B. LES PERSPECTIVES D'AVANCEMENT DU PROGRAMME AUTOROUTIER
1. Les mises en service d'autoroutes concédées nouvelles en 1998
Sept
tronçons auront été
mis en service
en 1998. Quatre
au premier semestre :
A 39 - Dôle - Bourg (104 km) : mise en service le 2 juin 1998.
Cette section de l'autoroute A 39 constitue un élément d'un grand
itinéraire Nord-Sud dont la fonction primordiale est de doubler les
autoroutes A6 et A7, fréquemment en situation proche de la saturation.
Elle participe aussi au désenclavement du Jura.
A 16 - Abbeville - Boulogne (76 km) : mise en service le 15 mai 1998.
Cette section constitue l'achèvement de l'itinéraire A16 Paris -
Amiens - Boulogne pour sa partie hors Ile-de-France, et permet des liaisons
rapides, dans de bonnes conditions, entre les régions Nord -
Pas-de-Calais, Picardie et Ile-de-France. Cette liaison permettra de
délester A1 de son trafic entre Calais, Boulogne, la côte d'Opale,
Amiens et la région parisienne.
A 43 - Sainte Marie - Saint Michel (20 km) : mise en service le
20 janvier 1998.
Après la mise en servie du tronçon Aiton - Sainte Marie de Cuines
en janvier 1997, il s'agit de la mise en servie du deuxième
tronçon de l'autoroute de la Maurienne qui assurera la desserte de la
vallée et la continuité de l'autoroute A43 vers l'Italie, via le
tunnel routier du Fréjus.
A 710 - Antenne de Lussat (7 km) : mise en service le 3 mars 1998.
Cette bretelle assure la liaison entre les autoroutes A71 et A72 à l'Est
de Clermont-Ferrand et un complément de maillage des radiales
autoroutières convergeant vers l'agglomération.
Au deuxième semestre, trois autres tronçons viennent
d'être, ou seront prochainement mis en service.
A 20 - Montauban - Cahors Sud (40 km) : mise en service le
10 juillet 1998.
Cette section s'intègre dans le nouvel itinéraire Paris - Limoges
- Brive - Montauban assurant un itinéraire plus direct entre Paris et
Toulouse et participant ainsi au désenclavement des régions
traversées. Cette mise en service améliore les relations entre le
département du Lot et Toulouse.
A 29 - Yvetot - Neufchâtel (30 km) : mise en service prévue
en novembre 1998.
Après la mise en servie du tronçon Le Havre - Yvetot en mai 1996,
cette section est le deuxième maillon mis en service de cette autoroute,
qui constitue un élément important de la rocade des estuaires et,
par le prolongement de l'autoroute A 29 en direction d'Amiens, permet au port
du Havre d'être relié au nord de la France.
A 29 - Pont de Normandie - A 13 (20 km) : mise en service prévue
en octobre 1998.
Cette section reliera le pont de Normandie, mis en service en janvier 1995,
à l'autoroute A13 et constituera un maillon important de " la
route des estuaires ".
2. La poursuite des travaux sur les liaisons déjà engagées
Au 1 er janvier 1999, 694 kilomètres d'autoroutes devraient être en travaux, sur 15 sections :
A 20 |
Brive - Cahors Sud |
90 km |
A 28 |
Le Mans - Tours |
84 km |
A 28 |
Maresches - Le Mans |
23 km |
A 29 |
Amiens - A 1 |
33 km |
A 43 |
Saint- Michel - Le Freney |
14 km |
A 51 |
Grenoble - Col du Fau |
26 km |
A 51 |
Sisteron - La Saulce |
30 km |
A 66 |
Toulouse - Pamiers |
37 km |
A 77 |
Dordives - Cosne |
93 km |
A 83 |
Oulnes - Niort |
34 km |
A 85 |
Bourgueil - Langeais |
18 km |
A 87 |
Angers - Mortagne |
58 km |
A 89 |
Bordeaux - Clermont-Ferrand 1 ère phase (sections Arveyres - Mussidan, Ussel Ouest - Laqueville, et Tulle Est - Ussel Ouest) pour un total de 142 km |
