3. Ce changement climatique sera vraisemblablement préjudiciable à l'humanité
Selon le
GIEC (1995), ce changement climatique s'accompagnerait d'une perturbation du
cycle de l'eau et par une augmentation de la fréquence et de
l'intensité des
catastrophes naturelles
d'origine climatique
(sécheresses, inondations, tempêtes, cyclones).
La montée du niveau de la mer et l'accroissement de la fréquence
des tempêtes (et des surcotes) menaceront certains
espaces
côtiers
, en particulier les deltas (comme la Camargue), les
mangroves, les récifs coralliens, les plages d'Aquitaine.
Selon le GIEC, la superficie émergée du Bangladesh sera ainsi
réduite de 17,5 %, celle de l'Egypte de 1 %.
Par ailleurs, le changement climatique pourrait favoriser la recrudescence du
paludisme
, ainsi que l'extension de maladies infectieuses comme la
salmonellose ou le choléra, en raison de l'élévation de la
température et de la multiplication des
inondations
.
En outre, le changement climatique serait trop rapide pour que les
écosystèmes naturels
puissent s'adapter : il en
résultera sans doute une forte baisse de la biodiversité
(c'est-à-dire la disparition d'espèces animales ou
végétales).
Les effets du changement climatique sur l'
agriculture
sont
débattus : schématiquement, d'un côté les
plantes cultivées pourraient souffrir de " stress hydrique "
(c'est-à-dire de l'alternance de périodes de sécheresse et
de pluviosité plus prononcées) ; de l'autre, l'accumulation
de CO
2
dans l'atmosphère exerce aussi un rôle
fertilisant sur les plantes (qui tendent à pousser plus vite).
Au total, le changement climatique aura des conséquences
économiques importantes : aux coûts directs
(dégâts des tempêtes, par exemple), s'ajoutent en effet des
coûts d'adaptation (construction de digues, modification des cultures,
etc.).
Pour la
France
, les simulations réalisées par les experts
de Météo-France
9(
*
)
suggèrent que le changement climatique réduirait le
caractère tempéré du climat : la France
connaîtrait un réchauffement moyen de l'ordre de 2° C,
mais celui-ci serait davantage marqué en été et dans le
sud du pays. En outre, les précipitations augmenteraient de 20 % en
hiver, mais baisseraient de 15 % l'été. Il en résulterait
une augmentation des
crues
en hiver et au printemps et une diminution
sensible de l'humidité du sol en été et à
l'automne, avec une augmentation du stress hydrique pour les cultures agricoles
(maïs, tabac, tournesol, ...) et les arbres forestiers (pin maritime,
hêtre, chêne pédonculé...) les plus sensibles
à la sécheresse.
Ces évolutions pourraient être préjudiciables à
l'agriculture, à l'environnement et au tourisme : " la France
serait moins douce ".
Par ailleurs, le réchauffement du climat pourrait entraîner la
disparition d'entre un tiers et la moitié de la masse des
glaciers
alpins
au cours des cent prochaines années
10(
*
)
(ce qui accroîtrait les risques
d'avalanches), ainsi qu'une réduction sensible du
manteau neigeux
dans les Alpes et les Pyrénées, avec des conséquences
importantes pour les stations de ski de moyenne montagne.
Inversement, il existe également un risque, difficilement quantifiable,
que le changement climatique ne se traduise par un affaiblissement du Gulf
Stream
11(
*
)
, susceptible
d'entraîner un refroidissement sensible de notre façade
océanique (- 4° C), ramenant les températures
moyennes en France au niveau de celles atteintes lors de la dernière
glaciation
.