RAPPORT GENERAL N° 85 TOME 3 ANNEXE 45 - PROJET DE LOI DE FINANCES ADOPTE PAR L'ASSEMBLEE NATIONALE - COMPTES SPECIAUX DU TRESOR
Yann GAILLARD
COMMISSION DES FINANCES DU CONTROLE BUDGETAIRE ET DES COMPTES ECONOMIQUES DE LA NATION - RAPPORT GENERAL N° 85 TOME III ANNEXE 45 - 1997/1998
Table des matières
-
CHAPITRE PREMIER
LES COMPTES SPECIAUX DU TRESOR EN 1998 -
CHAPITRE II
LA SITUATION PRÉOCCUPANTE DE QUELQUES
COMPTES D'AFFECTATION SPÉCIALE
- I. LE COMPTE N° 902-30 "FONDS POUR LE FINANCEMENT DE L'ACCESSION À LA PROPRIÉTÉ" : UNE IMPUTATION CONDAMNABLE
- II. LE FONDS NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT DU SPORT (FNDS) ET LE FONDS NATIONAL DU DÉVELOPPEMENT DE LA VIE ASSOCIATIVE (FNDVA)
- III. DEUX STRUCTURES INÉGALEMENT FRAGILES : LE FONDS NATIONAL POUR LE DÉVELOPPEMENT DES ADDUCTIONS D'EAU -FNDAE- ET LE FONDS FORESTIER NATIONAL -FFN
-
CHAPITRE III
LE COMPTE D'AFFECTATION DES PRODUITS DE CESSIONS DE TITRES, PARTS ET DROITS DE SOCIÉTÉ (COMPTE N° 902-24). CONTRAINTES ET CONTRADICTIONS- I. LES OPÉRATIONS DE 1997
- II. LES OPÉRATIONS DE 1998
-
III. UN COMPTE EN SURSIS
- A. L'AFFECTATION DES RECETTES DU COMPTE AU DÉSENDETTEMENT DE L'ÉTAT APPARAÎT COMME SEULEMENT VIRTUELLE
-
B. LES BESOINS DE DOTATIONS DES ENTREPRISES PUBLIQUES SONT SOUS-ESTIMÉES SI
BIEN QUE LES RESSOURCES DU COMPTE PEUVENT ÊTRE JUGÉES GRAVEMENT INSUFFISANTES
- 1. L'augmentation des dotations aux entreprises publiques serait stoppée puis laisserait place à une diminution des dotations
- 2. Les besoins de l'Etablissement public de financement et de restructuration (EPFR) sont gravement sous-estimés
- 3. Les besoins réels des autres entreprises publiques excèdent les besoins tels qu'ils sont aujourd'hui estimés :
-
CHAPITRE IV
LES COMPTES DE PRÊTS : UNE DÉTÉRIORATION DU
SOLDE PRÉVISIONNEL- I. LES PRÊTS DU FONDS DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL (FDES)
- II. LES PRÊTS AUX ETATS ÉTRANGERS
-
CHAPITRE V
UNE STABILISATION FRAGILE DE LA CHARGE NETTE
DES COMPTES D'AVANCES -
CHAPITRE VI
LES ARTICLES RATTACHÉS - EXAMEN EN COMMISSION
N° 85
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1997-1998
Annexe au procès verbal de la séance du 20 novembre 1997.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1998 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M. Alain LAMBERT,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 45
COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR
Rapporteur spécial
: M. Yann GAILLARD
(1) Cette commission est composée de :
MM.
Christian Poncelet,
président
; Jean Cluzel, Henri Collard,
Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Philippe Marini,
René Régnault,
vice-présidents
; Emmanuel
Hamel, Gérard Miquel, Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Alain Lambert,
rapporteur
général
; Philippe Adnot, Bernard Angels, Denis Badré,
René Ballayer, Bernard Barbier, Jacques Baudot, Claude Belot,
Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël
Bourdin, Guy Cabanel, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Yvon
Collin, Jacques Delong, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut,
Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Marc Massion, Michel
Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Oudin, Maurice Schumann,
Henri Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
230
,
305
à
310
et T.A.
24
.
Sénat
:
84
(1997-1998).
Lois de finances. |
CHAPITRE PREMIER
LES COMPTES SPECIAUX DU TRESOR EN
1998
I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE
A. LES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR AGGRAVENT EN 1998 LE DÉFICIT DU BUDGET GÉNÉRAL
Pour 1998, les comptes spéciaux du Trésor
devaient être au nombre de 41, soit 3 de moins que l'an dernier.
L'Assemblée nationale ayant créé un compte nouveau "Fonds
de modernisation de la presse quotidienne et assimilée d'information
politique et générale", le nombre des comptes serait porté
à 42.
Ils se caractérisent par trois
éléments : 454,7 milliards de francs en
prévisions de recettes, 459 milliards de francs en estimation de
dépenses et une charge nette de 4,4 milliards contre un
excédent net prévu pour 1997 de 0,7 milliard
1(
*
)
. La charge nette des comptes se
détériore de 5,1 milliards de francs et représente
3,72 % du déficit prévisionnel du budget de l'Etat
2(
*
)
.
Les votes intervenus à l'Assemblée nationale ont conduit
à accroître le volume des opérations des comptes
d'affectation spéciale en ressources comme en dépenses de
397 millions de francs.
Ces différentes données ne peuvent toutefois être
rapprochées sans précaution de celles figurant en loi de finances
initiale pour 1997, compte tenu des ajustements importants opérés
par le projet de loi de finances.
En effet :
- un nouveau compte d'affectation spéciale est créé en
plus de celui résultant des débats de l'Assemblée
nationale : le compte n° 902-31 "Indemnisation au titre des
créances françaises sur la Russie" dont la charge nette serait
selon les prévisions budgétaires nulle en 1998.
Mais, trois comptes d'affectation spéciale
3(
*
)
sont clôturés sans là aussi
d'effet sur les estimations concernant la charge nette des comptes
Ces dispositions figurent dans la deuxième partie de la loi de finances
qui comporte plusieurs articles consacrés aux comptes spéciaux du
Trésor.
Les articles 34, 36 et 37 ont, respectivement, pour objet de clôturer le
compte n° 902-29 "Fonds pour le logement des personnes en
difficultés", le compte n° 902-28 "Fonds pour l'accession
à la propriété" et le compte n° 902-18 "Fonds
pour la participation des pays en développement aux ressources des
grands fonds marins".
Ce dernier Fonds qui avait été créé par
l'article 65 de la loi de finances pour 1982 n'a enregistré aucune
opération depuis sa création. Sa clôture en 1998 traduit
une saine réaction qui, intervenue plus tôt, aurait permis de
réaliser quelques économies de papiers, pas moins de quatre pages
du bleu retraçant les opérations des comptes spéciaux du
trésor étant consacrées chaque année à
décrire des opérations inexistantes.
La disparition du compte n° 902-29
en 1998 manifeste, elle,
une vitesse de réaction plus rapide. Ce compte avait en effet
été institué par la précédente loi de
finances. Il s'agissait d'affecter le produit d'un prélèvement
sur les "suppléments de loyer de solidarité", abondable par des
versements du budget général et des "recettes diverses et
accidentelles" à des dépenses liées à la
participation de l'Etat aux fonds de solidarité pour le logement ou
à la contribution de l'Etat au Fonds national d'aide au logement pour
aider les associations logeant à titre temporaire des personnes
défavorisées.
Les prévisions de recettes pour 1997 tablaient sur un versement de
440 millions de francs. Au vu du produit de l'acompte de 25 % de la
contribution due au titre de l'année précédente
versé au 15 avril de l'année, soit 25 millions de
francs, il est apparu que l'estimation de la recette avait été
trop optimiste.
C'est l'un des deux motifs avancés pour clôturer ce compte.
L'autre motif consiste à faire valoir les contestations nées du
principe même de financement de l'aide au logement des personnes
démunies à partir de ressources assises sur le seul secteur HLM.
En réalité, ni l'un, ni l'autre de ces motifs, quelle que soit
leur pertinence, n'est réellement convaincant puisqu'aussi bien, si le
compte est supprimé, la contribution est, elle, maintenue si elle sera
désormais versée au budget général. L'habit change,
le corps demeure, à moins que les dotations très sociales que
retraçait le compte, c'était son mérite, ne disparaissent
dans le grand tout budgétaire.
La clôture du compte n° 902-28
qui avait
été créé par la loi de finances rectificative pour
1995 témoigne de la morbidité précoce de certains comptes.
Une fois n'est pas coutume, cette réalité ne peut que
réjouir votre commission des finances, son rapporteur
général ayant alors eu la sagesse de proposer, en son temps, la
suppression de l'article créant un compte au motif essentiel que la
recette alors instituée avait un caractère exceptionnel et non
reconductible.
Le temps est parfois bon juge...
Avec l'article 35 qui modifie l'intitulé des recettes du compte
d'affectation spéciale n° 902-30 "Fonds pour le financement de
l'accession à la propriété"
, créé pour
retracer les opérations de financement du prêt à taux
zéro, est proposé un dispositif de pure cohérence
rédactionnelle. Il s'agit de supprimer la ligne de versement du compte
902-28 que le projet de loi de finances se propose, on l'a vu, de
clôturer et de viser l'article 23 du projet de loi de finances qui
régit, à compter de 1998, le sort de la contribution des
organismes collecteurs du "1 % logement".
Enfin, deux articles du projet de loi de finances pour 1998 comportent une
modification directe des ressources des comptes spéciaux du
Trésor :
- l'article 22 accroît la taxe sur les titulaires d'ouvrages
hydroélectriques concédés d'une puissance
électrique totale supérieure à
8.000 kilovoltampères. Son tarif serait porté de
4,24 centimes à 8,48 centimes par kilowattheure produit. Le
rendement de la mesure est estimé à 800 millions de francs
qui viendront abonder les ressources du fonds d'investissement des transports
terrestres et des voies navigables (FITTVN).
- l'article 22 bis adopté par l'Assemblée nationale
augmente le prélèvement sur le chiffre d'affaires de la
Française des jeux affecté au Fonds national pour le
développement du sport. Son taux est porté de 2,6 à
2,9 %, soit un supplément de recettes estimé à
98 millions de francs.
Evolution des opérations des comptes spéciaux du Trésor
(en millions de francs)
Loi de finances 1997 |
Projet de loi de finances 1998 |
Evolution PLF 1998/LFI 1997 |
|
I - Opérations à caractère définitif des comptes d'affectation spéciale
Comptes d'affectation spéciale
|
53.291
|
60.626
|
+ 7.391
+ 3.886
|
II - Opérations à
caractère temporaire
|
(-) 34
|
(-) 39
|
- 5
|
Charge nette totale des comptes spéciaux |
(-) 699 |
4.400 |
+ 5.098 |
La charge nette des comptes spéciaux du
Trésor qui s'aggrave de 5,1 milliards de francs s'alourdit sous
l'effet d'une dégradation de la situation des comptes d'affectation
spéciale (3,5 milliards) et des opérations à
caractère temporaire (1,6 milliards).
L'année dernière, les modifications de structure avaient
masqué un déficit de 2,8 milliards de francs sous
l'apparence d'un excédent de 0,7 milliard en raison d'une
comptabilisation seulement partielle des dépenses du compte 902-30.
L'année prochaine, les modifications structurelles n'emporteraient
aucune conséquence sur l'équilibre des comptes spéciaux.
C'est donc sous l'effet de l'évolution propre de leurs ressources et de
leurs charges que se produirait une détérioration de leur
équilibre financier.
B. LA DÉGRADATION DE L'EQUILIBRE FINANCIER DES COMPTES D'AFFECTATION SPECIALE :
Alors qu'ils devaient dégager un excédent de 3,5 milliards de francs en 1997, les comptes d'affectation spéciale devraient être équilibrés en 1998.
Evolution des comptes d'affectation spéciale entre 1997 et 1998
(en millions de francs)
1997 |
1998 |
Ecart |
|
Opérations à
caractère définitif
|
|||
Recettes |
56.757,1 |
60.587,6 |
+ 3.830,5 |
Dépenses |
53.291,5 |
60.626,2 |
+ 7.334,7 |
Charge nette |
- 3.465,6 |
+ 38,6 |
+ 3.504,2 |
Opérations à
caractère temporaire
|
|||
Recettes |
91,3 |
88,5 |
- 2,8 |
Dépenses |
56,8 |
49,9 |
- 6,9 |
Charge nette |
- 34,5 |
- 38,6 |
- 4,1 |
TOTAL |
- 3.500,1 |
0 |
+ 3.500,1 |
Ce résultat est le produit d'un accroissement des
crédits plus rapide que celui des recettes.
Cette discordance est elle-même entièrement due à la
programmation des dépenses du Fonds pour le financement de l'accession
à la propriété qui, à l'inverse de ce qui avait
été prévu pour 1997, serait, en 1998, en ligne avec les
recettes du compte.
Les tableaux qui suivent comportent le détail de ces évolutions.
Variation des crédits des comptes d'affectation spéciale entre 1997 et 1998
(en millions de francs)
1997 |
1998 |
Ecarts
|
Ecarts
|
|
FNDAE
FFN Soutien financier de l'industrie cinématographique et de l'industrie audiovisuelle Fonds de soutien aux hydrocarbures et assimilés Fonds de secours aux victimes de sinistres et calamités Compte d'emploi de la taxe parafiscale affectée au financement des organismes du secteur public de la radiodiffusion sonore et de la télévision Fonds national du livre FNDS Fonds pour la participation des pays en développement aux ressources des grands fonds marins Fonds national des haras et des activités hippiques FNDVA FARIF Actions en faveur du développement des départements, des territoires et des collectivités territoriales d'outre-mer Compte d'affectation des produits de cessions de titres, parts et droits de société Fonds de péréquation des transports aériens FITTVN Fonds pour l'accession à la propriété Fonds pour le logement des personnes en difficultés Fonds pour le financement de l'accession à la propriété Indemnisation au titre des créances françaises sur la Russie |
990
|
981
|
- 9
|
- 0,9
|
TOTAL |
53.348,4 |
60.676,1 |
+ 6.338,7 |
+ 13,7 |
Variation des recettes des comptes d'affectation spéciale
(en millions de francs)
1997 |
1998 |
Ecarts
|
Ecarts
|
|
FNDAE
FFN Soutien financier de l'industrie cinématographique et de l'industrie audiovisuelle Fonds de soutien aux hydrocarbures et assimilés Fonds de secours aux victimes de sinistres et calamités Compte d'emploi de la redevance Fonds national du livre FNDS Fonds pour la participation des pays en développement aux ressources des grands fonds marins Fonds national des haras et des activités hippiques DNDVA FARIF Actions en faveur du développement des départements, des territoires et des collectivités territoriales d'outre-mer Compte d'affectation des produits de cessions de titres, parts et droits de société FPTA FITTVN Fonds pour l'accession à la propriété Fonds pour le logement des personnes en difficultés Fonds pour le financement de l'accession à la propriété Indemnisation au titre des créances françaises sur la Russie |
990
|
981
|
- 9
|
- 0,9
|
TOTAL |
56.848,4 |
60.676,1 |
+ 3.827,7 |
+ 6,7 |
C. LA DÉGRADATION DE L'EQUILIBRE DES OPERATIONS TEMPORAIRES
La charge nette des opérations temporaires qui se
traduirait par un déficit de 4,36 milliards s'aggraverait de
1,6 milliards de francs.
