3. Une nécessaire culture de sécurité civile
La faiblesse de la culture de sécurité civile en France est inquiétante.
Les demandes toujours accrues de sécurité des individus les conduisent logiquement à se tourner vers les pouvoirs publics mais sont aussi à l'origine d'évolutions préoccupantes : les contentieux à l'encontre des acteurs des secours se multiplient lorsque leur intervention n'a pas permis de sauver l'ensemble des victimes ou aurait fait naître un préjudice. Or, le risque « zéro » n'existe pas et le professionnalisme des services de secours ne doit pas amoindrir l'importance de la responsabilité de chaque citoyen. L'efficacité de la sécurité civile repose avant tout sur une connaissance des risques et des « bonnes pratiques » pour en limiter les conséquences. Celle-ci n'est manifestement pas assez développée en France, à de rares exceptions telles que les mesures de prévention des tornades tropicales outre-mer.
L'amélioration de l'information préventive et l'alerte des populations doivent être précédées par la mise en place d'une sensibilisation susceptible de permettre aux citoyens « de s'intégrer utilement dans l'organisation collective » des secours en cas de crise.
Les déficiences françaises en matière de culture de sécurité civile résultent aussi d'un retard de la recherche et de la prospective , en dépit des travaux de l'Institut national d'études de la sécurité civile, du Haut comité français pour la défense civile, présidé par notre collègue M. Paul Girod, et de quelques pôles universitaires, faute d'instances réunissant l'ensemble des acteurs concernés pour recenser les risques et les réponses à y apporter.
Dans le même temps, l'engagement civique des bénévoles au service des autres est insuffisamment reconnu .
Les associations - la Croix rouge, la Société nationale de sauvetage en mer, « Spéléo Secours » pour ne citer qu'elles - apportent une contribution déterminante à la mise en oeuvre de la sécurité civile. Or seules quelques activités spécifiques comme le secourisme font l'objet d'un agrément.
La prise en compte des associations dans le dispositif de sécurité civile permettrait non seulement de consacrer leur rôle essentiel mais également d'accroître l'efficacité des interventions.