IV. LES OBSERVATIONS DE VOTRE COMMISSION
A. LA DISPARITION DU FONDS DE GESTION DE L'ESPACE RURAL (FGER)
Le FGER, créé par la loi du 4 février 1995 pour l'aménagement et le développement du territoire, a pour objet, selon l'article L. 112-16 du code rural 29( * ) , de contribuer " au financement de tout projet d'intérêt collectif concourant à l'entretien ou à la réhabilitation de l'espace rural, en priorité ceux auxquels les agriculteurs ou leurs groupements sont parties prenantes ". Plus de la moitié des actions conduites dans le cadre du FGER concernent les actions de débroussaillage, d'entretien des haies et d'amélioration de l'abord des lieux habités.
1. La disparition du FGER dans le " FF-CTE "
L'an
dernier, votre rapporteur avait souhaité que la loi d'orientation
agricole reprenne le dossier des procédures d'aménagement rural
et garantisse ainsi l'avenir du FGER.
Pourtant, le projet de loi de finances pour 1999 prévoit
la
disparition du FGER
au sein du nouveau " fonds de financement des
contrats territoriaux d'exploitation " (CTE). En effet, ses
crédits, 140 millions de francs, sont redéployés vers ce
fonds qui est doté de 300 millions de francs, et la ligne
budgétaire du FGER est désormais supprimée.
Cette situation ne constitue que l'un des épisodes de l'existence
mouvementée du FGER depuis sa création en 1995. Il convient de
rappeler les épisodes précédants :
1- le FGER avait déjà failli disparaître en 1997
(dotation nulle dans le projet de loi de finances, finalement portée
à 150 millions de francs par les deux assemblées) ;
2- il a fait, chaque année, l'objet de nombreuses annulations de
crédits qui étaient symboliquement choquantes (mais
compréhensibles, compte tenu, d'une part, du montant des crédits
reportés disponibles et, d'autre part, du niveau de consommation des
crédits) ;
3- à l'automne 1997, le ministre avait annoncé que " la
sauvegarde du FGER " constituerait une de ses " priorités pour
1998 " ;
4- il disparaîtra de facto au 31 décembre 1998. Le projet de loi
de finances pour 1999 redéploie ses crédits dans le fonds de
financement des CTE. Selon les informations recueillies par votre commission,
les opérations déjà engagées en 1998 au titre du
FGER seraient toutefois menées à leur terme et soldées en
1999.
Evolution budgétaire du FGER (1995-1999)
(en millions de francs)
Année |
LFI |
Evol. n/n-1 (%) |
Crédits annulés |
Crédits annulés / LFI (%) |
Crédits n-1 reportés |
Crédits ouverts |
Crédits consommés |
1995 |
500 |
- |
164 |
33 % |
- |
335 |
51 |
1996 |
388 |
- 22 % |
170 |
44 % |
284 |
502 |
199 |
1997 |
150 |
- 61 % |
145 |
97 % |
303 |
308 |
181 |
1998 |
140 |
- 7 % |
10 |
7 % |
127 |
257 |
- |
1999 |
0* |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
* 140 millions de francs redéployés vers le nouveau fonds de financement des CTE
2. La fin de la lancinante question de la mission du FGER
L'article 38 de la loi d'orientation de 1995, devenu
l'article L. 112-16 du code rural prévoyait à l'origine que le
FGER " contribue au financement de tout projet d'intérêt
collectif concourant à l'entretien ou à la réhabilitation
de l'espace rural. Il doit être en priorité affecté aux
agriculteurs ou à leurs groupements ".
Défendant la conception d'un " FGER agricole ", l'article
123 de la loi de finances pour 1997, voté par l'Assemblée
nationale, modifiant l'article L. 112-16 du code rural, disposait que le
FGER contribue à financer des projets " dont les agriculteurs ou
leurs groupements sont partie prenantes " (exclusivité).
Revenant à la conception d'un " FGER rural ", l'article 66 de
la loi du 2 juillet 1998 portant DDOEF a repris la rédaction initiale de
l'article, en supprimant l'exclusivité des financement aux projets
présentés par les agriculteurs ou leurs groupements et en leur
accordant une simple
priorité.
