- Appartenance politique :
- Membre du Groupe de la Gauche Démocratique
- État civil :
- Née le 12 juin 1925
Décédée le 11 mars 1985 - Profession :
- Journaliste
- Département :
- Yvelines
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Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
GROS (Brigitte)
Née le 12 juin 1925 à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines)
Décédée le 11 mars 1985 à Meulan (Yvelines)
Sénateur des Yvelines de 1973 à 1985
Brigitte Gros n'a que dix-huit ans lorsqu'elle s'engage dans la Résistance comme agent de liaison des maquis de l'Ain sous les ordres de Léo Hamon. Arrêtée puis torturée par la Gestapo le 15 août 1944, elle rejoint dès la Libération le général de Lattre de Tassigny au sein de la première armée. En mai 1945, elle est décorée de la Croix de guerre avec la citation suivante signée du Colonel Demetz : « Toujours volontaire pour les missions périlleuses, elle a donné l'exemple du plus pur courage ».
Fille et soeur de journaliste, Brigitte Gros, née Servan-Schreiber, décide elle aussi d'embrasser cette carrière et devient une journaliste politique spécialisée dans les questions d'urbanisme et d'équipement. Elle travaille aux Echos puis à Paris-Presse-l'Intransigeant avant de rejoindre en 1955 l'Express, créé deux ans plus tôt par son frère Jean-Jacques Servan-Schreiber et Françoise Giroud.
En 1960, elle publie son premier ouvrage Véronique dans l'appareil. Il s'inspire de son expérience politique auprès de Pierre Mendès-France qu'elle a côtoyé en tant que membre du bureau national du parti républicain radical et radical-socialiste entre 1956 et 1958. Après son échec en tant que candidate aux élections législatives de novembre 1962, elle est élue conseillère municipale de Meulan en mars 1965 puis en devient maire un an plus tard. Elle est constamment réélue jusqu'à sa mort et s'investit au service du développement de sa commune des Yvelines : rénovation urbaine, mise en place d'équipements éducatifs et hospitaliers, innovations technologiques. Elle dote même sa ville dans les années 80 d'un Centre mondial informatique. Elle entreprend de raconter le quotidien de ses administrés dans un livre paru en 1970 Quatre heures de transport par jour qui est ensuite adapté au cinéma sous le titre, Elle court, elle court, la banlieue. L'ouvrage et le film décrivent l'enfer de la vie quotidienne imposée à des millions de travailleurs qui habitent la banlieue et travaillent à Paris. Brigitte Gros s'engage d'ailleurs plus avant dans la défense des usagers en devenant en 1970 secrétaire général de la Fédération des usagers des transports.
Parallèlement, elle poursuit sa carrière politique à l'échelon local : en octobre 1967, elle est élue conseillère générale du canton d'Aubergenville mais l'année suivante, elle échoue aux élections sénatoriales. Elle essuie deux autres revers électoraux, aux élections législatives de mars 1973 où elle se retire après le premier tour puis aux élections cantonales au mois de septembre. Elle accède au siège de sénateur des Yvelines le 28 septembre 1973 suite au décès d'Aimé Bergeal, maire de Mantes-la-Jolie dont elle était la suivante de liste. Réélue dès le premier tour en septembre 1977 sur la liste d'Union et de défense des libertés locales, elle occupe le siège de sénateur des Yvelines jusqu'à son décès survenu en mars 1985.
Au Palais du Luxembourg, elle est rattachée d'octobre à décembre 1973 au groupe socialiste puis s'inscrit au groupe de l'union des sénateurs non inscrits dont elle occupe les fonctions de secrétaire adjointe de 1974 à 1976. En 1980, elle rejoint le groupe sénatorial de la Gauche démocratique. Tout au long de ses mandats, elle joue un rôle très important au sein de différentes commissions, notamment pendant neuf ans dans celle des affaires culturelles dont elle devient secrétaire à partir de 1981 puis vice-présidente à partir de 1983. Elle siège également pendant trois ans à la commission des affaires économiques et du Plan. En 1979, elle devient membre d'une délégation parlementaire pour les Communautés européennes dont elle devient secrétaire de 1980 à 1982. D'octobre 1977 à octobre 1980, elle tient les fonctions de secrétaire du Sénat.
Ses travaux parlementaires sont orientés vers l'amélioration de la qualité de vie de ses concitoyens : notamment dans le domaine des transports et du logement. Ses interventions sont en accord avec les écrits qu'elle publie, notamment Les Paradisiennes paru en 1970, témoignage sur la vie dans les grands ensembles. Elle intervient à plusieurs reprises pour demander l'amélioration des transports en commun en Ile-de-France et dépose une proposition de loi en 1974 afin de créer une « indemnité spéciale de transport ». Elle critique les faiblesses des crédits alloués au transport en Ile-de-France comme en province. En qualité de rapporteur pour la commission des affaires économiques et du Plan, elle participe également à la mise en place d'un projet extrêmement novateur à l'échelle européenne : la mise en chantier d'un tunnel ferroviaire sous la Manche.
