Loi de finances pour 2002 - Tome III - Annexe 18 : Emploi et solidarité : II. Santé et solidarité
MARINI (Philippe), Rapporteur général ; JOYANDET (Alain), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 87 (2001-2002) - TOME III - Annexe 18 - COMMISSION DES FINANCES
Rapport au format Acrobat ( 374 Ko )Table des matières
-
INTRODUCTION
- I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
-
II. LE BUDGET DE LA SANTÉ : 543 MILLIONS
D'EUROS
-
A. LES POLITIQUES DE SANTÉ PUBLIQUE : 371
MILLIONS D'EUROS
- 1. Les subventions aux établissements nationaux à caractère sanitaire
-
2. Les programmes de lutte contre les fléaux
sanitaires
- a) Les programmes de santé publique, dispositifs de prévention et de promotion de la santé
- b) L'évaluation et la gestion des risques sanitaires liés à l'environnement et aux milieux de vie
- c) Les programmes et dispositifs de lutte contre les pratiques addictives
- d) L'action interministérielle de lutte contre la toxicomanie
- e) La lutte contre le SIDA et les maladies transmissibles
-
B. L'OFFRE DE SOINS : 172 MILLIONS D'EUROS
- 1. La formation des professions médicales et paramédicales
- 2. La prise en charge de l'interruption volontaire de grossesse
- 3. L'organisation du système de soins
- 4. L'agence technique de l'information sur l'hospitalisation
- 5. Les subventions d'équipement sanitaire
- 6. Le fonds d'aide à l'adaptation des établissements hospitaliers
-
A. LES POLITIQUES DE SANTÉ PUBLIQUE : 371
MILLIONS D'EUROS
-
III. LE BUDGET DE LA SOLIDARITÉ : 13,3
MILLIARDS D'EUROS
-
A. LE DEVELOPPEMENT SOCIAL : 6,1 MILLIARDS
D'EUROS
- 1. Les établissements nationaux pour jeunes sourds et aveugles
- 2. Le service national des objecteurs de conscience
- 3. Les interventions en faveur des droits des femmes
- 4. La formation des travailleurs sociaux
- 5. Le développement social
- 6. Les prestations obligatoires de développement social
- 7. Les subventions à divers régimes de protection sociale
- 8. Les subventions d'équipement social
- B. L'INTÉGRATION ET LA LUTTE CONTRE LES EXCLUSIONS : 7,2 MILLIARDS D'EUROS
-
A. LE DEVELOPPEMENT SOCIAL : 6,1 MILLIARDS
D'EUROS
- IV. LA GESTION DES POLITIQUES DE SANTÉ ET DE SOLIDARITÉ : 980 MILLIONS D'EUROS
- V. PRINCIPALES OBSERVATIONS
- CONCLUSION
- EXAMEN DE L'ARTICLE RATTACHÉ
- MODIFICATIONS DES CRÉDITS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
- EXAMEN EN COMMISSION
-
ANNEXE 1 :
LISTE DES SIGLES UTILISÉS
-
ANNEXE 2 :
MODIFICATIONS DE NOMENCLATURE
N° 87
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2001-2002
Annexe au procès verbal de la séance du 22 novembre 2001
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2002 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 18
EMPLOI ET SOLIDARITÉ :
II.- SANTÉ ET SOLIDARITÉ
Rapporteur spécial
: M. Alain JOYANDET
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Gérard Miquel, Claude Belot, Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, M. Aymeri de Montesquiou, vice-présidents ; MM. Yann Gaillard, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Bernard Angels, Bertrand Auban, Denis Badré, Jacques Baudot, Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Eric Doligé, Thierry Foucaud, Yves Fréville, Adrien Gouteyron, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, François Marc, Michel Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, René Trégouët.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ.) :
3262
,
3320
à
3325
et T.A.
721
Sénat
:
86
(2001-2002)
Lois de finances. |
INTRODUCTION
Avec
14,8 milliards d'euros de dépenses ordinaires et de crédits de
paiement, le budget de la santé et de la solidarité constitue le
6
ème
budget civil de l'État. Il se compose du budget
de la solidarité (13,28 milliards d'euros), de celui de la santé
(0,54 milliard d'euros) et des crédits de l'administration
(0,98 milliard d'euros).
Le gouvernement a décidé de consacrer 353 millions d'euros
supplémentaires au budget de la santé de la solidarité,
soit une hausse de 2,45 %. Elle était de 4,3 % et 590 millions
d'euros en 2001, et de 1,62 milliard d'euros en 2000.
Cependant, à la différence des années
précédentes, les changements de périmètre sont
assez limités, puisqu'ils ne concernent que 74 millions d'euros (61
millions d'euros de dépenses transférées à la
Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS)
et 13 millions d'euros transférés au budget du ministère
de l'environnement), contre 170 millions d'euros l'année
dernière (transfert du financement du Fonds d'action sociale pour les
travailleurs immigrés et leurs familles - FASTIF -, des cotisations
sociales et, pour 24,8 millions d'euros, des dépenses à
l'assurance maladie).
*
Au
delà des chiffres, des intitulés de chapitres budgétaires,
de la succession des articles, il convient, dans l'esprit de la réforme
de l'ordonnance organique, de s'interroger sur les finalités du budget
de la santé et de la solidarité. Ce budget a pour objectif de
venir en aide aux plus pauvres, aux malades, aux plus vulnérables, les
enfants, les jeunes, les handicapés, les personnes âgées.