La charge nette des comptes de prêts s'alourdirait de 958 millions
de francs, celle des comptes d'avances de 415 millions
4(
*
)
et celle des comptes d'opérations
monétaires de 240 millions de francs.
II. COMPTES SPECIAUX DU TRESOR ET FISCALITÉ AFFECTEE
Les prélèvements obligatoires affectés
aux comptes spéciaux du Trésor connaissent une croissance
sensible.
Les données figurant dans le tableau qui suit rappellent la structure et
l'évolution des prélèvements obligatoires affectés
au financement des comptes spéciaux du Trésor.
Liste des taxes, prélèvements et impositions de toute nature dont le produit est affecté pour tout ou partie aux comptes spéciaux du Trésor (1990 à 1995)
Evolution des prélèvements obligatoires affectés aux CAS entre 1997 et 1998 (en millions de francs) |
||||
Désignation |
Compte spécial bénéficiaire |
1997 |
1988 |
Ecart |
Redevance sur les consommations d'eau |
Fonds national pour le développement des adductions d'eau |
532 |
540 |
+ 1,5 |
Prélèvement sur le produit du Pari mutuel |
Fonds national pour le
développement de la vie
associative
|
24
|
24
|
0
|
Prélèvement sur les sommes misées au loto national |
Fonds national pour le développement du sport |
0 |
0 |
0 |
Prélèvement sur les sommes misées au loto sportif |
Fonds national pour le développement du sport |
0 |
0 |
0 |
Produit de la taxe spéciale sur les débits de boisson et sur les dépenses d'indemnité |
Fonds national pour le développement du sport |
33 |
33 |
0 |
Prélèvement sur les sommes misées sur les jeux de loterie instantanés |
Fonds national pour le développement du sport |
|||
Prélèvement sur les sommes misées sur les jeux exploités en France métropolitaine par la Française des Jeux |
Fonds national pour le développement du sport |
851 |
851 |
0 |
Taxe forestière |
Fonds forestier national |
317 |
300 |
- 5,4 |
Taxe de défrichement des surfaces en nature de bois ou de forêts |
Fonds forestier national |
34 |
32 |
- 5,9 |
Taxe additionnelle au prix des places dans les salles de spectacles de spectacle cinématographique |
Soutien financier de l'industrie cinématographique |
502 |
517 |
+ 3 |
Prélèvement spécial sur les bénéfices résultant de la production, de la distribution ou de la représentation de films pornographiques, d'incitation à la violence |
Soutien financier de l'industrie cinématographique |
0,2 |
0,2 |
|
Contribution "sur-loyers" |
440 |
- 110 |
||
Contribution "1 % logement" |
7.000 |
7.400 |
+ 211,4 |
|
Taxe sur le chiffre d'affaires des chaînes de télévision |
1.695 |
1.810 |
+ 6,8 |
|
Taxe sur les encaissements au titre de la commercialisation des vidéogrammes |
Soutien financier de l'industrie cinématographique |
90 |
93 |
+ 3,3 |
Produit des redevances incluses dans le prix de certains carburants et combustibles liquides |
Fonds de soutien aux hydrocarbures |
188 |
188 |
0 |
Redevance de la télévision |
Compte d'emploi des taxes parafiscales attachées au financement des organismes du service public de la radiodiffusion sonore et de la télévision |
11.638,4 |
12.415,2 |
+ 6,7 |
Redevance sur l'édition des ouvrages de librairie |
Fonds national du livre |
27 |
27 |
0 |
Redevance sur l'emploi de la reprographie |
Fonds national du livre |
78 |
78 |
0 |
Redevance sur les ressources des grands fonds marins |
Fonds pour la participation des PVD aux ressources des grands fonds marins |
|||
Produit de la taxe sur les bureaux |
Fonds pour l'aménagement de l'Ile-de-France |
1.615 |
1.640 |
+ 1,5 |
Produit de la taxe de péréquation des transports aériens |
Fonds de péréquation des transports aériens |
42 |
48,5 |
+ 15,5 |
Produit de la taxe sur les titulaires d'ouvrages hydroélectriques concédés |
Fonds d'investissement des transports terrestres et des voies navigables |
890 |
1.690 |
+ 89,9 |
Produit de la taxe sur les concessionnaires d'autoroutes |
Fonds d'investissement des transports terrestres et des voies navigables |
2.210 |
2.210 |
0 |
Totaux |
29.566,2 |
31.172,5 |
+ 5,4 |
|
1)
949,2
après adoption de l'article 22 bis du
projet de loi de finances par l'Assemblée nationale
|
Entre 1990 et 1995, les prélèvements
obligatoires affectés aux comptes spéciaux du Trésor
s'étaient accrus de 41,2 % soit un accroissement annuel moyen
soutenu (+ 7,1 %) très supérieur à celui des
prélèvements obligatoires revenant au budget
général.
L'augmentation serait, en 1998, de 5,4 % par rapport à 1997
5(
*
)
. Là aussi, la croissance des
prélèvements est plus vive que celle des recettes du budget.
Les variations d'une année sur l'autre sont sans doute variables. Cela
correspond d'abord à des réformes de structure avec, certaines
années, la création de nouveaux comptes. Ainsi, la forte
progression des prélèvements affectés aux comptes
spéciaux en 1995 avec 15,9 % avait-elle pu être
imputée à la création du fonds de
péréquation des transports aériens et du fonds
d'investissement des transports terrestres et des voies navigables en
particulier. Des opérations de débudgétisation de recettes
contribuent également à la variabilité des ressources des
comptes.
Les modifications apportées aux tarifs de prélèvements qui
exercent dans certains cas de fortes tentations concourent beaucoup aux
variations observées, le dynamisme propre des bases servant d'assiette
aux impôts affectés au comptes spéciaux du Trésor
étant très inégal comme viendront le confirmer les
éléments d'analyse ponctuels donnés dans ce rapport sur ce
sujet. Il y a là une sorte de fatalité des affectations.
Le montant des prélèvements obligatoires affectés
aux comptes d'affectation spéciale représente un peu plus de la
moitié du volume de leurs opérations
. Ainsi, en 1998, avec
31,2 milliards de francs elle s'élèverait à un peu moins
de 55 % du total de leurs recettes.
Ce résultat qui confirme que
la formule des comptes spéciaux
du Trésor a pour effet, entre autres choses, de financer une partie
importante des dépenses publiques sans supporter l'obligation de
recourir à due concurrence à des prélèvements
fiscaux est cependant essentiellement du au compte de cessions de titres
publics comme le montrent les données suivantes
:
Dépenses
Recettes fiscales
6(
*
)
Recettes non fiscales
7(
*
)
60,6 31,2 29,4
·
La structure des prélèvements
obligatoires affectés aux comptes spéciaux du Trésor
apparaît très typée
. Si l'on néglige le produit
de la redevance audiovisuelle qui représente 39,8 % des
prélèvements obligatoires affectés aux comptes
spéciaux du Trésor, 6,9 % des prélèvements
obligatoires proviendraient en 1998 des contributions assises sur les jeux,
5,3 % du produit de la taxe sur les bureaux, le reste
- 48 % - résultant essentiellement d'impositions
prélevées auprès des professionnels (dans le domaine
forestier, de la communication, du pétrole), de titulaires de
concessions ou d'ouvrages publics, ou des consommateurs.
Si dans l'ensemble, on peut observer une logique de financement convenable des
opérations des comptes, une certaine sur-représentation des
recettes assises sur les jeux doit être relevée tandis que, pour
certains comptes, soit le système de financement apparaît
inutilement complexe (fonds national de développement du sport), soit il
semble dépourvu d'une logique solide (fonds national pour le
développement de la vie associative).
Certains prélèvements ne donnent lieu qu'à des
produits très modestes.
Il en va ainsi pour les
prélèvements concernant les débits de boisson, la taxe de
défrichement des surfaces en nature de bois ou de forêts ou encore
la redevance sur l'emploi de la reprographie dont les montants sont chaque fois
inférieurs à 50 millions de francs.
Cette situation n'est pas entièrement satisfaisante au regard des
coûts d'administration pour les services fiscaux mais aussi pour les
contribuables qu'elle implique.
Il y a d'ailleurs lieu d'observer dans certains cas des
phénomènes de non-recouvrement partiel particulièrement
accusés qui, il faut le concéder, concernent également des
taxes d'un produit potentiel plus substantiel (ainsi, de la taxe
forestière).
III. L'EXÉCUTION DES CRÉDITS DES COMPTES D'AFFECTATION SPÉCIALE
La formule des comptes du Trésor apporte quelques
dérogations importantes aux principes généraux de gestion
des crédits budgétaires.
S'agissant des comptes d'affectation spéciale,
l'article 25 de
l'ordonnance organique 59-2 du 2 janvier 1959
dispose que, si en
cours d'année les recettes d'un compte d'affection spéciale
apparaissent supérieures aux évaluations, les crédits
peuvent être majorés par arrêté du ministre des
finances dans la limite de cet excédent de recettes.
Les crédits des comptes d'affectation spéciale sont donc par
nature évaluatifs puisqu'un excédent de recettes permet de les
augmenter sans autorisation parlementaire.
Cette disposition doit être rapprochée d'une autre, celle que
comporte
l'article 24
selon laquelle : "
sauf dispositions
contraires prévues par une loi de finances, le solde de chaque compte
spécial est reporté d'année en année"
.
La combinaison de ces deux règles aboutit à ce que
l'autorisation parlementaire donnée à l'occasion de l'examen des
crédits figurant dans les différents projets de loi de finances
l'est un peu à l'aveugle.
Deux phénomènes sont en effet susceptibles d'en bouleverser
l'économie et donc le sens.
Le premier de ces phénomènes survient lorsque les recettes
effectivement constatées dépassent les recettes
évaluées en loi de finances. L'archétype d'un compte sujet
à ce genre de dépassement est le compte 902-24 qui retrace les
recettes de cessions de titres et l'emploi qui peut en être fait -v.
infra.
Le second de ces phénomènes résulte de l'ampleur des
soldes reportés d'une année sur l'autre
8(
*
)
.Le tableau ci-dessous récapitule les reports
constatés au cours de la période de 1995 à 1997.
Reports des crédits des comptes spéciaux du Trésor
Reports de
|
Reports de
|
||
Fonds national pour le développement des
adductions d'eau
Fonds forestier national Soutien financier de l'industrie, l'industrie cinématographique et de l'industrie des programmes radio-visuels Fonds de soutien aux hydrocarbures Fonds de secours aux victimes de sinistres et calamités Compte d'emploi de la taxe parafiscale affectée au financement des organismes du secteur public de la radio diffusion sonore et de la télévision Fonds national du livre Fonds national pour le développement du sport Fonds national des haras et des activités hippiques Fonds national pour le développement de la vie associative Fonds pour l'aménagement de l'Ile-de-France Actions en faveur du développement d'outre-mer Compte d'emploi des produits de cessions de titres du secteur public Fonds de péréquation des transports aériens Fonds d'investissement des transports terrestres et des voies navigables Fonds pour l'accession à la propriété Fonds pour le logement des personnes en difficultés Fonds pour le financement de l'accession à la propriété Prêts du FDES Prêts du Trésor à des Etats étrangers pour la consolidation de dettes envers la France Prêts du Trésor à des Etats étrangers pour la consolidation des dettes envers la France |
902-00
|
308.710.775
|
494.759.399
|
TOTAL |
11.831.207.243 |
11.792.310.536 |
L'ampleur des reports est considérable. Elle traduit
des difficultés d'exécution de la dépense qui
méritent un examen approfondi que se propose d'entreprendre votre
rapporteur spécial.
Car les enjeux ne sont pas minimes.
Les comptes du trésor sont, pour une bonne partie d'entre eux,
alimentés par des prélèvements obligatoires dont le niveau
pourrait être réduit s'il apparaissait qu'il s'accompagne d'un
excédent structurel de ressources.
A cet égard, l'observation selon laquelle les reports ne feraient que
traduire l'étalement dans le temps d'engagements complexes ne satisfait
pas entièrement. Elle est peut être exacte, mais la simple
référence au niveau atteint par les taux d'engagement des
autorisations de programme n'apporte pas la démonstration du
bien-fondé de cette assertion. On sait qu'il est de mauvaise pratique
budgétaire courante, et les connaisseurs du budget européen mieux
que quiconque, d'engager des crédits quelle que soit la capacité
qu'on ait de les dépenser.
Mais la question des reports est également importante en ce qu'elle
s'accompagne de transferts de charges de trésorerie entre l'Etat et les
bénéficiaires potentiels des dépenses
. Cette
dernière observation trouve encore une illustration exemplaire dans le
compte "entreprises publiques". Les retards d'exécution de ses
crédits, s'il rapporte à l'Etat le produit d'une
trésorerie qu'on espère adroitement placée, coûte
aux entreprises et à l'Etat lui-même si l'on imagine qu'il
pourrait bénéficier de ces fonds pour se désendetter.
Les règles particulières auxquelles obéissent les
comptes spéciaux du Trésor justifieraient, en tout cas, que des
améliorations soient apportées à l'ordonnance organique
afin qu'une meilleure information du Parlement soit disponible lorsqu'il est
conduit à exercer ses compétences.
Une meilleure présentation du "bleu" des comptes spéciaux du
trésor s'impose, qui pourrait être obtenue, entre autres, par
l'indication systématique du solde et des crédits reportés
sur chaque compte.
CHAPITRE II
LA SITUATION PRÉOCCUPANTE DE
QUELQUES
COMPTES D'AFFECTATION SPÉCIALE
Les flux
qui transitent par ces 17 comptes -un de
moins que l'an dernier-
totaliseraient en dépenses
60,6 milliards de francs contre 53,3 milliards de francs l'an
dernier
, soit une croissance de 13,7 %, faisant suite à une
progression constatée l'an dernier de 19,3 %
9(
*
)
.
Cet accroissement provient pour une grande partie des mouvements concernant les
comptes spéciaux consacrés au logement qui se traduisent par une
hausse des dépenses de 3,9 milliards de francs -53,4 % du
supplément de dépenses- mais il provient aussi d'une augmentation
d'autres crédits.
La variation nette provenant des évolutions concernant les autres
comptes est en effet de 3,4 milliards de francs. Elle résulte de
modifications parfois non négligeables.
Les principales concernent :
- le nouveau compte d'indemnisation au titre des créances
françaises sur la Russie : 1,212 milliard de francs.
- le compte d'affectation au profit des entreprises publiques :
1 milliard de francs ;
- le fonds d'investissement des transports terrestres et des voies
navigables : 800 millions de francs ;
- le compte d'emploi de la redevance : 776,8 millions de francs.
