C. EXAMEN EN COMMISSION

Dans sa réunion du 13 mai 1998, la commission a procédé à l'examen du rapport de M. Dominique Braye sur le projet de loi n° 409 (1997-1998) adopté par l'Assemblée nationale, relatif aux animaux dangereux et errants et à la protection des animaux.

M. Dominique Braye, rapporteur, a souligné que ce texte reprenait, en le réorganisant et en le complétant, le dispositif du projet de loi de M. Philippe Vasseur, déposé sur le bureau de l'Assemblée nationale le 9 avril 1997.

Il a fait observer que le projet de loi répondait aux nouveaux problèmes posés par la place croissante de l'animal au sein de notre société : celui des chiens dangereux, parfois utilisés comme " arme par destination " par des propriétaires malveillants, notamment, ou celui de l'insuffisante moralisation du commerce des animaux de compagnie.

Il a rappelé que 52 % des français possédaient un animal de compagnie, dont 45 % au moins un chien ou un chat et qu'on comptabilisait environ 46,8 millions d'animaux familiers en France.

Soulignant tout ce qu'apportent à l'homme les animaux de compagnie, il a analysé leur développement dans notre pays comme un véritable phénomène de société, dont les aspects bénéfiques l'emportaient de beaucoup sur les aspects néfastes. Il a souhaité que le problème du chien potentiellement dangereux soit traité de façon pragmatique et efficace.

Il a également insisté sur la place de l'animal de compagnie dans l'économie française, en terme d'activités liées à l'élevage et à la vente d'animaux et en termes de marché de l'alimentation ou encore de services liés aux animaux de compagnie.

A propos des chiens dangereux, il a considéré que l'apport le plus positif du texte résidait dans le fait qu'il s'attachait à créer un dispositif permettant d'intervenir a priori et non plus seulement a posteriori, c'est-à-dire après un accident.

Il a, toutefois, fait observer que l'on était confronté, plutôt qu'à un problème de chiens dangereux, à un problème de propriétaires dangereux.

Il a tenu à rappeler que s'il y avait de " mauvais maîtres ", et même des maîtres dangereux ou qui sont des délinquants, il n'y avait pas, par essence, de mauvais chiens ou des chiens dangereux. Il y a seulement, a-t-il estimé, des chiens potentiellement dangereux, de par leur morphologie, leur force, leur puissance de mâchoire et leur poids. Aussi lui a-t-il semblé que toute solution drastique, simpliste, visant à l'éradication d'un type de chiens ou d'une race, reflétait une profonde méconnaissance des chiens.

M. Dominique Braye, rapporteur, a précisé que la vraie solution, en la matière, résidait dans une responsabilisation accrue des propriétaires, et -surtout- dans un système préventif soumettant à autorisation la possession de ces chiens.

Tout en approuvant certaines dispositions du texte, notamment en ce qui concerne le renforcement important des pouvoirs de police du maire -qui pourrait désormais faire saisir l'animal présumé dangereux pour le mettre en fourrière-, il a préconisé, pour la détention de tout chien potentiellement dangereux, un régime d'autorisation par le maire de la commune.

Il a, en outre, souhaité la mise en place d'un fichier national des personnes auxquelles un animal a été retiré en application de l'article 211 du code rural.

M. Dominique Braye, rapporteur, a par ailleurs jugé que l'extinction d'une race ou d'un type de chien n'aurait aucun effet à moyen terme, les délinquants concernés anticipant les mesures prises.

Il a ainsi proposé une catégorie unique de chiens potentiellement dangereux, qui serait plus vaste que la seconde catégorie prévue par le projet de loi, et ce sans éradication d'aucune race ou type de chiens.

