II. UNE APPROCHE PRAGMATIQUE DE L'AGRICULTURE EUROPÉNNE : POUR UNE DIFFÉRENCIATION DES PRODUCTIONS
Si la
philosophie du projet de réforme de la Pac nécessite une vision
ambitieuse et globale, ses modalités d'application doivent être
empreintes d'un certain pragmatisme.
Chacune des productions végétale ou animale, doit, dès
lors, susciter aussi une réflexion sectorielle.
A cet égard, la mission d'information se refuse à tout
dogmatisme. Le principe d'une baisse importante et
généralisée -préconisée par la Commission
sur les céréales, la viande bovine et le lait- lui paraît
peu réaliste. Cependant, il ne suffit pas de considérer ces
propositions Européennes comme " inacceptables en
l'état ". C'est pourquoi, la mission d'information souhaite
examiner chaque secteur et faire des propositions
concrètes.
A. POUR UNE COMPÉTITIVITÉ ACCRUE DU MARCHÉ DES CÉRÉALES
1. Une logique de compétitivité justifiée
Rappelons que la baisse des prix des céréales
répond directement à plusieurs objectifs :
- consolider la position de l'Union Européenne comme grande
puissance exportatrice mondiale ;
- préparer l'Union Européenne aux prochaines
négociations de l'OMC ;
- améliorer la compétitivité de l'agriculture
Européenne sur le marché intérieur ;
- faciliter l'intégration de nouveaux membres.
Assortie d'une compensation partielle et d'un taux de jachère
fixé à 0 %, cette logique de compétitivité
s'accompagne d'aides spécifiques à la surface, non liées
à la culture. Il s'agit donc de découpler le niveau de l'aide du
type de production, ce découplage répondant directement à
l'objectif de " contribuer à la préparation de l'Union aux
prochaines négociations de l'OMC ".
La proposition de la Commission paraît être la seule alternative
possible à l'augmentation du taux de gel dans un contexte d'expansion du
marché mondial. Elle devrait permettre une augmentation de la production
céréalière de l'Union Européenne et un
accroissement des utilisations intervenues de céréales sur le
marché de l'alimentation animale. Enfin, une telle politique devrait
aboutir à un renforcement de la situation exportatrice de l'Union
Européenne et notamment de la France.