Mme Nicole Bricq. Cet amendement arrive en discussion maintenant ; le service de la séance en a décidé ainsi. Mais il est relatif à la taxe sur les bonus qui était au centre des débats que nous avons eus cet après-midi.
Il faut bien comprendre ce qu’a fait le Gouvernement à l’Assemblée nationale, une fois qu’il a été obligé d’admettre que la volonté parlementaire était de financer le budget de l’État avec le produit de la taxe.
Il a proposé un fléchage du produit de la taxe pour assurer, souhait noble et louable que nous partageons, le financement des PME via OSEO. Mais il a, me semble-t-il, opéré une petite manipulation comptable.
En effet, alors qu’il nous dit que cela allait accroître le financement aux PME, on constate, à l’issue du vote au Palais-Bourbon, que les 500 millions d’euros pour OSEO étaient déjà prévus initialement. Il ne s’agit donc pas d’une somme supplémentaire.
Quand on fait le bilan, on s’aperçoit que les traders ne paient rien, puisque ce sont les banques qui paient un peu, et que OSEO ne gagne rien non plus, puisque les 500 millions d’euros figuraient déjà dans le projet de collectif budgétaire et y demeurent.
Mais cela permet au Gouvernement de ne pas inscrire au titre des recettes la taxe sur les bonus, procédé quand même assez peu ordinaire, qui me paraît être une petite manipulation comptable ! On ne peut donc pas dire, comme Mme la ministre l’a encore affirmé tout à l’heure, qu’il y a plus pour les PME !
Nous, nous voulons que le produit de la taxe sur les bonus alimente le budget de l’État, mais de recettes vraiment supplémentaires – c’est là qu’il y a une petite manipulation comptable – et non sous la forme d’une diminution des dépenses budgétaires, par rapport au financement qu’il était prévu d’affecter à OSEO.
Constater qu’une dépense budgétaire de 500 millions d’euros prévue par le collectif est réduite de 360 millions d’euros grâce à la taxe ne nous empêche pas de faire la distinction, qui doit être faite sur le plan budgétaire, entre une majoration de recettes et une diminution de dépenses.
Voilà pourquoi nous avons déposé un amendement visant à faire en sorte que le produit de la taxe ne remplace pas le financement déjà prévu d’OSEO, mais alimente le budget de l’État de recettes vraiment supplémentaires pour accroître, si besoin est, les moyens de financement que l’État est en droit de demander aux établissements de crédits.
M. le président. Quel est l’avis de la commission ?
M. Philippe Marini, rapporteur général de la commission des finances. La commission ne comprend pas très bien l’intérêt de cet amendement.
En effet, les 270 millions d’euros qui représentent la recette nette de l’opération bénéficient bien au budget de l’État. Le produit de la taxe est, certes, affecté à OSEO, mais il permet en quelque sorte de libérer un montant de subvention à due concurrence, c’est-à-dire de 270 millions d’euros, qui n’est plus nécessaire. Par conséquent, cela participe à une amélioration du solde budgétaire de 270 millions d’euros.
Fallait-il passer par OSEO pour constater cette amélioration ? Était-il préférable de rattacher ce nouveau produit fiscal au budget général de l’État ? Pour moi, c’est neutre et cela n’a strictement aucune importance. Ce qui importe, c’est bien de réduire le solde de 270 millions d’euros et, à cet égard, nous devons remercier nos collègues députés qui sont à l’origine de cette écriture.
Je souhaite donc le retrait de cet amendement, qui ne me semble pas nécessaire.
M. le président. Quel est l’avis du Gouvernement ?
M. le président. La parole est à M. Thierry Foucaud, pour explication de vote sur l’article 5 et l’état A annexé.
M. Thierry Foucaud. Depuis le début de ce débat, on dit à qui veut l’entendre que, grâce à d’astucieux procédés, la dette publique n’est pas en situation de s’accroître, notamment pour ce qui concerne le fameux grand emprunt.