|
3. Les mises en service prévues d'ici 2001
Sous réserve du bon avancement des travaux, les mises en service prévues sur la période 1999-2001 sont les suivantes :
Mises en service prévues en 1999
Sociétés |
Sections d'autoroutes |
Km |
Dates |
AREA |
A 51 Grenoble - Coynelle |
16 |
mi-1999 |
ASF |
A 20 Brive - Souillac |
20 |
début 1999 |
ESCOTA |
A 51 Sisteron - La Saulce |
30 |
mars 1999 |
SAPN |
A 151 Bretelle de Dieppe |
12 |
mi-1999 |
SAPRR |
A 77 Dordives - Briare |
64 |
octobre 1999 |
TOTAL |
143 |
|
Mises en service prévues en 2000
Sociétés |
Sections d'autoroutes |
Km |
Dates |
COFIROUTE |
A 28 Maresche - Le Mans-Ecomoy |
44 |
1 er trimestre |
COFIROUTE |
A 85 Villefranche - Vierzon |
23 |
Décembre |
ASF |
A 89 Coutras - Montpon Est |
28 |
Printemps |
ASF |
A 89 Ussel ouest - Laqueuille |
40 |
Printemps |
SANEF |
A 29 Amiens - A 1 |
31 |
Juillet |
SANEF |
A 29 A 1 - Saint-Quentin |
30 |
Juillet |
SAPRR |
A 77 Briare - Cosne sur Loire |
33 |
Juillet |
SFTRF |
A 43 Saint-Michel - Le Freney |
14 |
Juillet |
TOTAL |
243 |
|
Mises en service prévues en 2001
Sociétés |
Sections d'autoroutes |
Km |
Dates |
ASF |
A 20 Souillac - Cahors Nord |
46 |
Eté |
ASF |
A 66 Toulouse - Pamiers |
40 |
Hiver |
ASF |
A 83 Oulmes - Niort |
34 |
Eté |
ASF |
A 87 Angers - Mortagne |
65 |
Eté |
ASF |
A 89 Tulle Est - Ussel Ouest |
43 |
Hiver |
ASF |
A 89 Libourne Ouest - Coutras |
25 |
2 ème semestre |
ASF |
A 89 Montpon Est - Mussidan |
25 |
2 ème semestre |
TOTAL |
278 |
|
4. L'état d'avancement des procédures préalables à la mise en chantier de nouvelles liaisons
Rappelons qu'au 1
er
janvier 1998, il restait
à engager 1.404 kilomètres d'autoroutes de liaisons
prévues au schéma directeur routier national, dont 833
kilomètres concédés, 142 kilomètres ayant fait
l'objet d'une déclaration d'utilité publique (DUP), mais sans
concessionnaire et 429 kilomètres n'ayant pas fait l'objet d'une
DUP
4(
*
)
.
Du 1
er
juillet 1997 au 1
er
juillet 1998, les
opérations suivants ont été déclarées
d'utilité publique :
A 11 Contournement Nord d'Angers (14 km),
A 89 St-Julien-Puy-Lavèze - Combronde (51 km),
A 150 Croix-Mare - Barentin (18 km).
Fin juillet 1998, les opérations suivantes étaient, par ailleurs,
en cours de procédure préalable à la déclaration
d'utilité publique :
A 19 Artenay - Courtenay (99 km),
A 89 Balbigny - Lyon (A 46) (60 km),
A 870 Cholet - Mauléon (16 km),
A 645 Bretelle du Val d'Aran (5,5 km),
A 432 Pusignan Saint Laurent de Muse (10 km).
Selon la date de lancement préalable, les dates d'intervention au plus
tard de la déclaration d'utilité publique de ces
différentes opérations s'échelonnent jusqu'à
septembre 1999. Le bon achèvement de la DUP n'est toutefois pas une
garantie de lancement ultérieur.
Par ailleurs, pour l'achèvement de l'autoroute A 75
Clermont-Ferrand-Béziers, le ministre de l'Equipement a
décidé, après concertation et un rapport d'expertise du
Conseil général des ponts et Chaussées, la mise en
concession du franchissement du Tarn à Millau. Selon le
ministère, la décision de concéder le viaduc de Millau
devrait permettre de lancer les travaux dans le premier semestre de
l'année 2000, pour une mise en service à la fin de l'année
2003, la construction des sections au sud du viaduc étant par ailleurs
accélérée afin que la totalité de
l'itinéraire puisse être mis en service en 2003.