Membre de la commission de réflexion et de proposition sur l'avenir et le rôle des divers organismes d'Habitation à loyer modéré (HLM), elle intervient à plusieurs reprises dans les débats concernant la politique foncière et l'aide au logement. Elle défend une démocratisation de l'accès à la propriété. Elle participe d'ailleurs à une commission mixte paritaire chargée de réfléchir au projet de loi portant réforme de l'aide au logement. Elle reprend ses principaux arguments dans un livre publié en 1977, Une maison pour chaque Français où elle plaide pour un accès démocratisé à l'habitat individuel.
Parallèlement à son mandat national, elle poursuit ses activités en tant que maire de Meulan. Elle occupe également les fonctions de vice-présidente de l'Association des Maires des Yvelines. Elle est très attachée à la défense des prérogatives des collectivités locales et un transfert de compétences accru de la part de l'Etat. Elle réclame donc des financements supplémentaires et une fiscalité locale et nationale plus équitable : elle dépose une proposition de loi sur la création d'un impôt annuel et déclaratif sur la fortune en 1978. Elle défend les intérêts de ses administrés et tente de promouvoir le développement économique de sa région : elle dépose une proposition de loi en 1981 afin de faciliter l'installation d'entreprises et la création de nouveaux emplois en Ile-de-France. Sa commune étant toute proche des usines Renault de Flins, elle alerte le Sénat sur les graves difficultés du secteur automobile liées à la concurrence extérieure, à la faiblesse de la demande intérieure. Elle crée un groupe d'étude sénatorial sur l'avenir de cette industrie et dépose un rapport d'information sur le sujet en 1980.
Elue de terrain, elle reste toutefois une journaliste passionnée et soucieuse de préserver l'indépendance des différents organes de communication. Elle participe à de nombreuses délégations et commissions sur la radiodiffusion télévision française, la liberté de la presse et la limitation de la concentration afin d'assurer la transparence financière et le pluralisme des entreprises de presse. Elle pose de nombreuses questions orales au Gouvernement sur la nécessaire décentralisation du service public de l'information et le développement des radios libres et locales. En 1980, elle intervient dans les débats en tant que rapporteur pour avis sur la partie « information presse » de la loi de finances : face au développement de la télévision et la télématique, elle exprime les craintes des quotidiens politiques et d'information. En 1982, elle dépose une proposition de loi pour la création d'une chaîne de télévision. Elle critique la politique vis-à-vis des médias mis en place au début du septennat de François Mitterrand. En 1984, elle publie un livre qui dénonce les abus de pouvoir dans le domaine journalistique dans Presse, la marée rose. En 1983, elle fait une proposition de loi proposant une charte pour garantir à la presse sa liberté.
Elle s'attache également à défendre la condition féminine. Auteur en 1974 d'une enquête sur les femmes élues dans le département des Yvelines, elle participe à un groupe de réflexion sur la faible place des femmes dans les structures politiques patronales et syndicales auprès du secrétariat d'Etat à la Condition féminine. Elle dépose une proposition de loi collective tendant à protéger les femmes contre le viol en 1978 qui vise à améliorer la prévention et la prise en charge des victimes. Elle rédige également un rapport pour faciliter l'accès aux universités des femmes qui se sont consacrées à l'éducation de leurs enfants. En 1983, elle intervient dans les débats pour défendre l'égalité professionnelle entre hommes et femmes.
Au cours de son mandat, elle s'abstient de voter la loi d'orientation du commerce et de l'artisanat de 1973 mais vote en faveur de la loi fixant à 18 ans l'âge de la majorité, ainsi que pour la loi relative à l'interruption volontaire de grossesse et pour celle portant réforme du divorce. Elle s'oppose à la loi renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes, mais vote les lois portant abolition de la peine de mort, relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions ainsi que la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage.
Brigitte Gros se fait remarquer par son activisme au sein de son parti : elle occupe des fonctions importantes au sein du bureau national du parti radical qu'elle cherche à rénover jusqu'à la fin de sa vie : elle préside ainsi le Club des réformistes. A sa mort, le président du Sénat Alain Poher loue « son éloquence persuasive et [...] une extraordinaire puissance de travail » mise au service d'un « message pour un mieux-vivre des populations, pour le respect des libertés, pour plus de justice ».
Devenue Sénateur le 27 septembre 1973 (en remplacement de M. Aimé BERGEAL,
décédé)
Elue le 25 septembre 1977
Fin de mandat le 11 mars 1985 (décédée)
Secrétaire du Sénat
Vice-Présidente de la commission des affaires culturelles
Membre du Groupe de la Gauche Démocratique
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Brigitte GROS
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