14. Elargir le mécanisme d'assurance récolte
L'assurance récolte, dans sa formule actuelle, n'est pas adaptée au modèle d'élevage ovin car elle couvre surtout les dégâts occasionnés sur les productions végétales par les aléas climatiques et météorologiques.
Afin qu'elle puisse se développer dans l'élevage, notamment ovin, la notion de risques qu'elle véhicule doit être appréhendée de façon très générale, englobant à la fois ceux de nature climatique, mais également économique, social et sanitaire, afin que soient également couverts les aléas de santé animale .
L'exposition du troupeau ovin à des maladies récurrentes ces dernières années (tremblante, FCO ...) rend en effet nécessaire la mise en place d'un dispositif d'indemnisation qui ne soit pas (que) fondé sur la solidarité nationale. La mise en cause de cette dernière est d'ailleurs beaucoup moins importante dans les autres pays membres de l'Union européenne. Outre qu'il implique une architecture financière complexe, le système actuel donne en effet lieu à des paiements tardifs aux éleveurs, pour des sommes trop faibles et selon des critères difficiles à remplir.
Il semble donc impératif de se diriger résolument vers un dispositif fondé sur la responsabilité personnelle des opérateurs , qui leur permette de se voir garantir un niveau minimum de revenu quels que soient les aléas auxquels ils seraient soumis dans leur exploitation.
Outre un élargissement de la couverture des risques, afin de s'adapter au mieux aux spécificités de l'élevage ovin, il resterait indispensable de régler les facteurs limitant encore le développement de l'assurance récolte, soit :
- un véritable investissement de la part de l'Etat dans le subventionnement des contrats assuranciels, qui aille bien au-delà des 32 millions d'euros alloués l'année prochaine ;
- l'extension du dispositif à l'ensemble des cultures et élevages, en vue d'élargir au maximum l'assiette et ainsi créer un effet volume ;
- la mise en place d'un système de réassurance publique, notamment pour les aléas de grande ampleur.
15. Développer la formation et la recherche
Véritable « talon d'Achille » de l'élevage ovin, le volet « formation » -tant initiale que professionnelle- et « recherche » doit absolument être renforcé pour rendre plus attrayant le métier, faciliter l'installation et la reprise d'exploitation et améliorer les résultats en termes de production et de qualité, plus encore dans la filière « ovin viande ».
Ceci passe par la mise en place, dans les centres d'enseignement agricole, de formations diplômantes spécialisées dans l'élevage ovin, qui soient valorisées auprès des élèves et étudiants de la même façon que les autres filières de formation.
Cela implique également une meilleure formation des formateurs eux-mêmes. Dans cette optique, il faudrait que soient proposés aux enseignants des modules de spécialisation ou des séminaires de mise à jour des connaissances.
Au-delà de la formation au sens strict, c'est l' image même du métier d'éleveur ovin qu'il faut promouvoir auprès du monde agricole et de l'opinion publique en général. Le secteur bénéficiant naturellement d'une « image positive », comme l'avait souligné le rapport sur l'avenir de l'élevage précité, il faut capitaliser sur cet atout pour rendre attractive la profession. « Alors que la société est de plus en plus prompte à mettre en cause les excès d'une agriculture intensive et productiviste, la mise en valeur de l'élevage ovin ne peut être que favorablement accueillie. Cette activité bénéficie, en effet, de l'image d'une production naturelle, associée à l'occupation de l'espace », faisait ainsi observer ledit rapport.
S'agissant de la recherche , il semble nécessaire d'orienter davantage de programmes de l'INRA vers le secteur ovin, et de mieux diffuser les résultats théoriques ainsi obtenus. Les financements alloués à la recherche appliquée , à travers le soutien aux instituts techniques, doivent par ailleurs être confortés.