Pour l'autoroute A 28 entre Rouen et Alençon, dont la réalisation
était bloquée par les difficultés financières du
concessionnaire initialement pressenti, le ministre de l'Équipement, des
transports et du logement, M. Jean-Claude Gayssot, a indiqué lors
de son audition par la commission des finances du Sénat, que cette
liaison ferait simultanément l'objet d'un avis de publicité pour
sa concession et d'études alternatives (notamment l'aménagement
non concédé de la RN 138), de sorte que l'Etat et les
collectivités territoriales concernées disposent au printemps
1999 de tous les éléments pour choisir l'investissement le plus
pertinent.
S'agissant des principales liaisons interurbaines dont le tracé sous la
forme d'un fuseau d'un kilomètre de large n'est pas encore
déterminé, le ministère a apporté les
précisions suivantes :
Pour l'autoroute A58 Mandelieu - La Turbie (58 km), l'étude
approfondie des différentes propositions alternatives
présentées par les élus et les associations est en cours
et les résultats devraient être disponibles à la fin de
l'année 1998 ;
Pour l'autoroute A24 (ex A1 bis), Amiens - Lille - Belgique (122 km), le
ministre de l'Equipement considère que cette nouvelle infrastructure est
complémentaire de celles prévues au titre des autres modes de
transports, mais il souhaite suivre avec attention son insertion à
l'approche de la métropole lilloise. Le dossier de concertation est donc
en cours d'actualisation ;
Pour l'autoroute A51 Grenoble - Sisteron, une mission d'études de
solutions alternatives avait été confiée en septembre 1997
à l'Ingénieur Général Brossier. Remises en mai
1998, les conclusions de cette mission ont relancé l'étude de
projets combinant aménagement sur place du réseau existant et
tracé autoroutier neuf, et prévoyant éventuellement la
réservation des autoroutes en tracé neuf aux seuls
véhicules légers. L'objectif retenu par le gouvernement est de
tenir une concertation mi-1999 avec tous les acteurs concernés, afin de
pouvoir arrêter une décision relative à
l'aménagement du tracé avant fin 1999.
Enfin, l'aménagement de la liaison Annemasse - frontière suisse
fait l'objet de nouvelles études après la décision du
Conseil d'Etat d'annuler la déclaration d'utilité publique.
Au-delà de ces éléments, il semble bien que certains
projets inscrits au SDRN soient quasiment " suspendus ", ainsi
l'autoroute A26 Troyes - Auxerre, pour laquelle le trafic prévisible
serait trop faible.
En revanche, deux opérations, quoique non inscrite au SDRN de 1992, ont
donné lieu à une concertation locale en vue du choix du fuseau au
kilomètre. Il s'agit de l'A45 Lyon - St.-Étienne (50 km) et
de l'A831 Fontenay-le-Comte - Rochefort (55 km). En outre, deux autres
opérations également non inscrites au SDRN de 1992 ont fait
l'objet d'études préliminaires : l'autoroute A65 entre
Langon et Pau, pour laquelle des études complémentaires examinent
les options d'une autoroute entièrement concédée, d'une
autoroute concédée et d'une solution mixte combinant autoroute
neuve et aménagement sur place ; et l'autoroute A32 entre Toul et
la frontière Luxembourgeoise, pour laquelle un débat public
devrait être lancé au début de l'année 1999.
L'inscription de ces liaisons autoroutières dans le schéma
directeur routier national, ainsi que leur réalisation
ultérieure, sont toutefois subordonnées à la
révision de ce schéma directeur.
5. L'avancement des projets d'autoroutes concédées en Ile-de-France
Le
coût élevé des projets urbains ne permettant pas
d'envisager leur réalisation sur fonds budgétaire dans des
délais raisonnables, le Comité Interministériel
d'aménagement du territoire du 13 avril 1987 avait prévu la
réalisation de cinq autoroutes concédées en
Ile-de-France
: A5 Troyes - Melun, A14 Orgeval - La Défense,
A165 L'Isle Adam - La Courneuve, A 104 Massy Palaiseau - St-Quentin-en-Yvelines
et A104 (ex A184) Orgeval - Méry-sur-oise, auxquelles s'est
ajoutée l'A6 Ouest deux années plus tard, dans le cadre du
programme d'actions immédiates pour l'Ile-de-France.
