D. LE DIFFICILE TRAVAIL À DISTANCE DES SERVICES PÉNITENTIAIRES D'INSERTION ET DE PROBATION

La libération de milliers de détenus n'a été possible que grâce à l'implication des agents des services pénitentiaires d'insertion et de probation (SPIP), qui ont notamment dû vérifier que les détenus dont la libération était envisagée disposaient d'une solution d'hébergement.

Les premières informations recueillies par les rapporteurs suggèrent que le travail des SPIP est pourtant rendu difficile par le retard numérique du ministère de la justice.

Un conseiller pénitentiaire d'insertion et de probation (CPIP) de Bordeaux interrogé par les rapporteurs a par exemple indiqué que son service disposait de seulement six ordinateurs portables pour quarante conseillers ; il a également souligné la difficulté de se connecter à l'application informatique par laquelle transitent ordinairement les rapports. Dans ces conditions de travail dégradées, une permanence a été organisée pour répondre aux demandes urgentes des magistrats et le service veille à poursuivre le contrôle du respect de leurs obligations par les personnes placées sous main de justice. Le SPIP n'a pu en revanche maintenir le niveau d'accompagnement habituel de ces personnes en vue de leur réinsertion sociale et professionnelle, ce qui peut faire craindre un risque accru de récidive dans un contexte économique détérioré compliquant le retour à l'emploi, et il est difficile de contrôler si toutes les personnes libérées résident bien à l'adresse qu'elles avaient indiqué avant leur sortie de prison.

Des investigations complémentaires seront utiles pour évaluer les difficultés des SPIP et pour apprécier comment le secteur associatif habilité, qui joue un rôle important dans le suivi du public sous main de justice, a fait face aux contraintes résultant de la crise sanitaire et du confinement.

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