Cette assertion est directement combattue par la seule lecture des faits.
Ainsi, dans le texte de la loi de finances initiale pour 2010, le besoin de financement de l’État était établi à 213,4 milliards d’euros, dont 175 milliards d’euros d’émissions à moyen et long termes.
Dans cet article 5, relatif à l’équilibre du budget, le besoin de financement de l’État est porté à 236,1 milliards d’euros, avec, notamment, une autorisation d’émission de titres de moyen et long termes de 188 milliards d’euros. Il y a donc bel et bien accroissement de 22,7 milliards d’euros de ce besoin de financement qui va immanquablement conduire à la progression du montant de la dette publique.
Au demeurant, et pour faire bonne mesure, le plafond de variation de cette dette, fixé à 83,1 milliards d’euros en loi de finances initiale, est porté à 105 milliards d’euros dans ce collectif.
Pour aller vite, c’est bel et bien à un accroissement de la dette publique qu’il va sans doute falloir nous préparer, avec tout ce que cela implique, et en particulier le fait que nous allons émettre 83 milliards d’euros pour amortir la dette antérieure...
Cette course vers l’abîme, qui fait que la dette publique est de moins en moins liée aux efforts d’équipement de la nation et de plus en plus à la « digestion » elle-même de plus en plus difficile des cadeaux et allégements fiscaux et sociaux antérieurs, nous n’en voulons plus ! Par conséquent, nous ne voterons pas cet article 5.
M. le président. Je mets aux voix l'ensemble de l’article 5 et de l’état A annexé.
(L'article 5 et l’état A sont adoptés.)
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l’ensemble de la première partie du projet de loi de finances rectificative pour 2010.
Je rappelle que, en application de l’article 47 bis du règlement, lorsque le Sénat n’adopte pas la première partie d’un projet de loi de finances, l’ensemble du projet de loi est considéré comme rejeté.
(La première partie du projet de loi de finances rectificative pour 2010 est adoptée.)
SECONDE PARTIE
MOYENS DES POLITIQUES PUBLIQUES ET DISPOSITIONS SPÉCIALES
TITRE IER
AUTORISATIONS BUDGÉTAIRES POUR 2010
CRÉDITS DES MISSIONS
Article 6 et état B
I. – Il est ouvert aux ministres, pour 2010, au titre du budget général, des autorisations d’engagement et des crédits de paiement supplémentaires s’élevant à 34 584 832 039 €, conformément à la répartition par mission donnée à l’état B annexé à la présente loi.
II. – Il est annulé, au titre du budget général, des autorisations d’engagement et des crédits de paiement pour 2010 s’élevant à 1 848 042 029 €, conformément à la répartition par mission donnée à l’état B annexé à la présente loi.
ÉTAT B
RÉPARTITION DES CRÉDITS POUR 2010 OUVERTS ET ANNULÉS, PAR MISSION ET PAR PROGRAMME, AU TITRE DU BUDGET GÉNÉRAL
BUDGET GÉNÉRAL
|
|
(En euros) |
||
Mission / Programme |
Autorisations d'engagement supplémentaires ouvertes |
Créditsde paiement supplémentaires ouverts |
Autorisations d'engagement annulées |
Créditsde paiement annulés |
|
|
|
|
|
Action extérieure de l'État |
|
|
13 616 785 |
13 616 785 |
Action de la France en Europe et dans le monde |
|
|
7 433 318 |
7 433 318 |
Rayonnement culturel et scientifique |
|
|
4 997 461 |
