Appartenance politique :
Membre du Groupe Union Centriste
État civil :
Né le 18 novembre 1923
Décédé le 12 septembre 2020
Département :
Allier
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République


CLUZEL (Jean)

Né le 18 novembre 1923 à Moulins (Allier)

Décédé le 12 septembre 2020 à Bransat (Allier)

Sénateur de l'Allier de 1971 à 1998

Issu d'une longue lignée d'ouvriers agricoles du Bourbonnais, devenus commerçants et entrepreneurs, Jean Cluzel voit le jour le 18 novembre 1923 à Moulins. Après avoir passé son enfance à Bransat, village situé à trente kilomètres du chef-lieu de l'Allier, il étudie au lycée de Vichy. J. Cluzel milite au sein de la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC) : secrétaire fédéral en 1941, il est membre du secrétariat général (1942-1944). Engagé également dans la Résistance, il entre au Mouvement républicain de Libération en décembre 1942 et refuse le Service du travail obligatoire en juillet 1943.

Après la guerre, J. Cluzel obtient une licence en droit à la faculté de droit de Paris et le diplôme de l'École libre des sciences politiques. Désireux d'avoir une expérience de travail manuel, il entre en 1947 comme ouvrier spécialisé dans l'usine Boimondau, à Valence, communauté ouvrière de production spécialisée dans la fabrication de boîtiers de montres. De 1952 à 1972, il est président-directeur général de l'entreprise familiale de travaux publics Cluzel-Dumont. Il s'investit également dans des instances dirigeantes économiques locales. À la tête du Comité d'expansion économique de l'Allier (1959-1967) puis de celui de l'Auvergne (1967-1974), il préside aussi la Chambre de commerce et d'industrie de Moulins-Vichy (1968-1974).

J. Cluzel s'engage également dans la vie politique locale. De 1959 à 1965, il est conseiller municipal de Saint-Pourçain-sur-Sioule. Puis en 1967, neuf ans après avoir été battu aux élections cantonales dans le canton de Saint-Pourçain-sur-Sioule, il est élu conseiller général du canton de Moulins-Ouest. Reconduit, il y siège jusqu'en 1992. À deux reprises, de 1970 à 1976 et de 1985 à 1992, il préside le conseil général de l'Allier. Par ailleurs, il siège au conseil municipal d'Avermes (1971-1977) et au conseil régional d'Auvergne (1974-1986), où il préside la commission des finances.

Ses deux premières candidatures au Parlement sont toutefois infructueuses : aux élections législatives de 1967 et à celles de 1968, J. Cluzel échoue à conquérir un siège de député dans la première circonscription de l'Allier. Candidat indépendant en mars 1967, il ne rassemble au premier tour que 10 2015 des 41 618 suffrages exprimés contre 13 424 voix pour le député communiste sortant, Marcel Guyot et 11 534 voix pour l'ancien député, Paul Maridet, soutenu par le Comité d'Action pour la Ve République. Aux élections législatives de juin 1968, sous l'étiquette du Centre Progrès et démocratie moderne, J. Cluzel arrive de nouveau en troisième position au premier tour avec 10 731 des 42 181 suffrages exprimés contre 13 473 voix pour le gaulliste Hector Rolland et 12 014 pour le communiste sortant Jean Billaud, devenu député après le décès de M. Guyot.

Sa troisième candidature est couronnée de succès : le 26 septembre 1971, J. Cluzel est élu sénateur de l'Allier, dès le premier tour avec 539 des 1 001 suffrages exprimés, sous l'étiquette du Centre Démocratie et Progrès et réélu pour deux autres mandats. Aux élections du 28 septembre 1980, candidat sous les couleurs de l'Union républicaine et socialiste, le vice-président du Centre des démocrates sociaux (CDS) est réélu au second tour avec 543 des 970 suffrages exprimés. Puis aux élections sénatoriales du 24 septembre 1989, candidat sur la liste de l'Union pour la démocratie française, il est réélu au second tour avec 536 des 1 008 suffrages exprimés.

Au Palais du Luxembourg, J. Cluzel siège parmi les sénateurs non-inscrits (1971-1974) avant de rejoindre le groupe de l'Union centriste (1974-1998) dont il est vice-président. D'abord membre de la commission des affaires économiques (1971-1974), il appartient ensuite à la commission des finances (1974-1998) dont il est vice-président (1980-1998). Il est aussi membre de l'Office parlementaire d'évaluation des politiques publiques (1996-1998).

Spécialiste de l'audiovisuel et de la presse, il est chargé du rapport spécial du budget de la communication audiovisuelle durant vingt-quatre ans (1974-1998). Il présente également des rapports sur la création audiovisuelle (1981), la réforme de l'audiovisuel (1982), la communication audiovisuelle (1982), la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (1983) ou la réforme du régime juridique de la presse (1986). J. Cluzel dépose aussi des propositions de loi sur la protection des services audiovisuels destinés à un public déterminé (1987), la limitation à cinq ans de la durée des mandats des dirigeants des organismes du secteur public de l'audiovisuel (1995) et la prévention de la violence à la télévision (1996). Membre de la délégation parlementaire pour la radiodiffusion-télévision française (1981-1986) et de la commission spéciale presse du Sénat (1983-1985), il fonde et préside à la Haute Assemblée un groupe de travail sur les problèmes de la presse et de l'audiovisuel (1993-1998).

