16. Mobiliser la génétique
La génétique ovine française est d'une grande richesse, puisqu'elle comporte plus d'une cinquantaine de races, aux profils et localisations très variés. Si elle constitue un atout en termes de biodiversité, cette richesse peut également être perçue comme un handicap en termes de sélection. De plus, les structures spécialisées dans la génétique, comme cela a été souligné supra , sont excessivement dispersées.
Il est donc aujourd'hui indispensable de restructurer et conforter le développement de la génétique ovine en France autour de quelques races adaptables, afin de renforcer la qualité et la productivité des troupeaux, tout en conservant la richesse de notre patrimoine en races locales.
D'une part, il semble très opportun, comme le souligne très justement le rapport du député Yves Simon, d' élargir la base de sélection ovine -qui ne représente actuellement que 5 % du cheptel- en soutenant des programmes d'amélioration génétique. Il faudrait également harmoniser génétiquement les troupeaux , et accroître leur productivité et leur qualité bouchère , en se concentrant sur quelques races polyvalentes, exploitables sur un maximum de territoires.
Les organisations de producteurs et les centres de formation, en relation avec les services techniques des chambres d'agriculture et les centres techniques agricoles, pourraient jouer un rôle moteur dans ce travail de soutien au progrès génétique et de diffusion auprès des éleveurs sélectionneurs et, plus largement, de l'ensemble des exploitants ovins.
S'agissant plus généralement de l' organisation du système de génétique ovine , et comme le préconise l'étude de l'Institut de l'élevage précitée, il est temps d'inciter les structures et programmes « à se réorganiser » et à regrouper « une part plus ou moins importante des différents services (...) autour d'un nombre d'acteurs limité », en vue « d'obtenir une génétique moins coûteuse à la filière et plus cohérente à l'éleveur ».
17. Consolider l'organisation économique
Une meilleure structuration de la filière ovine constitue aujourd'hui un impératif à son développement, voire à son maintien. En effet, le démantèlement des outils de régulation jusqu'alors intégrés dans la PAC, qui ne peut que se radicaliser à l'occasion de la prochaine réforme prévue en 2013, va laisser les opérateurs isolés au sein d'un marché mondialisé, extrêmement concurrentiel et très volatile. De plus, l'atomisation des producteurs leur porte fortement préjudice dans leurs relations avec la grande distribution.
Comme l'ont souligné nombre de personnes rencontrées ou auditionnées, la profession doit aujourd'hui reprendre l'initiative et s'organiser.
Vos rapporteurs ne peuvent, en outre, que reprendre les préconisations déjà mentionnées dans le rapport sur l'avenir de l'élevage précité quant à la nécessité d'une meilleure régularisation de l'approvisionnement, de la transformation et de la distribution par les producteurs. Il y était ainsi indiqué très clairement que « la forte saisonnalité de l'élevage ovin et donc sa difficulté à mettre des agneaux sur le marché toute l'année ne sont pas satisfaisantes pour l'industrie des viandes. Il conviendrait de mieux prendre en compte les attentes de l'aval en matière de régularité d'approvisionnement ».
A cet effet, la création de groupements d'intérêt économique associant producteurs -eux-mêmes déjà rassemblés en groupements- et transformateurs a été évoquée lors des auditions menées par vos rapporteurs. Elle semble constituer un bon moyen de structurer les relations entre l'amont et l'aval et de sécuriser davantage les approvisionnements, et doit être encouragée à ce titre.
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Dans sa réunion du mercredi 16 janvier 2008, la commission des affaires économiques a adopté à l'unanimité ce rapport d'information. |