2. Convaincre du bien-fondé de la vaccination
a) Une communication à grande échelle
Pour s'assurer du succès de la politique vaccinale, il convient de l'accompagner de campagnes de communication ciblées et régulières . L'assurance maladie y procède ponctuellement, par exemple en 2004 sur la vaccination combinée rougeole-oreillons-rubéole (ROR). Il est notamment particulièrement urgent d'engager une campagne de promotion de la vaccination contre l'hépatite B , ce qui n'a jamais été fait depuis l'arrêt brutal du programme de vaccination en 1998 malgré la diminution inquiétante du taux de vaccination et la multiplication des cas identifiés.
Selon le type de vaccin, les messages pourront être diffusés au niveau national ou local - une expérience instructive a notamment été conduite en Franche-Comté pour sensibiliser à la vaccination, insuffisante dans cette région, des jeunes enfants et des adolescents - ou bien à destination de populations spécifiques (voyageurs et migrants par exemple).
Ces actions doivent systématiquement s'accompagner de la diffusion de brochures informatives aux professionnels de santé comme au grand public. Dans cet objectif, les crédits de l'Inpes devront être recentrés sur les projets prioritaires d'éducation à la santé et de prévention , pour que cet opérateur joue efficacement son rôle de soutien aux politiques publiques. Ces crédits sont à l'heure actuelle répartis sur un trop grand nombre de programmes pour être pleinement opérationnels.
L'Opeps soutient par ailleurs l'organisation d'événements ponctuels sur le thème de la vaccination, comme la journée nationale de la vaccination qui s'est tenue pour la première fois en octobre 2006 avec de nombreux experts. Cette initiative pourrait utilement être renouvelée et davantage ouverte au grand public.
b) Internet, un outil à ne pas négliger
L'information officielle sur les vaccins doit être constamment disponible. A cet effet, pourrait être créé un portail Internet regroupant l'ensemble des informations validées par les autorités sanitaires, sur le modèle de celui créé sur la prévention de l'obésité. L'accès aux données serait ainsi facile et immédiat pour les professionnels de santé comme pour l'ensemble de la population, ce qui n'est actuellement pas le cas de la rubrique « vaccins » du site du ministère de la santé.
Pour redonner confiance dans la vaccination, les informations proposées doivent être complètes, intelligibles et transparentes et répondre aux interrogations des Français portant sur la liste des vaccins obligatoires et recommandés, les effets secondaires observés et les risques encourus en cas de non-vaccination.
Les données disponibles devront en conséquence préciser l'état de la couverture vaccinale par région, tranche d'âge et type de vaccin, les résultats de pharmacovigilance et présenter un tableau épidémiologique des principales maladies. La création et la mise à jour d'un tel outil nécessiteront un travail de très grande ampleur, qui incombera notamment à l'InVS et aux réseaux de surveillance épidémiologique et de pharmacovigilance, auxquels il convient de donner les moyens financiers et humains de mener à bien cette mission. A cet égard, l'office appelle de ses voeux le financement pérenne des groupes régionaux d'observation de la grippe (GROG) et des centres nationaux de référence.