Avec la disparition du FGER, cette définition des missions devient
obsolète. Toutefois, votre commission tient à faire remarquer
que le basculement des crédits de l'ancien FGER dans le fonds de
financement des CTE revient à une conception " exclusivement
agricole " et constitue un nouvel errement dans la définition
précise de la destination de crédits d'un montant compris, selon
les années, de 150 à 300 millions de francs.
Votre commission rappelle qu'il est proposé dans le projet de loi pour
l'aménagement et le développement durable du territoire de
créer
un fonds de gestion des espaces naturels (FGEN
), distinct
du fonds de financement des CTE mais qui pourrait peut-être le
compléter sur le volet " espace rural - non agricole "
30(
*
)
et doté pour 1999
de 164 millions de francs.
B. L'ESPACE RURAL, LA FORÊT ET LA PÊCHE
1. Les crédits consacrés à l'espace rural et à la forêt
Les dépenses relatives à l'espace rural et à la forêt (agrégat 03) représentent 2,5 % des concours publics à l'agriculture. Elles sont financées pour un tiers par le ministère de l'agriculture et de la pêche.
a) La diminution des crédits consacrés à l'espace rural
Hors FGER, forêt et hydraulique agricole, les crédits consacrés à l'aménagement et au développement rural sont en forte réduction chaque année comme le montre le tableau ci-après.
Evolution des dotations réservées à l'aménagement et au développement rural
|
1997 |
Prévisions 1998 |
Perspectives 1999 |
Montant total * (en millions de francs) |
126,4 |
118 ,3 |
86,3 |
Evolution n/n-1 (en %) |
- |
- 6,4 % |
- 27 % |
* lignes
budgétaires : 44-80 article 21 ; 44-80 article 50 ; 61-44
article 20 ; 61-84 article 10.
Source : ministère de l'agriculture et de la pêche.
b) L'évolution des crédits relatifs à la forêt
Le
financement de la politique forestière s'opère par
l'intermédiaire du budget général et celui du Fonds
forestier national (FFN), compte spécial du Trésor
alimenté par une taxe prélevée sur divers produits
forestiers.
Pour 1999, globalement les crédits augmentent de 2,2 %.
En effet,
plusieurs chapitres bénéficient de hausses de crédits,
notamment :
- les crédits déconcentrés liés à la
production forestière et à la sauvegarde de l'espace forestier
(chapitre 44-92 article 20, + 7,8 %) ;
- la contribution de l'Etat aux frais de gestion des forêts des
collectivités assurée par l'ONF (chapitre 44-92 article 70, + 3,3
% à 875 millions de francs) ;
- les crédits affectés à la restauration des terrains de
montagne (notamment les autorisations de programme augmentent de 20 %) ;
- l'Inventaire forestier national voit ses dotations progresser de 5,8 %
à 30,87 millions de francs.
Engagements totaux (budget de l'Etat et FFN)
(en millions de francs)
Engagements totaux |
LFI 1997 |
LFI 1998 |
Evol. n/n-1 (%) |
PLF 1999 |
Evol. n/n-1 (%) |
Montant, évolution |
1 757,94 |
1 692,77 |
- 3,7 % |
1 729,46 |
+ 2,2 % |
Source : Ministère de l'agriculture et de la
pêche.
ð La discussion de la prochaine loi d'orientation forestière,
annoncée pour 1999 et la signature d'un contrat de plan Etat/ ONF
devraient permettre de remettre à plat les crédits
budgétaires consacrés à la forêt.
c) La situation financière du FFN
A la
suite de la réforme de la taxe forestière en 1991, le FFN a connu
une baisse brutale de ses recettes annuelles qui se situaient entre 700 et 800
millions de francs en moyenne et sont tombées après 1991 à
environ 400 millions de francs, en dépit de mesures de redressement
prises en 1994 et 1995 à l'initiative du Sénat. Le relais n'a pu
être que partiellement pris par le budget de l'Etat, en raison des
efforts de rigueur budgétaire.