Il intervient pour lutter contre les fléaux sanitaires, les maladies,
les drogues. Budget d'intervention essentiellement, ses résultats
doivent se lire dans la situation sanitaire et sociale de notre pays. Des
moyens très importants ont été dégagés
depuis cinq ans qui placent notre pays parmi ceux qui réalisent l'effort
le plus important en faveur de la solidarité. Or on ne peut pas
constater une amélioration de la situation dans les mêmes
proportions. Cette situation paradoxale conduit à s'interroger :
l'argent public est-il bien employé ?
Votre rapporteur spécial faisait l'année dernière le
« rêve » d'un budget idéal,
«
celui dont les crédits se stabiliseraient pour contribuer
à l'effort global de maîtrise de la dépense publique, celui
où les dépenses liées à la solidarité
nationale diminueraient grâce à la bonne conjoncture
économique, celui où les économies
générées seraient en partie réutilisées pour
mieux encadrer une réforme de système d'assurance maladie, pour
protéger les Français contre la progression de fléaux
sanitaires qui suscite une légitime inquiétude, pour apurer des
situations de fonctionnement douteuses
».
Comme l'année dernière, cette réflexion reste à
l'état de rêve. Les dépenses augmentent, la croissance
économique ne profite pas aux plus démunis, le système de
santé attend ses réformes, alors qu'une période moins
faste s'ouvre en vue de laquelle il aurait été au moins sage de
préparer l'avenir.
I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
A. LES DOMAINES D'INTERVENTION
L'ensemble des crédits de la santé et de la
solidarité s'élève pour 2002 à 14,8 milliards
d'euros. Ils se divisent en cinq agrégats :
21. Politiques de santé publique
22. Offre de soins
23. Développement social
24. Intégration et lutte contre les exclusions
31. Gestion des politiques de santé publique
La répartition des crédits montre de grandes différences
entre agrégats qu'il s'agisse de leur masse respective, l'écart
provenant du poids financier des
minima
sociaux, ou de leur rythme
d'évolution.
Ainsi, l'agrégat « offre de soins » régresse,
celui « intégration et lutte contre les exclusions »
se stabilise, tandis que l'effort est concentré sur les agrégats
« politique de santé publique », « gestion
des politiques de santé publique » et
« développement social ». De ce point de vue, le
budget maintient son orientation déjà excessivement
marquée en faveur des
minima
sociaux, mais consent un effort
marqué pour la santé publique. Les moyens de fonctionnement du
ministère continuent à augmenter. La régression vive des
crédits consacrés à l'offre de soins résulte quant
à elle essentiellement d'un transfert de dépenses vers
l'assurance maladie.
Présentation par agrégats
(en millions d'euros)
|
LFI 2001 |
PLF 2002 |
% budget 2001 |
% budget 2002 |
Écart |
21 Politiques de santé publique |
|
|
|
|
|
AP |
- |
- |
- |
- |
- |
DO + CP |
358,9 |
371,6 |
2,4 % |
2,51 % |
+ 3,54 % |
22 Offre de soins |
|
|
|
|
|
AP |
89,5 |
59,7 |
58 % |
49,6 % |
- 33,3 % |
DO + CP |
226,6 |
171,7 |
1,6 % |
1,16 % |
- 24,2 % |
23 Développement social |
|
|
|
|
|
AP |
50,6 |
39,9 |
29 % |
33,2 % |
- 21,1 % |
DO + CP |
5.781,5 |
6.115,1 |
40 % |
41,31 % |
+ 5,8 % |
24 Intégration et lutte contre les exclusions |
|
|
|
|
|
AP |
4,58 |
4,57 |
3 % |
3,8 % |
- 0,2 % |
DO+ CP |
7.160,9 |
7.161,2 |
49,6 % |
48,4 % |
- |
31 Gestion des politiques de santé et de solidarité |
|
|
|
|
|
AP |
14,63 |
16,16 |
10 % |
13,4 % |
+ 10, 4 % |
DO + CP |
918,8 |
980,4 |
6,4 % |
6,62 % |
+ 6,7 % |
Total |
|
|
|
|
|
AP |
159,3 |
120,3 |
100 % |
100 % |
- 24 % |
DO + CP |
14.446,7 |
14.800 |
100 % |
100 % |
+ 2,45 % |
B. GRANDES ORIENTATIONS
1. Un budget d'intervention
Le budget de la santé et de la solidarité est pour l'essentiel un budget d'intervention, les crédits du titre IV regroupent ainsi 92,7 % de l'ensemble des crédits.
Budget de la santé et de la solidarité pour 2002
(en millions d'euros)
|
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Évolution |
Titre III Moyens des services |
997,2 |
1.036,3 |
+ 3,9 % |
Titre IV Interventions publiques |
13.383,3 |
13.723,7 |
+ 2,55 % |
Total des dépenses ordinaires |
14.380,5 |
14.760 |
+ 2,65 % |
Titre V Investissements exécutés par l'État |
|
|
|
AP |
14,63 |
16,16 |
+ 10,45 % |
CP |
9 |
9,15 |
+ 1,7 % |
Titre VI Subventions d'investissement accordées par l'État |
|
|
|
AP |
144,72 |
104,24 |
- 28 % |
CP |
57,2 |
30,92 |
- 46 % |
Total des dépenses en capital |
|
|
|
AP |
159,35 |
120,4 |
- 24,45 % |
CP |
66,2 |
40,07 |
- 39,5 % |
Total (DO + CP) |
14.446,7 |
14.800 |
+ 2,45 % |
Les
moyens des services connaissent, eux, une progression de 4 %, plus faible
que celle de 6,5 % observée entre 2001 et 2000.
