II. DE NOMBREUSES APPLICATIONS EN PERSPECTIVE
A. UN TRÈS LARGE ÉVENTAIL D'APPLICATIONS POSSIBLES
La
technologie génétique qui vient d'être décrite peut
paraître bien éloignée à nombre de nos concitoyens.
Pourtant, il est probable qu'elle soit un jour, si la société en
décide ainsi, partie intégrante de l'agriculture, de la
médecine, de la pharmacie et de l'alimentation, comme c'est
déjà en partie le cas aujourd'hui.
Un bref survol des principales applications envisagées dès
aujourd'hui permettra au lecteur de mieux se rendre compte des
potentialités nombreuses de l'ingénierie génétique
:
1. Les OGM en agriculture
a) La protection des cultures
Les
modifications actuelles du génome des plantes visent à
améliorer leurs caractéristiques agronomiques afin de rendre leur
culture plus aisée, moins consommatrice d'intrants, plus adaptée
à différentes conditions climatiques ou d'améliorer le
rendement des cultures.
Quatre principales voies d'amélioration
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*
)
sont actuellement
explorées :
La résistance des plantes aux insectes
Les insectes ravageurs sont de véritables fléaux des cultures,
qui nécessitent des traitements insecticides et occasionnent des pertes
importantes de rendement. Ces traitements insecticides ont d'ailleurs des
limites : nuisible à l'environnement, leur utilisation
répétée suscite des populations d'insectes
" résistants ", c'est-à-dire devenus insensibles
à l'action de l'insecticide. En outre, ces produits s'avèrent
parfois inefficaces, suivant le stade de développement de l'insecte
(larves et insectes foreurs s'abritent à l'intérieur des tiges).
Il est possible de permettre à la plante, par modification
génétique, de se défendre elle-même contre les
insectes
en lui faisant synthétiser des protéines toxiques
pour ces dits insectes.
La tolérance des plantes aux herbicides
Il existe aujourd'hui des herbicides relativement peu toxiques, peu
persistants, actifs à faible dose et biodégradables (comme par
exemple le glufosinate, le glyphosate ou le bromoxynil).
Rendre une plante de culture " tolérante " à ces
herbicides permet de
les répandre sur les cultures pour agir sur les
plantes sauvages indésirables, tout en étant assuré que la
plante cultivée soit protégée
contre l'action de
l'herbicide, par l'introduction d'un " gène de
tolérance " dans son génome, dont l'expression empêche
la matière active de détruire la plante.
Cette technique a été appliquée avec
succès
26(
*
)
à de
très nombreuses espèces végétales : soja,
betterave, laitue, melon, pomme de terre, blé, colza, tournesol...
La résistance aux maladies
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*
)
Virus, champignons, bactéries phytophathogènes provoquent aussi
des dégâts dans les cultures.
La résistance aux maladies
est donc une voie essentielle d'amélioration des rendements
. Des
plantes transgéniques résistantes à des virus, par
exemple, ont déjà été développées
(pomme de terre, melon, concombre, betterave, tomate...).
Signalons qu'avec les méthodes traditionnelles, la lutte contre les
maladies virales est la plus problématique puisque, contrairement
à la plupart des maladies fongiques ou bactériennes, il n'existe
ni traitement préventif ni curatif à leur encontre (même
s'il est possible de lutter contre les vecteurs que représentent les
pucerons, ceux-ci peuvent avoir le temps de viroser la plante avant de mourir).
La résistance aux conditions climatiques extrêmes
Créer des
espèces résistantes par exemple au froid,
à la sécheresse ou à la salinité des sols
représente un immense intérêt pour les pays en
développement comme pour le monde industrialisé. La recherche est
déjà engagée dans cette voie d'avenir.