La situation financière du FFN continue de préoccuper votre
commission. Le problème de l'affectation d'une ressource pérenne
au FFN, étudiée par le précédent Gouvernement dans
le cadre de sa loi d'orientation agricole, n'est pas encore résolu.
Le rapport de notre collègue à l'Assemblée nationale
Jean-Louis Bianco, intitulé " La Forêt : une chance pour
la France " et remis le 25 août dernier au Premier ministre,
préconise, afin de financer l'effort de compétitivité et
d'emploi demandé à la filière - bois, " une mise
à niveau du FFN ". Deux solutions sont envisagées
(l'aggravation de la taxe pesant sur la filière étant
exclue) :
1- un effort budgétaire de l'Etat ou de l'Union européenne
selon le principe " prescripteur - payeur ",
2- ou une ressource nouvelle.
ð La prochaine loi d'orientation forestière, qui devrait s'inspirer
des propositions contenues dans ce rapport, sera peut-être l'occasion
pour le Gouvernement actuel d'apporter une solution à cette
situation.
2. Les crédits consacrés à la pêche
La
pêche a été introduite dans les attributions du
ministère de l'agriculture en 1993. Depuis 1994, les crédits
destinés à ce secteur sont passés de 120 à 186
millions de francs en 1998.
Les dépenses liées à la pêche (agrégat 06)
représentent seulement 0,2 % des concours publics à
l'agriculture, financé pour moitié par le ministère et
pour l'autre par l'Union européenne.
En 1999, les dotations bénéficiant au secteur de la pêche
sont globalement
reconduites à 190 millions de francs, en hausse de
0,25 %
: 151 millions de francs de dépenses ordinaires, 39
millions de francs en crédits de paiement (et 40 millions de francs en
autorisations de programme).
Le montant des crédits affectés à la pêche maritime
se répartitissent sur trois chapitres :
1- chapitre 36-22 " Subvention à divers établissements
publics " article 14 " Institut français de recherche pour
l'exploitation de la mer (IFREMER) " : 3,296 millions de francs ;
2- chapitre 44-36 " Pêches maritimes et cultures marines -
subventions et apurement FEOGA " : 147,6 millions de francs ;
3- chapitre 64-36 " Pêches maritimes et cultures marines -
Subventions d'équipement " : 38,7 millions de francs.
Evolution des différentes lignes budgétaires concernées
(DO et CP)
(en millions de francs) |
LFI 98 |
PLF 99 |
% 99/98 |
IFREMER 31( * ) |
3,3 |
3,3 |
0 % |
Interventions en faveur des entreprises de pêche et de cultures marines |
22 |
52 |
136,4 % |
OFIMER 32( * ) |
125,13 |
95,6 |
- 23,6 % |
Modernisation et développement des entreprises de pêche et de cultures marines |
18,1 |
18,1 |
0 % |
Organisation des marchés |
20,6 |
20,6 |
0 % |
TOTAL |
189,13 |
189,6 |
0,25 % |
Source : Ministère de l'agriculture et de la pêche.
C. L'AGRO-ALIMENTAIRE
1. Les crédits consacrés aux industries agro-alimentaires
Ils représentent 0,5 % des concours publics à l'agriculture (agrégat 02), financés pour moitié par le ministère de l'agriculture et de la pêche.
a) Les crédits du ministère de l'agriculture et de la pêche
L'essentiel des crédits consacrés aux industries
agro-alimentaires se trouvent au
chapitre 61-61
" Développement du stockage, de la transformation et de la
commercialisation des produits agricoles et de la mer ", couramment
appelé " crédits de politique industrielle ".
Il est
doté en 1999 de 154,5 millions de francs de crédits de
paiement (en baisse de 10,8 %)
33(
*
)
:
1- les articles 10 et 20 " Amélioration des conditions de
stockage , de transformation et de commercialisation " (il s'agit des
interventions relevant de la prime d'orientation agricole (POA)
34(
*
)
) sont dotés en
105,7
millions de francs
(en baisse de 10,8 %)
35(
*
)
;
2- l'article 30 " Abattoirs publics " est doté de
10,2
millions de francs
(en baisse de 11,1 %) ;
3- l'article 80 " Crédits déconcentrés pour
l'environnement et la compétitivité des entreprises ",
comprend une dotation contractualisée dans le cadre des contrats de plan
Etat-Régions de
23,8 millions de francs
(en baisse de 10,6
%) ;
4- l'article 90 " Actions de restructuration " est doté de
14,8 millions de francs
(en baisse de 10,7 %).