I. LE COMPTE N° 902-30 "FONDS POUR LE FINANCEMENT DE L'ACCESSION À LA PROPRIÉTÉ" : UNE IMPUTATION CONDAMNABLE
En 1998, le prélèvement sur le "1 %
logement" financerait le prêt à taux zéro
(6,64 milliards de francs), le prêt d'accession sociale
(260 millions de francs) et l'aide personnalisée au logement -APL-
(500 millions de francs) : ce n'est pas ce qui avait
été convenu.
La commission ne peut pas accepter l'affectation de 500 millions de francs
réalisée dans le cadre du compte aux aides à la personne
pour les trois raisons suivantes :
Le CAS 902-30 a été créé pour financer
le prêt à taux zéro. Même si son intitulé de
dépenses ("aides non fiscales à l'accession à la
propriété") peut laisser place à une interprétation
souple,
il n'y a aucun doute sur la volonté manifestée par le
législateur, et par le Sénat en particulier, à
l'époque
.
Les deux prélèvements de 7 milliards de francs sur le
"1 % logement" ont fait l'objet d'une
convention entre l'Etat et
les
partenaires sociaux gestionnaires
. Le Sénat n'avait accepté
les prélèvements que parce que cette convention créait les
conditions de la pérennisation du "1 % logement".
Il est
indispensable de respecter la parole de l'Etat. Or, elle ne l'est pas en
l'occurrence.
Le prélèvement de 1998 rapportera en fait
7,4 milliards de francs.
Le gouvernement prétend qu'il ne peut
pas financer le prêt à taux zéro, et dans le même
temps, il prélève 500 millions de francs sur la ressource
qui lui est affectée.
Il préfère rogner la
portée de ce prêt, plébiscité par les
Français, au lien d'en améliorer la sécurisation. Cela
aussi doit être dénoncé.
II. LE FONDS NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT DU SPORT (FNDS) ET LE FONDS NATIONAL DU DÉVELOPPEMENT DE LA VIE ASSOCIATIVE (FNDVA)
Ces deux comptes, gérés par le ministère de la jeunesse et des sports, sont dotés l'un, le FNDS, de 1.014 millions de francs 10( * ) , l'autre, le FNDVA, de 24 millions de francs.
A. LE FONDS NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT DU SPORT (FNDS)
Evolution des recettes et des dépenses du FNDS entre
1996 et 1998
1996 |
1997 |
1998 |
Différence par rapport à 1997 |
|
Recettes |
820 |
916 |
1.014 |
98 |
Dépenses |
820 |
916 |
1.014 |
98 |
Charge nette |
0 |
0 |
0 |
- |
Créé par la loi de finances pour 1976, le Fonds
national pour le sport de haut niveau est devenu depuis 1979 l'actuel Fonds
national de développement du sport. Il a pour objet d'assurer le
financement de l'aide aux sportifs de haut niveau, le soutien de diverses
actions d'animation et celui de l'aide au sport de masse.
Autant dire que ses missions sont définies avec un peu
d'imprécision si bien que l'une des critiques usuellement
adressées à l'encontre du fonds consiste à souligner
combien, dans son fonctionnement, ses interventions se sont
éloignées de celles que commandait sa vocation initiale.
On peut également remarquer que le
FNDS est devenu une variable
d'ajustement à la disposition du ministère gestionnaire - celui
de la jeunesse et des sports - pour se décharger d'interventions qu'il
aurait dû financer sur ses propres crédits.
En tout état de cause, avec 1.014 millions de francs de
crédits prévus en 1998, le fonds disposerait de moyens
équivalents à environ 34,5 % de ceux confiés à
son ministère gestionnaire par le projet de loi de finances pour 1998.
C'est considérable et c'est peut-être trop.
1. Les recettes du FNDS
Les recettes du fonds
avaient été
évaluées dans le projet de loi de finances initiale pour 1997
à
883 millions de francs
. Mais, le vote d'un amendement
majorant le prélèvement sur la Française des jeux
s'était accompagné d'une réestimation des recettes qui
avaient été portées à 916 millions de francs.
Les recettes théoriques se répartissent en cinq catégories.
Le fonds reçoit d'abord une
partie du produit du
prélèvement sur les sommes engagées au pari mutuel
sur
les hippodromes et hors les hippodromes. Le taux du prélèvement
ainsi affecté au FNDS est de 0,1 %. Son produit, inchangé
par rapport à 1996 et 1997, est estimé à
32 millions de francs en 1998.
Le produit du prélèvement sur les sommes misées
sur les jeux exploités en France métropolitaine par la
Française des jeux
représente 93,6 % des recettes du
fonds. La "rentrée" évaluée, pour 1997, à
851 millions de francs
, après relèvement du taux de
0,1 point, était évaluée à une somme identique
dans le projet de loi de finances pour 1998 déposé par le
gouvernement. Compte tenu du relèvement du taux de
prélèvement de 0,3 point adopté par
l'Assemblée nationale, elle devrait s'accroître de
98 millions de francs.
Trois catégories différentes de jeux étaient initialement
visées : les loteries instantanées, le loto national et le loto
sportif. En 1994, à ces prélèvements dont les taux avaient
évolué de façon contradictoire, s'est substitué
l'actuel prélèvement uniforme désormais
opéré sur les sommes misées sur les jeux exploités
par la Française des jeux.
L'excédent du produit de la taxe spéciale sur les
débits de boissons et sur les dépenses d'indemnisation
est
évalué à 33 millions de francs sans modification
depuis 1996.
Enfin, le fonds est censé bénéficier d'autres
recettes, mais ni la ligne
"remboursement des avances consenties aux
associations sportives"
ni celles relatives aux
recettes diverses et
accidentelles
ne font l'objet d'une évaluation en loi de finances
initiale.
Les prévisions de recettes donnaient lieu traditionnellement à
une certaine surévaluation. La volonté de présenter des
estimations réalistes explique la décrue transitoire des recettes
observée en 1996.
En dépit de l'engouement de nos compatriotes pour les jeux et de la
progression de l'assiette qui s'ensuit, il apparaissait presque
systématiquement un décalage entre les évaluations de
recettes initiales et les recouvrements effectifs. Ainsi, en 1995, les recettes
effectives s'étaient élevées à 817,5 millions
de francs contre une estimation de 884 millions de francs en loi de
finances initiale, soit une moins-value de 7,5 %.
La modification de l'assiette des ressources du fonds adoptée en 1994
a permis d'enrayer un phénomène continu de baisse des recettes du
FNDS.
Le prélèvement uniforme sur les produits de la Française
des jeux qui a été mis en place a permis de lisser les
évolutions contradictoires des enjeux portant sur les diverses
catégories de jeux gérés par elle.
Mais, la progression des ressources provient, elle, de l'alourdissement des
prélèvements opérés sur les jeux
gérés par la Française des jeux.
Cette aggravation du prélèvement affecté au FNDS qui se
traduit par une hausse des prélèvements obligatoires ne va pas
sans poser d'autres problèmes.
La mesure adoptée à l'Assemblée nationale à
l'initiative de la commission des finances et avec l'accord du gouvernement
conduirait à accroître les recettes de FNDS de 98 millions de
francs et les dotations du FNDS à due concurrence. Or, le FNDS
bénéficie de moyens supérieurs à ses
dépenses, ce qui génère des opérations de report
pour un montant substantiel rappelé plus avant.
Ainsi, le prélèvement opéré sur la Française
des jeux apparaît, en l'état, excessif par rapport à la
consommation par le Fonds de ses crédits. Son accroissement aggraverait
ce phénomène.
Il apparaît, en outre, que le budget du Fonds pour 1998 supportera des
dépenses non reconductibles d'un montant de 91,5 millions de
francs. Il s'agit des crédits nécessaires à
l'agrandissement des stades de province programmé dans la perspective de
la Coupe du monde de football pour 1998. La majoration du
prélèvement combiné à l'extinction de ces
dépenses en 1999 conduirait à abonder les ressources du compte de
189,5 millions de francs, soit plus de 20 % des dotations
initialement prévues pour 1998.
Le défaut d'évaluation en loi de finances initiale des
recettes tirées des remboursements des avances consenties aux
associations sportives
s'explique par la faiblesse des sommes en jeu
(régulièrement moins de 1 million de francs).
Il ne
paraît cependant pas entièrement justifié et semble
traduire une maîtrise incomplète des implications
financières des conventions passées avec le monde sportif.
Le prélèvement sur le PMU est semble-t-il, quelque peu
dépourvu de justification compte tenu de la nature des dépenses
du fonds.
La fragilité du PMU doit ici être rappelée ainsi que le
fait qu'il supporte une série de prélèvements importants
qui constituent une source d'alimentation parfois décisive pour d'autres
comptes spéciaux.
Il en va ainsi s'agissant du FNDAE et du fonds national des haras et des
activités hippiques.
2. Les dépenses du FNDS
Initialement évaluées à 820 millions
de francs, les
dépenses
effectives du FNDS en 1996 se sont
élevées à 855,1 millions de francs, soit une
sur-exécution s'établissant à 35,1 millions de francs.
Ce phénomène inhabituel n'a en rien affecté
l'équilibre du compte grâce à la disponibilité
d'importants reports de crédits d'une année sur l'autre qui
atteignent à peu près le quart des crédits ouverts.
Les crédits d'investissement
s'élevaient en 1997 à
183,5 millions de francs
-20 % du total-,
ceux de
fonctionnement à 732,5 millions de francs
-80 % du total.
517,5 millions de francs devaient être consacrés à
l'aide au sport de masse
tandis que
les subventions en faveur du sport
de haut niveau s'établissaient à 214,5 millions de francs.
Les documents budgétaires usuels paralysent tout effort d'analyse des
dépenses.
Par exemple, l'action en faveur du sport de masse y est
agrégée dans une ligne de subventions de fonctionnement qui,
à elle seule, regroupe 70,6 % des crédits de fonctionnement
du fonds.
Aucune individualisation des frais de gestion n'apparaît.
Seul un examen approfondi permettrait d'évaluer la pertinence de la
dépense et sa conformité avec les principes parfois un peu vagues
qui sont censés la gouverner.
Il faut cependant se féliciter que, sur ce plan, des mesures aient
été prises pour améliorer la situation.
Au nombre de ces dernières, on peut citer :
- la clarification des rôles respectifs des crédits
d'intervention budgétaire du ministère et des crédits de
subvention du FNDS intervenue lors de la réunion de son conseil le
1er février 1994. Ne sont théoriquement plus
financées sur le FNDS les actions suivantes qui incombent donc aux
crédits du ministère :
· "profession sport",
· subventions aux CREPS pour les centres permanents
d'entraînement et de "formation pour l'évaluation des sportifs de
haut niveau" (SIC),
· formations aménagées et conventions d'emploi des
sportifs de haut niveau,
· recherche,
· actions déconcentrées de médecine et
lutte contre le dopage.
- Le souci de renforcer le contrôle des subventions versées
qui s'appuie sur le dispositif du décret du 10 mars 1972 relatif
aux subventions d'investissement de l'Etat et passe par un contrôle du
respect des engagements pris par les fédérations dans les
conventions d'objectifs conclues par elles et de la situation financière
de celles-ci.
En ce qui concerne les subventions versées pour soutenir le sport de
masse, une moitié est attribuée aux fédérations au
plan national et l'autre est répartie par les comités locaux du
FNDS sous l'autorité du préfet de région.
Il convient de rester très vigilants sur l'utilisation des
crédits du fonds.
En particulier, il faut veiller à ce que le compte ne soit pas le
support de la débudgétisation de certaines dépenses
régaliennes telles que les dépenses de la nécessaire lutte
contre le dopage dont l'efficacité mériterait sans doute
d'être renforcée.
Mais d'autres mesures de clarification s'imposent, et qui concernent notamment
les critères d'attribution des subventions dans un contexte où
l'équilibre financier de certaines grandes fédérations
nationales apparaît profondément dégradé tandis que,
pour d'autres, leur situation financière favorable devrait permettre
à l'Etat de constater des allégements de charges si
nécessaires au rétablissement de ses propres comptes.
B. LE FONDS NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT DE LA VIE ASSOCIATIVE (FNDVA)
Evolution des recettes et des dépenses du FNDVA entre
1996 et 1997
1996 |
1997 |
1998 |
Différence par rapport à 1997 |
|
Recettes |
24 |
24 |
24 |
0 |
Dépenses |
24 |
24 |
24 |
0 |
Charge nette |
0 |
0 |
0 |
0 |
En dépit des intentions formulées, les dotations
du fonds resteraient inchangées par rapport à 1996.
Le doublement souhaité des moyens du FNDVA n'a pas été
suivi de mesures budgétaires concernant le compte spécial, ce qui
a obligé à recourir aux crédits budgétaires du
ministère gestionnaire sollicités pour assurer le respect de
l'engagement ainsi pris.
Cette situation peu satisfaisante s'est traduite par la mise en place de
processus de cogestion d'une partie des crédits du ministère.
La centralisation de la gestion du fonds pose en outre des problèmes
récurrents. Elle introduit une distance entre le mouvement associatif
qui est fréquemment local et le fonds qui est pourtant censé
favoriser la vie associative en favorisant au plus près du terrain les
actions les plus efficaces.
III. DEUX STRUCTURES INÉGALEMENT FRAGILES : LE FONDS NATIONAL POUR LE DÉVELOPPEMENT DES ADDUCTIONS D'EAU -FNDAE- ET LE FONDS FORESTIER NATIONAL -FFN
A. LE FNDAE EN 1998 : UNE BAISSE DES RESSOURCES
1. Rôle et structure du Fonds
Le FNDAE, créé en 1954, est un compte
spécial du Trésor géré par le
ministère
de l'agriculture.
Initialement destiné à apporter une
aide financière aux
communes rurales
dans le domaine de
l'adduction d'eau
, son
intervention s'étend depuis 1979 à
l'assainissement
.
Ce fonds est alimenté par deux ressources, une
redevance sur
les consommations d'eau
distribuée dans les communes
bénéficiant d'une distribution publique d'eau potable et un
prélèvement sur les sommes engagées au Pari Mutuel Urbain.
Le rôle du FNDAE apparaît éminent dans la mesure
où il
contribue aux investissements importants
effectués
par les communes dans ce domaine.
Les besoins d'investissements pour
l'adduction et l'assainissement restent très élevés
-notamment en raison du renforcement des contraintes réglementaires en
matière de qualité de l'eau et de collecte et de traitement des
eaux résiduaires urbaines.
Il convient enfin de noter le rôle du FNDAE dans le domaine
de la solidarité nationale face aux intempéries, car il vient en
aide aux départements touchés par les phénomènes
naturels.
L'effort annuel moyen des communes dans ces différents domaines qui
s'est élevé à 8,5 milliards de francs par an sur la
période 1990-1994, est évalué à 11,5 milliards
de francs par an pour la période 1995-1999.
Votre rapporteur considère en conséquence que la
préservation du niveau des moyens financiers du FNDAE est
indispensable.
