SUEDE
Depuis le 11 janvier 1999, date de l'entrée en vigueur de
la loi sur l'interdiction de l'achat de services sexuels, les clients des
prostituées sont passibles de six mois d'emprisonnement.
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1) Le régime pénal
a) La prostitution
Elle ne constitue pas une infraction ; le racolage non plus.
b) Le proxénétisme
Le
sixième chapitre du code pénal, qui est consacré aux
infractions sexuelles, comporte plusieurs dispositions sanctionnant le
proxénétisme.
L'alinéa 1
er
de l'article 8 qualifie de
proxénétisme le fait de favoriser ou de tirer profit des
relations sexuelles occasionnelles qu'une tierce personne a moyennant finances.
Cette infraction est punissable d'un emprisonnement pouvant aller jusque quatre
ans.
L'alinéa suivant prévoit que, si une personne qui dispose du
droit d'usage sur un logement et qui le met à la disposition d'un tiers
apprend que ce logement est utilisé à des fins de prostitution,
elle doit faire le nécessaire pour que cette situation cesse. Dans le
cas contraire, elle est considérée comme proxénète.
Dans les deux hypothèses précédentes, la durée de
l'emprisonnement peut être portée à six ans pour punir les
infractions les plus graves, c'est-à-dire celles où l'auteur a
agi à grande échelle ou s'est montré violent.
c) L'achat de services sexuels
•
Depuis le 1
er
janvier 1999, date d'entrée en
vigueur de
la loi sur l'interdiction de l'achat de services sexuels
, la
disposition suivante s'applique :
" Celui qui, moyennant
rémunération, se procure une relation sexuelle occasionnelle, est
condamné, si l'infraction ne fait pas l'objet d'une sanction
pénale prévue par le code pénal, à une peine
d'amende ou d'emprisonnement de six mois au plus pour achat de services
sexuels. "
Cette loi constitue l'aboutissement d'un processus qui s'est poursuivi pendant
plus de vingt ans. Elle fait notamment suite aux travaux de plusieurs
commissions d'enquête sur la prostitution, qui comportaient une
majorité de femmes. Approuvé par environ 70 % des
députés, le texte ne s'est heurté qu'à l'opposition
des partis conservateur et libéral.
En 1999, 7 millions de couronnes (soit environ 5,6 millions de FRF)
ont été affectés à la police pour lui permettre
d'appliquer la nouvelle loi.
Il semble que la prostitution se soit
adaptée à la nouvelle situation
créée par la
loi et qu'elle ait quitté la rue pour entrer dans la
clandestinité, le racolage se pratiquant désormais par
téléphone et par Internet.
• Par ailleurs, le code pénal prohibe le fait d'avoir des
relations sexuelles avec un enfant de moins de
15 ans
.
2) Le régime social
Les
prostituées ont droit aux mêmes prestations que tous les
résidents : gratuité de la plupart des soins médicaux
et pension de retraite de base.
Cependant, comme leur activité n'est pas reconnue, elles ne
perçoivent pas d'indemnités journalières en cas de
maladie, n'ont pas droit à des congés payés...
3) Le régime fiscal
Dans la
mesure où la prostitution constitue une activité exercée
de façon indépendante et régulière, ses revenus
sont imposables comme ceux de tout travail indépendant. Ils sont soumis
à l'impôt sur le revenu, ainsi qu'à la TVA.
Malgré l'interdiction du proxénétisme, les
prostituées qui sont salariées de fait doivent payer
l'impôt sur les salaires. En pratique, rares sont les prostituées
qui déclarent leurs revenus.