b) Des plafonds de ressources trop bas et un montant de l'aide dérisoire
Il
convient de rappeler que quelque 520 000 élèves, soit plus de la
moitié des boursiers de collèges perçoivent l'aide
à la scolarité à son montant le plus bas (346 F), ce qui
représente une aide de moins d'un franc par jour (94 centimes) tandis
que ceux qui perçoivent l'aide la plus forte (1 108 F) touchent environ
3 francs par jour.
Comme le signale l'association " Familles de France ", qui
dénonce le
" scandale "
de l'aide à la
scolarité,
" pour y avoir droit, il faut être dans une
situation de grande pauvreté (...) pour obtenir une aumône
plutôt qu'une aide, une charité plutôt qu'une
justice ".
Compte tenu de la faiblesse des plafonds de ressources, qui sont pourtant
réévalués régulièrement, l'aide à la
scolarité est ainsi pratiquement réservée aux familles
dépendant de minima sociaux.
Il est par ailleurs éclairant de rapprocher les effectifs de
collégiens boursiers -environ un million- du nombre d'enfants qui vivent
dans une famille dépendant de minima sociaux.
D'après la CNAF, sur les 3,3 millions de ménages
bénéficiaires des minima sociaux, un quart d'entre eux ont des
enfants à charge.
Au total, 1,5 million d'enfants vivent dans une famille dépendant de ces
minima, soit 43 % du RMI, 28 % de l'allocation spécifique de
solidarité qui s'élève à 2 400 F par mois, 17 % de
l'allocation de parent isolé et 10 % de l'allocation adulte
handicapé.
Par ailleurs, 58 % des allocataires sont des personnes isolées et 17 %
des couples sans enfants.
L'aide à la scolarité apparaît ainsi désormais
réservée pour l'essentiel aux familles défavorisées
et assistées qui ne subsistent que grâce à ces diverses
allocations.