TROISIÈME PARTIE - QUEL FUTUR POUR EADS ? LES PROPOSITIONS DE VOTRE COMMISSION

I. À COURT TERME, LA RÉUSSITE DU PLAN POWER 8 EST INDISPENSABLE

Au vu de l'impact de ce plan, vos rapporteurs ont naturellement porté une très grande attention à son examen . Ils ont, en outre, été frappés par la médiocrité de la communication d'EADS à l'occasion de la présentation de ce plan, qui est sans doute en large part responsable des grandes inquiétudes que son annonce a suscitées chez les salariés, les sous-traitants et les élus. Il est clair à leurs yeux que l'entreprise gagnerait à améliorer sensiblement sa communication pour restaurer la confiance, notamment auprès des salariés.

A l'issue de leurs travaux, vos rapporteurs ont acquis la conviction que le plan de redressement Power 8 était nécessaire à la poursuite du développement de l'entreprise. Ils ont observé que les représentants du personnel avaient, lors de leur audition, reconnu que des mesures de redressement étaient nécessaires, même s'ils contestaient pour l'essentiel celles proposées par la direction.

Ils tiennent à rappeler qu'ils ont pleinement conscience de l'impact social des suppressions de postes que prévoit ce plan. Celles-ci ne leur paraissent envisageables que dans la mesure où elles doivent être le gage du redressement d'Airbus, du développement de son activité et donc, à terme, de nouvelles embauches.

Deux éléments leurs sont apparus sous un jour favorable dans cette perspective :

- d'une part, ils ont bien noté qu' alors même qu'Airbus réduisait ses coûts de structure, il développait dans le même temps ses capacités de production et procédait à des recrutements dans ce domaine ;

- d'autre part, vos rapporteurs considèrent que le développement de partenaires industriels de premier rang aux assises solides peut être un moyen de consolider l'emploi sur le long terme . En effet, ces partenaires, en atteignant une taille critique, seront à même de réaliser les investissements importants leur permettant de se maintenir à la pointe de la technologie, par exemple en matière de matériaux composites. En outre, on peut imaginer que ces sous-traitants auront une capacité à rechercher des marchés complémentaires auprès d'autres entreprises, ce qu'Airbus n'aurait pas nécessairement été en capacité de réaliser lui-même. Ainsi, l'emploi au sein de ces sites, loin d'être menacé par le transfert progressif d'activité d'EADS vers ses partenaires, pourrait en être conforté.

Par exemple, dans le cas de Méaulte , parmi les entreprises capables de devenir ce partenaire de premier rang, le nom de Latécoère a souvent été avancé. Vos rapporteurs considèrent qu'une telle solution pourrait constituer une évolution gagnant-gagnant pour Airbus et Latécoère :

- Airbus atteindrait son objectif de développer un partenariat stratégique et pérenne avec un sous-traitant qui verrait son assise industrielle considérablement renforcée ;

- Latécoère, de son côté, prendrait une importance tout à fait nouvelle et verrait ses débouchés consolidés. Il ne serait plus dépendant d'un seul client, ce qui constitue naturellement un atout lors des retournements cycliques.

Enfin, si vos rapporteurs considèrent que la crise de direction et les difficultés industrielles du programme A380 sont désormais clairement en voie d'être surmontées, il n'en reste pas moins que les surcoûts liés à ces difficultés imposent une réaction rapide du groupe .

Parallèlement, vos rapporteurs soulignent qu'il est aujourd'hui nécessaire que la direction de l'entreprise réexamine avec les organisations représentatives du personnel la pertinence du niveau des suppressions d'emploi à la lumière des nouveaux contrats commerciaux conclus lors du Salon international du Bourget 54 ( * ) .

* 54 Ce Salon s'est tenu du 18 au 24 juin 2007.

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