4 997 461 |
Français à l'étranger et affaires consulaires |
|
|
1 186 006 |
1 186 006 |
Administration générale et territoriale de l'État |
|
|
15 215 999 |
15 215 999 |
Administration territoriale |
|
|
5 604 000 |
5 604 000 |
Vie politique, cultuelle et associative |
|
|
4 395 150 |
4 395 150 |
Conduite et pilotage des politiques de l'intérieur |
|
|
5 216 849 |
5 216 849 |
Agriculture, pêche, alimentation, forêtet affaires rurales |
444 827 539 |
444 827 539 |
10 833 228 |
10 833 228 |
Économie et développement durable de l'agriculture, de la pêche et des territoires |
444 827 539 |
444 827 539 |
|
|
Forêt |
|
|
4 743 193 |
4 743 193 |
Sécurité et qualité sanitaires de l'alimentation |
|
|
3 845 891 |
3 845 891 |
Conduite et pilotage des politiques de l'agriculture |
|
|
2 244 144 |
2 244 144 |
Aide publique au développement |
|
|
23 419 679 |
23 419 679 |
Aide économique et financière au développement |
|
|
22 761 398 |
22 761 398 |
Développement solidaire et migrations |
|
|
658 281 |
658 281 |
Anciens combattants, mémoireet liens avec la Nation |
|
|
2 412 353 |
2 412 353 |
Liens entre la Nation et son armée |
|
|
384 769 |
384 769 |
Mémoire, reconnaissance et réparation en faveur du monde combattant |
|
|
1 027 584 |
1 027 584 |
Indemnisation des victimes des persécutions antisémites et des actes de barbarie pendant la seconde guerre mondiale |
|
|
1 000 000 |
1 000 000 |
Culture |
|
|
2 966 500 |
2 966 500 |
Patrimoines |
|
|
2 000 000 |
2 000 000 |
Transmission des savoirs et démocratisation de la culture |
|
|
966 500 |
966 500 |
Défense |
|
|
56 520 599 |
56 520 599 |
Environnement et prospective de la politique de défense |
|
|
859 345 |
859 345 |
Préparation et emploi des forces |
|
|
29 499 224 |
29 499 224 |
Soutien de la politique de la défense |
|
|
1 949 579 |
1 949 579 |
Équipement des forces |
|
|
24 212 451 |
24 212 451 |
Direction de l'action du Gouvernement |
|
|
4 730 486 |
4 730 486 |
Coordination du travail gouvernemental |
|
|
4 000 000 |
4 000 000 |
Protection des droits et libertés |
|
|
730 486 |
730 486 |
Écologie, développementet aménagement durables |
3 600 000 000 |
3 600 000 000 |
113 309 411 |
113 309 411 |
Infrastructures et services de transports |
|
|
81 579 528 |
81 579 528 |
Sécurité et circulation routières |
|
|
1 154 493 |
1 154 493 |
Sécurité et affaires maritimes |
|
|
562 903 |
562 903 |
Urbanisme, paysages, eau et biodiversité |
|
|
7 558 267 |
7 558 267 |
Prévention des risques |
|
|
7 062 615 |
7 062 615 |
Énergie et après-mines |
|
|
7 930 184 |
7 930 184 |
Conduite et pilotage des politiques de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer |
|
|
7 461 421 |
7 461 421 |
Démonstrateurs et plateformes technologiques en énergies renouvelables et décarbonées et chimie verte |
1 600 000 000 |
1 600 000 000 |
|
|
Transport et urbanisme durables |
1 000 000 000 |
1 000 000 000 |
|
|
Véhicule du futur |
1 000 000 000 |
1 000 000 000 |
|
|
Économie |
6 640 000 000 |
6 640 000 000 |
18 079 723 |
18 079 723 |
Développement des entreprises et de l'emploi |
|
|
13 217 922 |
13 217 922 |
Tourisme |
|
|
1 089 002 |
1 089 002 |
Statistiques et études économiques |
|
|
236 095 |
236 095 |
Stratégie économique et fiscale |
