d) Le refus du caractère inéluctable de la mondialisation
Votre
rapporteur a pu le constater lors des entretiens préparatoires à
la rédaction de ce rapport : le refus de l'introduction des OGM est
parfois la manifestation du refus des conditions actuelles de
l'internationalisation des échanges, les deux apparaissant comme
intimement liés. Plus encore que celui du maïs, l'exemple du soja
(qui, importé des Etats-Unis où il a déjà presque
1 chance sur 2 d'être transgénique, entre dans la composition
des 2/3 environ des aliments) permet de nourrir cette critique. Le
fonctionnement actuel du commerce international rendrait inéluctable
l'introduction de plantes transgéniques américaines en Europe,
malgré la volonté des consommateurs de les rejeter.
Le refus des OGM exprime alors le refus de cette logique commerciale qui ne
laisserait pas la place à une alternative.
e) L'écologie profonde et la personnification de la nature
Un autre
facteur d'opposition au génie génétique, qui se retrouve
plus dans les pays d'influence germanique que dans le sud européen, est
l'existence des mouvements d'écologie dite
" profonde "
78(
*
)
, pour
lesquels toute atteinte de l'homme à l'équilibre naturel est
néfaste.
Certains mouvements qui revendiquent la reconnaissance de droits pour les
animaux, voire les végétaux, s'opposent au principe de la
transgénèse végétale et animale.
Mais à ces facteurs culturels qui peuvent expliquer les divisions
européennes face aux biotechnologies se sont ajoutés des facteurs
conjoncturels qui n'ont pas contribué à accroître la
réceptivité de l'opinion à leur égard.