Il convient de noter également la diminution des autorisations de
programme (-24,45 %) et celle, plus inquiétante des crédits
de paiement. Ces derniers diminuent ainsi de 39,5 %, alors qu'ils avaient
déjà diminué de 44 % en 2001, 20,6 % en 2000 et
26,7 % en 1999 !
Les 353 millions d'euros supplémentaires servent à poursuivre les
priorités du gouvernement que sont : l'ajustement aux besoins en
matière de
minima
sociaux ; l'allongement de un à
deux trimestres de la période de cumul intégral entre le
bénéfice du RMI (revenu minimum d'insertion) ou de l'API
(allocation pour parent isolé) et un revenu d'activité ; le
financement pour 40 millions d'euros de mesures d'insertion et
d'accès aux droits ; 11,4 millions d'euros supplémentaires
pour le programme de prévention et de lutte contre la
pauvreté ; le quadruplement des crédits dans les programmes
prioritaires de santé publique (lutte contre le cancer, plan nutrition
santé, prévention du suicide, santé mentale,
contraception) ; la hausse des crédits des bourses pour les
études paramédicales ; le développement des centres
locaux d'information et de coordination (CLIC) ; la suppression de
l'évaluation forfaitaire des ressources pour l'attribution de
l'allocation aux adultes handicapés (AAH) ; la création de
1.500 places supplémentaires de centres d'aide par le travail (CAT) et
de 1.058 postes d'auxiliaires de vie ; la création de 1.500 places
en centre d'accueil et de 2.400 places supplémentaires
d'hébergement d'urgence pour les réfugiés et les
demandeurs d'asile ; et le renforcement des moyens de fonctionnement et en
personnel du ministère.
Par ailleurs, les mesures d'économies concernent principalement :
la minoration des crédits nécessaires à la couverture
maladie universelle (CMU) et au revenu minimum d'insertion (RMI)
(respectivement 76,22 et 33,5 millions d'euros) ; la suppression des
crédits pour les objecteurs de conscience (7,4 millions d'euros) ;
et le transfert de dépenses vers l'assurance maladie et le
ministère de l'environnement (74 millions d'euros).
2. L'évolution des effectifs
Le
ministère devrait disposer en 2002 de 15.022 emplois budgétaires,
en progression de 294 emplois. La hausse réelle du nombre d'emplois
s'élève à 250, le solde correspondant aux mesures de
résorption des emplois précaires.
Les 250 emplois supplémentaires, essentiellement des cadres A, se
répartiront entre l'administration centrale (38 attachés, un
inspecteur général des affaires sociales, un conseiller des
affaires sociales) et les services déconcentrés (80 inspecteurs
des affaires sanitaires et sociales). Ils seront notamment destinés
à permettre aux services d'assumer leurs missions dans le cadre de la
lutte contre l'encéphalite spongiforme bovine (ESB) 80 contractuels
seront embauchés pour contribuer à la mise en oeuvre de
l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) dans les services
déconcentrés.
Parallèlement, le ministère procédera à 98
transformations d'emplois, tandis que 18 postes de contractuels de
1
ère
catégorie seront créés par
transformation d'emplois de secrétaires administratifs pour servir de
support budgétaire à l'accueil de fonctionnaires
détachés d'autres ministères.
Répartition et évolution des effectifs budgétaires
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
Administration centrale |
2.324 |
2.343 |
2.348 |
2.400 |
2.652 |
2.704 |
Services déconcentrés |
11.786 |
11.966 |
11.977 |
12.027 |
12.076 |
12.318 |
Total |
14.110 |
14.309 |
14.325 |
14.427 |
14.728 |
15.022 |
Les
effectifs de l'administration centrale ont augmenté de 16 % alors
que, dans le même temps, les effectifs des services
déconcentrés de 5 %.
A ces personnels inscrits comme emplois budgétaires au bleu, il convient
d'ajouter les nombreuses mises à disposition dont
bénéficie le ministère dans des conditions
déontologiques, financières voire réglementaires
douteuses. De ce point de vue, le ministère compte poursuivre le
mouvement de régularisation de la situation, en consacrant 8 millions
d'euros au remboursement des traitements des emplois mis à disposition,
contre 4,55 millions d'euros en 2001.
C. LES PRINCIPAUX AXES DE LA POLITIQUE DU GOUVERNEMENT
Dans le
domaine sanitaire, le gouvernement a choisi de quadrupler les crédits
consacrés par l'État aux programmes prioritaires de santé
publique, d'augmenter de 40 % les crédits consacrés à la
santé - précarité (11,4 millions d'euros en plus) dans le
cadre du programme de prévention et de lutte contre la pauvreté
et l'exclusion sociale en faveur des plus démunis, des jeunes, du
développement de la santé dans les quartiers en difficulté
et de l'éducation en santé. Il met aussi en exergue le soutien
à la formation des professionnels de santé avec la progression
des crédits consacrés aux bourses pour les étudiants en
formation paramédicale et de sage-femmes.
Dans le domaine social, un effort particulier est consenti en faveur de
personnes en situation de fragilité sociale : allongement de un
à deux trimestres de la période de cumul intégral entre le
bénéfice d'un minimum social (allocation pour parent isolé
ou revenu minimum d'insertion) et le revenu d'activité ;
suppression de l'évaluation forfaitaire des ressources pour
l'attribution de l'allocation aux adultes handicapés ; poursuite du
plan pluriannuel annoncé
en janvier 2000 avec la création
de 1.500 places en centres d'aide par le travail (CAT), et de 1.058 postes
d'auxiliaires de vie supplémentaires, ainsi que le renforcement des
moyens des COTOREP. Pour permettre la mise en place de l'APA, sont
créés 160 centres locaux d'information et de coordination
(CLIC) supplémentaires, soit une augmentation de 115 %. Ils ont vocation
à mieux prendre en compte les attentes des personnes âgées
(vie quotidienne, soins, prévention, accompagnement, vie culturelle et
citoyenne,...). Enfin, afin de prendre en charge le plus dignement possible les
réfugiés et demandeurs d'asile, le budget 2002 accroît les
capacités d'accueil avec la création de 1.500 places en
centre d'accueil et un renforcement des crédits attribués
à l'allocation d'attente.