Parmi ces six projets, seuls deux ont été achevés, un a
été partiellement réalisé, et trois autres ne sont
pas encore engagés.
Tableau récapitulatif des autoroutes
concédées
mises en service en Ile-de-France depuis
1994
Liaisons |
km |
Mis en service |
Coût en MF |
A5b |
16 |
novembre 1994 |
1.131 |
A156 L'Isle Adam/Amiens |
96 |
octobre 1994 |
4.339 |
A5a |
11 |
juin 1995 |
709 |
A14 Orgeval-La Défense |
14 |
novembre 1996 |
4.070 |
La mise
en service de l'ensemble A5 (Melun-Sens), A5 Sud et A105 est
réalisée depuis juin 1995.
L'A14 entre Orgeval et La Défense a été mise en service
en novembre 1996. C'est la première autoroute à péage de
l'agglomération parisienne. Son coût s'est élevé
à plus de 300 millions de francs courants au kilomètre et
près du triple du coût initialement prévu.
La société concessionnaires SAPN a mise en oeuvre une politique
commerciale adaptée à ses caractéristiques
" d'autoroute urbaine " : modulation du trafic selon l'heure de
passage, formules d'abonnement, réduction accordée aux transports
en commun (en liaison avec le syndicat des transports parisiens, une ligne
régulière a d'ailleurs été mise en place, dont
l'exploitation s'avère rentable). En outre, une mesure innovante
destinée à favoriser le " covoiturage " a
été instaurée à la demande du ministère de
l'Équipement, accordant la gratuité à tout véhicule
transportant trois personnes ou plus et effectuant, au plus, un aller-retour
par jour ouvré. En 1997, cette mesure a intéressé
600 personnes, et près de 130 passages (soit 0,6 % du trafic)
ont été effectués quotidiennement.
L'autoroute A16 a été mise en service en 1994 entre Amiens et
L'Isle Adam. Un projet de liaison entre l'Isle Adam et La Courneuve,
estimé à 7,2 milliards de francs, avait fait l'objet
d'études d'avant-projet sommaire, mais, compte tenu des
difficultés d'insertion dans des zones densément
urbanisées, et du contexte local particulier de ce projet, le ministre
de l'Équipement, des Transports et du Logement a décidé,
le 23 septembre 1997, d'arrêter les études et les
procédures concernant le tronçon situé dans le
département de la Seine-Saint-Denis, entre le Boulevard Intercommunal du
Parisis (BIP) et l'A86. Les études et les procédures sont
toutefois poursuivies en vue de définir les modalités du
raccordement de l'A16 sur la francilienne, puis sur le BIP.
S'agissant de l'A86 Ouest, suite aux arrêts du Conseil d'Etat du
20 février 1998 annulant les 7
e
et 8
e
avenants à la convention de concession de Cofiroute, en tant qu'ils
concernent l'A86 ouest, le gouvernement a décidé de
procéder à la réattribution de la concession de ce
tronçon dont le coût est évalué à
10,8 milliards de francs (valeur 1993). L'avis de publicité a
été publié le 10 avril 1998. Deux candidatures ont
été présentées : l'une par la
société COFIROUTE, l'autre par un groupement conduit par la
société BOUYGUES. Les deux candidats ont été admis
à présenter une offre par lettre du ministre de l'Equipement du
29 juillet 1998. Ils disposent d'un délai de trois mois pour
remettre leur dossier. La désignation du nouveau titulaire pourrait
ainsi intervenir avant la fin de l'année 1998.
Compte tenu de la forte sensibilité des populations au tracé
actuel, le ministre a décidé, en février 1998, de
suspendre le procédures engagées pour l'A104 (ex. A184) entre
Orgeval et Mery-sur-Oise (22 km), dont la réalisation avait pour
objectif de relier les Yvelines et le Val d'Oise en remédiant à
la saturation des voies existantes, pour un coût estimé à
5,35 milliards de francs. Le ministre a par ailleurs demandé une
expertise sur un projet alternatif proposé par des élus et des
associations. Le financement de ce projet devrait être examiné
avec la Région, pour étudier la possibilité d'une
réalisation excluant le recours au péage.
Enfin, l'A104 Palaiseau - Saint-Quentin (18 km), qui constituerait un
maillon de la francilienne (pour 2,2 à 3,0 milliards de francs
selon les objets), fait encore l'objet d'études préliminaires.