2. Une évolution favorable en 1997...
Lors de la discussion du projet de loi de finances pour 1996,
afin de préserver le niveau des moyens financiers du FNDAE, le
Sénat avait proposé un relèvement de la redevance sur les
consommations d'eau. Le gouvernement avait accepté de réviser le
montant de cette redevance qui passait ainsi de 12,5 centimes par
mètre cube à 14 centimes par mètre cube, soit une
révision limitée
d'un centime et demi
, ce qui devait
procurer au fonds, en 1996, 18 millions de francs de ressources
supplémentaires.
L'effet de ce relèvement ne joue pleinement qu'à compter de
1997
en raison de la périodicité semestrielle des
facturations. En 1997, l'évolution des ressources du compte serait
favorable : elles progresseraient de 8,5 %.
Evolution des recettes du FNDAE
(en millions de francs)
Budget voté 1996 |
Evaluation révisée pour 1997 |
Différence par rapport à 1996 |
|
Ligne 01 - Produit de la redevance sur les consommations d'eau |
463 |
540 |
77 |
Ligne 02 - Annuités de remboursements des prêts |
|||
Ligne 03 - Prélèvements sur le produit du pari mutuel |
458 |
460 |
2 |
Ligne 04 - Recettes diverses ou accidentelles |
921 |
1.000 |
79 |
Le prélèvement sur le produit du PMU serait
stable -460 millions de francs- en francs courants.
Mais, le produit de la redevance sur les consommations d'eau
s'accroîtrait fortement (+ 16,6 %) d'une année à
l'autre.
En raison de ces évolutions asymétriques, la structure de
financement du fonds se déformerait la part des recettes provenant de la
redevance sur les consommations d'eau passant de 50,3 à 54 %.
Les interventions du FNDAE ont évolué ainsi qu'il est
rappelé dans le tableau ci-après entre 1992 et 1996.
Année |
Dotations conventionnées |
Dotations travaux courants |
Qualité de l'eau |
Assain. du littoral |
Grands ouvrages |
|
Divers intempéries |
|
1992 |
566,0 |
178,0 |
37,0 |
17,0 |
81,0 |
7,0 |
9,0 |
895,0 |
1993 |
651,0 |
126,4 |
30,6 |
165,0 |
53,0 |
0,0 |
22,7 |
1.048,7 |
1994 |
651,0 |
126,4 |
30,6 |
165,0 |
71,4 |
0,0 |
40,5 |
936,4* |
1995 |
629,3 |
197,3 |
0,0 |
22,5 |
0,0 |
11,0 |
860,2 |
|
1996 |
606,2 |
224,4 |
0,0 |
4,9 |
8,2 |
843,7** |
(*) En 1994 : 960 millions de francs d'AP
avaient
été inscrits en Loi de finances ; 23,5 millions de
francs ont été réservés au traitement des
intempéries.
(**) mi 1996
Jusqu'en 1991, les crédits étaient répartis entre :
- les dotations pour travaux courants (de 55 à 65 % des
crédits délégués selon les années) ;
- et les dotations spécifiques correspondant à des programmes
d'intérêt national en vigueur à l'époque, portant
sur les thèmes ou opérations suivants : qualité de
l'eau, assainissement du littoral, grands ouvrages, développement
économique des zones rurales fragiles, sécheresse (en 1990).
En 1991, un processus de conventionnement pluriannuel (1991-1994) entre le
ministère chargé de l'agriculture et les départements
volontaires s'est engagé. Il s'est prolongé depuis.
Le conventionnement, qui a débuté mi-1991, a
régulièrement progressé : fin 1991,
27 départements étaient concernés par une convention
approuvée par le comité consultatif du fonds ; fin 1992, ils
étaient 54 et, au total, 65 départements ont actuellement
signé une convention avec le FNDAE.
Fin 1995, après analyse des résultats d'un inventaire portant sur
l'assainissement et l'alimentation en eau potable des communautés
rurales, le comité du FNDAE a arrêté une nouvelle
clé de répartition des dotations entre les départements et
décidé de relancer la politique de conventionnement sur la
période 1996-2000, en donnant la priorité aux départements
qui y avaient souscrit sur la précédente période.
L'instruction du conventionnement engagée depuis le début de
l'année 1996 se résume ainsi :
- 62 départements ont à nouveau décidé de
conventionner leurs relations avec le FNDAE,
- 3 ont renoncé,
- 10 nouveaux départements ont été admis dans le
dispositif.
3. ... qu'est venue ternir l'élargissement sans contrepartie des missions du FNDAE
Les premiers enseignements tirés de l'inventaire
précité montrent que
les besoins des collectivités
rurales seront en forte croissance sur les cinq années à
venir
, comparés aux investissements qu'elles ont
réalisés sur la précédente période
quinquennale (de l'ordre de 20 %). Les collectivités rurales
doivent, rappelle-t-on, assurer une meilleure qualité des eaux
distribuées et améliorer la sécurité de
l'approvisionnement en eau potable de leur population. Des investissements
importants devront être consacrés à l'assainissement dont
le niveau serait inférieur à celui observé dans d'autres
grands pays comparables et pour satisfaire aux exigences de la directive
européenne relative aux eaux résiduaires urbaines.
En outre, l'activité normative de la Commission européenne ne se
relâche pas, le coût de la norme européenne en
préparation sur la teneur en plomb des eaux destinées à la
consommation étant d'ores et déjà estimé à
100 milliards de francs.
Or, les capacités de financement des collectivités sont d'autant
plus réduites que, d'une part, le prix de l'eau est déjà
dans de nombreuses situations, élevé et que, d'autre part, les
aides apportées par les partenaires financiers sont limitées.
La contribution du FNDAE est donc essentielle même si elle se limite
à environ 10 % du coût des projets.
Dans ces conditions,
l'extension des missions du fonds à la
participation au financement du programme de maîtrise des pollutions
agricoles
réalisée par l'article 65 de la loi de
finances pour 1997
sans contrepartie financière a
considérablement hypothéqué le redressement du fonds
auquel avait contribué l'initiative du Sénat rappelée plus
haut.
Une somme de 150 millions de francs est distraite chaque
année des crédits disponibles pour les actions traditionnelles du
fonds. Cette situation ne peut que gravement nuire à l'efficacité
de ses interventions alors même que la mise en oeuvre du programme de
lutte contre les pollutions d'origine agricole semble se heurter à des
obstacles pratiques importants.
B. LE FONDS FORESTIER NATIONAL : UNE NOUVELLE DÉGRADATION DES RESSOURCES
L'année 1995 avait vu se poursuivre l'effort de
consolidation financière du Fonds forestier national (FFN) qui
s'était trouvé en quasi cessation de paiement à l'automne
1993.
La réforme de la taxe forestière en 1991 et la crise
traversée par le secteur de la transformation du bois avaient en effet
entraîné une forte dégradation des ressources du FFN et
nécessité un plan de redressement.
En 1995, le fonds avait bénéficié en particulier, de la
suppression du préciput de 15 % sur le produit de la taxe
forestière qui lui revenait désormais en totalité et de
l'augmentation d'un tiers des taux de la taxe de défrichement.
Votre rapporteur s'était en son temps inquiété de
l'optimisme sous jacent aux évaluations de recettes pour 1996.
524 millions de francs avaient été prévus provenant
en particulier d'une estimation des produits de la taxe forestière de
390 millions de francs et de la taxe de défrichement de
32 millions de francs.
Le chiffre des réalisations observées en 1996 a malheureusement
donné raison aux alarmes alors exprimées.
Evolution du produit des "taxes forestières"
(en millions de francs)
1994 |
1995 |
1996 |
||||
Estimation |
Réalisation |
Estimation |
Réalisation |
Estimation |
Réalisation |
|
Taxe forestière |
312 |
276,4 |
330 |
313,3 |
390,0 |
288,7 |
Taxe défrichement |
50 |
26,9 |
58 |
30,6 |
32,0 |
33,1 |
Les perspectives pour 1997, si elles apparaissent relativement plus réalistes, n'en sont pas moins défavorables.
Variation des prévisions de recettes du fonds entre 1996 et 1997
(en millions de francs)
Budget voté 1996 |
Evaluation pour 1997 |
Différence par rapport à 1996 |
|
Ligne 01 - Produit de la taxe forestière |
390.000.000 |
317.000.000 |
- 73.000.000 |
Ligne 02 - Remboursement des prêts pour reboisement consentis en argent |
39.000.000 |
39.800.000 |
800.000 |
Ligne 03 - Remboursement des prêts pour reboisement sous forme de travaux de reboisement |
|||
Ligne 04 - Remboursement des prêts pour équipement et protection de la forêt consentis en argent |
|
|
|
Ligne 05 - Remboursement des prêts pour équipement et protection de la forêt sous forme de travaux de reboisement |
|||
Ligne 06 - Remboursement de prêts pour éviter le démembrement et les coupes abusives |
|
|
|
Ligne 07 - Recettes diverses ou accidentelles |
1.500.000 |
1.500.000 |
|
Ligne 08 - Produit de la taxe papetière |
|||
Ligne 09 - Produit de la taxe de défrichement des surfaces en nature de bois ou de forêts |
|
|
|
Totaux pour les recettes |
514.000.000 |
443.800.000 |
- 70.200.000 |
Les recettes qui avaient été estimées
sur des bases prudentes devraient atteindre le niveau escompté en
matière de produits de la fiscalité
. En revanche, le niveau
de remboursement des prêts pourrait être inférieur aux
prévisions.
En tout état de cause, les recettes du fonds
forestier national ont dû être révisées à la
baisse de près de 17 % entre 1996 et 1997 pour "coller" à la
réalité.
Votre rapporteur s'inquiète depuis trois ans du mauvais recouvrement de
la taxe forestière.
Il ne peut que renouveler ses observations et
souhaiter avec la plus extrême insistance que les moyens de
remédier à cette situation soient trouvés au plus vite.
Car les difficultés de recouvrement de la taxe font apparaître
comme purement théorique son taux minimal. Le taux effectif de la taxe
serait en effet un peu inférieur à 1 % contre un taux
théorique de 1,2 %.
Contraints par des prévisions de recettes peu favorables pour 1998,
- 4,9 % par rapport à 1997, les crédits du fonds
diminueraient à due concurrence.
Par rapport aux prévisions de la loi de finances pour 1996 où un
excédent était prévu -qui ont d'ailleurs été
déjouées dans les faits, -v.supra et infra- cette situation
traduit un certain renoncement, déjà observé pour
l'année en cours, à reconstituer la situation financière
du FFN.
Les dépenses d'investissement représenteraient 64 % des
crédits du FFN.
Elles serviraient de variable d'ajustement dans le
contexte de réduction des recettes du compte. Leur évolution est
largement conditionnée par des engagements passés au titre des
autorisations de programme. L'essentiel des actions est concentré sur
des opérations de boisement, de reboisement et de gestion des
forêts de production qui bénéficient de subventions.
Une partie des interventions est réalisée à travers des
prêts (environ 19 % des dépenses d'investissement). L'encours
de prêts accordé par le fonds est d'ailleurs extrêmement
important avec 1 milliard de francs. Il s'agit cependant d'emplois peu
porteurs de recettes : les prêts sont en effet accordés
à des conditions préférentielles avec un taux effectif de
l'ordre de 1,5 %. En toute hypothèse, les concours accordés
ne bénéficient plus ni aux entreprises ni aux particuliers,
l'essentiel étant consenti aux collectivités locales tandis
qu'une part importante (- 25 %) finance des travaux exécutés
par l'Etat.
A cet égard,
la substitution observée des subventions aux
prêts est lourde de menaces pour les ressources à venir du
compte
. Elle conduit en effet à tarir, à terme, les
remboursements de prêts qui représentent encore plus
d'1/5ème des recettes du FFN.
Les dépenses d'investissement seraient significativement
inférieures aux besoins de reboisement
. La France se trouverait
ainsi en défaut par rapport à son engagement de lutte contre
l'effet de serre puisque l'accroissement des surfaces boisées est,
annuellement, compris entre 20 et 25.000 hectares contre les
35.000 hectares nécessaire au respect de cet engagement.
En ce qui concerne les dépenses de fonctionnement
, elles sont
reconduites à leur niveau de 1997 et sont principalement
constituées de subventions aux organismes publics ou privés
chargés de l'animation de la filière.
Priorité est donnée au financement des actions structurantes
(formation, recherche, développement), ce dont il faut se
féliciter.
CHAPITRE III
LE COMPTE D'AFFECTATION DES PRODUITS DE
CESSIONS DE TITRES, PARTS ET DROITS DE SOCIÉTÉ (COMPTE
N° 902-24). CONTRAINTES ET CONTRADICTIONS
Confronté à des besoins considérables contrastant avec la perspective d'un tarissement de ces recettes, le compte qui retrace l'emploi des produits de cessions de titres apparaît en sursis.
I. LES OPÉRATIONS DE 1997
A. LES RECETTES
Avant l'opération France Telecom, les recettes brutes
réalisées s'élevaient à
12.073,6 millions
de francs soit :
10.954,7 millions de francs de recettes de privatisation,
+ 1.118,9 millions de francs de recettes "hors
privatisation".
La principale recette de privatisation était issue de la vente de titres
de l'ERAP pour 10.092,1 millions de francs.
L'opération France Telecom a généré
38,5 milliards de francs de recettes brutes encaissées, au
4 novembre 1997, auxquelles s'ajouteront le produit de cessions des titres
aux salariés (1.092 millions de francs) et le placement
complémentaire (2.992 millions de francs). Le montant des recettes
réalisées en 1997 s'élève donc à
56,8 milliards de francs, compte tenu d'une recette supplémentaire
provenant de la cession des titres Usinor (2.112 millions de francs).
Mais les ressources du compte sont, en réalité,
supérieures aux recettes provenant d'opérations
réalisées en 1997.
Il faut, pour en rendre compte, ajouter les reports d'un exercice sur
l'autre
. Ces reports sont de deux sortes :
les reports du disponible des comptes de 1996 à 1997 :
2.531,7 millions de francs, soit 1.580,4 millions de francs provenant
de l'ancien compte 904-09 et 951,3 millions de francs provenant du compte
902-24 ;
le report de 4,94 milliards de francs en provenance du chapitre
54-90 du budget des charges communes.
Au total, les ressources du compte s'élèveraient donc à
64,2 milliards de francs.
B. LES DÉPENSES
Les dépenses d'ores et déjà
réalisées s'élèvent à
5.846,5 millions de francs
. Sur ce total, 3.700 millions ont
été alloués à GIAT-Industries. L'EPFR a
reçu, quant à lui, 974,9 millions de francs.
Le montant des dépenses envisagées pour le reste de
l'année s'élève à 43,6 milliards de francs. Sa
décomposition serait la suivante :
Charbonnages de France : 2,4 milliards de francs
Thomson Multimédia : 11 milliards de francs
GAN : 9,2 milliards de francs
EPFR : 6,7 milliards de francs
EPRD : 3,4 milliards de francs
RFF 8 milliards de francs
Divers : 1 milliard de francs
Frais de privatisation de France Telecom et
d'Usinor : 1,9 milliard de
francs
Le total des dépenses s'élèverait donc à
49,4 milliards dont 47,5 milliards de dotations, laissant un
disponible de 14,8 milliards de francs.