En matière de gestion des politiques de santé et de
solidarité, «
la création d'emploi demeure la
priorité
», avec un renforcement de 250 emplois, la
résorption de l'emploi précaire et la poursuite de la
régularisation des mises à disposition.
D. L'EXÉCUTION DES BUDGETS PRÉCÉDENTS
1. L'exécution du budget 2000
Le budget de la santé et de la solidarité pour 2000 avait été fixé dans la loi de finances initiale à 90,07 milliards de francs 1( * ) pour les dépenses ordinaires et 763 millions de francs pour les crédits de paiement. Les mouvements de crédits intervenus au cours de l'exercice ont porté les dépenses ordinaires ouvertes à 93,61 milliards de francs et les crédits de paiement ouverts à 1,69 milliard de francs.
Évolution des crédits en 2000
(en millions de francs)
|
LFI |
LFR |
Répartitions |
Transferts |
Virements |
Reports |
Fonds de concours |
Annulations |
Crédits ouverts |
DO |
90.073 |
+4.805 |
+ 26 |
+ 197 |
+ 793 |
+ 679 |
+ 193 |
- 1.037 |
93.611 |
|
|
|
- 117 |
- 1.216 |
- 793 |
+ 8 |
|
|
|
CP |
763 |
+ 161 |
+ 3 |
- 5 |
|
+ 761 |
+ 11 |
|
1.694 |
Les principales mesures des deux collectifs budgétaires de l'exercice 2000 étaient : la hausse des moyens de l'économie solidaire (33 millions de francs), le financement des aides aux personnes victimes d'intempéries (360 millions de francs), le protocole hospitalier du 14 mars 2000 (2 milliards de francs), les subventions aux écoles d'infirmières (100 millions de francs), la rente viagère en faveur des anciens supplétifs de l'armée française (30 millions de francs), les dépenses d'AAH (650 millions de francs), les dépenses de tutelle et de curatelle (70 millions de francs), le remboursement à la CNAF de sa contribution au FASTIF (946 millions de francs), les dépenses de RMI (425 millions de francs). S'agissant des dépenses de transfert, les principaux mouvements portent sur les cotisations maladie des agents du ministère et sur les crédits du fonds spécial d'invalidité.
Évolution des crédits par agrégats en 2000
|
LFI 2000 |
Modifications |
Crédits ouverts |
DO Politiques de santé publique |
2.453 |
- 66 |
2.387 |
DO Offre de soins |
1.201 |
+ 2.206 |
3.407 |
CP politiques de santé publique et offre de soins |
339 |
+ 489 |
828 |
DO Développement social |
36.270 |
+ 1.255 |
37.525 |
DO Intégration et lutte contre les exclusions |
44.703 |
+ 746 |
45.449 |
CP Développement social et Intégration et lutte contre les exclusions |
318 |
+ 326 |
644 |
DO Gestion des politiques de santé et de solidarité |
5.444 |
- 602 |
4.842 |
CP Gestion des politiques de santé et de solidarité |
104 |
+ 114 |
218 |
Total |
90.836 |
+ 4.469 |
95.306 |
2. L'exécution du budget 2001
Les dix
premiers mois de la gestion 2001 donnent une bonne vision de l'exécution
budgétaire de cette année.
Les reports restent très importants et ont tendance à augmenter
en comparaison aux reports sur 2000 ; pour les dépenses en capital,
ils sont souvent supérieurs aux dotations en loi de finances initiale.
Ils se sont élevés à :
• 880 millions de francs sur les dépenses ordinaires, dont
235 millions de francs sur le chapitre 34-98 « moyens de
fonctionnement des services », 100 millions sur le chapitre 43-32
« professions médicales et paramédicales - formation,
recyclage et bourses » (crédits ouverts en collectif
budgétaire de décembre 2000), et 122 millions de francs de
crédits pour les rapatriés ;
• 1,05 milliard de francs sur les crédits de paiement des titres V
et VI, dont 152 millions de francs sur le chapitre 57-93
« équipements administratifs et sanitaires, études et
recherche », 62 millions de francs au titre des subventions
d'équipement sanitaire, 456 millions de francs pour le fonds d'aide
à d'adaptation des établissements hospitaliers (le FIMHO) et 386
millions de francs sur les subventions d'équipement social.
Ont été ouverts par décret d'avance 263 millions de
francs, dont 250 millions de francs au titre de l'action sociale de lutte
contre l'exclusion et d'intégration (chapitre 46-81) afin de faire face
aux besoins constatés en matière d'accueil des étrangers.
Deux arrêtés ont annulé 768,3 millions de francs de
crédits : 131,5 millions de francs sur les crédits des
établissements nationaux à caractère sanitaire et social,
60 millions de francs sur les crédits de développement social, 15
millions de francs sur les crédits de la mission
interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT),
52 millions de francs de crédits de paiement sur le FIMHO, et
surtout 521 millions de francs sur les crédits ouverts au titre de
la couverture maladie universelle.
Le principal mouvement de transfert de crédits a porté sur les
charges de pensions, pour un montant total de 1,19 milliard de francs.