Sur cette unique catégorie de chiens potentiellement dangereux, a-t-il précisé, pèseraient toutes les obligations prévues dans le texte du projet de loi pour la seconde catégorie : vaccination obligatoire, autorisation de détention délivrée par le maire (au lieu de la simple déclaration), identification obligatoire par un vétérinaire (mesure étendue d'ailleurs à tous les chiens et à tous les chats), vaccination, obligation de souscrire une assurance responsabilité civile, obligation de la tenue en laisse avec muselière dans les espaces publics...

Il a souhaité que se manifeste clairement une volonté politique, indispensable pour éliminer les " zones de non-droit " de notre territoire national.

Evoquant les dispositions relatives aux activités clandestines d'élevage, de dressage et de commerce, il a indiqué qu'il faudrait utiliser le volet répressif renforcé prévu par ce texte.

M. Dominique Braye, rapporteur, a rappelé l'objectif qui devait guider la commission : préserver la place essentielle et irremplaçable de l'animal auprès de l'homme, assurer la sécurité de nos concitoyens.

Il a fait part de son accord sur les mesures relatives à la protection animale.

Un large débat s'est ensuite instauré.

M. Jean-Marc Pastor, après s'être interrogé sur l'opportunité d'un fichier au niveau national, s'est inquiété des missions supplémentaires que le rapporteur proposait de confier au maires, déjà surchargés.

M. Gérard César a demandé des éclaircissements sur les modalités de l'établissement de ce fichier.

M. Gérard Larcher a rappelé que ce texte complétait la loi de 1989 sur le tatouage et a souligné qu'un foyer sur deux possédait un animal domestique. Après avoir dit toute l'importance des relations homme-animal dans la ville, il a déclaré comprendre pleinement les préoccupations des maires des communes qui sont confrontés au développement du phénomène des chiens agressifs.

M. Louis Moinard a évoqué le problème posé par les chiens errants et dangereux dans les communes rurales ainsi que celui des déjections animales.

M. Bernard Dussaut s'est interrogé sur les critères d'attribution de l'autorisation de détention. Il a ensuite regretté la fusion des deux catégories proposées par le rapporteur, estimant que la dualité prévue par le projet de loi constituait un élément de souplesse.

M. Jean Huchon a évoqué le problème douloureux des abandons d'animaux.

M. Dominique Braye, rapporteur, a insisté sur le fait que le phénomène des chiens agressifs était surtout présent en milieu urbain et que l'autorisation de détention était nécessaire pour donner aux maires des moyens d'intervention efficaces. Il a, en outre, estimé que la mise en place d'un fichier national des personnes à qui la garde d'un chien aurait été retirée en application de l'article 211 du code rural était indispensable. Il a considéré qu'il ne fallait pas, de plus, démotiver les forces de police par des dispositifs inefficaces.

En réponse à M. Philippe François, M. Dominique Braye, rapporteur , a indiqué qu'il proposait que l'absence d'autorisation soit sanctionnée par trois mois d'emprisonnement et 25.000 francs d'amende.

A la demande de M. Jean François-Poncet, président , il a détaillé le mécanisme mis en place par l'article premier du projet de loi.

M. Gérard Larcher a évoqué le rôle de l'Etat en matière de lutte contre les animaux dangereux et errants, la multiplication des combats de chiens et les difficultés posées par la garde d'un animal en cas d'interpellation des propriétaires.

M. Dominique Braye, rapporteur, a exposé les modalités de mise en place du Comité national et des comités départementaux d'orientation de la protection animale et de la lutte contre les animaux errants et dangereux. Il a ensuite fait part de son souhait d'impliquer la profession vétérinaire dans la lutte contre les combats de chiens. Il a longuement développé les raisons pour lesquelles il souhaitait fondre les deux catégories de chiens en une seule.

Après avoir rappelé le manque de fiabilité des statistiques en la matière, M. Michel Souplet a souhaité que l'on prenne davantage en compte le problème des victimes de chiens, qui sont souvent des enfants.

M. Rémi Herment , après avoir félicité le rapporteur pour la qualité de ses travaux, a fait part de l'intérêt que pourrait présenter le rétablissement d'une taxe sur les animaux domestiques.

