ANNEXE II - FOCUS SUR L'EMPREINTE ÉNERGÉTIQUE ET CARBONE DE L'ALIMENTATION EN FRANCE -- SYNTHÈSE DES OBSERVATIONS DE L'ADEME
Dans un rapport de janvier 2019 consacré à l'empreinte énergétique et carbone de l'alimentation en France , de la production à la consommation, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) relève qu'au total, les émissions de gaz à effet de serre issues de l'alimentation des ménages en France s'élèveraient à 163 Mt eq.CO 2 , soit 24 % de l'empreinte carbone des ménages en France au regard de l'empreinte carbone totale évaluée par le SOeS de 671 MteqCO 2 pour l'année 2012 :
- la production agricole est le premier poste d'émission et compte pour environ 67 % de l'empreinte carbone totale de l'alimentation (CH 4 , N 2 O, CO 2 ) ;
- la transformation alimentaire représente 6 % des émissions de GES ;
- les transports sont le second secteur à l'origine des émissions totales de GES, pour environ 19 % ;
- la distribution et la restauration représentent 5 % des émissions ;
- et la consommation à domicile représente 4 % des émissions.
L'Ademe a conçu une méthode systémique 86 ( * ) d'évaluation de l'empreinte environnementale de l'alimentation qui croise les analyses de cycle de vie des produits alimentaires avec des paramètres complémentaires et des bilans d'approvisionnement par classe de produits permettant d'identifier les impacts environnementaux aux différentes étapes de production, de transport et de consommation et de détailler les flux sur l'ensemble de la chaîne de valeur, en intégrant le commerce international : « il s'agit d'évaluer les consommations d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre générées par notre alimentation à toutes les étapes “du champ à l'assiette”, que ce soit sur le territoire métropolitain ou contenues dans les importations. Les consommations d'énergie et émissions de GES pour la production de produits exportés sont exclues ».
Partant de ces constats, l'Ademe souligne que réduire la demande énergétique est la première étape incontournable dans les stratégies de réduction des émissions de GES (limitation des besoins ou mesures d'efficacité énergétique). Elle évoque également une évolution vers une alimentation moins carnée et la réduction du recours aux intrants azotés . Les potentiels de réduction d'émissions de GES sur l'aval du système alimentaire sont en revanche plus diffus.
Source : Ademe, 2019.
I. LA CONSOMMATION ALIMENTAIRE
Un individu en France ingère chaque jour environ 2,4 kg d'aliments , dont la moitié d'aliments solides et la moitié de boissons. Parmi les aliments solides, on compte deux tiers de produits d'origine végétale (produits céréaliers, fruits et légumes) et un tiers de produits d'origine animale (lait, viande).
Source : Ademe, à partir des données INCA2, année 2008.
* 86 L'Ademe a développé une base de données de référence des impacts environnementaux des aliments, dénommée « Agribalyse », à partir de 200 produits agricoles, 2 500 produits alimentaires et 14 indicateurs environnementaux. Cette base est accessible en open data et accessible selon plusieurs formats.