Enfin, le projet de loi de finances rectificative pour 2001 propose
d'ouvrir :
• 48,7 millions de francs de moyens de fonctionnement pour le plan Biotox
de lutte contre le terrorisme (30 millions de francs) et des actions de
communication (18,7 millions de francs) ; le plan Biotox justifie aussi
l'ouverture de 6 millions de francs de crédits au titre de
« l'évaluation et de la gestion des risques sanitaires
liés à l'environnement et aux milieux de vie » et de
24 millions de francs au titre de la lutte contre le sida et les maladies
transmissibles
2(
*
)
; 30 millions de francs
de crédits de paiement sont aussi ouverts au titre du programme civil de
défense ;
• 62 millions de francs au titre des frais de justice et de
réparations civiles ;
• 41,5 millions de francs au titre de l'action internationale du
ministère (soit la multiplication par 1,3 de la dotation
initiale) ;
• 20 millions de francs pour le « plan harkis » ;
• 335 millions de francs au titre des dépenses d'AAH ;
• 90 millions de francs au titre des fais de tutelle et de curatelle ;
• 2 milliards de francs au titre du financement du protocole hospitalier
du 14 mars 2000
• 20 millions de francs pour des mesures sociales à Mayotte ;
• 30 millions de francs de crédits de paiement au titre des
subventions d'équipement culturel et social.
II. LE BUDGET DE LA SANTÉ : 543 MILLIONS D'EUROS
Le budget de la santé s'élèvera en 2002 à 543,3 millions d'euros contre 585,5 millions d'euros en 2001, soit une diminution apparente de 7,2 %. Cependant, l'agrégat offre de soins connaît un transfert de charges de 61 millions d'euros vers l'assurance maladie. Le budget de la santé progresse donc en réalité, à structure constante, de 3,2 %.
A. LES POLITIQUES DE SANTÉ PUBLIQUE : 371 MILLIONS D'EUROS
Les dépenses consacrées aux politiques de santé publique augmentent de 12,7 millions d'euros par rapport à la loi de finances initiale 2001 (+ 3,54 %). Elles s'établiront donc en 2002 à près de 371,6 millions d'euros, consacrés aux établissements nationaux (moyens stables) et aux différents programmes de santé publique (moyens en hausse).
1. Les subventions aux établissements nationaux à caractère sanitaire
Les crédits consacrés aux établissements nationaux à caractère sanitaire (chapitre 36-81) diminuent de 13,6 millions d'euros (- 19 %), faisant suite à une baisse de 3,7 millions d'euros en 2001 (- 4,9 % par rapport à 2000) pour atteindre 58,19 millions d'euros en 2002. Il convient néanmoins de relativiser cette diminution en raison du transfert au budget du ministère de l'environnement de 12,9 millions d'euros de crédits représentant la subvention du ministère de la santé pour le fonctionnement de l'office de protection contre les rayonnements ionisants (OPRI) dans le cadre de la création de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. En dehors de cet effet de structure, les crédits diminuent donc de 0,7 million d'euros (- 1,2 %) en raison de transferts de crédits de l'AFSSAPS et l'InVS vers l'administration centrale. Comme, l'arrêté d'annulation du 21 mai 2001 avait déjà réduit les dotations budgétaires du chapitre de 15,24 millions d'euros, la baisse des moyens prévue pour 2002 n'est qu'apparente. Le gouvernement avait justifié les annulations de crédits par l'existence de fonds de roulement importants et explique la stagnation des crédits budgétaires par le développement des ressources propres des agences.
Subventions aux établissements nationaux à caractère sanitaire (chapitre 36-81)
(en millions d'euros)
|
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Évolution |
Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé |
26,18 |
25,7 |
- 1,8 % |
Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé - recherche |
0,15 |
0,15 |
- |
Agence française de sécurité sanitaire des aliments |
4,12 |
4,28 |
+ 3,9 % |
Agence française de sécurité sanitaire environnementale |
2,59 |
2,59 |
- |
Agence française du sang |
- |
- |
- |
Office de protection contre les rayonnements ionisants |
12,9 |
- |
- 100 % |
Établissement français des greffes |
4,28 |
4,13 |
- 3,5 % |
Institut de veille sanitaire |
15,75 |
15,52 |
- 1,45 % |
Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé |
5,8 |
5,8 |
- |
Total |
71,8 |
58,19 |
- 19 % |
Total hors transfert |
58,9 |
58,19 |
- 1,2 % |
Le développement des agences, de leurs moyens propres, de leur personnel comme de leur activité appelle une vision plus large du budget total et des effectifs de celles-ci. On peut ainsi constater que les emplois budgétaires des agences augmentent de 159,6 postes en un an, et que leur budget total progresse de 12,8 %. Votre rapporteur spécial considère qu'il existe en la matière une dérive nette des coûts de fonctionnement de ces structures. Il ne faut en effet pas oublier que dans le même temps les moyens de l'administration centrale, qui assumait auparavant ces fonctions, continuent à augmenter.