M. Dominique Braye, rapporteur, a décrit le dispositif de l'article 211 du code rural. Il a souhaité que " l'achat coup de coeur " d'un animal soit de plus en plus rare, précisant en effet que celui-ci conduisait trop souvent à des abandons. Il a, par ailleurs, considéré que le pitbull n'était pas plus dangereux que beaucoup d'autres chiens. Il a également souhaité que les chiens potentiellement dangereux ne soient plus vendus dans les animaleries.

Il s'est, en outre, montré défavorable à un rétablissement de la taxe sur les animaux de compagnie.

M. Jean-Marc Pastor a souhaité que soient associées au nouveau dispositif les directions des services vétérinaires des départements.

Répondant à MM. Désiré Debavelaere et Gérard Braun , M. Dominique Braye, rapporteur , a rappelé que le berger allemand puis le doberman aient suscité les mêmes réactions, dans le passé, que les pitbulls aujourd'hui. Il a ensuite confirmé que les directions des services vétérinaires des départements seraient fortement impliquées dans le dispositif mis en place.

M. Jean François-Poncet, président , a indiqué que, pour sa part, il avait été convaincu par les explications du rapporteur.

La commission a procédé ensuite à l'examen des articles.

A l'article premier (mesures visant à prévenir le danger susceptible d'être présenté par un animal), dans le texte proposé pour l'article 211 du code rural, la commission a adopté deux amendements, l'un visant à substituer à la notion de délai franc de huit jours ouvrés celle du délai franc de quinze jours et l'autre précisant que l'avis du vétérinaire était nécessaire en cas d'euthanasie ou de don de l'animal.

A l'article 2 (mesures applicables aux chiens potentiellement dangereux), dans le texte proposé pour l'article 211-1 du code rural (classification des chiens potentiellement dangereux), la commission a adopté un amendement tendant à fondre en une seule les deux catégories de chiens instaurées par le projet de loi.

Dans le texte proposé pour l'article 211-2 du code rural (interdiction faite à certaines catégories de personnes de détenir des chiens potentiellement dangereux), la commission a adopté trois amendements, le premier tendant à substituer au terme de chien celui d'animal, le deuxième de coordination, et le troisième relatif à la création d'un fichier national recensant la liste des personnes auxquelles la garde d'un animal a été retirée en application de l'article 211 du code rural.

Dans le texte proposé pour l'article 211-3 du code rural (formalités imposées au détenteur de chiens potentiellement dangereux), la commission a adopté :

- un amendement tendant à substituer au mécanisme de la déclaration celui d'une autorisation de détention de chiens potentiellement dangereux ;

- un amendement tendant à préciser que l'identification du chien est exclusivement pratiquée par un vétérinaire titulaire du mandat sanitaire ;

- un amendement donnant au maire un délai de soixante jours pour instruire la demande d'autorisation de détention ;

- un amendement permettant au maire de refuser une autorisation de détention à toute personne qui s'est livrée à des menaces, à des actes d'intimidation ou de violence :

- un amendement relatif aux modalités d'attribution de l'autorisation ;

- un amendement prévoyant une peine de trois mois d'emprisonnement et de 25.000 francs d'amende en cas de défaut d'autorisation ;

- enfin quatre amendements de coordination.

Dans le texte proposé pour l'article 211-4 du code rural (mesures spécifiques concernant les chiens d'attaque), la commission a adopté un amendement de suppression de cet article.

Dans le texte proposé pour l'article 211-5 du code rural (mesures restreignant la circulation des chiens potentiellement dangereux), la commission a adopté deux amendements, l'un permettant à un enfant mineur de promener l'animal de ses parents, sur la voie publique, l'autre sanctionnant de façon accrue le non respect des prescriptions de ceet article.

