3. Une omission regrettable
Votre
rapporteur ne peut que regretter que ni le gouvernement ni l'Assemblée
nationale n'aient souligné le rôle que doit jouer l'école
dans la démocratisation de la culture et la lutte contre l'exclusion
culturelle.
Au delà des politiques spécifiques destinées à un
public donné ou à des zones géographiques
déterminées, l'école, institution essentielle de la
République, demeure le lieu privilégié pour promouvoir
l'égalité des chances. Elle constitue sans aucun doute le moyen
le plus efficace pour lutter contre la transmission de génération
en génération des phénomènes d'exclusion.
La loi n° 88-20 du 6 janvier 1988 relative aux
enseignements artistiques, dont votre commission a souvent regretté
l'application très imparfaite, précisait, dans son article
premier, que " les enseignements artistiques contribuent à
l'égalité d'accès à la culture ".
Le rapport Fauroux remis au ministre de l'éducation nationale en juin
1996 avait à juste titre considéré que l'éducation
artistique et culturelle devait être considérée à
l'image de la lecture, de l'écriture et du calcul comme un enseignement
primordial. Les conclusions présentées par M. Philippe
Meirieu, président du comité d'organisation de la consultation
nationale sur l'avenir des lycées, ont souligné que les jeunes
lycéens aspirent à acquérir une culture commune
grâce à la formation dispensée par l'éducation
nationale. Les enseignants et plus largement les équipes des
établissements scolaires ont donc un rôle décisif à
jouer en ce domaine. Ce n'est souvent que grâce à l'école
que beaucoup d'enfants auront la chance d'assister un jour à une
représentation théâtrale ou de visiter un musée.
Votre commission vous proposera deux amendements destinés, d'une part,
à préciser que l'accès à la culture doit être
égal pour tous et, d'autre part, à réaffirmer le
rôle de l'école dans la lutte contre l'exclusion, notamment
grâce au développement des enseignements artistiques
dispensés dans les établissements scolaires.