Les moyens des agences
|
Budget
(*)
|
Budget
(*)
|
Part
subvention MES
|
Emplois budgétaires
|
Emplois budgétaires
|
Mises
à disposition
|
Mises
à disposition
|
AFSSAPS |
82,48 |
92,25 |
29,3% |
828 |
881 |
5 |
- |
AFSSA |
69,44 |
81,88 |
5 % |
575 |
623 |
134 |
131 |
OPRI |
23,45 |
26,75 |
40,3 % |
225 |
225 |
- |
- |
EFG |
13,47 |
15,01 |
28,5% |
85 |
93,6 |
38 |
37,9 |
InVS |
22,17 |
25,17 |
62,6% |
140 |
155 |
- |
5 |
ANAES |
24,98 |
29,76 |
19,5% |
146 |
176 |
29 |
8 |
ENSP |
39,33 |
39,92 |
24,5% |
262 |
267 |
- |
- |
Total |
275,33 |
310,74 |
- |
2.261 |
2.420,6 |
206 |
181,9 |
(*)
après décisions modificatives
L'AFSSAPS a en charge l'ensemble du risque sanitaire. L'année 2001 aura
été marquée par les conséquences de la crise de
l'encéphalite spongiforme bovine (ESB). L'agence a dû effectuer
l'évaluation des produits biologiques : dès lors qu'un
produit biologique d'origine bovine, ovine ou caprine intervient dans la
fabrication d'un médicament, à quelque étape que cela
soit, une évaluation du risque de transmission est
réalisée conformément à une ligne directrice
européenne publiée par l'agence européenne du
médicament. Cette procédure de certification s'applique à
toutes les matières premières d'origine bovine, ovine ou caprine
utilisées pour la préparation de principes actifs, d'excipients
ou de réactifs. Elle s'impose pour toute nouvelle demande d'autorisation
de mise sur le marché (AMM). Pour tous les autres produits
bénéficiant déjà d'une AMM, l'AFSSAPS a
demandé aux industriels d'apporter les preuves que leurs produits
répondaient aux critères de sécurité
énoncés dans la ligne directrice. Les produits cosmétiques
sont également concernés et la réglementation visant
à maîtriser le risque lié à l'ESB dans la
fabrication des cosmétiques retient pour principe général
d'appliquer les mêmes interdictions que celles en vigueur pour les
produits de la chaîne alimentaire. Les produits d'origine animale qui
seraient utilisés dans la fabrication des cosmétiques mais pas
dans la chaîne alimentaire sont également évalués.
L'Établissement français des greffes (EFG) est chargé de
promouvoir le don d'organes et de tissus, de gérer le registre national
des refus, de gérer la liste des patients en attente de greffes,
d'attribuer les greffons en fonction de règles de répartition
homologuées par le ministre, de préparer des règles de
bonnes pratiques dans le domaine des greffes, d'évaluer les
résultats des greffes, et de participer à l'enseignement et
à la recherche dans son domaine de compétences. L'EFG fonctionne
en continu. Il est organisé au niveau territorial avec un siège
national, et un réseau de 6 services de régulation et d'appui
couvrant le territoire métropolitain et les départements d'outre
mer.
Transplantations d'organes réalisées en France
|
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Coeur
|
397
|
366
|
370
|
321
|
328
|
Total |
2807
|
2839
|
3116
|
3018
|
3211
|
* Le
nombre entre parenthèses correspond aux greffons prélevés
sur un donneur vivant apparenté.
L'année 2000 a confirmé l'augmentation constante depuis 1996 du
recensement des sujets en état de mort encéphalique (+ 5% par
rapport à 1999) et du prélèvement dans les mêmes
proportions. Cependant, l'augmentation des prélèvements n'a pas
systématiquement pour corollaire l'augmentation du nombre de greffes
pour tous les types d'organes : le nombre global de greffes augmente de plus de
6% en 2000. L'augmentation porte essentiellement sur les greffes de rein (+
4,4%) et de foie (+ 15%). En revanche, les greffes cardiaques et pulmonaires
demeurent stables en dépit de la hausse des prélèvements.
Les perspectives de l'EFG s'inscrivent dans le cadre du contrat d'objectifs
2000 - 2002. Le premier objectif est d'atteindre un taux de
20 prélèvements par million d'habitants, avec une
augmentation en parallèle du nombre de greffes réalisées.
L'intérêt de ce programme est sanitaire mais également
économique dans la mesure ou la greffe rénale est moins
coûteuse que les traitements de dialyse chronique. Les autres objectifs
sont l'augmentation du recensement des donneurs, la diminution des refus de
prélèvements, l'amélioration des règles de
répartition des organes en assurant l'égalité
d'accès à la greffe, le développement de
l'évaluation de la recherche clinique, et de la coopération
internationale, et enfin l'optimisation de la gestion de l'établissement.
L'Institut de veille sanitaire (InVS), a deux missions : le renforcement des
capacités d'alerte et d'intervention concernant les menaces pour la
santé publique et l'amélioration du suivi
épidémiologique permanent des grands fléaux sanitaires
afin de contribuer à leur maîtrise et à leur
prévention. Le contrat d'objectif et de moyens 2001-2003, dont votre
rapporteur spécial s'étonne qu'il n'ait pas encore
été conclu, comporterait cinq axes principaux :
• consolider les capacités d'alerte et de réponse aux
menaces de santé publique dans tous les champs de la veille ;
• développer la surveillance de santé publique,
principalement dans les domaines utiles à la conduite des politiques
publiques de santé ;
• renforcer la capacité d'anticipation des risques sanitaires et
développer de nouvelles thématiques de surveillance ;
• participer au positionnement de la France dans les réseaux de
surveillance de la santé européens et internationaux ;
• assurer la communication et la diffusion des connaissances sur les
risques sanitaires, en direction des professionnels et du grand public.
Parallèlement, l'institut entend consolider les capacités
d'alerte et de réponse aux menaces de santé publique et
développer la surveillance de la santé publique, principalement
dans les domaines prioritaires des politiques publiques de santé :
cancers, nutrition, surveillance de l'infection VIH, du virus de
l'hépatite C (VHC) et des maladies sexuellement transmissibles,
surveillance des infections nosocomiales et de la résistance aux
antibiotiques, surveillance des infections à prévention
vaccinale, risques infectieux d'origine alimentaire et zoonoses, troubles
musculo-squelettiques, surveillance des effets liés à la
pollution atmosphérique urbaine, risques chimiques d'origine
environnementale et professionnelle, nuisances physiques, accidents de la vie
courante. L'institut cherche aussi à anticiper les risques sanitaires.