Dans le texte proposé pour l'article 211-8 du code rural (dispositions pénales), la commission a adopté un amendement de coordination.

Elle a ensuite adopté sans modification l'article 3 (modifications de l'intitulé du titre II du livre II du code rural).

A l'article 4 (mesures visant à lutter contre la divagation d'animaux d'espèce sauvage), dans le texte proposé pour l'article 212-1 du code rural (mesures visant à lutter contre la divagation d'animaux d'espèces sauvages), la commission a adopté deux amendements d'ordre rédactionnel.

La commission a adopté sans modification l'article 5 (article 213 du code rural) et l'article 6 (article 213-1-A du code rural).

A l'article 7 (mesures relatives à la mise en fourrière et aux communautés de chats errants), la commission a adopté trois amendements dans le texte proposé pour l'article 213-3 du code rural (principes applicables à l'existence et au fonctionnement des fourrières) :

- le premier confie au vétérinaire titulaire du mandat sanitaire la surveillance sanitaire de la fourrière ;

- le deuxième donne la compétence au préfet pour la nomination du vétérinaire titulaire du mandat sanitaire ;

- et le troisième met en place une amende forfaitaire en cas de non paiement du coût de la garde de l'animal dans les lieux de dépôt par son propriétaire.

Dans le texte proposé pour l'article 213-4 du code rural (fonctionnement du service de la fourrière pour les animaux identifiés), la commission a adopté un amendement tendant à renforcer le rôle de l'identification par le tatouage et un amendement substituant au délai de garde de huit jours ouvrés un délai de quinze jours.

Dans le texte proposé pour l'article 213-5 du code rural (fonctionnement du service de fourrière pour les animaux non identifiés), la commission a adopté un amendement sur le délai de garde analogue à celui de l'article précédent.

Dans le texte proposé pour l'article 213-6 du code rural (mesures encadrant l'entretien des communautés de chats dans les lieux publics), la commission a adopté deux amendements tendant à n'autoriser la légalisation éventuelle des communautés de chats qu'à la demande des associations de protection des animaux, ainsi qu'un amendement excluant cette possibilité dans les départements infectés de rage.

La commission a adopté sans modification l'article 8 (mesures conservatoires à l'égard des animaux en cas de procédure judiciaire tendant à instaurer un chapitre 4 dans le titre II du code rural).

A l'article 8 bis (bilan relatif à la distinction entre deux catégories de chiens), la commission a adopté un amendement de clarification.

La commission a ensuite adopté un amendement tendant à insérer un article additionnel après l'article 8 bis, visant à instaurer des comités départementaux et un comité national d'orientation de la protection des animaux et de lutte contre les animaux dangereux et errants.

A l'article 9 (identification des chiens et chats et de certaines espèces animales non domestiques protégées), dans le texte proposé pour l'article 276-2 du code rural, la commission a adopté deux amendements : le premier prévoyant l'identification des chats de plus de sept mois et le second confiant exclusivement au vétérinaire titulaire d'un mandat sanitaire cette opération d'identification.

A l'article 10 (mesures fixant les conditions d'exercice des activités liées aux animaux de compagnie), dans le texte proposé pour l'article 276-3 du code rural, la commission a adopté quatre amendements : le premier relevant le seuil retenu pour la définition de l'élevage professionnel, le deuxième de coordination, le troisième visant à substituer au terme de " sevré " la référence à un âge d'au moins six mois et le quatrième -adopté à l'initiative de M. Léon Fatous- de précision.

La commission a ensuite adopté un amendement visant à supprimer l'article 10 bis (autorité habilitée à délivrer le certificat de capacité).

La commission a ensuite adopté sans modification l'article 11 (renumérotation de l'article 276-4 du code rural).