L'examen de l'évolution des crédits de ce chapitre depuis 1995,
montre une diminution constante (voir tableau ci-après).
Evolution des crédits du chapitre 61-61 en LFI depuis 1995
(en millions de francs)
|
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
|||||
|
AP |
CP |
AP |
CP |
AP |
CP |
AP |
CP |
AP |
CP |
61-61 |
225,6 |
217,9 |
207,8 |
192,8 |
173,5 |
188,6 |
150,2 |
173,2 |
150,2 |
154,5 |
ð
Globalement on observe donc un déclin des aides au secteur des
industries agro-alimentaires
, lié au recul plus
général des aides à l'industrie. Mais il faut remarquer le
maintien en 1999 du montant des autorisations de programme sur ce chapitre, qui
avaient beaucoup diminué les années précédentes.
D'autres postes sont consacrés en tout ou en partie aux industries
agro-alimentaires :
1- le chapitre 44-53 article 50 " Restructuration des abattoirs
publics " doté de
8,72 millions de francs
(comme en
1998) ;
2- et le chapitre 44-53 article 90 " Autres actions " doté
pour 1999 en ce qui concerne les actions diverses en faveur des industries
agro-alimentaires, de
0,4 million de francs.
Rappelons que les industries agro-alimentaires seront concernées par les
efforts du ministère faits en matière de sécurité
alimentaire en 1999. D'autre part, il convient de noter la création,
dans le cadre du projet de loi d'orientation agricole voté en
première lecture à l'Assemblée nationale, d'un Conseil
supérieur des exportations agricoles et alimentaires ainsi que celle
d'un fonds de valorisation et de communication pour la promotion des produits
agricoles
36(
*
)
.
b) La politique menée par le Gouvernement en matière de distribution des aides
Depuis
quelques années, compte tenu de la nécessité d'une aide
minimale d'origine nationale pour l'obtention du concours du FEOGA et de la
relative faiblesse des dotations inscrites au budget de l'Etat, la
quasi-totalité des aides aux industries agro-alimentaires provenant du
ministère de l'agriculture et de la pêche est
réservée aux dossiers présentés par les entreprises
qui sont en droit d'obtenir une
intervention complémentaire du fonds
européen
: les autres dossiers ne peuvent plus recevoir d'aide
pour leurs investissements.
Le Gouvernement estime que le secteur des industries agro-alimentaires est
généralement capable de réaliser ses investissements sans
aide extérieure et que ce sont les seules industries de première
transformation des productions agricoles, le plus souvent à faible
marge, qui ont besoin de concours publics.
Cette position pose un
problème d'égalité dans la
distribution des aides publiques aux entreprises
car les PME
agro-alimentaires ne bénéficiant pas des aides du
ministère de l'agriculture ne sont pas éligibles au régime
d'aide mis en oeuvre par le ministère de l'industrie pour les autres
PME.
ð Le ministère de l'agriculture affirme que des démarches
sont entreprises pour remédier à cette situation.
c) Les crédits consacrés à la recherche publique en matière agro-alimentaire
L'effort
public en faveur de la recherche agronomique et agro-alimentaire se fait
essentiellement
37(
*
)
par
l'intermédiaire du
BCRD
(budget civil de la recherche et du
développement technologique) qui comporte les dotations du
ministère de l'Education nationale, de la recherche et de la technologie
et les moyens affectés au ministère de l'agriculture et de la
pêche.
Le budget de la recherche publique agro-alimentaire peut être
estimé à environ
1 milliard de francs
; l'effort de
recherche dans le secteur privé avoisine les 2 milliards de francs, soit
environ le double.