L'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en
santé (ANAES), possède deux types de missions,
l'évaluation et l'accréditation. Au titre de sa mission
d'évaluation, qui concerne les domaines ambulatoire et hospitalier, elle
est chargée notamment d'élaborer ou de valider des
recommandations de bonne pratique clinique et des références
médicales ou professionnelles en matière de prévention, de
diagnostic ou de thérapeutique, d'élaborer ou de valider des
méthodes d'évaluation, de réaliser ou de valider des
études d'évaluation technologique et de promouvoir
l'évaluation des pratiques professionnelles. Elle peut également
être chargée de l'évaluation d'actions et de programmes de
santé publique. L'agence donne un avis sur les actes, prestations,
fournitures avant leur prise en charge ou leur remboursement par l'assurance
maladie, à l'exception du médicament. Au titre de sa mission
d'accréditation, elle est chargée de l'élaboration et de
la validation des référentiels de qualité des soins et des
pratiques professionnelles ainsi que de la mise en oeuvre de la
procédure d'accréditation des établissements de
santé publics et privés, et des réseaux de soins et
groupements de coopération sanitaire.
L'objectif de l'accréditation est d'inciter les établissements de
santé à la recherche de la qualité. Le rapport
d'accréditation a donc pour objet, d'apprécier la situation d'un
établissement, à un moment donné, par rapport aux
référentiels du manuel d'accréditation, qui indiquent
quels sont les objectifs à atteindre. L'article L. 6113-4 du code de la
santé publique dispose qu'«
avant le 24 avril 2001, tous
les établissements de santé devront s'être engagés
dans la procédure d'accréditation
». Le
gouvernement a rappelé cette disposition par voie de circulaire en
janvier 2001. Au 20 août 2001, plus de 3.000 dossiers d'engagement
avaient été déposés, alors que 4.170
établissements de santé sont concernés par la
procédure
3(
*
)
. Le nombre de visites
d'accréditation réalisées au 31 décembre 2000
s'élevait à 72. Pour l'année 2001, ce chiffre sera de 183.
L'objectif pour l'année 2002 est de procéder à 400 visites
initiales d'accréditation. Votre rapporteur spécial ne peut que
renouveler les observations de son prédécesseur sur la lenteur de
mise en place de l'accréditation au regard tant de la loi que des moyens
attribués à l'agence (et prélevés sur les
Français).
Activité de l'ANAES au titre de l'accréditation
|
2000 |
2001 |
Nombre de dossiers d'engagement |
264 |
3.000 |
Nombre de visites |
72 |
183 |
L'agence française de sécurité sanitaire environnementale (AFSSE), créée par la loi n° 2001-393 du 9 mai 2001, constitue le dernier volet du dispositif de sécurité sanitaire mis en place par la loi du 1 er juillet 1998. Le projet de décret organisant l'AFSSE est en cours d'élaboration. Destinée à évaluer les risques sanitaires liés aux milieux, l'AFSSE prend place aux côtés de l'InVS chargé de surveiller l'état de santé de la population, de l'AFSSA et de l'AFSSAPS chargées de veiller à la sécurité des produits. L'AFSSE s'appuie sur les efforts de prise en compte des impacts environnementaux sur la santé dans de multiples organismes de recherche et d'expertise. Elle doit permettre de mobiliser la capacité d'expertise en matière d'évaluation des risques sanitaires et d'assurer une meilleure coordination entre les organismes existants. L'agence compte également disposer d'une capacité scientifique d'expertise et de synthèse propre, et des moyens administratifs et financiers pour construire un partenariat contractuel avec les établissements publics, les universités. Hors BCRD, le gouvernement a doté l'AFSSE dans le budget 2001 de 4,1 millions d'euros, dont 2,6 millions au titre du secteur santé-solidarité, 35 emplois devant être créés. La dotation au titre du BCRD pour 2001 a été fixée à 1,5 million d'euros. Pour l'année 2002, hors BCRD, le gouvernement a prévu de doter l'AFSSE de 5,6 millions d'euros (la contribution du ministère chargé de la santé restant de 2,6 millions) avec la création de 14 emplois supplémentaires. En ce qui concerne le BCRD, il est prévu une dotation de 2,3 millions d'euros.
2. Les programmes de lutte contre les fléaux sanitaires
Les crédits inscrits aux différents chapitres pour ces programmes de santé publique augmentent de 26,32 millions d'euros (après une diminution de 18,57 millions d'euros en 2001 par rapport à 2000) soit une progression de plus de 9,1 %. La presque totalité de ces moyens supplémentaires est cependant destinée aux programmes de santé publique.
a) Les programmes de santé publique, dispositifs de prévention et de promotion de la santé
Les
dépenses en faveur des programmes de santé publique augmenteront
en 2002 de 60 % à 66,8 millions d'euros (24,7 millions d'euros
supplémentaires). La hausse était déjà de 9,4 %
entre 2000 et 2001.
Ces crédits sont déconcentrés à hauteur de 46,94
millions d'euros (16,9 millions d'euros de hausse), tandis que les
observatoires régionaux de santé voient leurs moyens augmenter de
0,56 million d'euros à 3,85 millions, et que les actions menées
au plan national bénéficieront de 16 millions d'euros (hausse de
7,34 millions, soit un quasi doublement). Sont transférés vers le
titre III : 2,28 millions d'euros au titre des crédits des
commissions locales d'insertion et 230.000 euros pour le fonctionnement d'une
unité de surveillance et d'épidémiologie
nutritionnelle ; à l'inverse, le chapitre reçoit par
transfert 530.000 euros pour le financement du suivi national des
hémophiles.
