État civil :
Né le 8 décembre 1818
Décédé le 19 juin 1888
Profession :
Préfet
IInd Empire

Ancien sénateur du Second Empire

Elu le 21 juin 1853
Fin de mandat le 4 septembre 1870

Ministre de la Police générale du 22 janvier 1852 au 10 juin 1853

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)

avant 1889

MAUPAS (CHARLEMAGNE-ÉMILE DE), sénateur du Second Empire, né à Bar-sur-Aube (Aube) le 8 décembre 1818, mort à Paris le 19 juin 1888, fils du précédent, fit ses classes à Paris, étudia le droit, publia, en 1841, une brochure intitulée : Considérations sur le système des impôts, et entra dans l'administration, en 1845, comme Sous-préfet d'Uzès. Nommé, en 1847, sous-préfet de Beaune, il fut rendu à la vie privée par le gouvernement provisoire de 1848. Il s'attacha étroitement au parti bonapartiste et ne tarda pas à devenir un des hommes de confiance de L.-N. Bonaparte, qui, après l'avoir nommé successivement sous-préfet à Boulogne-sur-Mer (1849), préfet de l'Allier (1849) et préfet de la Haute-Garonne (1850), l'appela, au mois de novembre 1851, à remplacer Carlier à la préfecture de police. « M. de Maupas, fils de M. Maupas, » comme affectait alors de le répéter, dans ses articles du Propagateur de l'Aube, M. Louis Ulbach, fut admis dans les conciliabules secrets où l'exécution du coup d'État fut décidée et préparée avec le prince-président. Ce fut lui qui, de concert avec M. de Morny, mais, avec beaucoup moins de décision que lui, se chargea de veiller aux mesures qui devaient assurer le succès de l'entreprise : il invita, dans une première proclamation, les habitants de Paris à ne point tenter de résistance, sous peine « de se briser immédiatement contre une inflexible répression », et fut chargé de veiller à l'arrestation nocturne des représentants jugés les plus hostiles par le pouvoir. Les dépêches publiées par le docteur Véron, dans ses Mémoires d'un bourgeois de Paris, montrent que, dans cette opération délicate, M. de Maupas manqua précisément de confiance et de sang-froid. Après le coup d'État, M. de Maupas fut placé à la tête du « ministère de la police générale » rétabli tout exprès (22 janvier 1852), si l'on s'en tient aux intentions officiellement exprimées, « pour faire parvenir jusqu'au prince la vérité, qu'on s'efforce trop souvent de tenir éloignée du pouvoir ». Cette mission de surveillance fut accomplie avec un zèle tout particulier par le titulaire, qui, appliqua rigoureusement aux journaux le décret du 17 février, multiplia les « avertissements », et fit arrêter (1853) vingt-et une personnes, dont plusieurs publicistes, qu'il se disposait à transporter en Afrique, quand les protestations de M. de Girardin firent échouer ce projet. Il étendit la juridiction des commissaires de police à toutes les communes de leurs cantons. Après la suppression de l'institution du ministère de la police (10 juin 1853), M. de Maupas fut appelé (21 juin) à siéger au Sénat; puis il fut envoyé à Naples en qualité d'ambassadeur. Il y resta seulement jusqu'en avril 1854, et revint siéger au Luxembourg, où il se fit remarquer par l'ardeur de ses sentiments conservateurs et dynastiques. A la fin de septembre 1860, il fut « chargé de l'administration des Bouches-du-Rhône » en remplacement du préfet M. Besson, et fut relevé de ses fonctions sur sa demande en décembre 1866. Il prit plusieurs fois la parole au Sénat, toujours pour soutenir la politique la plus autoritaire, et on le vit, en 1868, refuser la qualité de rapporteur de la loi sur le droit de réunion, afin de pouvoir attaquer avec plus de liberté cette loi, jugée par lui trop libérale. La loi nouvelle sur la presse l'eut également pour adversaire, et, le 5 février 1869, il adressa au ministère une vive interpellation sur ce sujet et prétendit que la liberté parlementaire était sacrifiée à la liberté de la presse. Il demandait la responsabilité ministérielle, pour amortir les coups portés au souverain. A quoi M. Rouher lui répondit qu'il voulait ramener l'Empire au « régime funeste» du parlementarisme. Le 4 septembre 1870 rendit M. de Maupas à la vie privée. Il toucha, depuis, une pension de 6,000 francs, pour infirmités contractées dans l'exercice de ses fonctions. Candidat impérialiste, le 20 février 1876, puis candidat officiel du gouvernement du Seize-Mai, le 14 octobre 1877, dans l'arrondissement de Bar-sur-Seine (Aube), il échoua la première fois, au scrutin de ballottage, contre M. Rouvre, et, la seconde fois, contre le même concurrent, des 363, avec 6,607 voix contre 7,379. M. de Maupas est mort à Paris le 19 juin 1888, après avoir fait à la politique « boulangiste » une adhésion qui fut très commentée. Grand-croix de la Légion d'honneur le 28 décembre 1866, et décoré de plusieurs ordres étrangers. On a de lui : Mémoires du second Empire (1884-1885).

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Charlemagne-Émile de MAUPAS

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