C. WALLIS ET FUTUNA : UNE CONJONCTURE SANS RELIEF
1. Le niveau institutionnel et politique
Au plan institutionnel, le territoire est régi par la
loi du 29 juillet 1961 modifiée et sur le plan politique, une
réflexion est en cours pour favoriser une plus grande
responsabilité des élus du territoire. En novembre 1996, la
fidélité du territoire à la France a été
réaffirmée par une délégation d'élus et de
chefs coutumiers.
La priorité de l'action gouvernementale est d'assurer le
développement économique et social du territoire avec la
poursuite de la mise en oeuvre du contrat de plan 1994-1998 et de la convention
de développement pour la période 1995-2000, qui comporte un
engagement financier de l'Etat de 158 millions de francs. Cet engagement
s'ajoute aux 58 millions de francs du contrat de plan 1994-1998.
2. Une certaine atonie de l'activité économique
a) Les indicateurs globaux
Le recensement de 1996 fait apparaître
un
très faible taux de croissance du nombre d'habitants du territoire
depuis 1990,
soit + 0,6 % par an contre + 4,4 % par an
sur la période 1976-1983 et + 1,3 % par an entre 1983 et 1990.
Cet infléchissement de la progression de la population provient pour
l'essentiel d'un solde migratoire négatif en faveur de la
Nouvelle-Calédonie. Cette évolution est révélatrice
des difficultés locales à trouver un emploi, d'autant plus que le
territoire est fort d'une population jeune, de mieux en mieux formée
mais qui ne dispose pas sur place des possibilités d'embauche
appropriées.
En l'absence de données sur le chômage, la situation sur le
marché de l'emploi ne peut être appréhendée qu'au
travers de l'évolution des effectifs salariés recensés par
la Caisse locale de retraite et la Caisse de compensation des prestations
familiales (CLR-CCPF).
EFFECTIFS SALARIÉS PAR SECTEUR D'ACTIVITÉ
Sept. 1993 |
Sept. 1994 |
Sept. 1995 |
Sept. 1996 |
|
Secteur public |
814 |
1 072 |
1 118 |
1 012 |
Secteur privé |
530 |
451 |
553 |
536 |
TOTAL |
1 344 |
1 523 |
1 671 |
1 548 |
Les emplois dans le secteur public représentent les
deux tiers des emplois salariés du territoire.
La hausse de l'indice des prix pour 1996 est de 1,4 % par rapport
à 1995. Bien que modérée, elle est plus importante que les
autres années et elle est due notamment à la hausse des prix des
hydrocarbures qui s'est progressivement répercutée sur d'autres
services (électricité, eau).
b) L'activité économique dans quelques secteurs
Le BTP a pu maintenir son activité en 1996 grâce
à la commande publique, le sous-secteur de la construction de logements
individuels souffrant d'une importante baisse pour cause de saturation du
marché. Faute de nouveaux chantiers d'envergure et d'une
véritable relance de la construction de logements, les perspectives
d'avenir de ce secteur sont plutôt incertaines à Wallis. De
nombreux projets devraient toutefois être réalisés à
Futuna qui rattrape progressivement son retard d'équipement en
infrastructures de base.
L'activité commerciale dispose toujours d'une position dominante mais
n'a pas connu d'évolution marquante en 1996. Des créations
d'emploi limitées et l'absence de revalorisation du SMIG en 1996 n'ont
pas permis de stimuler la demande intérieure qui a surtout
été soutenue par l'endettement croissant des ménages. Les
concours de caractère bancaire consentis aux particuliers par
l'établissement de crédit local ont, en effet, augmenté de
façon marquée en 1996 (+ 25,5 % par rapport à
1995).