II. DÉVELOPPER NOS SAVOIR-FAIRE EN MATIÈRE D'ÉNERGIES RENOUVELABLES
Le
Gouvernement a décidé le 2 février dernier de relancer la
politique en faveur des énergies renouvelables. Même si la France
est le premier producteur européen d'énergies renouvelables,
grâce à ses ressources en hydroélectricité et en
bois, celles-ci n'occupent en effet aujourd'hui, hors hydraulique, qu'une place
marginale dans notre bilan énergétique.
Votre commission d'enquête souscrit à cet objectif, car
les
énergies renouvelables présentent un intérêt non
négligeable
, non seulement sur le plan économique, mais du
point de vue des enjeux de protection de l'environnement et
d'aménagement du territoire.
De plus, cette orientation est conforme à nos engagements
européens, puisque la Commission européenne souhaite faire passer
la part des énergies renouvelables de 6 à 12% du bilan
énergétique des Etats membres.
La France peut espérer qu'en participant à ce plan, elle
bénéficiera d'un
cadre de coopération entre les divers
membres de l'Union
permettant de diffuser les politiques et
expériences réussies au niveau national et local et de
développer des savoirs communs.
Par ailleurs, elle pourrait obtenir des
aides communautaires
pour des
projets intéressants mais trop coûteux pour être
supportés par un seul État.
Votre commission d'enquête insiste cependant sur la
nécessité de veiller à ce que des choix judicieux soient
opérés dans ce domaine et que des objectifs réalistes
soient fixés, afin que les investissements engagés demeurent
compétitifs.
A. L'INTÉRÊT DES ÉNERGIES RENOUVELABLES :
Le contexte actuel marqué par le chômage et la prise de conscience des risques liés à l'effet de serre est particulièrement porteur pour les énergies renouvelables qui présentent un triple intérêt : environnement, économique et en termes d'aménagement du territoire.
1. Sur le plan de la protection de l'environnement
Il
serait illusoire de considérer que les énergies renouvelables ne
présentent aucun risque pour l'environnement. La déforestation
due à une utilisation accrue du bois, les inconvénients de
certains barrages hydroélectriques, l'esthétique parfois
contestable d'installations solaires, la dégradation des paysages et le
bruit imputables aux éoliennes constituent autant d'effets
négatifs qui freinent leur développement. Toutefois, il est
incontestable que
le recours à celles-ci
, qui s'inscrit dans un
objectif de respect des générations futures puisqu'il permet de
conserver des réserves d'énergies fossiles, est
globalement
favorable à l'environnement
.
C'est en effet un élément de lutte contre l'émission des
gaz à effet de serre qui sont essentiellement issus des combustibles
fossiles, et contre la pollution atmosphérique. Ainsi le
vice-président américain Al Gore a récemment
rappelé, en annonçant qu'une entreprise ou un particulier
recourant à l'énergie solaire bénéficierait d'un
allégement fiscal (2 000 dollars pour un système
à cellule voltaïques et 1 000 dollars pour un
système de chauffage d'eau) qu'installer un million de toits solaires
équivaut à supprimer de la circulation
850 000 véhicules
28(
*
)
. À cette lutte indirecte
contre la pollution atmosphérique s'ajoute les effets directs du recours
aux biocarburants.