ANNEXE 3
LE SOLDE STABILISANT LE RATIO
D'ENDETTEMENT
PUBLIC
La
variation de l'endettement public peut être assimilée en
première approximation - c'est-à-dire en négligeant les
flux nets de créances - au déficit public : pour stabiliser la
dette en valeur nominale, il est donc nécessaire de dégager un
simple équilibre des comptes publics.
Cependant, il n'est pas nécessaire que la dette soit stabilisée
en francs courants pour que l'endettement reste sur une trajectoire soutenable.
En effet, lorsque la richesse nationale s'accroît, un pays peut soutenir
le service d'une dette accrue dans les mêmes proportions. Mieux vaut donc
considérer le ratio rapportant la dette au PIB.
Le solde public entraînant la stabilité de ce ratio,
c'est-à-dire le solde stabilisant l'endettement public en part de PIB,
fait intervenir à la fois le niveau de la dette et la croissance
nominale de l'activité : une croissance nominale plus forte diminue en
effet d'une année sur l'autre le poids de la dette héritée
de la période précédente. Cet effet d'érosion, via
la croissance économique, du poids relatif de la dette est d'autant plus
important que le poids de cette dette est initialement
élevé
35(
*
)
. Ceci
tendrait à indiquer qu'il est d'autant plus facile de stabiliser son
ratio d'endettement que le niveau de départ de la dette est
élevé et que l'inflation est forte. Une telle analyse est
cependant largement trompeuse. D'une part, plus la dette est
élevée, plus la part des dépenses qui est consacrée
au paiement d'intérêts sur la dette est élevée et
donc plus l'effort à fournir en matière d'autres dépenses
et de recettes pour atteindre un même niveau de déficit est
important. D'autre part, une inflation élevée conduit, à
un terme plus ou moins lointain à une élévation des taux
d'intérêt : ce qui est gagné d'un côté par
l'érosion de la dette est perdu de l'autre par l'alourdissement des
paiements d'intérêt.
Il est de ce fait plus pertinent de présenter aussi un indicateur de
solde primaire stabilisant l'endettement public en part de PIB. Il s'agit du
solde primaire, c'est-à-dire hors charges d'intérêt,
permettant de stabiliser la dette exprimée en part de PIB. Le solde
primaire stabilisant le ratio d'endettement est en effet d'autant plus
élevé que le poids de l'endettement dans le PIB est important et
que la différence entre le taux d'intérêt nominal et le
taux de croissance du PIB en valeur est forte
36(
*
)
.
Depuis un quinzaine d'années, le coût apparent de la dette est
devenu supérieur au taux de croissance du PIB en valeur, si bien qu'il
est nécessaire pour les finances publiques de dégager un
excédent primaire.
Dette
et déficit public
Calculs DP