B. L'OFFRE DE SOINS : 172 MILLIONS D'EUROS
Les
dépenses consacrées à l'offre de soins diminuent de
35,45 millions d'euros (soit une baisse de 15,6 % après une
baisse de 3,6 % en 2001), pour s'établir à 171,74 millions
d'euros de moyens de paiement (159,57 millions de dépenses
ordinaires et 12,16 millions de crédits de paiement) et 59,7 millions
d'euros d'autorisations de programme (en baisse de 29,8 millions d'euros,
soit une diminution d'un tiers). Cet agrégat représente donc
1,16 % du budget de la santé et de la solidarité (contre 1,6
% en 2000, 1,7 % en 2000 et 2 % en 1999). En réalité, comme
61 millions d'euros sont transférés du budget de la santé
vers l'assurance maladie, les crédits affectés à l'offre
de soins progressent de 25,5 millions d'euros.
Malgré les événements actuels, les articles 81
« secours d'urgence » et 82 « programme civil de
défense » du chapitre 57-93 « Équipements
administratifs, sanitaires et sociaux, études et recherche »
ne sont pas dotés dans le projet de loi de finances pour 2002.
1. La formation des professions médicales et paramédicales
Les
crédits consacrés à la formation des professions
médicales et paramédicales (chapitre 43-32) diminuent de 39,6
millions d'euros (- 30 %) à 92,35 millions d'euros.
En réalité, cette diminution apparente résulte du
transfert de 61 millions d'euros de dépenses vers l'assurance
maladie, correspondant aux dépenses des écoles de formation
relevant d'un établissement public de santé et des
dépenses liées aux stages extrahospitaliers des résidents.
Hors cet effet de structure, les crédits du chapitre progressent donc de
21 millions d'euros. Cette hausse sert à financer :
• pour 5,3 millions d'euros l'ajustement de la dotation en faveur des
stages des internes en médecine du travail, en santé publique et
en pharmacie ;
• pour 16 millions d'euros, l'augmentation des quotas étudiants
(majoration des subventions aux écoles de formation des sages-femmes et
des professionnels paramédicaux et augmentation du nombre de bourses).
Les crédits de ce chapitre se répartissent entre quatre
articles : les subventions aux écoles de formation des sages-femmes
et de professionnels paramédicaux (22,6 millions d'euros), les
crédits pour les étudiants en médecine, en odontologie et
en pharmacie (8 millions d'euros), le financement de l'année recherche
de l'internat en médecine et en pharmacie (5,45 millions d'euros) et les
bourses pour les professions paramédicales et les sages-femmes (56,25
million d'euros).
Il existe 456 structures publiques, 33 structures privées avec support
hospitalier et 64 structures privées sans support hospitalier pour
assurer la formation des professions paramédicales. La part des
crédits d'Etat affectés aux écoles et instituts
privés a évolué sur la période 1999-2001 par un
mouvement continu de transfert de charges vers l'assurance-maladie pour les
établissements disposant d'un support hospitalier financé par
dotation globale. La part du montant total des crédits d'Etat
versé aux écoles et instituts privés, sans support
hospitalier, diminue ainsi depuis 2000 (54 % en 2000, 50 % en 2001).
2. La prise en charge de l'interruption volontaire de grossesse
Les
sommes consacrées au remboursement aux organismes de
sécurité sociale des dépenses afférentes à
l'IVG (chapitre 46-22) restent inchangées à 24,7 millions
d'euros. Ce niveau est stable en loi de finances initiale depuis 1997. Le
ministère de la santé possède par ailleurs une dette
envers de nombreux établissements hospitaliers qu'il conviendra bien, un
jour, de résorber.
En effet, la tarification de l'interruption volontaire de grossesse est
fixée par l'arrêté du 14 janvier 1991 relatif aux prix des
soins et d'hospitalisation afférents à l'IVG. Les tarifs
diffèrent selon le mode, instrumental ou médicamenteux,
utilisé pour cette intervention, et selon la durée de
l'hospitalisation nécessaire. Ces tarifs sont présentés
sous forme de forfaits. Ainsi le tarif d'une IVG pratiquée par mode
médicamenteux est fixé à 199,93 euros, et celui d'une IVG
par mode instrumental avec anesthésie générale et pour une
durée d'hospitalisation inférieure ou égale à 12
heures à 184,80 euros. Le remboursement des frais afférents
à l'IVG est à la charge de l'Etat. Cependant ce sont les
organismes de sécurité sociale qui remboursent les femmes des
frais engagés (remboursement à 80 %) avant de demander la prise
en charge des sommes à l'Etat. Pour 2000, le montant total des
remboursements des organismes d'assurance maladie s'est élevé
à 24,33 millions d'euros.