II. LES OPÉRATIONS DE 1998
A. LES RECETTES
La prévision de recettes s'établit à
28 milliards de francs.
Elle correspond :
au versement correspondant à l'exercice des droits reconnus aux
salariés ;
à la vente à Deutschetelekom de 7,5 % du capital de
France Telecom ;
à la vente de diverses autres participations.
A ces recettes budgétées s'ajouteront les reports de l'exercice
1997 qui pourraient atteindre 14,8 milliards de francs -v. supra.
Le total des ressources disponibles en 1998 s'élèverait ainsi
à environ 42,8 milliards de francs.
On observera que ces ressources n'incluent pas le produit éventuel de
l'ouverture du capital d'Air France.
B. LES DÉPENSES
Les
dépenses budgétées
s'élèvent à 28 milliards de francs, soit
27,3 milliards de dotations en capital et 700 millions de "frais
de
privatisation".
Les prévisions d'affectation conduisent à décomposer ces
dépenses comme il suit :
Charbonnages de France : 2,5 milliards de francs
RFF : 10 milliards de francs
Secteur défense-aéronautique : 6,3 milliards de francs
EPRD : 1,2 milliard de francs
EPFR : 7,1 milliards de francs
Divers : 0,9 milliard de francs
Frais de privatisation : 0,7 milliard de francs.
L'excédent de ressources pour 1998 -14,8 milliards de
francs-pourrait en l'état des informations de votre rapporteur
être utilisé pour compléter les dotations à l'EPFR
afin de financer l'intégralité des frais de portage qu'il
supporte, voire pour amorcer l'amortissement des pertes en capital.
III. UN COMPTE EN SURSIS
A. L'AFFECTATION DES RECETTES DU COMPTE AU DÉSENDETTEMENT DE L'ÉTAT APPARAÎT COMME SEULEMENT VIRTUELLE
Les dernières opérations de réduction de
la dette de l'Etat à partir des ressources issues de la cession des
titres publics remontent à 1995 où 5,4 milliards de francs
avaient été versées à la Caisse d'amortissement de
la dette publique.
Cette situation a pu être partiellement favorisée par la
modification institutionnelle intervenue à l'occasion de l'adoption de
la loi de finances pour 1997.
L'article 16 de la loi de finances rectificative du 4 août 1995 avait
créé le compte d'affectation spéciale n° 902-27 sous
l'intitulé "Compte d'affectation des produits de cessions de titres du
secteur public au désendettement de l'Etat".
La même loi de finances comprenait une disposition qui modifiait en
profondeur les règles d'affectation des recettes de privatisation en :
- supprimant l'affectation des recettes au budget général,
- et en organisant le partage des recettes entre les dotations en capital aux
entreprises publiques et le désendettement de l'Etat entre deux comptes
distincts.
L'article 76 de la loi de finances pour 1997 n'est pas revenu sur la
suppression de l'affectation des recettes de privatisations au budget
général. En revanche, elle a aboli les règles de partage
telles que prévues mi-1995 du produit des cessions des entreprises
publiques entre un compte dédié au désendettement de
l'Etat et un autre compte voué à abonder les fonds propres des
entreprises publiques.
Le dispositif adopté alors est analogue au dispositif mis en place
à l'occasion de la première loi de finances rectificative pour
1986. A l'époque, le gouvernement avait décidé de
créer un seul compte d'affectation spéciale ayant la double
vocation d'abonder les dotations en capital des entreprises publiques et de
contribuer au désendettement de l'Etat.
Lorsque ce système fut remis en cause en 1995, la commission des
finances du Sénat avait considéré que le choix de recourir
à deux comptes spécialisés était "loin d'être
neutre." A l'appui de cette appréciation elle avait souligné :
"
En effet, sur un compte unique, la ventilation des dépenses
telle qu'elle figure en loi de finances initiale, n'a pas de caractère
réellement contraignant et peut donc être modifiée par le
gouvernement en cours de gestion. Au contraire, le recours à des comptes
" spécialisés " impose au gouvernement de soumettre au
Parlement, dans le cadre de la loi de finances, une disposition organisant la
répartition du produit des privatisations entre les deux structures.
Toute modification de la clé de répartition en cours de gestion
suppose alors une nouvelle intervention du législateur. "
Se félicitant du souci de transparence que témoignait ainsi le
gouvernement, la commission avait indiqué que "
la mise en place
de deux comptes d'affectation spéciale ayant la même recette mais
clairement séparés pour leurs dépenses obligeait le
gouvernement à exécuter rigoureusement ses prévisions,
tant pour le versement des dotations en capital que pour les opérations
de désendettement de l'Etat. "
L'article 76 de la loi de finances pour 1997 marquait incontestablement un
recul par rapport aux motifs de satisfaction exprimés alors.
Mais la faiblesse des sommes consacrées au désendettement de
l'Etat provient essentiellement de raisons de fond, à savoir
l'insuffisance des recettes face aux besoins de dotations des entreprises
publiques
.
Sans doute, les prévisions pour 1998 aboutissent-elles à une
prévision d'excédents de recettes par rapport à ces
dotations à hauteur de 14,8 milliards de francs, chiffre identique
à celui de 1997, mais ces prévisions sont établies sur des
besoins en dotations sous-estimés -v. infra.
Quoiqu'il en soit,
un accroissement des produits de cessions de titres
reste, avec le renouement avec les excédents budgétaires, le seul
moyen de réduire la dette de l'Etat et les coûts associés
à elle.
A contrario
, le renoncement aux cessions potentielles
apparaît coûteux pour les finances publiques. Aussi, au terme d'un
raisonnement reposant sur des bases purement patrimoniales,
le maintien du
périmètre du secteur public coûte-t-il à l'Etat la
différence entre le rendement des titres qu'il détient et les
coûts de la dette
.
11(
*
)
.
Une dernière observation doit être faite. On constate un niveau
considérable de reports d'une année sur l'autre. Ces reports
permettent à l'Etat d'engranger des produits de trésorerie du
fait des prises en pension auxquelles il se livre. Mais, ils sont coûteux
pour les entreprises qui doivent supporter à due concurrence des frais
financiers, qu'on pourrait qualifier d'intercalaires, et qui sont
affectés d'un prix supérieur -le taux de leur dette- à
celui que perçoit l'Etat du fait de ses placements.
B. LES BESOINS DE DOTATIONS DES ENTREPRISES PUBLIQUES SONT SOUS-ESTIMÉES SI BIEN QUE LES RESSOURCES DU COMPTE PEUVENT ÊTRE JUGÉES GRAVEMENT INSUFFISANTES
1. L'augmentation des dotations aux entreprises publiques serait stoppée puis laisserait place à une diminution des dotations
Evolution des dotations aux entreprises publiques (1)
(en milliards de francs)
1995 |
1996 |
1997 (2) (3) |
1998 (2) (4) |
16,6 |
15,6 |
47,5 |
28 |
(1) Hors "frais de privatisation"
(2) Prévisions
(3) Le montant des crédits ouverts en loi de finances est de
27 milliards de francs. Le montant des recettes reportées sur 1998
serait de 14,8 milliards de francs.
(4) Le montant des crédits ouverts en loi de finances serait de
28 milliards de francs. Le montant des reports sur 1999 atteindrait
14,8 milliards
Les dotations aux entreprises publiques progresseraient beaucoup entre 1996 et
1997 étant multipliées par près de trois (+
30,9 milliards de francs). Le tableau ci-dessous récapitule les
dotations versées en 1996 et les compare aux dotations prévues en
1997.
Comparaisons entre 1996 et 1997
(en millions de francs)
Entreprises publiques |
1996 |
1997 (1) |
Air France |
5.000 |
0 |
GIAT |
3.753 |
3.700 |
Charbonnages de France |
0 |
2.400 |
CGMF |
1.775 |
0 |
RFF |
0 |
8.000 |
SFP |
350 |
0 |
CFD |
137 |
64 |
SOFARIS |
400 |
250 |
GAN |
0 |
9.200 |
EPRD |
1.340 |
3.400 |
EPFR |
1.162 |
7.600 |
Société Marseillaise de Crédit |
|
|
Thomson (2) |
11.000 |
|
Divers |
834 |
2.500 |
TOTAL |
15.609 |
47.900 |
1) Prévisions
2) L'Etat a toutefois racheté en 1996 les titres détenus par
Thomson dans le capital du Crédit Lyonnais pour un montant de
2,8 milliards de francs.
En 1998, les dotations actuellement arbitrées s'élèvent
à 28 milliards de francs
12(
*
)
. A
supposer que les dotations versées en 1997 permettent de
transférer 14,8 milliards de ressources en 1998, le reliquat
disponible serait ainsi lui aussi de 14,8 milliards et le niveau maximum
des dotations s'élèverait à 42,8 milliards de francs
soit un chiffre inférieur de 4,7 milliards de francs à celui
correspondant aux dotations théoriques de 1997.
L'augmentation des dotations observée en 1997 serait donc stoppée
dès l'an prochain. Ce phénomène ne serait que le
prélude à une réduction des moyens disponibles pour les
dotations aux entreprises publiques. En effet,
les perspectives
associées à la politique du nouveau gouvernement en
matière de secteur public déboucheront inéluctablement sur
un repli des ressources mobilisables pour octroyer des dotations aux
entreprises publiques à moins que le budget général vienne
pallier l'insuffisance programmée des recettes tirées des
cessions de titres publics
13(
*
)
.
2. Les besoins de l'Etablissement public de financement et de restructuration (EPFR) sont gravement sous-estimés
Les dotations effectuées au bénéfice
de l'EPFR ont été insuffisantes jusqu'en 1996.
Elles avaient atteint 1.162 millions de francs cette année, qui
étaient venues s'ajouter aux 2.411 millions de francs versés
antérieurement. L'ensemble des dotations versées à l'EPFR
-3.573 millions de francs- à fin 1996 n'a pas permis d'honorer la
charge d'intérêts de l'établissement dont le montant
cumulé sur les 3 années, 1994, 1995 et 1996 s'est
élevé à 15 050 millions de francs. Les
intérêts restant dus atteignaient 11.477 millions fin 1996.
Les retards de paiement ont généré 426,36 millions de
francs d'indemnités de retards.
La dotation arbitrée pour 1997, 7,6 milliards de francs, est un peu
inférieure à la charge d'intérêts et de
pénalités de retards de l'EPFR escomptée en 1997.
En
revanche, la dotation prévue jusqu'à présent pour 1998,
7,1 milliards de francs permettrait de couvrir les charges
d'intérêt prévues, compte tenu du rythme prévu des
réductions d'actifs de CDR, mais elle ne permettrait pas de commencer
à amortir le principal de la dette de l'EPFR.
Le Conseil d'administration de l'EPFR a estimé que, dans les
années comprises entre 1998 et 2002, il fallait pouvoir compter sur des
versements de l'Etat à l'EPFR de 12 à 10 milliards de francs
par an, afin de compenser, outre la charge d'intérêts, les
abandons des créances que l'EPFR devra consentir à CDR sur la
période.
L'estimation du Conseil d'administration a reposé sur une simulation
construite à partir des éléments suivants : une
hypothèse de perte finale de 100,2 milliards de francs et des
hypothèses de taux d'intérêt relativement favorables,
correspondant à des niveaux historiquement bas.
Il va de soi que si ce mécanisme devait fonctionner dans les mêmes
conditions jusqu'en 2014, on aboutirait à un coût de portage final
peu réaliste. Il est donc peu probable que ce mécanisme puisse
perdurer tel quel.
Quoiqu'il en soit, il serait souhaitable que, compte tenu
des reports disponibles en 1998, l'Etat consente un complément de
dotations minimal de 4,6 milliards de francs, condition nécessaire
à la cohérence des estimations retenues par le Conseil
d'administration de l'EPFR où l'Etat, doit-on le rappeler, dispose de la
majorité.
3. Les besoins réels des autres entreprises publiques excèdent les besoins tels qu'ils sont aujourd'hui estimés :
Le total des dotations versées aux entreprises
publiques autres que l'EPFR et l'EPRD s'élèverait en 1997 et 1998
à, respectivement, 31,6 et 19,7 milliards de francs.
Elles
diminueraient donc de 11,9 milliards
.
La question de l'adéquation des moyens aux besoins se pose comme
d'habitude. Y répondre n'est pas simple puisque, sauf lorsque des
dispositions légales imposent d'abonder les fonds propres des
entreprises publiques, le niveau des dotations versées à
celles-ci dépend de l'idée que se fait l'actionnaire des
intérêts des entreprises dont il est propriétaire.
Cependant, plusieurs indicateurs objectifs dévoilent un panorama
très dégradé du secteur public
. Les résultats
cumulés des grandes entreprises nationales -- GEN -- et
des entreprises non financières du secteur concurrentiel font
apparaître sur la période de 1991 à 1996 un déficit
de 78,5 milliards de francs en dépit des importantes dotations qui
leur ont été versées au cours de cette période.
Résultats de quelques entreprises du secteur public
Grandes entreprises - nationales GEN
(résultat net en millions de francs)
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
|
ADP |
381 |
558 |
357 |
473 |
346 |
410 |
CDF |
- 5.420 |
- 1.200 |
- 2.920 |
- 517 |
- 4.677 |
- 4.885 |
CNR |
0 |
1 |
- 73 |
65 |
- 5 |
- 10,4 |
EDF |
1.385 |
1.540 |
1.416 |
1.354 |
1.004 |
2.547 |
FRANCE-TELECOM |
|
|
|
|
|
|
GDF |
987 |
2.086 |
1.641 |
2.628 |
2.161 |
2.775 |
RATP |
- 188 |
- 39 |
42 |
93 |
- 610 |
- 138 |
LA POSTE |
316 |
117 |
- 1220 |
199 |
- 1.125 |
- 619 |
SNCF |
- 669 |
- 3.220 |
- 7.697 |
- 8.442 |
- 16.488 |
- 17.530 |
TOTAL |
1.160 |
1.673 |
- 3.650 |
5.755 |
- 10.201 |
- 15.343,4 |
Entreprises concurrentielles
(résultat net en millions de francs)
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
|
EMC |
- 354 |
- 534 |
- 959 |
- 631 |
- 561 |
- 483,8 |
THOMSON |
- 702 |
- 544 |
- 3.030 |
- 2.163 |
- 2.719 |
- 3.700 |
SNPE |
- 127 |
- 67 |
- 317 |
149 |
29 |
39 |
SNECMA |
- 68 |
- 794 |
- 804 |
- 2.278 |
- 988 |
- 280,4 |
AEROSPATIALE |
213 |
- 2.380 |
- 1.424 |
- 483 |
- 981 |
812 |
Giat Industries |
- 410 |
- 489 |
- 1.155 |
- 2.920 |
- 10.290 |
- 2.100 |
Air France |
- 685 |
- 3.266 |
- 8.476 |
- 1.536 |
- 2.410 |
- 147 |
COGEMA |
850 |
507 |
699 |
841 |
973 |
977 |
TOTAL |
- 1.283 |
- 7.567 |
- 18.166 |
- 9.021 |
- 16.947 |
- 4.883,2 |
Cette dégradation des résultats s'est produite
alors que l'investissement des entreprises publiques n'a pas été
très dynamique au cours de la période.