|
|
3 536 704 |
3 536 704 |
Croissance des petites et moyennes entreprises |
2 140 000 000 |
2 140 000 000 |
|
|
Développement de l'économie numérique |
4 500 000 000 |
4 500 000 000 |
|
|
Engagements financiers de l'État |
500 000 000 |
500 000 000 |
3 918 918 |
3 918 918 |
Charge de la dette et trésorerie de l'État (crédits évaluatifs) |
500 000 000 |
500 000 000 |
|
|
Majoration de rentes |
|
|
3 918 918 |
3 918 918 |
Enseignement scolaire |
500 000 000 |
500 000 000 |
14 733 678 |
14 733 678 |
Enseignement scolaire public du premier degré |
|
|
2 500 000 |
2 500 000 |
Enseignement scolaire public du second degré |
|
|
5 500 000 |
5 500 000 |
Vie de l'élève |
|
|
5 233 678 |
5 233 678 |
Enseignement privé du premier et du second degrés |
|
|
500 000 |
500 000 |
Soutien de la politique de l'éducation nationale |
|
|
1 000 000 |
1 000 000 |
Internats d'excellence et égalité des chances |
500 000 000 |
500 000 000 |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Gestion des finances publiqueset des ressources humaines |
|
|
59 184 971 |
59 184 971 |
Gestion fiscale et financière de l'État et du secteur public local |
|
|
29 020 178 |
29 020 178 |
Gestion fiscale et financière de l'État et du secteur public local : expérimentations Chorus |
|
|
314 874 |
314 874 |
Stratégie des finances publiques et modernisation de l'État |
|
|
4 225 419 |
4 225 419 |
Conduite et pilotage des politiques économique et financière |
|
|
8 164 531 |
8 164 531 |
Conduite et pilotage des politiques économique et financière (hors Chorus) |
|
|
1 044 968 |
1 044 968 |
Facilitation et sécurisation des échanges |
|
|
9 744 360 |
9 744 360 |
Fonction publique |
|
|
4 179 734 |
4 179 734 |
Entretien des bâtiments de l'État |
|
|
2 490 907 |
2 490 907 |
Immigration, asile et intégration |
|
|
1 501 877 |
1 501 877 |
Intégration et accès à la nationalité française |
|
|
1 501 877 |
1 501 877 |
Justice |
|
|
25 367 598 |
25 367 598 |
Justice judiciaire |
|
|
5 815 649 |
5 815 649 |
Administration pénitentiaire |
|
|
12 846 174 |
12 846 174 |
Protection judiciaire de la jeunesse |
|
|
4 516 800 |
4 516 800 |
Accès au droit et à la justice |
|
|
258 934 |
258 934 |
Conduite et pilotage de la politique de la justice |
|
|
1 870 719 |
1 870 719 |
Conduite et pilotage de la politique de la justice (hors Chorus) |
|
|
59 322 |
59 322 |
Médias |
|
|
13 564 329 |
13 564 329 |
Presse |
|
|
6 500 000 |
6 500 000 |
Contribution au financement de l'audiovisuel |
|
|
7 064 329 |
7 064 329 |
Politique des territoires |
|
|
6 926 211 |
6 926 211 |
Impulsion et coordination de la politique d'aménagement du territoire |
|
|
6 244 834 |
6 244 834 |
Interventions territoriales de l'État |
|
|
681 377 |
681 377 |
Recherche et enseignement supérieur |
21 900 000 000 |
21 900 000 000 |
125 301 976 |
125 301 976 |
Formations supérieures et recherche universitaire |
|
|
27 637 029 |
27 637 029 |
Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires |
|
|
40 000 000 |
40 000 000 |
Recherche spatiale |
|
|
12 362 971 |
12 362 971 |
Recherche dans les domaines de l'énergie, du développement et de l'aménagement durables |
|
|
24 413 480 |
24 413 480 |
Recherche et enseignement supérieur en matière économique et industrielle |
