B. ENFANTS

Si des cas de syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique (PIMS) avaient été observés chez des enfants à la suite d'une infection par le SARS-CoV-2, très peu de cas ont été observés après l'administration d'un vaccin contre la covid-19 : 12 cas pour 8 113 058 doses de vaccin à ARNm administrées en France à des enfants de 12 à 17 ans en janvier 2022, soit 1,5 cas pour un million de doses injectées107(*).

Aux États-Unis, une étude portant sur plus de 3 millions d'enfants âgés de 5 à 17 ans ayant reçu le vaccin Comirnaty et s'intéressant à 20 potentiels effets indésirables graves a uniquement mis en évidence un signal de sécurité pour les myocardites et péricardites pour les enfants de 12 à 17 ans108(*). Celles-ci seraient plus fréquentes parmi les adolescents de 16 à 17 ans que chez ceux de 12 à 15 ans mais resteraient relativement rares109(*).

De même, d'après une étude publiée en avril 2023, menée sur une cohorte prospective regroupant des enfants de plusieurs pays européens ainsi que sur les résultats des essais cliniques et la base de données EudraVigilance, on a constaté une fréquence élevée d'événements indésirables locaux mais presque aucun événement indésirable grave. Les effets indésirables bénins étaient plus fréquemment signalés à la suite de la première dose que de la deuxième dose et chez les enfants âgés de 12 à 17 ans plus que chez ceux âgés de 5 à 11 ans110(*). Ce constat a été confirmé par plusieurs revues systématiques de la littérature portant spécifiquement sur la sécurité et l'efficacité des vaccins contre la covid-19 chez les enfants âgés de 5 à 11 ans111(*).

Chez les enfants de moins de 5 ans, qui ont été très faiblement vaccinés en France, les vaccins à ARNm semblent également bien tolérés avec des effets indésirables graves rares112(*).

Aussi, comme pour les adultes, les vaccins contre la covid-19 semblent bien tolérés par les enfants, quel que soit leur âge.

C. POPULATIONS VULNÉRABLES

1. Personnes immunodéprimées

Les personnes immunodéprimées présentent à la fois un risque élevé de forme grave de la covid-19 en cas d'infection et une réponse altérée à la vaccination, nécessitant une multiplication des doses de rappel. D'après une étude portant sur la sécurité des vaccins contre la covid-19 chez les patients atteints de maladies inflammatoires et auto-immunes systémiques, les risques de maux de tête, de douleurs abdominales et de vertiges sont légèrement plus fréquents que chez les individus immunocompétents113(*). Concernant les événements indésirables graves, le risque est également plus élevé chez les patients atteints de troubles inflammatoires et auto-immuns systémiques que chez les autres, bien que le risque absolu demeure faible.

2. Personnes âgées

Une méta-analyse portant sur 22 études consacrées aux personnes âgées de 60 ans ou plus, a montré que, comme pour le reste de la population, les vaccins étaient bien tolérés, avec des effets indésirables majoritairement modérés et transitoires114(*). De même, d'après une étude de cohorte rétrospective, publiée en août 2023 et portant sur plus de 6 millions d'adultes états-uniens âgés de 66 ans ou plus, le risque d'événements indésirables après l'administration des vaccins Comirnaty et Spikevax apparaît faible.

3. Patients atteints de cancer

Il est établi que les patients atteints d'un cancer présentent des taux de mortalité liée à la covid-19 plus élevés que le reste de la population115(*). D'après une revue de la littérature publiée en 2022, si les vaccins contre la covid-19 entraînent une réponse vaccinale significativement plus faible chez ces patients, ils apparaissent sûrs et bien tolérés116(*).


* 107 L'infection par SARS-CoV-2 conduit quant à elle à 113 cas pour un million d'enfants de 12 à 17 ans infectés. Voir : N. Ouldali et al., Lancet Reg. Health Eur. 2022, 17, 100393 ( https://doi.org/10.1016/j.lanepe.2022.100393).

* 108 M. Hu et al., JAMA Pediatr. 2023, 177, 710 ( https://doi.org/10.1001/jamapediatrics.2023.1440).

* 109 S. A. Buchan et al., JAMA Pediatr. 2023, 177, 410 ( https://doi.org/10.1001/jamapediatrics.2022.6166).

* 110 F. Ahmadizar et al., Drug Saf. 2023, 46, 575 ( https://doi.org/10.1007/s40264-023-01304-5).

* 111 a) A. Watanabe et al., JAMA Pediatr. 2023, 177, 384 ( https://doi.org/10.1001/jamapediatrics.2022.6243) ; b) V. Piechotta et al., Lancet Child Adolesc. Health 2023, 7, 379 ( https://doi.org/10.1016/S2352-4642(23)00078-0).

* 112 a) A. M. Hause et al., Morb. Mortal Wkly Rep. 2022, 71, 1115 ( https://doi.org/10.15585/mmwr.mm7135a3) ; b) A. M. Hause et al., Morb. Mortal Wkly Rep. 2023, 72, 621 ( https://doi.org/10.15585/mmwr.mm7223a2) ; c) K. Goddard et al., Pediatrics 2023, 152, e2023061894 ( https://doi.org/10.1542/peds.2023-061894) ; d) V. Nikitina et al., Acta Paediatrica 2023, 112, 2426 ( https://doi.org/10.1111/apa.16954).

* 113 P. Sen et al., Rheumatology 2023, 62, 65 ( https://doi.org/10.1093/rheumatology/keac305).

* 114 K. Xu et al., Front. Immunol. 2023, 14, 1113156 ( https://doi.org/10.3389/fimmu.2023.1113156).

* 115 J. Ofer et al., JAMA Oncol. 2023, sous presse ( https://doi.org/10.1001/jamaoncol.2023.5042).

* 116 H. Sun et al., Front. Public Health 2022, 10, 1072137 ( https://doi.org/10.3389/fpubh.2022.1072137). Voir également : N. Ivanov et al., World J. Clin. Oncol. 2023, 14, 343 ( https://doi.org/10.5306%2Fwjco.v14.i9.343).

Les thèmes associés à ce dossier

Partager cette page