Ainsi, l'investissement des GEN était-il inférieur de 6,6 %
en 1996 par rapport au niveau atteint en 1991. Quant à l'investissement
des entreprises non financières du secteur concurrentiel son niveau pour
1994, dernière année où les données
agrégées sont connues, était inférieure de
27 % au niveau atteint en 1991.
Investissement des GEN
(en millions de francs)
Entreprises |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
CDF |
487 |
370 |
359 |
332 |
313 |
216 |
EDF |
32.289 |
32.345 |
32.923 |
35.090 |
35.520 |
36.072 |
GDF |
4.732 |
4.938 |
5.998 |
5.682 |
6.222 |
6.728 |
SNCF |
25.694 |
27.126 |
23.266 |
19.102 |
18.299 |
20.733 |
RATP |
3.617 |
4.133 |
5.159 |
5.102 |
5.267 |
5.027 |
Air France |
11.465 |
7.777 |
7.741 |
6.042 |
3.360 |
3.144 |
La Poste |
3.387 |
2.616 |
4.514 |
2.481 |
2.317 |
2.175 |
France Telecom* |
35.500 |
30.188 |
36.990 |
31.810 |
28.400 |
35.269 |
TOTAL |
117.171 |
109.493 |
116.950 |
105.641 |
99.698 |
109.364 |
* Données consolidées à partir de 1996.
Investissement des entreprises industrielles
(en millions de francs)
Industries |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
USINOR |
8.659 |
8.095 |
5.162 |
4.538 |
PECHINEY |
4.498 |
3.896 |
3.451 |
3.250 |
EMC |
1.156 |
980 |
869 |
691 |
THOMSON |
4.810 |
4.162 |
4.934 |
5.050 |
BULL |
1.880 |
1.394 |
1.227 |
1.200 |
SNPE |
450 |
628 |
313 |
299 |
SNECMA |
4.669 |
4.514 |
3.627 |
0 |
Aérospatiale |
4.138 |
2.792 |
1.640 |
1.300 |
GIAT |
319 |
555 |
348 |
257 |
CGM |
921 |
477 |
85 |
- |
COGEMA |
5.300 |
6.100 |
10.929 |
6.693 |
RENAULT |
20.637 |
13.565 |
12.043 |
16.050 |
TOTAL |
61.375 |
51.689 |
48.880 |
44.806 |
En dépit de ces tendances très
inquiétantes,
le taux d'autofinancement des entreprises publiques
s'est considérablement dégradé sous l'effet de
l'étrécissement de leur épargne brute.
La situation financière du secteur public est donc globalement mauvaise
même si l'on exclut du tableau les entreprises sinistrées.
Dettes consolidées nettes des GEN
Entreprises |
1995 (MF95) |
1995 (MF96) |
1996 |
CDF |
28.340 |
28.822 |
30.073 |
EDF* |
145.500 |
147.974 |
132.900 |
GDF |
9.495 |
9.656 |
7.797 |
SNCF |
219.979 |
223.719 |
233.569 |
RATP |
24.927 |
25.351 |
26.211 |
Air France |
21.695 |
22.064 |
15.525 |
La Poste |
32.670 |
33.225 |
29.373 |
France Telecom |
84.700 |
86.140 |
106.600** |
TOTAL |
567.306 |
576.950 |
582.048 |
* Dette sous forme d'emprunts après swaps.
** Y compris 37,5 milliards de francs de soulte à verser à
l'Etat au titre de la retraite des fonctionnaires.
Frais financiers des GEN
(en millions de francs)
Entreprises |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
CDF |
1.496 |
1.604 |
995 |
112 |
610 |
688 |
EDF |
20.752 |
18.928 |
15.317 |
14.115 |
1.093 |
7.500 |
GDF |
2.964 |
3.383 |
1.968 |
1.803 |
1.879 |
7.500 |
SNCF |
3.866 |
4.934 |
6.360 |
7.368 |
10.379 |
13.041 |
RATP |
1.520 |
1.544 |
1.533 |
1.678 |
1.744 |
1.822 |
Air France |
4.494 |
4.279 |
5.775 |
2.564 |
1.557 |
1.117 |
La Poste |
2.356 |
2.432 |
2.350 |
2.133 |
2.269 |
1.439 |
France Telecom |
11.132 |
10.474 |
9.076 |
7.174 |
7.200 |
4.900 |
Sans doute les derniers exercices ont-ils permis d'amorcer un
redressement dans quelques secteurs au premier rang desquels l'on doit citer la
construction aéronautique et le transport aérien mais d'autres
secteurs poursuivent sur la voie des déficits. Dans ce contexte, le
redressement des secteurs méritants risque d'ailleurs de se heurter
à l'obstacle d'un déficit de capacité accumulé du
fait de l'insuffisance passée de leurs investissements, elle-même
due à des résultats très défavorables.
Par conséquent, les besoins financiers du secteur public apparaissent
importants qu'il s'agisse de sauver des entreprises ou de conforter le
développement des pôles performants.
a) Les besoins des entreprises en redressement correspondent à la nécessité d'en assurer le développement.
Trois entreprises publiques sont exemplaires de ce point de
vue, Air France, Aérospatiale et la SNECMA.
Ces trois entreprises ont, soit toutes seules, soit grâce à l'aide
de l'Etat, réussi un redressement spectaculaire de leurs performances.
Résultats des 3 entreprises du secteur aérien |
|||||
(en millions de francs) |
|||||
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
||
Air France |
- 8.476 |
- 1.536 |
- 2.410 |
- 147 |
|
Aérospatiale |
- 1.424 |
- 483 |
- 981 |
812 |
|
SNECMA |
- 804 |
- 2.278 |
- 988 |
- 280,4 |
Les résultats cumulés de ces trois entreprises
font apparaître un bénéfice de 384,6 millions en 1996
contre une perte de 10.704 millions trois ans plus tôt. Les
perspectives pour 1997 sont encore plus favorables.
Mais, la situation de capitaux propres de ces entreprises est incompatible avec
les nécessités de leur développement.
S'agissant de la SNECMA
sur qui pèse une obligation de
reconstitution de fonds propres de 900 millions de francs avant le 1er
janvier 1999, les besoins sont estimés a minima à
2 milliards de francs compte tenu des besoins de financement de la
croissance du chiffre d'affaires (+ 55,5 %) et des acquisitions externes.
S'agissant d'Air France
, on sait que la compagnie manque cruellement
d'avions pour accompagner le développement du transport aérien et
au minimum y maintenir ses parts de marché. A défaut d'une
ouverture rapide de son capital qui apparaît comme une
nécessité, il faudra à l'Etat assumer cette contrainte.
En ce qui concerne Aérospatiale
, ses fonds propres
représentent une proportion très faible de son chiffre d'affaires
de l'ordre de 12 % contre 30 % en moyenne pour le secteur. Il
paraît délicat d'assumer un équilibre financier
satisfaisant sur de telles bases si bien qu'une dotation de 11 milliards
de francs apparaît nécessaire. Une partie de ces besoins pourrait
être couverte du fait de la fusion de l'entreprise avec Dassault qui
permettrait d'apporter 5 milliards de fonds propres supplémentaires.
Dans ces conditions, les apports de l'Etat pourraient être limités
à 5 milliards de francs. L'ensemble de ces évaluations
concerne une situation dans laquelle Aérospatiale ne lancerait pas le
nécessaire programme de très gros porteur indispensable pour
contrer la concurrence de Boeing.
Au total, les dotations prévues pour 1998 ne permettraient pas de
couvrir les besoins pourtant légitimes, de ces trois entreprises, car
correspondant à la nécessité d'un développement de
leurs résultats.
Les dotations prévues pour Air France sont inexistantes ; quant aux
dotations du "secteur défense", elles s'élèvent à
6,3 milliards de francs, soit compte tenu des versements
prévisibles au profit du GIAT un reliquat disponible de seulement
2,6 milliards de francs.
b) D'autres entreprises ont des besoins pour compenser une situation financière dégradée.
Il en va ainsi en particulier :
- du GIAT dont les pertes cumulées entre 1991 et 1996 se sont
élevées à 17,4 milliards et qui a
bénéficié en 1996 et 1997 de 7,4 milliards de
dotations ;
- du GAN qui en plus des dotations prévues bénéficie
d'une garantie de l'Etat de 9 milliards de francs correspondant à
des anticipations de pertes sur opérations immobilières ;
- du Crédit foncier de France dont la recapitalisation est
nécessaire afin d'assurer, au minimum, le respect des ratios de
solvabilité réglementaires ;
- de Réseau Ferré de France...
Au total, les besoins de dotations en capital des entreprises publiques
paraissent excéder très substantiellement les ressources
associées aux perspectives de gestion du secteur public.
*
* *
Il serait hasardeux à ce stade de chiffrer l'écart entre les ressources disponibles et les besoins de financement du secteur public. Ce serait hasardeux, mais plus encore ce serait vain tant cet écart est considérable. L'apurement du passé risque de compromettre l'avenir des entreprises publiques qui est pourtant la seule issue pour sortir des difficultés du présent.
CHAPITRE IV
LES COMPTES DE PRÊTS : UNE
DÉTÉRIORATION DU
SOLDE PRÉVISIONNEL
Estimée à 872 millions de francs pour
1997, la charge nette des comptes de prêts s'élèverait en
1998 à 1.829 millions en 1998 soit une dégradation de
957 millions de francs.
La nomenclature des comptes de prêts ne varierait pas mais des quatre
comptes, seuls deux sont réellement actifs. En effet, le compte
retraçant la consolidation des avances du Trésor et celui
décrivant les opérations du Fonds de développement
économique et social n'ont plus qu'une existence marginale.
Seuls les comptes de prêts consentis aux Etats étrangers
enregistrent des opérations significatives.
I. LES PRÊTS DU FONDS DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL (FDES)
La charge nette du compte retraçant les
opérations de prêts du FDES permettrait de degager un
excédent de 160 millions de francs en repli de 90 millions par
rapport aux prévisions pour 1997
Les dépenses imputées sur le compte n° 903-05 subissent
un repli constant si bien qu'en 1997 aucune dotation n'avait été
ouverte.
Evolution des dépenses
(en millions de francs)
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
204 |
136 |
85,7 |
0 |
80 |
Les dépenses prévues en 1998 ne sont plus que de
39 % du montant atteint en 1994 et diminueraient de 6,7 % par rapport
à 1996.
Les opérations réalisées en 1996 se sont réparties
comme suit :
Prêts sur dossiers CIRI : 40,75 millions de francs
Prêts sur dossiers CORRI : 30,0 millions de francs
Prêts sur dossiers CODEFI : 19,5 millions de francs
Ces opérations d'un montant de 90,25 millions de francs n'ont
donné lieu à des dépenses effectives que pour
85,7 millions de francs, une part de prêts accordés dans le
cadre des procédures CORRI-CODEFI n'ayant pas été
versée en 1996.
Les dotations inscrites en loi de finances initiale étaient,
rappelle-t-on, de 400 millions de francs. Elles ont subi de
considérables annulations en cours d'exercice : 17,5 millions en
septembre et 150 millions en novembre, soit 41,9 % des dotations
ouvertes.
Ces annulations n'ont pas compromis le financement des dépenses de
l'exercice qui, avec 85,7 millions ont été
inférieures de 146,8 millions de francs au reliquat disponible. A
celui-ci, il convient d'ajouter les reports de l'exercice
précédent (163,9 millions) qui ont porté le
disponible du compte à 396,4 millions de francs et le total du
reliquat disponible à 310,7 millions de francs.
Cette dernière somme avait été reportée en 1997 si
bien que, on l'a dit, l'an dernier nulle ouverture de crédits n'avait
été nécessaire. Cette situation combinée avec une
évaluation de recettes de 250 millions de francs avait permis
d'afficher une charge nette négative (correspondant à un
excédent de recettes) de même montant.
Pour 1998, l'excédent du compte est, en prévision, de
160 millions de francs soit une réduction de 90 millions de
francs par rapport aux estimations pour 1997.
En effet, les dotations inscrites s'élèvent à
80 millions de francs et les recettes prévues sont de
240 millions, soit 10 millions de francs de moins que l'an dernier.
Ces estimations ne vont pas sans susciter des interrogations. Le montant des
dotations ouvertes pourrait excéder les besoins de l'exercice.
En
1997, les crédits disponibles
14(
*
)
s'élèvent en début d'année à
310,7 millions de francs. Or, les prêts accordés à
partir du compte n'ont atteint à la fin du premier semestre que
67,9 millions de francs soit à peine 22 % du disponible. Si ce
chiffre traduit une certaine accélération de la dépense,
il ne laisse cependant pas augurer que le montant des dépenses
effectives en 1997 doive se situer autour des 250,7 millions de francs qui
constituent la base de calcul des dotations ouvertes en 1998. Ce dernier
chiffre se déduit des données suivantes : les besoins pour
l'année prochaine étant estimés à 140 millions
devraient être couverts pour 80 millions par les dotations
nouvellement inscrites et par un report de crédits de 60 millions.
Par conséquent, étant ndonné que les crédits
reportables en 1997 s'élevaient à 310,7 millions, le report
de 60 millions anticipé pour 1998 suppose que les dépenses
effectives de1997 s'élèvent à 250,7 millions. Si
celles-ci devaient s'élever à 140 millions de francs, soit
le montant des besoins tel qu'il est évalué pour 1998 et le
double des crédits consommées au 1er semestre, les crédits
reportables en 1998 s'élèveraient à 170,7 millions de
francs. Ils s'ajouteraient aux 80 millions de francs ouverts en 1998, soit
un montant disponible de 250,7 millions de francs, supérieur de
110,7 millions de francs aux besoins anticipés.
Le montant des recettes escomptées pose lui aussi problème.
Les recettes du FDES appartiennent à deux catégories : les
recettes d'ordre et les recettes effectives. Les recettes d'ordre qui ont
atteint 887 millions en 1996 contre 380,8 millions en 1995
correspondent à des admissions en non-valeur. Elles contribuent à
réduire le besoin de financement du compte mais elles supposent un
alourdissement des charges d'amortissement supportées par l'Etat. Quant
aux recettes effectives, elles n'ont atteint que 135 millions de francs en
1996 diminuant de 11 % par rapport à 1995. Dans ces conditions, les
prévisions de recettes pour 1997 (250 millions) et 1998
(240 millions) peuvent paraître exagérément optimistes.
En tout état de cause, l'évolution des charges du compte est
significative de la désuétude des opérations de
prêts aux entreprises en difficulté dont témoigne
également la baisse des dépenses engagées à ce
titre à partir du chapitre 64-96 du budget du ministère de
l'industrie.
