D. PROMOUVOIR UNE POLITIQUE RÉALISTE EN FAVEUR DE L'INSTALLATION DES JEUNES AGRICULTEURS
1. Des mesures qui restent insuffisantes face à l'enjeu que constitue l'installation des jeunes
L'Union Européenne compte aujourd'hui presque
8,5 millions d'exploitations. Selon la dernière enquête
d'EUROSTAT sur la structure des exploitations agricoles relative aux Douze
(1989/1991), seulement 8,3 % des chefs d'exploitation ont moins de
35 ans, tandis que 24,5 %, soit presque un exploitant actif sur
quatre, a dépassé l'âge de 65 ans. L'âge moyen
des exploitants s'est accru considérablement durant les dernières
années : les données les plus récentes indiquent que
53,6 % des exploitants Européens sont âgé d'au moins
55 ans. Bien que des données complètes ne sont pas encore
disponibles, cette situation semble être similaire dans les nouveaux
Etats membres
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)
.
La situation actuelle des jeunes agriculteurs dans l'Union Européenne
est caractérisée par une grande diversité de
données qui rend difficile une comparaison significative de leur
situation dans les différents Etats membres. En outre, dans une
situation de changement économique importante, l'absence ou le
dépassement rapide de certaines données statistiques s'ajoute
à la difficulté d'établir un bilan complet.
Les données confirment qu'en général les jeunes
gèrent des exploitations dont la superficie moyenne est non seulement
bien plus importante que la moyenne nationale, mais la plus
élevée parmi toutes les classes d'âge. Au niveau
Européen, la SAU moyenne gérée par les exploitants de
moins de 35 ans d'âge est de 19,5 hectares, alors que la
moyenne globale est de 15 hectares. La superficie moyenne diminue
régulièrement à chaque tranche d'âge, pour arriver
à 6,7 hectares pour les exploitations dirigées par des
agriculteurs âgés de 65 ans et plus. Une tendance similaire
peut être observée dans tous les Etats membres, compte tenu de la
diversité de situation de la SAU moyenne au niveau de chaque pays en
termes absolus, ce qui rend la condition des jeunes agriculteurs plus similaire
à celle de leurs aînés qu'à la situation des jeunes
installés dans un autre Etat membre. Aussi, pour ce qui concerne la
situation économique des exploitants, de grandes disparités
existent entre Etats membres, mais par contre, la condition des jeunes ne
s'écarte pas tellement de la condition des agriculteurs plus
âgés dans la même région. Pour les orientations de
production, il faut souligner une présence importante des jeunes dans
les secteurs de l'horticulture et de l'élevage laitier.
Dans le domaine de l'installation, les règles communautaires fournissent
un cadre approprié pour l'action dans de nombreux cas,
particulièrement à travers les Fonds structurels qui donnent les
moyens permettant aux Etats membres et aux régions de mettre en place
des mesures spécifiques Toutefois, aussi bien dans l'utilisation des
instruments des fonds structurels que dans les secteurs des marchés, il
y a lieu de souligner les différences considérables entre les
mesures prises par les différents Etats membres en faveur des jeunes
agriculteurs.
Les mesures communautaires en faveur des jeunes agriculteurs existent. On
peut ainsi relever :
- les mesures structurelles relevant de l'objectif 5 A comme les
aides à l'installation et aux investissements et les aides à la
formation professionnelle ;
- les mesures d'accompagnement à la réforme de la PAC ;
- la politique du développement rural dans le contexte des
programmes régionaux au sens de l'objectif 1, de l'objectif
5 B, de l'objectif 6, des programmes " leader " et certains
projets pilotes ;
- les OCM, qui offrent un accès plus ou moins facile aux nouveaux
producteurs en fonction de leur réglementation (droits de production ou
individuels comme pour le lait, mesures de limitation de la production
appliquées de manière collective : grandes cultures et OCM
qualifiées de libre -OCM fruits et légumes-) ;
- enfin des programmes communautaires de formations, de recherche et
d'information existent.