Son action sénatoriale ne se réduit néanmoins pas à ces deux domaines. La commission des affaires économiques lui confie également la charge de rapporter des textes sur d'autres sujets, tels que le projet de loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat (1973), le budget des anciens combattants (1979), ainsi que les projets de loi sur la réforme des caisses d'épargne et de prévoyance (1983) puis sur l'épargne (1987).

J. Cluzel est aussi l'auteur de nombreuses propositions de loi sur des thèmes variés. Président fondateur du groupe sénatorial d'études des problèmes du veuvage à partir de 1976, il cosigne en 1979 une proposition de loi tendant à créer une assurance veuvage au profit des conjoints survivants n'ayant pas atteint l'âge d'attribution d'une pension de réversion au titre d'un régime obligatoire d'assurance vieillesse. Il dépose également des propositions de loi sur le recours au référendum (1981), pour déclarer le 8 mai jour férié (1981), sur l'industrie du bâtiment (1984), la dotation globale de fonctionnement (1986), la transmission des entreprises (1986) ou le statut des élus des collectivités territoriales (1989). Il se montre en outre attentif, en séance publique, aux problèmes de l'élevage et du thermalisme, deux activités économiques essentielles de son département et préside le groupe sénatorial de l'élevage comme celui du thermalisme.

Le sénateur de l'Allier vote la loi portant création et organisation des régions en 1972, la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat en 1973, la loi fixant à dix-huit ans l'âge de la majorité en 1974, la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) en 1974, la loi portant réforme du divorce en 1975, la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes en 1980, la loi portant abolition de la peine de mort en 1981, la loi Deferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions en 1982, la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage en 1982, la loi relative au revenu minimum d'insertion en 1988, la loi constitutionnelle ajoutant à la Constitution un titre : « De l'Union européenne » (Maastricht) en 1992, la loi relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale en 1993 et la loi d'orientation et d'incitation relative à la réduction du temps de travail en 1998.

Battu de dix-huit voix par le socialiste René Charrette aux élections cantonales de 1992, il ne siégeait déjà plus au conseil général de l'Allier, J. Cluzel ne se représente pas aux élections sénatoriales du 27 septembre 1998, renonçant à son dernier mandat électif. Il ne se retire pas pour autant de la vie publique, continuant à siéger à l'Académie des sciences morales et politiques où il a été élu en 1991. De 1999 à 2004, succédant à Pierre Messmer, il en est secrétaire perpétuel. Il crée en 2003, la radio Canal Académie, qu'il préside ensuite de 2005 à 2011.

J. Cluzel s'éteint le 12 septembre 2020 à l'âge de quatre-vingt-seize ans. Commandeur de la Légion d'honneur et chevalier de l'ordre national du Mérite, il était l'auteur de nombreux ouvrages sur des sujets très variés : le Bourbonnais (Au service du Bourbonnais, 1971 ; Horizons bourbonnais, 1973), l'audiovisuel (Télé violence, 1979 ; L'Argent de la télévision, 1979 ; La Télévision, 1996) ou la Haute Assemblée (L'indispensable Sénat, 1998) ; À propos du Sénat et de ceux qui voudraient en finir avec lui, 1999).

Sources

Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur.

Bibliographie

Ouvrages écrits par Jean Cluzel

Au service du Bourbonnais, 1971.

L'Allier au présent, 1973.

Horizons bourbonnais, 1973.

Les Boutiques en colère, 1975. 

Élu du peuple, 1977.

Télé Violence, 1978.

Télémanie, 1979.

L'Argent de la télévision, 1979.

Bourbonnais, 1984.

Les Anti-monarque de la Cinquième, 1985.

Un Projet pour la presse, 1986.

La Loi de 1987 sur l'épargne, 1987.

La Télévision après six réformes, 1988.

Les Finances locales décentralisées, 1989.

Le Sénat dans la société française, 1990.

Une ambition pour l'Allier, 1991.

Visages d'Allier, 1994.

La Télévision, 1996.

Presse et démocratie, 1997.

Démocratie oblige, 1998.

L'indispensable Sénat, 1998.

À propos du Sénat et de ceux qui voudraient en finir avec lui, 1999.

Anne de France, 2002.

Propos impertinents sur le cinéma français, 2003.

Jeanne d'Arc. La politique par d'autres moyens, 2006.

L'An IV de Canal Académie, 2009.

Le Temps des passeurs, 2009.

Solidarité Europe-Afrique, 2013.

Au service du Bourbonnais et de la France, 1940-2018, 2018.

Elu le 26 septembre 1971
Réélu le 28 septembre 1980
Réélu le 24 septembre 1989
Fin de mandat le 30 septembre 1998 (ne se représente pas)

Vice-Président de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation

Membre de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation
Membre du Groupe Union Centriste
Membre de l'office parlementaire d'évaluation des politiques publiques

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Jean CLUZEL

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