A l'article 12 (expositions et manifestations accueillant les animaux de compagnie dans les lieux publics), la commission a adopté trois amendements sur le texte proposé pour l'article 276-4 du code rural :

- le premier complète la liste des lieux dans lesquels la vente des animaux de compagnie est interdite ;

- le deuxième tend à interdire la vente de chiens visés à l'article 211- du code rural dans les commerces spécialisés ;

- le troisième interdit à tout mineur de moins de seize ans l'acquisition d'un chat ou d'un chien.

A l'article 13 (publication d'offres de cession d'animaux de compagnie et protection des races de chiens et chats), dans le texte proposé pour l'article 276-5 du code rural, la commission a adopté trois amendements :

- le premier incluant les cessions à titre gratuit dans le champ d'application de ce texte ;

- le deuxième rendant nécessaire la mention des tares et défauts éventuels de l'animal dans les certificats de bonne santé ;

- le troisième visant à éviter toute dissimulation de la part du vendeur.

La commission a ensuite adopté l'article 14 (autorité habilitée à recherche les infractions), sur le texte proposé pour l'article 276-7, sans modification.

A l'article 15 (sanctions des infractions à l'article 276-3 du code rural et pour mauvais traitements envers des animaux dans les établissements professionnels), la commission a adopté un amendement permettant aux agents mentionnés de contrôler les actes de chirurgie vétérinaire et un amendement d'ordre rédactionnel sur le texte proposé pour l'article 276-8 du code rural (poursuite et sanction administratives en cas de non respect de l'article 276-3).

Dans le texte proposé pour l'article 276-9 du code rural (sanctions pénales pour les infractions à l'article 276-3), la commission a adopté un amendement de coordination.

Dans le texte proposé pour l'article 276-10 du code rural (sanctions pour mauvais traitements envers les animaux de compagnie), la commission a adopté un amendement de précision.

La commission a ensuite adopté un amendement tendant à insérer un article additionnel après l'article 15 , visant à demander au Gouvernement le dépôt sur le Bureau des assemblées d'un rapport dressant le bilan du chapitre relatif à la moralisation des activités liées aux animaux.

La commission a ensuite adopté sans modification l'article 16 (transport des animaux), sur le texte proposé pour l'article 277 du code rural.

A l'article 17 (renforcement des pouvoirs de contrôle des agents des services vétérinaires en matière de protection des animaux), dans le texte proposé pour l'article 283-5 du code rural, la commission a adopté deux amendements : le premier prend en compte le rôle joué par les fondations, le second permet de procéder ou de faire procéder, en présence d'un officier ou d'un agent de police judiciaire à l'ouverture de tout véhicule stationné en plein soleil et dans lequel est enfermé un chien.

La commission a ensuite adopté l'article 18 (sanctions en cas d'entrave à l'exercice des fonctions d'inspection des services vétérinaires), dans le texte proposé pour l'article 283-7 du code rural, sans modification.

La commission a ensuite adopté deux amendements tendant à insérer deux articles additionnels avant l'article 19, le premier de coordination sur l'article 521-1 du code pénal, le second obligeant les vétérinaires, lorsqu'ils ont été amenés à soigner des animaux ayant participé à des combats, à en aviser le maire.

La commission a ensuite adopté sans modification l'article 19 (peines complémentaires d'interdiction de détenir un animal), dans le texte proposé pour l'article 521-1 du code pénal.

La commission a adopté l'article 20 (statut des animaux placés pour le service et l'exploitation d'un fonds).

La commission a ensuite adopté sans modification l'article 21 (statut des animaux en droit civil.

La commission a adopté sans modification l'article 22 (ouverture de la garantie pour défaut de la chose vendue en cas de vice rédhibitoire).

Elle a ensuite adopté l'article 23 (inapplicabilité de l'action en garantie), sans modification.

Enfin, elle a adopté sans modification l' article 24 (application de la loi dans les départements d'outre-mer), l' article 25 (application de la loi à Paris) et l' article 26 (entrée en vigueur de la loi).

La commission a adopté à l'unanimité le projet de loi ainsi amendé .

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