|
|
16 093 176 |
16 093 176 |
Recherche duale (civile et militaire) |
|
|
2 729 842 |
2 729 842 |
Recherche culturelle et culture scientifique |
|
|
1 300 000 |
1 300 000 |
Enseignement supérieur et recherche agricoles |
|
|
765 478 |
765 478 |
Instituts thématiques d'excellence en matière d'énergies décarbonées |
1 000 000 000 |
1 000 000 000 |
|
|
Projets thématiques d'excellence |
3 050 000 000 |
3 050 000 000 |
|
|
Pôles d'excellence |
15 350 000 000 |
15 350 000 000 |
|
|
Recherche dans le domaine de l'aéronautique |
1 500 000 000 |
1 500 000 000 |
|
|
Nucléaire de demain |
1 000 000 000 |
1 000 000 000 |
|
|
Relations avec les collectivités territoriales |
|
|
63 000 |
63 000 |
Concours spécifiques et administration |
|
|
63 000 |
63 000 |
Remboursements et dégrèvements |
|
|
1 194 000 000 |
1 194 000 000 |
Remboursements et dégrèvements d'impôts d'État (crédits évaluatifs) |
|
|
1 134 000 000 |
1 134 000 000 |
Remboursements et dégrèvements d'impôts locaux (crédits évaluatifs) |
|
|
60 000 000 |
60 000 000 |
Santé |
|
|
13 311 767 |
13 311 767 |
Prévention et sécurité sanitaire |
|
|
12 794 040 |
12 794 040 |
Offre de soins et qualité du système de soins |
|
|
517 727 |
517 727 |
Sécurité |
|
|
28 498 252 |
28 498 252 |
Police nationale |
|
|
12 034 094 |
12 034 094 |
Gendarmerie nationale |
|
|
16 464 158 |
16 464 158 |
Sécurité civile |
|
|
3 998 820 |
3 998 820 |
Intervention des services opérationnels |
|
|
2 085 369 |
2 085 369 |
Coordination des moyens de secours |
|
|
1 913 451 |
1 913 451 |
Solidarité, insertion et égalitédes chances |
4 500 |
4 500 |
60 769 717 |
60 769 717 |
Lutte contre la pauvreté : revenu de solidarité active et expérimentations sociales |
|
|
51 061 560 |
51 061 560 |
Handicap et dépendance |
4 500 |
4 500 |
|
|
Égalité entre les hommes et les femmes |
|
|
335 947 |
335 947 |
Conduite et soutien des politiques sanitaires et sociales |
|
|
9 372 210 |
9 372 210 |
Sport, jeunesse et vie associative |
|
|
7 271 724 |
7 271 724 |
Sport |
|
|
1 816 950 |
1 816 950 |
Jeunesse et vie associative |
|
|
3 652 205 |
3 652 205 |
Conduite et pilotage de la politique du sport, de la jeunesse et de la vie associative |
|
|
1 802 569 |
1 802 569 |
Travail et emploi |
500 000 000 |
500 000 000 |
5 562 832 |
5 562 832 |
Amélioration de la qualité de l'emploi et des relations du travail |
|
|
1 479 437 |
1 479 437 |
Conception, gestion et évaluation des politiques de l'emploi et du travail |
|
|
4 083 395 |
4 083 395 |
Investissements dans la formation en alternance |
500 000 000 |
500 000 000 |
|
|
Ville et logement |
500 000 000 |
500 000 000 |
22 961 596 |
22 961 596 |
Développement et amélioration de l'offre de logement |
|
|
9 629 380 |
9 629 380 |
Politique de la ville |
|
|
13 332 216 |
13 332 216 |
Rénovation thermique des logements |
500 000 000 |
500 000 000 |
|
|
Totaux |
34 584 832 039 |
34 584 832 039 |
1 848 042 029 |
1 848 042 029 |
M. le président. La parole est à Mme Nathalie Goulet, sur l'article.
Mme Nathalie Goulet. Monsieur le président, je développerai plus précisément l’amendement n° 70 et je renonce à mon temps de parole sur cet article, ce qui fera gagner du temps à la Haute Assemblée.
