II. LE FONDS NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT DU SPORT (FNDS) ET LE FONDS NATIONAL DU DÉVELOPPEMENT DE LA VIE ASSOCIATIVE (FNDVA)
Ces deux comptes, gérés par le ministère de la jeunesse et des sports, sont dotés l'un, le FNDS, de 1.014 millions de francs 10( * ) , l'autre, le FNDVA, de 24 millions de francs.
A. LE FONDS NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT DU SPORT (FNDS)
Evolution des recettes et des dépenses du FNDS entre
1996 et 1998
1996 |
1997 |
1998 |
Différence par rapport à 1997 |
|
Recettes |
820 |
916 |
1.014 |
98 |
Dépenses |
820 |
916 |
1.014 |
98 |
Charge nette |
0 |
0 |
0 |
- |
Créé par la loi de finances pour 1976, le Fonds
national pour le sport de haut niveau est devenu depuis 1979 l'actuel Fonds
national de développement du sport. Il a pour objet d'assurer le
financement de l'aide aux sportifs de haut niveau, le soutien de diverses
actions d'animation et celui de l'aide au sport de masse.
Autant dire que ses missions sont définies avec un peu
d'imprécision si bien que l'une des critiques usuellement
adressées à l'encontre du fonds consiste à souligner
combien, dans son fonctionnement, ses interventions se sont
éloignées de celles que commandait sa vocation initiale.
On peut également remarquer que le
FNDS est devenu une variable
d'ajustement à la disposition du ministère gestionnaire - celui
de la jeunesse et des sports - pour se décharger d'interventions qu'il
aurait dû financer sur ses propres crédits.
En tout état de cause, avec 1.014 millions de francs de
crédits prévus en 1998, le fonds disposerait de moyens
équivalents à environ 34,5 % de ceux confiés à
son ministère gestionnaire par le projet de loi de finances pour 1998.
C'est considérable et c'est peut-être trop.
1. Les recettes du FNDS
Les recettes du fonds
avaient été
évaluées dans le projet de loi de finances initiale pour 1997
à
883 millions de francs
. Mais, le vote d'un amendement
majorant le prélèvement sur la Française des jeux
s'était accompagné d'une réestimation des recettes qui
avaient été portées à 916 millions de francs.
Les recettes théoriques se répartissent en cinq catégories.
Le fonds reçoit d'abord une
partie du produit du
prélèvement sur les sommes engagées au pari mutuel
sur
les hippodromes et hors les hippodromes. Le taux du prélèvement
ainsi affecté au FNDS est de 0,1 %. Son produit, inchangé
par rapport à 1996 et 1997, est estimé à
32 millions de francs en 1998.
Le produit du prélèvement sur les sommes misées
sur les jeux exploités en France métropolitaine par la
Française des jeux
représente 93,6 % des recettes du
fonds. La "rentrée" évaluée, pour 1997, à
851 millions de francs
, après relèvement du taux de
0,1 point, était évaluée à une somme identique
dans le projet de loi de finances pour 1998 déposé par le
gouvernement. Compte tenu du relèvement du taux de
prélèvement de 0,3 point adopté par
l'Assemblée nationale, elle devrait s'accroître de
98 millions de francs.
Trois catégories différentes de jeux étaient initialement
visées : les loteries instantanées, le loto national et le loto
sportif. En 1994, à ces prélèvements dont les taux avaient
évolué de façon contradictoire, s'est substitué
l'actuel prélèvement uniforme désormais
opéré sur les sommes misées sur les jeux exploités
par la Française des jeux.
L'excédent du produit de la taxe spéciale sur les
débits de boissons et sur les dépenses d'indemnisation
est
évalué à 33 millions de francs sans modification
depuis 1996.
Enfin, le fonds est censé bénéficier d'autres
recettes, mais ni la ligne
"remboursement des avances consenties aux
associations sportives"
ni celles relatives aux
recettes diverses et
accidentelles
ne font l'objet d'une évaluation en loi de finances
initiale.
Les prévisions de recettes donnaient lieu traditionnellement à
une certaine surévaluation. La volonté de présenter des
estimations réalistes explique la décrue transitoire des recettes
observée en 1996.
En dépit de l'engouement de nos compatriotes pour les jeux et de la
progression de l'assiette qui s'ensuit, il apparaissait presque
systématiquement un décalage entre les évaluations de
recettes initiales et les recouvrements effectifs. Ainsi, en 1995, les recettes
effectives s'étaient élevées à 817,5 millions
de francs contre une estimation de 884 millions de francs en loi de
finances initiale, soit une moins-value de 7,5 %.
La modification de l'assiette des ressources du fonds adoptée en 1994
a permis d'enrayer un phénomène continu de baisse des recettes du
FNDS.
Le prélèvement uniforme sur les produits de la Française
des jeux qui a été mis en place a permis de lisser les
évolutions contradictoires des enjeux portant sur les diverses
catégories de jeux gérés par elle.
Mais, la progression des ressources provient, elle, de l'alourdissement des
prélèvements opérés sur les jeux
gérés par la Française des jeux.
Cette aggravation du prélèvement affecté au FNDS qui se
traduit par une hausse des prélèvements obligatoires ne va pas
sans poser d'autres problèmes.
La mesure adoptée à l'Assemblée nationale à
l'initiative de la commission des finances et avec l'accord du gouvernement
conduirait à accroître les recettes de FNDS de 98 millions de
francs et les dotations du FNDS à due concurrence. Or, le FNDS
bénéficie de moyens supérieurs à ses
dépenses, ce qui génère des opérations de report
pour un montant substantiel rappelé plus avant.
Ainsi, le prélèvement opéré sur la Française
des jeux apparaît, en l'état, excessif par rapport à la
consommation par le Fonds de ses crédits. Son accroissement aggraverait
ce phénomène.
Il apparaît, en outre, que le budget du Fonds pour 1998 supportera des
dépenses non reconductibles d'un montant de 91,5 millions de
francs. Il s'agit des crédits nécessaires à
l'agrandissement des stades de province programmé dans la perspective de
la Coupe du monde de football pour 1998. La majoration du
prélèvement combiné à l'extinction de ces
dépenses en 1999 conduirait à abonder les ressources du compte de
189,5 millions de francs, soit plus de 20 % des dotations
initialement prévues pour 1998.
Le défaut d'évaluation en loi de finances initiale des
recettes tirées des remboursements des avances consenties aux
associations sportives
s'explique par la faiblesse des sommes en jeu
(régulièrement moins de 1 million de francs).
Il ne
paraît cependant pas entièrement justifié et semble
traduire une maîtrise incomplète des implications
financières des conventions passées avec le monde sportif.
Le prélèvement sur le PMU est semble-t-il, quelque peu
dépourvu de justification compte tenu de la nature des dépenses
du fonds.
La fragilité du PMU doit ici être rappelée ainsi que le
fait qu'il supporte une série de prélèvements importants
qui constituent une source d'alimentation parfois décisive pour d'autres
comptes spéciaux.
Il en va ainsi s'agissant du FNDAE et du fonds national des haras et des
activités hippiques.