II. LES PRÊTS AUX ETATS ÉTRANGERS
Il existe deux comptes de prêts aux Etats
étrangers :
le compte n° 903-07 "Prêts du Trésor à la Caisse
française du développement et aux Etats étrangers"
le compte n° 903-17 "Prêts aux Etats étrangers pour la
consolidation de leur dette".
Evolution des opérations des comptes de prêts aux Etats
étrangers
1996 |
1997 (1) |
1998 (1) |
Ecart 1998/1997 |
|
Compte n° 903-07 |
||||
Recettes |
1.123,8 |
1.260,4 |
1.611 |
+ 350,6 |
Dépenses |
5.269,5 |
2.982,5 |
2.000 |
- 982,5 |
Charge nette |
4.145,7 |
1.722,1 |
389 |
- 1.333,1 |
Compte n° 903-17 |
||||
Recettes : |
2.914,2 |
1.600 |
2.400 |
+ 800 |
Dépenses : |
3.506,9 |
1.000 |
4.000 |
+ 3.000 |
Charge nette |
592,7 |
-600 |
1.600 |
+ 2.200 |
Totaux : |
||||
Recettes |
4.038 |
2.860,4 |
4.011 |
+ 1.150,6 |
Dépenses |
8.776,4 |
3.982,5 |
6.000 |
+ 2.017,5 |
Charge nette |
4.738,4 |
1.122,1 |
1.989 |
+ 866,9 |
Dans un contexte de gonflement des opérations résultant de la progression des flux du compte de consolidation de dettes, la charge nette des comptes de prêts à l'étranger s'alourdirait de 866,9 millions de francs pour atteindre près de 2 milliards.
A. LE COMPTE N° 903-07 "PRÊTS DU TRÉSOR À DES ETATS ÉTRANGERS ET À LA CAISSE FRANÇAISE DE DÉVELOPPEMENT" (CFD)
Aucune dépense n'ayant été
réalisée au profit de la CFD depuis 1995, les crédits
ouverts ne concernent que des opérations de prêts du Trésor
à des Etats étrangers correspondant à la politique
protocolaire de la France.
Le niveau des crédits prévus à ce titre est en constante
réduction. En 1995, ils atteignaient 5.925 millions de francs ; ils
ont été réduits à 3.717 millions en 1996 puis
à 2.982,5 millions en 1997 et, enfin, à 2.000 millions
pour 1998. Les crédits inscrits en loi de finances dépendent pour
l'essentiel, des besoins résultant des protocoles conclus dans le
passé. Le délai moyen d'exécution des protocoles varie en
effet entre 4 et 5 ans si bien que les crédits d'une année ne
sont que pour 20 à 25 % d'entre eux nécessités par
les protocoles de l'année courante. Quelques exceptions interviennent
parfois comme le montre l'exemple du prêt du 2 milliards de francs
consenti en 1996 à la Russie dont le paiement a été
réalisé intégralement l'année de l'engagement.
Mais, c'est bien à la réduction des volumes des protocoles
signés dans le passé que correspond celle des crédits
ouverts.
Hors prêt à la Russie, les protocoles conclus par la France avec
les Etats étrangers sont en diminution constante : de
3.311 millions en 1995, ils sont passés à
2.583 millions en 1996 tandis qu'au 1er semestre 1997 seul un protocole de
60 millions avait été conclu en faveur de la Bolivie
15(
*
)
Cette baisse du niveau de l'intervention protocolaire de la France ne
résulte pas seulement d'orientations librement choisies.
Elle
provient également des "règles de consensus" de l'OCDE qui
imposent des contraintes renforcées à l'intervention
économique en faveur des pays en développement.
Celles-ci se traduisent par le renforcement de l'obligation de réserver
une fraction de l'intervention à des dons purs et simples -la part de
l'élément "don" devant être de 35 % dans les cas
ordinaires et de 50 % lorsque sont concernés les pays les moins
avancés- et par l'exclusion du champ des interventions de secteurs
considérés comme justiciables de financements privés tels
que les télécommunications.
Mais la baisse des crédits consacrés aux protocoles
résulte aussi des contraintes financières, l'enveloppe retenue
pour 1998 s'élevant avec 1.800 millions de francs à moins
des 2/3 de celle envisagée pour 1997.
En l'absence d'un bilan complet de ce qui constitue l'un des instruments
essentiels de notre intervention économique extérieure, il n'est
pas possible de porter un jugement sur la baisse des moyens consacrés
à cet instrument. Toutefois, elle ne devrait pas favoriser
l'implantation de nos entreprises à l'étranger.
L'encours des prêts sur protocole s'élevait fin 1996 à
58,8 milliards de francs, les plus gros débiteurs étant le
Maroc (7,4 milliards), l'Indonésie (6,4 milliards), la Chine
(5,6 milliards) et l'Inde (4,9 milliards). La structure de l'encours
vient un peu tempérer l'inquiétude provoquée par la baisse
des flux en ce sens qu'elle démontre qu'
on ne peut toujours
établir un lien entre le niveau de nos engagements financiers publics,
à l'égard d'un pays, qui est parfois au premier rang mondial, et
la place occupée par les entreprises françaises dans ce pays
.
En toute hypothèse, compte tenu des annulations de dettes
observées dans le passé -208,83 millions ont encore
été annulés en 1996- les perspectives de remboursements
des prêts du Trésor s'améliorent, l'assainissement des
encours se combinant avec les perspectives d'amélioration de la
situation économique des débiteurs.
Les recettes prévues pour 1997 et 1998 se redressant de 12,1 et
43,3 % par rapport aux recettes perçues en 1996. Ce dernier
phénomène allié à la baisse des crédits
provoque une réduction considérable de la charge nette du compte
qui baisse de 3.756,7 millions par rapport à 1996 et de
1.331,1 millions par rapport à 1997. Il reste toutefois à
mesurer l'impact sur les recettes effectives de 1998 des perturbations
économiques et financières subies dans les pays d'Asie du Sud.
Elles pourraient se traduire par la constatation d'une charge effective plus
importante que celle initialement prévue.
S'agissant du chapitre retraçant les prêts à la Caisse
française de développement, le projet de loi de finances pour
1998 ne lui consacre comme en 1997 aucune dotation spécifique. La
dotation prévue en 1996 s'élevait à 790 millions de
francs. La sous-consommation des crédits disponibles permettrait de
poursuivre les interventions financées par le compte sans ouverture de
dotations nouvelles.
Il est vrai que le déroulement des projets soutenus par la CFD prend du
temps. Les projets s'étalent sur plusieurs années et sont soumis
à des conditions suspensives qu'il s'agisse des projets publics ou
parapublics pour lesquels la Caisse consent des prêts à conditions
concessionnelles ou des projets du secteur privé soutenus à des
conditions de marché raisonnables.
L'absence de dotation en 1998 qui s'accompagne d'une croissance des recettes
correspondant au remboursement des prêts de longue durée
-30 ans en général- accordés dans le passé
(elle passe de 105,4 à 239 millions de francs) ne devrait pas se
reproduire en 1999. Il est en effet prévu de développer à
l'avenir les interventions de la CFD soutenues par le compte ici examiné.
B. LE COMPTE DE PRÊTS DU TRÉSOR À DES ETATS ÉTRANGERS POUR LA CONSOLIDATION DE DETTES ENVERS LA FRANCE (N° 903-17).
1. L'objet et le financement du compte
Le compte n° 903-17 est l'un des instruments
budgétaires de prise en charge des impayés constatés sur
des crédits accordés à des Etats étrangers, soit au
titre des grands contrats, soit dans le cadre de la politique d'aide au
développement.
Il assure ainsi le refinancement par l'Etat, des créances les plus
compromises, mais son intervention est subordonnée à la
conclusion d'un accord en "Club de Paris" avec le pays défaillant.
Concrètement, il retrace, en dépenses, les versements
effectués par le Trésor en vue d'honorer, à la place du
pays emprunteur, les échéances :
- d'un prêt précédemment accordé par le
Trésor ou la Caisse française de développement ;
- d'un prêt de refinancement précédemment
accordé par la BFCE pour le compte de l'Etat ou pour le Trésor.
En contrepartie de la prise en charge de ces échéances
consolidées, le Trésor constate une créance sur le pays
emprunteur, créance dont les modalités de remboursement sont
adaptées à la situation du débiteur (délai de
grâce de 5 ans, taux d'intérêt réduit). Les
remboursements en capital viennent alors en recettes du compte
n° 903-17, tandis que les intérêts alimentent le budget
général.
2. Evolution récente : le poids de la crise de l'endettement
Le compte n'est véritablement actif que depuis 1985,
date à laquelle il a été décidé de mettre
progressivement fin à la procédure de refinancement de la BFCE.
Il s'agissait ainsi d'assurer effectivement la budgétisation des
créances compromises au lieu de les faire porter par un
intermédiaire agissant pour le compte de l'Etat.
Le tableau suivant retrace l'évolution des recettes et des
dépenses du compte, et illustre l'impact de la crise de l'endettement
sur le budget de l'Etat.
DEPENSES |
RECETTES |
|||
CST 903-17 |
LFI |
Exécution |
LFI |
Exécution |
1990 |
7.650 |
7.646 |
500 |
660 |
1991 |
9.000 |
9.006 |
500 |
732 |
1992 |
9.000 |
9.000 |
600 |
1.024 |
1993 |
11.383 |
5.883 |
1.000 |
535 |
1994 |
9.000 |
6.935 |
1.000 |
313 |
1995 |
10.000 |
2.079 |
1.250 |
768 |
1996 |
3.000 |
3.507 |
1.300 |
2.914,5 |
Alors que de 1990 à 1992, les dépenses
effectuées correspondaient aux crédits autorisés en loi de
finances initiale, les dépenses sont devenues très
inférieures aux prévisions entre 1993 et 1995. Cette
décélération brutale des dépenses était le
résultat :
d'une part, des pays sortis de la crise de la dette, qui avaient
respecté leurs engagements envers leurs créanciers
(Brésil, Maroc, Mexique et les pays d'Asie du sud-est) ;
d'autre part, des pays dont, à l'inverse, la viabilité
financière demeurait insuffisante et qui n'avaient pas obtenu un accord
avec le FMI, préalable nécessaire pour le
réaménagement de la dette en Club de Paris (Madagascar, Nigeria,
Soudan et Zaïre).
L'exécution en 1995 (2.079 millions de francs), très
nettement inférieure aux prévisions, s'était
expliquée par le faible nombre de pays passés en Club de Paris
16(
*
)
.
Le projet de loi de finances pour 1997 avait tiré les
conséquences de cette évolution et fixé à
1 milliard de francs le montant des dépenses du compte.
En conséquence, la charge nette se trouvait ainsi annulée et le
compte devait dégager un excédent de 600 millions de francs.
Mais une inversion de tendance s'est produite en 1996
.
Les crédits ouverts en 1996 s'élevaient à
3 milliards. La consommation de crédits s'est montée
à 3.507 millions de francs. Elle a été permise par un
report de crédits de 3.446,4 millions de francs de l'exercice 1995
sur l'exercice 1996. Au terme de cette dernière année, le report
de crédits s'élevait à 2.939,4 millions de francs.
Ils devraient être entièrement mobilisés pour financer les
dépenses effectuées en 1997 qui, avec 4 milliards
excéderaient les crédits ouverts en loi de finances.
(1 milliard de francs).
L'absence de crédits reportables en 1998 a nécessité
d'ajuster les dotations aux besoins réels qui sont estimés
à 4 milliards de francs
. Ces besoins correspondent à des
accords déjà conclus et à des accords bilatéraux en
cours de négociation (Bosnie, Cameroun, Congo, Gabon,
Côte-d'Ivoire...).
Avec 2,4 milliards de francs prévus en recettes, la charge nette
devrait être de l'ordre de 1,6 milliards de francs.
L'estimation des dépenses à venir en 1998 est à
l'évidence délicate. L'effet des diverses annulations des dettes
consenties à de nombreux pays devrait se poursuivre et alléger
les dépenses du compte tout en pesant sur ses recettes, mais,
au-delà des aléas ponctuels liés aux dates de passage en
Club de Paris, votre rapporteur constate qu'à l'avenir, la
décroissance des charges du compte sera sans doute extrêmement
progressive du fait de la situation de nombre de pays à revenus
intermédiaires ou des problèmes aujourd'hui posés par
certains Etats potentiellement riches, mais au comportement de paiement
incertain. A ce sujet, votre rapporteur estime d'ailleurs que ces
problèmes devraient un jour trouver une solution qui risque là
encore de se concrétiser par des rééchelonnements de
dettes.
Pour l'année prochaine, il y a en particulier lieu de s'interroger sur
les conséquences sur les dépenses du compte envisageables si des
débiteurs importants de notre pays -Zaïre, Nigeria, Irak- devaient
accéder aux mécanismes de refinancement du compte.
CHAPITRE V
UNE STABILISATION FRAGILE DE LA CHARGE
NETTE
DES COMPTES D'AVANCES
Il existe cinq comptes d'avances dont le tableau ci-dessous
décrit l'évolution estimée entre 1997 et 1998.
Recettes |
Charge nette |
|||||
1997 |
1998 |
Ecart |
1997 |
1998 |
Ecart |
|
Avances aux
départements sur le produit de la taxe
différentielle sur les véhicules à moteur
Total |
|
|
|
|
|
|
Les recettes des comptes d'avances devaient progresser de
13,4 milliards de francs et les dépenses de 13,8 milliards de
francs si bien que la charge nette devait s'aggraver de 415 millions.
Mais, une révision et intervenue récemment au terme de laquelle
les opérations du compte d'avances sur les impositions locales
dégageraient en 1997 un solde moins favorable qu'escompté
(2,4 milliards contre 2,07 milliards en prévision). Au terme
de cette révision, la dégradation de la charge nette des comptes
d'avances serait limitée à 55 millions de francs en 1998.
Le seul compte d'avances sur le montant des impositions revenant aux
départements, communes, établissements et divers organismes
représente une masse financière de 351,5 milliards de francs
en recettes, soit plus de 95 % du total.
Récapitulation des évaluations de recettes et de la charge nette
(en millions de francs)
Evaluation des remboursements |
Evaluation de la charge nette |
|||||||
1996 |
1997 |
1998 |
Ecart |
1996 |
1997 |
1998 |
Ecart |
|
Avances sur le montant des impositions revenant aux départements, communes |
|
|
|
|
|
|
|
|
L'année dernière, la charge nette du compte
d'avances s'était accrue de 4,36 milliards de francs. Le compte
d'avances avait, en 1996, connu un résultat exceptionnel puisqu'il avait
dégagé un excédent de 1,9 milliard alors que ce
compte est presque structurellement déficitaire.
Le compte d'avances repose sur les mécanismes suivants :
- l'Etat procède à l'avance des impôts locaux aux
collectivités locales sur la base d'avances mensuelles dites du
"douzième",
- l'Etat conserve les produits recouvrés.
Le solde du compte d'avances, on l'a dit, est la plupart du temps
déficitaire.