Depuis 1997, les crédits alloués sont supérieurs aux
dépenses, permettant ainsi de résorber progressivement les
retards de paiement des années antérieures. De 1997 à
2000, la dette a diminué de 2,16 millions d'euros, pour s'établir
au début de 2001 à 12,14 millions d'euros. Il a été
recensé 214.000 IVG déclarées en France
(départements d'outre mer, compris), dont 20 % sont
réalisées par mode médicamenteux.
3. L'organisation du système de soins
Le chapitre 47-19 « organisation du système de soins » voit sa dotation inchangée à 41,07 millions d'euros. Alors que l'année précédente, le chapitre avait connu de nombreux mouvements, le projet de loi de finances pour 2002 prévoit ainsi de reconduire à leur niveau de 2001 les dotations des différents articles soit :
-
• 17,19 millions d'euros pour les agences régionales de
l'hospitalisation (ARH) ; le gouvernement considère que ces
dernières possèdent des fonds de roulement suffisants pour faire
face à leurs besoins supplémentaires ;
• 61.000 euros pour des interventions non déconcentrées dans le domaine hospitalier ; 1,07 million d'euros pour des opérations déconcentrées équivalentes ;
• 373.000 euros pour le GIP Carte de professionnel de santé ;
• 22,38 millions d'euros pour la dotation des services de santé dans les territoires d'outre-mer et à Mayotte.
Par ailleurs, le projet de loi de finances rectificative pour 2001 propose d'ouvrir sur ce chapitre 305 millions d'euros destinés au financement du protocole hospitalier du 14 mars 2000, ainsi que 1,3 million d'euros pour le service de santé de Wallis-et-Futuna.
4. L'agence technique de l'information sur l'hospitalisation
Comme en
2001, l'agence technique de l'information sur l'hospitalisation se voit
dotée par le projet de loi de finances pour 2002 de 1,45 million d'euros
de crédits, inscrits à l'article 93 du chapitre 36-81
« établissements nationaux à caractère sanitaire
et social ».
Votre rapporteur spécial déplore les retards de mise en place de
cette agence dont l'objectif est «
d'optimiser les moyens à
disposition du ministère pour élaborer le système
d'information nécessaire à la conduite de la politique
hospitalière
». Elle a donc pour tâche d'aider la
direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (DHOS) à
poursuivre le développement du programme de médicalisation du
système d'information (PMSI). L'agence a été
créée par le décret n° 2000-1281 du 26
décembre 2000 ce qui laissait espérer une mise en place rapide.
En réalité, il a fallu attendre le 9 juillet 2001 pour que son
siège, Lyon, soit choisi, et elle attend toujours la nomination de son
directeur.
Sur le fond, l'utilité d'une telle agence plutôt que
d'un service au sein de la DHOS reste à prouver. Sur la forme, de tels
retards ne sont pas excusables. Ceci justifiera une attention
particulière de votre rapporteur spécial sur cette structure dans
les années qui viennent.
5. Les subventions d'équipement sanitaire
Pour
2002, les subventions d'équipement sanitaire (chapitre 66-11) augmentent
de 0,54 million d'euros à 12,165 millions d'euros, soit une hausse de
4,5 % des crédits de paiement
7(
*
)
. De même, les autorisations
de programme inscrites à ce chapitre pour l'agrégat
« offre de soins » augmentent de 0,66 million d'euros
à 14 millions d'euros.
Les crédits de paiement supplémentaires sont
affectés : à la modernisation et à l'humanisation des
centres hospitaliers régionaux et des établissements
d'intérêt national (5,9 millions d'euros, en hausse de
1,6 million) ; aux établissements de formation des personnels
sanitaires (800.000 euros en hausse de 470.000 euros). A l'inverse, les
crédits destinés à la modernisation et à
l'humanisation des établissements de soins et de cure diminuent de 1,7
million d'euros à 5,4 millions ; ce programme
bénéficie cependant de 11,1 millions d'euros d'autorisations de
programme (700.000 euros supplémentaires), ce qui signifie la
poursuite du programme.
6. Le fonds d'aide à l'adaptation des établissements hospitaliers
Le chapitre 66-12, créé en 1997 pour accueillir la dotation du fonds d'investissement pour la modernisation des hôpitaux (FIMHO) en 2001, voit sa dotation en crédits de paiement (15,25 millions d'euros en 2001) disparaître, et en autorisations de programme diminuer de 20,5 millions d'euros à 45,7 millions. L'arrêté du 21 mai 2001 avait déjà annulé 3,8 millions d'euros de crédits de paiement et 7,6 millions d'euros d'autorisations de programme 8( * ) .