2. Les actions de promotion à l'exportation
a) Le nécessaire soutien aux exportations agro-alimentaires
Le
commerce extérieur agro-alimentaire français a enregistré
un solde excédentaire excellent de
64,3 milliards de francs en
1997
(en hausse de 30 % par rapport à 1996). Ce
développement des exportations a concerné presque tous les
secteurs
38(
*
)
: la
production a crû dans chacune des branches des industries
agro-alimentaires à l'exception du tabac. La situation est restée
excellente au cours des premiers mois de 1998, mais un fléchissement
s'est ensuite fait sentir en raison de la persistance de la crise asiatique.
Comme votre commission des finances l'avait souligné dans son rapport
de 1998, ces bons résultats à l'exportation ne reposent pas
seulement sur quelques grands groupes ou entreprises à taille
internationale mais sur une
multitude de PME
et d'exploitations
individuelles pour lesquelles l'accès à ces
débouchés est largement conditionné par le soutien public
et l'action dans un cadre collectif.
Dans le secteur agro-alimentaire, on recense en effet 15.670 entreprises
exportatrices parmi lesquelles 2.100 réalisent un chiffre d'affaires
égal ou supérieur à 10 millions de francs.
b) L'évolution des crédits budgétaires
La
dotation budgétaire aux actions de promotion, inscrite au
chapitre
44-53 article 30 " Actions de promotion "
, est en
régression constante depuis de nombreuses années.
Or, pour 1999, elle s'établit à
167,9 millions de francs
,
en
augmentation de 6,3 %
par rapport aux crédits votés en
1998 (157,9 millions de francs) mais en stabilité parfaite par rapport
à la dotation effectivement perçue en 1998 (167,9 millions de
francs).
C'est
la SOPEXA
(Société pour l'expansion des ventes de
produits agricoles et alimentaires) qui bénéficie de la majeure
partie de ces crédits (82 % en 1998)
39(
*
)
. Elle contribue à la
promotion des exportations françaises et au développement des
débouchés extérieurs de ces produits. Cet organisme,
créé en 1961 à l'initiative du ministère de
l'agriculture et du centre français du commerce extérieur (CFCE)
et d'organisations agricoles, est financé à hauteur de 25 %
par le ministère, et pour plus de 45 % par des financements publics
(autres ministères, Union européenne, offices agricoles et CFCE).
Evolution des ressources 1993-1997
(en millions de francs)
|
Subvention du ministère (et évolution) |
Total des ressources (et évolution) |
1993 |
177 112 |
493 353 |
1994 |
180 800 (+ 2,1 %) |
565 659 (+ 14,7) |
1995 |
176 500 (- 2,4 %) |
614 469 (+ 8,7 %) |
1996 |
165 300 (-6,3 %) |
610 024 (- 0,7 %) |
1997 |
155 983 (- 5,6 %) |
610 679 (+ 0,1 %) |
La
subvention pour la SOPEXA devrait s'établir en 1999 à
138
millions de francs,
en hausse de 10 millions de francs par rapport à
1998 après plusieurs années de baisse.
Une
mission d'inspection
menée en 1997 par l'Inspection
générale des finances et l'Inspection générale de
l'agriculture a conclu
au bon fonctionnement de la SOPEXA.
ð Actuellement, la SOPEXA négocie un
contrat de plan sur cinq
ans
avec l'Etat dans lequel sera contractualisée sa dotation
budgétaire. Cette négociation devrait être l'occasion de
clarifier les priorités de la SOPEXA.
D. L'INSTALLATION EN AGRICULTURE
La politique de l'installation en agriculture a pour objet d'aider le jeune agriculteur dans le financement de la reprise ou la création d'une entreprise agricole et de faciliter la transmission des exploitations.
1. Une panoplie de mesures
Les deux
principaux instruments de cette politique sont la dotation jeune agriculteur
(DJA, 645 millions de francs en 1999) et les prêts à moyen terme
spéciaux à taux bonifiés (enveloppe de 5 milliards de
francs de prêts à l'installation pour 1999), mais une vaste
panoplie de mesures financières, fiscales et sociales est consentie en
faveur de l'installation des jeunes.