M. Philippe Marini, rapporteur général de la commission des finances. Bravo !
M. le président. L'amendement n° 119, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :
Mission « Action extérieure de l'État »
Modifier comme suit les annulations de crédits des programmes :
(En euros) |
||||
Programmes |
Autorisations d'engagement |
Crédits de paiement |
||
|
+ (majorer l'annulation de) |
-(minorer l'annulation de) |
+ (majorer l'annulation de) |
-(minorer l'annulation de) |
Action de la France en Europe et dans le monde |
||||
Rayonnement culturel et scientifique |
25 000 |
|
25 000 |
|
Français à l'étranger et affaires consulaires |
|
|
|
|
TOTAL |
|
25 000 |
|
25 000 |
SOLDE |
- 25 000 |
- 25 000 |
La parole est à M. le ministre.
M. Éric Woerth, ministre. Suivant en cela Mme Nathalie Goulet, je ferai également gagner du temps au Sénat en disant que cet amendement comme le suivant no 120 ainsi que l’amendement n° 121, qui viendra en discussion plus tard, sont des dispositions techniques de réimputation de crédits.
M. le président. J’appelle donc en discussion ces deux autres amendements présentés par le Gouvernement.
L'amendement n° 120 est ainsi libellé :
Mission « Administration générale et territoriale de l'État »
Modifier comme suit les annulations de crédits des programmes :
(En euros) |
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Programmes |
Autorisations d'engagement |
Crédits de paiement |
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+ (majorer l'annulation de) |
-(minorer l'annulation de) |
+ (majorer l'annulation de) |
-(minorer l'annulation de) |
Administration territoriale |
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Vie politique, cultuelle et associative |
10 000 |
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10 000 |
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Conduite et pilotage des politiques de l'intérieur |
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TOTAL |
10 000 |
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10 000 |
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SOLDE |
10 000 |
10 000 |
L'amendement n° 121 est ainsi libellé :
Mission « Relations avec les collectivités territoriales »
Modifier comme suit les annulations de crédits des programmes :
(En euros) |
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Programmes |
Autorisations d'engagement |
Crédits de paiement |
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+ (majorer l'annulation de) |
-(minorer l'annulation de) |
+ (majorer l'annulation de) |
-(minorer l'annulation de) |
Concours spécifiques et administration |
15 000 |
15 000 |
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TOTAL |
15 000 |
15 000 |
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SOLDE |
15 000 |
15 000 |
Quel est l’avis de la commission ?
M. Philippe Marini, rapporteur général de la commission des finances. La commission émet un avis favorable sur ces trois amendements.
M. le président. L'amendement n° 22, présenté par M. Marini, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :
Mission « Écologie, développement et aménagement durables »
Modifier comme suit les ouvertures de crédits supplémentaires :
(En euros) |
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Programmes |
Autorisations d'engagement |
Crédits de paiement |
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+ (majorer l'ouverture de) |
- (minorer l'ouverture de) |
+ (majorer l'ouverture de) |
- (minorer l'ouverture de)
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Infrastructures et services de transports |
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Sécurité et circulation routières |
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Sécurité et affaires maritimes |
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Urbanisme, paysages, eau et biodiversité |
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Information géographique et cartographique |
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Prévention des risques |
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Énergie et après-mines |
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Conduite et pilotage des politiques de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer |
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Démonstrateurs et plateformes technologiques en énergies renouvelables et décarbonées et chimie verte |
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300.000.000 |
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300.000.000 |
Transport et urbanisme durables |
300.000.000 |
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300.000.000 |
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Véhicule du futur |
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TOTAL |
300.000.000 |
300.000.000 |
300.000.000 |
300.000.000 |
SOLDE |
0 |
0 |
La parole est à M. le rapporteur général.
M. Philippe Marini, rapporteur général de la commission des finances. Cet amendement porte sur un transfert de 300 millions d’euros vers le programme « Transport et urbanisme durables ».
Monsieur le ministre, il a pour objet de vous questionner de façon tout à fait pressante à propos du lancement du canal à grand gabarit Seine-Nord Europe.
