E. UNE PROTECTION FOURNIE PAR LES TRAITEMENTS PRÉVENTIFS

1. L'utilisation de traitements lors de la phase aiguë

Comme évoqué précédemment, la gravité de la phase aiguë de la covid-19 est un facteur de risque majeur de développer un covid long. De ce fait, les traitements antiviraux permettant de limiter la sévérité de cette phase sont apparus comme des possibilités de prévenir l'apparition des symptômes persistants.

Une étude de cohorte récente a montré que le traitement précoce par Paxlovid chez des patients infectés, présentant au moins un facteur de risque de développement d'une forme grave de la covid-19, entraînait une réduction du risque de covid long de 26 % par rapport à des patients n'ayant reçu aucun traitement antiviral ou par anticorps200(*). Si une étude plus récente n'a pas constaté le même effet, une réduction de l'incidence de certains clusters de symptômes serait tout de même observée201(*). En outre, un récent essai randomisé contrôlé par placebo a montré qu'un traitement ambulatoire précoce par la metformine - un antidiabétique - entraînait une diminution relative de 42 % de l'incidence du covid long chez les patients atteints de surpoids ou d'obésité202(*).

2. Le rôle des vaccins

En raison de leur efficacité à prévenir les formes graves de la covid-19, plusieurs études se sont intéressées à la protection que les vaccins pourraient procurer contre le covid long, outre la protection directe qu'ils offrent en diminuant le risque d'infection.

Plusieurs analyses de la littérature montrent ainsi qu'en cas d'infection par le SARS-CoV-2, le risque de covid long serait diminué d'environ 30 à 40 % par le cycle de primovaccination203(*) et d'environ 70 % après la troisième dose204(*). Cet effet protecteur n'aurait été que faiblement diminué avec l'apparition du variant Omicron, malgré son fort échappement immunitaire, et serait également observé, dans un ordre de grandeur similaire, chez les enfants et adolescents, avec une efficacité qui serait plus élevée chez ces derniers205(*).

Une étude épidémiologique française a suggéré que la vaccination de patients affectés par un covid long permettait de diminuer le nombre de leurs symptômes et d'augmenter le nombre de guérisons206(*). Cette tendance a également été observée dans d'autres études internationales207(*) : dans la majorité des cas, une amélioration de la qualité de vie et une diminution des symptômes sont constatées à la suite de la vaccination, bien que des cas d'aggravation puissent également survenir.


* 200 Y. Xie et al., JAMA Intern. Med. 2023, 183, 554 ( https://doi.org/10.1001/jamainternmed.2023.0743).

* 201 A. Preiss et al., medRXiv 2024 ( https://doi.org/10.1101/2024.01.20.24301525).

* 202 C. Bramante et al., Lancet Infect. Dis. 2023, 23, 1119 ( https://doi.org/10.1016/S1473-3099(23)00299-2).

* 203 a) V. Tsampasian et al., JAMA Intern. Med. 2023, 183, 566 ( https://doi.org/10.1001/jamainternmed.2023.0750) ; b) A. Watanabe et al., Vaccine 2023, 41, 1783 ( https://doi.org/10.1016/j.vaccine.2023.02.008).

* 204 a) A. R. Marra et al., Antimicrob. Steward. Healthc. Epidemiol. 2023, 3, e168 ( https://doi.org/10.1017/ash.2023.447) ; b) L. Lundberg-Morris et al., BMJ 2023, 383, e076990 ( https://doi.org/10.1136/bmj-2023-076990).

* 205 H. Razzaghi et al., Pediatrics 2024, e2023064446 ( https://doi.org/10.1542/peds.2023-064446).

* 206 V.-T. Tran et al., BMJ Medicine 2023, 2, e000229 ( https://doi.org/10.1136/bmjmed-2022-000229).

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