Solde du compte d'avances aux collectivités locales
(en millions de francs)
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997
|
1998
|
|
Emissions des IDL (1) |
266.366 |
288.289 |
303.498 |
324.951 |
339.130 |
353.960 |
Recouvrement des IdL |
256.602 |
278.058 |
288.189 |
326.888 |
336.700 |
351.460 |
Solde |
- 9.764 |
- 10.231 |
- 15.309 |
1.937 |
- 2.430 |
- 2.500 |
IdL : Impôts directs locaux.
Cependant, l'évolution du solde a été très
heurtée ces dernières années. L'ampleur du déficit
a été beaucoup creusée en 1995 par la mise en oeuvre cette
année là d'une répartition des recouvrements
d'impôts directs perçus par voie de rôle en fonction de la
situation réelle des recouvrements et non plus, comme auparavant, de
calculs forfaitaires. La nouvelle méthode de répartition des
impôts directs avait révélé que l'estimation
forfaitaire avait conduit à majorer d'environ 5 milliards de francs
le produit des impôts locaux. Le transport de ces recettes au budget
général avait généré un déficit
exceptionnel du compte d'avances.
A l'inverse, l'application de la méthode réelle au recouvrement
de rôles émis pour des impôts dus au titre des exercices
antérieurs avait débouché sur la constatation d'un niveau
de recettes locales supérieur à celui associé à la
méthode forfaitaire. En effet, le taux de recouvrement des impôts
locaux apprécié à deux ans est supérieur
(96,18 % contre 94,71 %) à celui résultant de la
méthode forfaitaire. L'effet en 1996 de la nouvelle répartition
des impôts d'Etat sur rôle a été évalué
à 4,5 milliards de francs, ce qui permet d'expliquer une grande
partie de l'augmentation des recouvrements cette année là
(+ 13,4 %) alors que les émissions n'avaient progressé
que de 7 %.
Mais, d'autres facteurs sont intervenus pour expliquer l'amélioration
du solde en 1996.
La mesure de la loi de finances pour 1996, qui a introduit le gel des taux de
taxe professionnelle pour le calcul du plafonnement en fonction de la valeur
ajouté, a permis de neutraliser une partie de l'augmentation du
coût pour l'Etat de ce plafonnement et a eu une incidence directe sur le
solde du compte d'avances aux collectivités locales dans la mesure
où les recouvrements de taxe professionnelle en ont été
augmentés.
L'accélération du rythme de traitement des émissions des
impôts sur rôles a permis d'avancer les dates de mise en
recouvrement et celles utilisées pour le calcul des majorations. Le
recouvrement s'en est trouvé légèrement
amélioré en fin d'année 1996.
Pour 1997, l'incidence de la nouvelle répartition comptable se
révélerait plus mesurée puisqu'elle concerne une partie
seulement (environ 30 %) des recouvrements effectués sur les titres
antérieurs qui présentent des taux de recouvrements plus faibles
que ceux résultat des titres courant et précédent. Dans
ces conditions, les émissions d'impôts locaux progresseraient de
4,4 % en 1997 et les recouvrements de seulement 3 % du simple fait de
la baisse des recouvrements sur les titres précédents et
antérieurs. Au terme de ces évolutions, le solde du compte
d'avances aux collectivités locales s'élèverait à
- 2,43 milliards de francs, soit un montant supérieur mais
proche de celui estimé lors de la loi de finances initiale.
Pour 1998, les hypothèses concernant les émissions et les
recouvrements sont parallèles. Ils progresseraient ensemble de
4,4 % en l'absence de phénomène perturbateur majeur.
L'évolution des recouvrements sur le titre précédent reste
toujours infléchie à la baisse mais les encaissements
opérés sur le titre courant devraient être
légèrement plus dynamique en 1998. Dans ces conditions, le solde
du compte 903-54 est estimé à - 2,5 milliards de francs
dans le projet de loi de finances pour 1998.
L'évaluation de ce solde peut apparaître fragile puisqu'elle
repose sur des hypothèses analogues en matière de recouvrement et
d'émissions.
La robustesse de cette hypothèse dépend pour une part du rythme
de croissance des émissions d'impôts locaux. Plus celui-ci est
faible, plus l'hypothèse d'un produit recouvré progressant comme
le produit émis paraît plausible. Or, le dynamisme des
impôts locaux est variable comme le montre le tableau ci-dessous.
Émissions effectuées et prévues au
titre de l'année n
pour les impôts locaux
(au titre de l'année n)
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997
|
1998
|
|
Taxe d'habitation |
53.428 |
57.310 |
60.266 |
64.537 |
66.860 |
69.210 |
Taxe foncière bâtie |
72.458 |
79.476 |
85.121 |
92.493 |
97.120 |
101.980 |
Taxe foncière on bâtie |
8.161 |
7.688 |
7.207 |
6.778 |
6.810 |
6.850 |
Taxe professionnelle |
126.961 |
137.864 |
144.764 |
154.424 |
161.330 |
168.580 |
Autres |
1.219 |
1.314 |
1.354 |
1.440 |
1.480 |
1.530 |
TOTAL |
262.227 |
283.652 |
298.712 |
319.672 |
333.600 |
348.150 |
Une accélération des émissions
pourrait survenir qui risquerait de se traduire par une dégradation du
solde du compte d'avances du fait d'un décrochage des performances en
matière de recouvrement.
De surcroît, il faut observer que l'accélération de
l'assiette des impôts directs locaux s'est accompagnée en 1996
d'une augmentation considérable des réclamations qui se sont
accrues de 8 %.
Ce phénomène traduit des difficultés de gestion qui
pourraient déboucher sur une détérioration de la
qualité du recouvrement.
CHAPITRE VI
LES ARTICLES RATTACHÉS
I. LES ARTICLES RÉCAPITULATIFS
Ces articles rattachés ont un caractère habituel
et constituent le support sur lequel le Parlement se prononce pour voter les
comptes spéciaux. Leur commentaire est donc l'objet même du
présent rapport.
L'article 39
fixe à 21,101 milliards de francs le
montant des services votés apparaissant en 1998 au titre des
opérations définitives des comptes d'affectation spéciale.
Votre commission vous propose
d'adopter cet article sans modification.
L'article 40
résume les mesures nouvelles demandées pour
1998 au titre des opérations définitives des comptes
d'affectation spéciale.
Elles représentent 40,988 milliards de francs en autorisations de
programme et 39,622 milliards de francs en crédits de paiement.
Votre commission vous propose
d'adopter cet article sous réserve
d'une modification
visant à restituer au compte de financement de
l'accession à la propriété sa vocation initiale.
L'article 41
précise le montant des services votés
des opérations temporaires des comptes spéciaux du Trésor,
et qui, selon les catégories de compte, se répètent sous
la forme de crédit de dépenses ou d'autorisations de
découvert.
Votre commission vous propose
d'adopter cet article sans modification.
L'article 42
détermine les mesures nouvelles demandées
pour 1998 au titre des opérations temporaires des comptes d'affectation
spéciale.
Votre commmission vous propose
d'adopter cet article sans modification.
L'article 43
ouvre les mesures nouvelles prévues pour 1998 sur
les comptes de prêts, soit 170 millions de francs.
Votre commission vous propose
d'adopter cet article sans modification.
II. LES AUTRES ARTICLES RATTACHÉS
L'article 34
du projet de loi de finances pour 1998
prévoit la clôture du compte d'affectation spéciale
n° 902-29 "Fonds pour le logement des personnes en difficulté".
Votre commission vous propose
de l'adopter.
L'article 35
porte modification des recettes affectées au "Fonds
pour le financement de l'accession à la propriété".
Votre commission vous propose de
l'adopter comme tel.
L'article 36
porte clôture du compte n° 902-28 "Fonds
pour l'accession à la propriété".
Votre commission vous propose
de l'adopter.
L'article 38
porte création d'un compte d'affectation
spéciale n° 902-31 "Indemnisation des créances
françaises sur la Russie".
Votre commission vous propose
de l'adopter.
L'article 38 bis
porte création d'un compte d'affectation
spéciale n° 902-32 intitulé "Fonds de modernisation de
la presse quotidienne et assimilée d'information politique et
générale".
Cet article a été introduit lors de la discussion du projet de
loi de finances par l'Assemblée nationale.
Votre commission, se réservant d'apprécier la pertinence du
dispositif adopté, vous propose
de l'adopter.
L'article 43 bis
modifie l'intitulé et l'objet du compte de commerce
retraçant les opérations industrielles et commerciales des
directions déconcentrées de l'Equipement.
Votre commission, se réservant, là aussi, d'en apprécier
la pertinence, vous propose
de l'adopter.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le mercredi 19 novembre sous la
présidence de M; Roland du Luart, vice-président, la
commission a procédé à l'examen des crédits des
comptes spéciaux du trésor sur le rapport de M. Yann
Gaillard, rapporteur spécial.
M. Yann Gaillard, rapporteur spécial, ayant présenté
ses observations, a alors présenté un amendement à
l'article 40 rappelant qu'il s'agissait d'assurer la cohérence des
crédits du fonds de financement de l'accession à la
propriété avec la vocation initiale de ce fonds en
réduisant ses crédits du montant inscrit dans le compte
spécial pour financer l'aide personnalisée au logement.
Le rapporteur spécial a fait observer qu'il ne s'agissait pas de
réduire les crédits des aides à la personne, souvent
sous-évalués en loi de finances initiale, mais qu'il s'agissait
de préserver le mécanisme du prêt à taux zéro.
Un large débat s'est alors ouvert en commission.
M. Alain Lambert, rapporteur général, a souligné que
quatre années d'expérience lui avaient appris qu'il fallait
savoir résister aux obsessions des services de l'Etat et que
l'affectation entreprise par le Gouvernement d'une partie des moyens du compte
pour le financement de l'accession à la propriété à
l'aide personnalisée au logement constituait une illustration exemplaire
de son propos.
Il s'est interrogé sur la contribution éventuelle des recettes du
compte de cessions de titres publics au désendettement de l'Etat et a
souhaité connaître sur ce sujet le sentiment du rapporteur
spécial. Puis il a recommandé que le rapport sur les comptes
spéciaux du Trésor examine le détail des opérations
de gestion de trésorerie associées à la gestion des
comptes. Il a enfin souhaité recueillir des informations sur le compte
d'indemnisation des porteurs d'emprunts russes.
En réponse, M. Yann Gaillard, rapporteur spécial, a estimé
que la gestion du secteur public ne pouvait résulter uniquement de
considérations budgétaires, mais que l'approche patrimoniale
évoquée par le rapporteur général et que le
précédent ministre de l'économie et des finances, M. Jean
Arthuis, avait souhaité approfondir lui semblait un axe fort pertinent
sur lequel il serait souhaitable de poursuivre la réflexion.
S'agissant du compte d'indemnisation des porteurs d'emprunts russes, il a
rappelé que les indemnisations prévues étaient très
inférieures à la dette et qu'un certain mélange des genres
avait conduit à prévoir dans ce cadre l'indemnisation des
personnes spoliées du fait des modifications de frontière. Il a
regretté que le comité de suivi ne soit à l'heure actuelle
pas entièrement constitué du fait du défaut de nomination
du député censé y siéger.
M. Jean-Philippe Lachenaud s'est alors inquiété du
caractère très irrégulier de la consommation des
crédits destinés aux entreprises publiques et a estimé que
les documents budgétaires étaient sur ce sujet
dénués des informations minimales que le Parlement était
en droit d'exiger. Il a alors considéré que, de ce fait et en
raison des reports de ressources d'une année sur l'autre, les conditions
de la sincérité du budget n'étaient pas remplies.
M. Emmanuel Hamel a abondé dans le sens du précédent
intervenant et s'est ému de la grave sous-estimation des besoins de
l'EPFR.
M. Maurice Schumann a salué l'initiative ayant conduit au
dépôt de l'amendement proposé en commission,
considérant qu'elle constituait une bonne réponse à des
manipulations budgétaires qu'on ne pouvait admettre. Il a indiqué
qu'il tiendrait compte de l'attitude du Gouvernement sur ce sujet dans son vote
sur l'ensemble des crédits.
La commission a alors adopté l'amendement, proposé conjointement
par M. Alain Lambert, rapporteur général, et M. Yann
Gaillard, rapporteur spécial, visant à réduire de 500
millions de francs les sommes figurant au II de l'article 40 du projet de
loi de finances.
Puis, la commission a adopté les articles 34 à 43 bis du projet
de loi de finances ainsi modifiés.
1
Après la récente
révision des opérations escomptées en 1997,
l'excédent prévu pour 1997 serait de 0,37 milliard.
2
La dégradation de la charge nette serait
ramenée à 4,77 milliards de francs compte tenu de la
révision mentionnée plus haut.
3
Un compte de règlement avec les gouvernements
étrangers disparaît sous l'effet de dispositions
antérieures, celui relatif à la liquidation du secteur
français de Berlin.
4
Une révision récemment intervenue conduit
à constater une dégradation des comptes d'avances plus
modérée de 55 millions de francs.
5
5,8 % en tenant compte du relèvement du
prélèvement sur la Française des jeux au profit du FNDS.
6
Et assimilés
7
Dont 28 milliards de produits de cessions de titres
8
Cette dernière pratique conduit d'ailleurs à
accroître les recettes en cours d'exécution lorsque, comme c'est
habituellement le cas, les soldes reportés sont des excédents.
9
Depuis la discussion du projet de loi de finances par
l'Assemblée nationale, un nouveau compte s'est adjoint aux
17 comptes d'affectation spéciale prévus en 1998 et le
montant des dépenses et des ressources a été porté
à 61,02 et 60,98 milliards de francs, respectivement.
10
Après l'adoption par l'Assemblée nationale de
l'article 22 bis du projet de loi de finances qui a porté les
dotations du compte à 1.014 millions de francs.
11
Soit 6,7 % pour 1998.
12
Auxquels il faut ajouter un montant de 700 millions de
francs au titre des frais et commissions.
13
La volonté de maintenir le périmètre du
secteur public n'est, en première analyse, pas compatible avec des
perspectives de réduction des dotations aux entreprises publiques.
Certains sont parfois tentés de remarquer qu'à l'inverse les
privatisations s'accompagneraient naturellement d'un allégement des
besoins en dotations si bien que le mécanisme du compte 902-24
recèlerait une sorte de paradoxe. C'est oublier que malheureusement la
réduction du secteur public ne s'accompagne pas d'une diminution des
besoins de dotations. C'est oublier aussi que les emplois du compte sont
diversifiés et qu'une baisse des dotations nécessaires aux
entreprises publiques apparaît comme un préalable indispensable
avec l'augmentation des produits de cessions de titres pour pouvoir consacrer
des moyens significatifs au désendettement de l'Etat.
14
Compte tenu des annulations
15
Cette situation ne préjuge pas du volume définitif
des protocoles en 1997 puisque l'essentiel des signatures intervient en
pratique en fin d'année.
16
Ce phénomène avait permis une annulation de
crédits de 2.840 millions de francs dans l'arrêté du
28 juin 1995 accompagnant la première loi de finances rectificative
pour 1995.
La seconde loi de finances rectificative pour 1995 avait comporté
à nouveau une annulation de crédits de 3,7 milliards de
francs.