M. Jean Arthuis, président de la commission des finances. Très important !
M. Philippe Marini, rapporteur général de la commission des finances. Dans sa sagesse, la commission Juppé-Rocard a estimé que les infrastructures de transport n’étaient pas porteuses de croissance potentielle. Admettons-le ! Mais cela n’a évidemment rien de certain.
Il n’en reste pas moins que le développement de nos territoires dépend, dans une très large mesure, de leur désenclavement par rapport aux grands courants d’échanges européens et que la plurimodalité des transports de marchandises, sur laquelle il est convenu de faire des discours avec des trémolos dans la voix, n’avancera véritablement que si les efforts d’investissement de la puissance publique et de ses partenaires sont suffisants.
Je rappelle, monsieur le ministre, que le projet Seine-Nord Europe représente un devis de l’ordre de 4,2 milliards d’euros. Une part de 2,3 milliards d’euros serait traitée dans le cadre d’un partenariat public-privé. Le début de la réalisation, qui s’étalerait sur un certain nombre d’années, est prévu pour les années 2012-2013.
Le maître d’ouvrage de la liaison est Voies navigables de France, VNF, qui a besoin de lancer le dialogue compétitif entre les entreprises. Deux groupements sont intéressés. Les travaux qu’ils doivent effectuer pendant une durée d’environ dix-huit mois permettront de mieux qualifier les solutions techniques et économiques nécessaires pour cette part de l’ouvrage, qui englobe, en particulier, plusieurs plateformes multimodales.
Grâce au péage qui seront acquittés par les usagers, le projet Seine-Nord Europe aura une certaine rentabilité. L’État doit participer par le biais de l’AFITF, l’Agence de financement des infrastructures de transport de France, et l’Union européenne a donné un accord ferme de participation. Restent les collectivités territoriales. À cet égard, le ministre d’État Jean-Louis Borloo, dont on connaît l’énergie et l’entregent, a su obtenir, au mois de mai dernier, l’accord des présidents des conseils régionaux, qui ont signé un protocole pour 500 millions d’euros. Aujourd’hui, sur un devis total de 4,2 milliards d’euros dont l’estimation, antérieure à l’appel d’offres, n’a pu être révisée par les participants pour tenter de trouver des économies – ce n’est pas du tout impossible ! –, manquent 300 millions qui seraient imputés aux départements traversés et à ceux de l’Île-de-France.
Je vous le dis tout net, monsieur le ministre, je comprends la position des présidents des conseils généraux, qui ne s’empressent pas de donner une réponse favorable. En effet, en l’état actuel, quelle que soit leur tendance, ils ont sans doute une visibilité financière à long terme perfectible.
Comme tous les conseils généraux en question sont présidés par des personnalités de même tendance politique, conditionner le lancement du dialogue compétitif à leur accord complet au plan de financement, c’est naturellement se condamner à ne rien faire.
Pour ma part, j’ai entendu le Président de la République dire, le 3 février 2009 : « Le dossier Seine-Nord Europe dormait profondément et durablement et n’avait d’ailleurs aucune chance, sans le Grenelle de l’environnement, de s’en tirer. […] L’État n’attend pas, l’État avance. »
Il ajoutait, le 29 avril 2009 : « Avec la décision de réaliser le canal Seine-Nord Europe inscrite dans le Grenelle de l’environnement, le bassin de la Seine sera désenclavé dès 2015. »
Le 12 juin 2009, il affirmait : « Au nom de la crise et des déficits, je ne couperai pas dans les investissements de la France ». C’est d’ailleurs le constat que nous pouvons faire avec le présent projet de loi de finances rectificative. Il précisait : « C’est vrai pour les TGV, c’est vrai pour le canal Seine-Nord Europe. Tout le monde vantait le transport fluvial et, depuis vingt ans, pas un coup de pioche pour le canal Seine-Nord. À quoi cela sert-il de faire des discours vibrants sur les transports écologiques si l’on n’en tire aucune conséquence ?
M. Bruno Sido. On ne fait plus rien, alors !