que 4 134 voix sur 35 081 suffrages exprimés au second tour de scrutin contre 16 155 voix pour le député sortant Jean Lainé qui est réélu.
Peu de temps après cet échec, il succède à Pierre Mendès France à la tête du Conseil général de l'Eure : l'ancien président du Conseil, ayant été lui aussi défait aux élections législatives dans sa circonscription de Louviers, démissionne de son mandat de conseiller général. Gustave Héon dirige ainsi l'assemblée départementale jusqu'en 1979, présidant même l'association des présidents des conseils généraux de France de 1976 à 1979. Egalement choisi comme président de l'association des maires du département de l'Eure - il appartient aussi au comité directeur de l'association nationale de 1972 à 1981 -, il s'attache à favoriser le développement économique et urbain de l'Eure qu'il ne conçoit que dans le cadre d'une région normande élargie. Vice-président du Conseil régional de Haute-Normandie à partir de 1977, il défend la réunification de la Normandie et souhaite au moins le rattachement de l'Eure aux trois départements bas-normands pour faire contrepoids à la Seine-Maritime.
Entretemps, après sa première tentative infructueuse en 1958, Gustave Héon se porte de nouveau candidat à un mandat parlementaire : il se présente aux élections sénatoriales du 23 septembre 1962. Avec 627 voix sur 1 145 suffrages exprimés au second tour, il devient ainsi sénateur de l'Eure.
Il est ensuite réélu avec une majorité exceptionnelle de 82,56% des suffrages exprimés lors du renouvellement du 26 septembre 1971 : candidat sur la liste d'Union pour la défense du département, il obtient 1 032 voix sur 1 250 dès le premier tour de scrutin. Il est alors l'un des sénateurs les mieux élus de France.
Au Palais du Luxembourg, il s'inscrit au groupe de la Gauche démocratique. Membre de la commission des lois de 1962 à 1966, de la commission des affaires étrangères de 1966 à 1968 - mais également en 1963 pendant quelques mois - et de la commission des finances de 1968 jusqu'à son décès, il jouit d'une grande influence au sein de la Haute Assemblée : il est nommé secrétaire du Sénat en 1967, puis est choisi en 1974 comme parlementaire en mission temporaire auprès du ministre de l'Equipement Robert Galley. Il préside par ailleurs le groupe d'études sénatorial pour l'aménagement rural de 1976 à 1979.
Très actif, Gustave Héon rapporte notamment de nombreux textes relatifs à des conventions fiscales entre Etats. Egalement rapporteur spécial de la commission des finances pour le budget des affaires étrangères, il dénonce la dégradation de celui-ci au fil des années. Particulièrement attaché à la diffusion de la culture française à l'étranger, il déplore l'insuffisance des crédits attribués à l'action culturelle. Il s'intéresse aussi aux finances locales.
Au cours de ses mandats de sénateur, il vote en faveur de plusieurs grands projets de loi : la loi portant réforme des régimes matrimoniaux (1965), la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances (1967), la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat (1973), la loi fixant à dix-huit ans l'âge de la majorité (1974), la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse (1974), la loi portant réforme du divorce (1975) et la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes (1980). Il se prononce en revanche contre la loi portant création et organisation des régions (1972).
Parallèlement à ses fonctions électives, Gustave Héon exerce de nombreuses autres responsabilités : il appartient notamment à la commission centrale de sécurité, au comité permanent du conseil supérieur du tourisme et au comité directeur de l'association pour la défense de l'environnement contre les pollutions et les nuisances.
En mars 1979, battu au second tour des élections cantonales dans son fief de Bernay, il perd le siège de conseiller général qu'il détenait depuis trente-quatre ans, ce qui lui vaut également d'abandonner la présidence du Conseil général de l'Eure qu'il assurait depuis vingt et un ans.
Cette défaite ne l'empêche toutefois pas de conquérir aisément un troisième mandat sénatorial le 28 septembre 1980. Candidat sur la liste d'Union pour la défense des intérêts du département et des communes, il est réélu dès le premier tour avec 751 voix sur 1 317 suffrages exprimés.
Frappé par la maladie, il est cependant contraint d'espacer de plus en plus ses visites au Palais du Luxembourg. Après une longue lutte contre le mal dont il est atteint, il succombe finalement le 29 septembre 1981, dans sa ville de Bernay, à l'âge de soixante et onze ans. Chevalier de la Légion d'honneur, officier des Palmes académiques, chevalier du Mérite civil et titulaire de la médaille d'honneur de la jeunesse et des sports, Gustave Héon a ainsi représenté l'Eure au Sénat pendant dix-neuf années. Son suppléant Henri Collard, maire de Lyons-la-Forêt, lui succède.
Elu le 23 septembre 1962
Réélu le 26 septembre 1971
Réélu le 28 septembre 1980
Fin de mandat le 29 septembre 1981 (décédé)
Secrétaire du Sénat
Membre du Groupe de la Gauche Démocratique
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Gustave HEON
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