E. LE RESPECT DES OBLIGATIONS ET ENGAGEMENTS DE L'ARMÉNIE

L'intervention de M. Claude Kern, au nom du groupe ADLE

Madame la Présidente,

Mes chers collègues,

Je voudrais démarrer par remercier nos collègues M. Kimmo Kiljunen et Mme Boriana Aberg pour leur rapport, dont les conclusions sur l'Arménie sont dans l'ensemble très positives. Je m'en félicite naturellement, alors que ce pays a connu des moments particulièrement sombres ces dernières années avec la perte du Haut-Karabakh, dont les habitants se sont en quasi-totalité réfugiés en Arménie.

Plus de 100 000 personnes ont ainsi été accueillies en Arménie en quelques jours, les autorités arméniennes faisant leur possible pour gérer l'urgence. On peut s'en féliciter, pour le respect de la dignité de ces réfugiés.

Je veux ici réitérer la ferme condamnation exprimée par le Parlement français de l'offensive militaire menée par l'Azerbaïdjan et de cet exode forcé, assimilable à une opération de nettoyage ethnique.

La menace croissante de déstabilisation de l'Arménie par la Russie, en réponse au rapprochement avec l'Union européenne opéré par les autorités, de même que les ambitions hégémoniques de l'Azerbaïdjan, représentent un danger pour la République d'Arménie, pour son intégrité territoriale et pour la paix dans le Caucase. On ne peut ainsi qu'espérer la conclusion d'un accord de paix stable et juste entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

Dans ce contexte troublé, les efforts déployés par la République d'Arménie au cours des années récentes apparaissent d'autant plus méritoires et doivent être salués.

Nous avions souligné en janvier 2022 que l'Arménie avait fait des progrès notables en matière de développement démocratique. La commission de suivi met aujourd'hui en avant le travail important mis en oeuvre depuis la « révolution de velours » pour renforcer la confiance dans le processus électoral. C'était indispensable et cela a été mené à bien.

Des réformes positives ont également été menées en matière de police, en mettant en place une police de proximité afin de renforcer l'indépendance du système judiciaire et pour lutter contre la corruption.

Même si certaines réformes nécessitent du temps pour produire leur plein effet, les tendances sont très satisfaisantes.

La principale difficulté qui demeure est une difficulté d'ordre politique. Le renforcement de l'intégrité du processus électoral n'a pas encore permis de restaurer la confiance entre les partis politiques qui s'opposent au parlement.

L'absence de coopération entre majorité et opposition au parlement, au service de l'ensemble du système démocratique arménien, reste un point de vigilance. Je soutiens donc l'appel que lancent nos collègues à toutes les parties concernées, afin qu'au nom de l'intérêt national, elles trouvent une solution rapide pour que l'opposition puisse jouer pleinement son rôle au parlement.

Au nom du groupe ADLE que je représente, j'appelle à voter le texte proposé par nos collègues.

Merci.

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