Parmi les
mesures financières
, on retient :
- la dotation d'installation " jeune agriculteur " (DJA)
40(
*
)
;
- le prêt global d'installation (1994) ;
- la bourse de l'Etat versée aux jeunes réalisant le stage
pratique de 6 mois préalable à l'installation de jeunes
agriculteurs (1992).
A l'échelon des régions et des départements, des
programmes financés par le FIA (Fonds pour l'installation en
agriculture) complètent ce dispositif.
Les
mesures fiscales
sont principalement issues de la loi de finances
rectificative pour 1991 qui a profondément aménagé
certains régimes fiscaux :
- le régime d'exonération partielle des droits de succession pour
les biens ruraux loués par bail à long terme et les parts de
GFA ;
- le régime de transmission des biens à titre gratuit ;
- le régime d'acquisition d'immeubles ruraux par les jeunes
agriculteurs ;
- le dégrèvement de la taxe foncière sur les
propriétés non bâties ;
- le dispositif d'abattement applicable aux bénéfices
imposables ;
- la correction de l'effet fiscal sur les sommes reçues par les
bailleurs de biens ruraux au titre de l'avance sur les fermages.
La principale
mesure sociale
en faveur de l'installation des jeunes
agriculteurs concerne l'exonération partielle des cotisations sociales.
Il faut également noter que la DJA produit un " effet de
levier " qui permet d'accéder à d'autres avantages
(prestations logement, prestations familiales sous conditions de ressources,
etc.).
2. Une évaluation difficile
Il est
difficile d'évaluer le montant moyen global des aides consenties aux
jeunes agriculteurs qui s'installent. Toutefois, à la suite d'un audit
portant sur la période 1988-96, la Cour des comptes a
évalué :
- à
360 000 francs
l'aide moyenne pour un jeune agriculteur qui
s'installe ;
- à
550 000 francs
le coût global d'une installation pour
la collectivité.
La Cour s'est également interrogée sur l'efficacité
économique de l'ensemble des aides à l'installation et a
encouragé les pouvoirs publics à conduire des études
d'évaluation de la politique de l'installation. En particulier, le
ministre s'est engagé lors de la discussion de ce budget à
l'Assemblée nationale a effectuer un bilan du FIA.
Au seul plan de ses résultats et en faisant abstraction de son
coût, le bilan des actions engagées semble toutefois relativement
positif :
- dix ans après leur installation, le taux de cessation
d'activité des jeunes agriculteurs aidés n'est que de 5,8
%
41(
*
)
;
- en 1997, selon les chiffres de la Mutualité sociale agricole, plus de
13 000 exploitants de moins de 40 ans se sont installés
42(
*
)
;
- entre 1992 et 1997, le nombre de dossiers d'aide à l'installation (DJA
ou prêts) ayant reçu un avis favorable en commission
départementale ne cesse d'augmenter, pour atteindre 9 113 en 1997.
Toutefois, sur le premier semestre 1998, le CNASEA
43(
*
)
note une baisse sensible du nombre
des dossiers d'installation des jeunes agriculteurs. Cette situation peut
s'expliquer par l'attentisme des candidats à l'installation face aux
négociations engagées au niveau de la PAC et de l'OMC et par
l'impact de la réforme du régime de préretraite intervenue
en 1998
44(
*
)
qui restreint le
champ d'application des préretraites
45(
*
)
.
E. LES CALAMITÉS AGRICOLES
La ligne
budgétaire consacrée à l'indemnisation des
calamités agricoles
46(
*
)
est
vide en 1999
: 225
millions de francs en 1998 et 0 en 1999, en raison d'un niveau
élevé de trésorerie (1,5 milliard de francs fin juin) qui
devrait permettre de faire face aux besoins en 1999.
Toutefois, le ministre
s'est engagé lors de l'examen de ce budget à l'Assemblée
nationale à abonder cette ligne en cas de nécessité
47(
*
)
.
Par ailleurs, le développement de l'assurance-récolte est, selon
le ministère, un " objectif souhaitable ". En particulier, le
projet de loi d'orientation agricole tel qu'adopté en première
lecture à l'Assemblée nationale prévoit qu'un rapport sur
ce sujet devra être réalisé.