La hausse des moyens recouvre deux objectifs prioritaires :
• le renforcement des moyens alloués aux programmes de santé
publique : cancer, nutrition, santé mentale, contraception et
suicide (17 millions d'euros) ;
• le financement des programmes régionaux de prévention et
d'accès aux soins (PRAPS), à la santé des jeunes, à
la santé dans les quartiers en difficulté et à
l'éducation pour la santé (9,15 millions d'euros
supplémentaires à cet effet).
Les crédits de l'article 10 de ce chapitre regroupent les
dépenses non déconcentrées. Ils s'élèvent en
2002 à 16 millions d'euros.
En 2001, 4 millions d'euros ont financé des structures ou dispositifs
nationaux de santé publique. La plus grande part (3,68 millions d'euros)
a servi à assurer le fonctionnement et les activités
régulières du comité français d'éducation
pour la santé (hors campagnes de communication nationale). La subvention
d'exploitation versée au CFES représente environ 80 % du
montant des subventions d'exploitation accordées à l'organisme et
60% de son budget (hors campagnes nationales de communication). Le solde des
crédits a permis de financer les interventions du haut comité de
la santé publique, le fonctionnement de l'union internationale de
promotion de la santé et d'éducation pour la santé,
l'ENSP, afin qu'elle conduise une formation en « management des
politiques régionales de santé »
4(
*
)
, et enfin la société française de
santé publique.
Votre rapporteur spécial constate cet
émiettement et serait curieux de savoir si l'utilité de ces
subventions a pu être évaluée
.
Par ailleurs, 2,04 millions d'euros ont financé des actions en direction
de « populations ciblées » : 1,13 million
d'euros ont été consacrés à la santé des
jeunes sous forme, pour l'essentiel, de subventions à l'association
l'école des parents et des éducateurs d'Ile-de-France pour le
fonctionnement du numéro vert « Fil santé
jeunes ». Le solde sert à subventionner diverses actions,
comme la formation de professionnels à l'information sur la
contraception (dans les départements de la Somme, du Rhône et de
la Seine-Saint-Denis Denis), des actions en direction des personnes victimes de
violences (dont une subvention à l'association « SOS
Attentats » dont on peut se demander le lien avec la santé
publique), ou des actions contre le sida. C'est ainsi que Sida info service est
subventionné sur cet article pour 38.100 euros, alors que des
crédits figurent aussi en sa faveur sur le chapitre 47-18. Pour
l'exercice 2002, il est envisagé de renforcer les actions en faveur de
la santé des jeunes, notamment par le développement du Fil
santé jeunes.
Enfin, 2,4 millions d'euros permettent de financer des actions concernant
le système de santé et la qualité des soins : lutte
contre le cancer (1,24 million d'euros), prévention du suicide (416.000
euros), la direction générale de la santé (DGS)
information et formation (120.000 euros), actions de prévention de la
DGS en matière d'amélioration de la qualité des soins
(736.000 euros). Divers organismes fonctionnent aussi grâce aux
crédits de cet article (la coordination nationale des réseaux, le
comité national d'experts sur la mortalité maternelle
évitable, l'INSERM, la société d'étude et de
traitement de la douleur, la société française de
pédiatrie, la veille scientifique sur le saturnisme, etc.).
Les 9,65 millions d'euros supplémentaires inscrits pour 2002 devront,
outre la poursuite des actions déjà menées en 2001,
assurer le développement et la mise en oeuvre du plan cancer (2,4
millions d'euros en plus), le nouveau plan nutrition (776.000 euros), la
prévention du suicide (137.000 euros), le programme d'actions en
santé mentale (700.000 euros), le volet santé du nouveau plan
national de lutte contre les exclusions (1,8 million d'euros), le nouveau plan
« contraception » (915.000 euros).
S'agissant de l'article 20 (actions déconcentrées) de ce
chapitre, les 30 millions d'euros inscrits en 2001 ont financé les
actions suivantes : le développement des 70 programmes
régionaux de santé (PRS) (4,7 millions d'euros), la montée
en puissance des PRAPS (21,16 millions d'euros), les autres politiques de
santé hors PRS et PRAPS (un million d'euros), le fonctionnement et les
activités des comités départementaux et régionaux
d'éducation pour la santé (CODES et CRES) (1,8 million d'euros),
ainsi que 1,3 million d'euros en faveur de la lutte contre le cancer. Les
mesures nouvelles inscrites pour 2002 (16,8 millions d'euros) se
répartissent selon les priorités nationales, soit la poursuite de
la mise en oeuvre du plan cancer (2,63 millions d'euros) ; le soutien
à des actions expérimentales dans le domaine de la nutrition (1,5
million d'euros) ; des actions de lutte contre le suicide (2 millions
d'euros) ; le plan contraception (1,8 million d'euros) ; le volet
santé du plan de lutte contre les exclusions (8,84 millions
d'euros).
b) L'évaluation et la gestion des risques sanitaires liés à l'environnement et aux milieux de vie
Les crédits consacrés à l'évaluation et à la gestion des risques sanitaires liés à l'environnement augmenteront en 2002 de 1,17 million d'euros à 7,6 millions d'euros (+ 18,15 %, après une hausse de 16,5 % en 2001 5( * ) ). Ces crédits supplémentaires serviront à la lutte contre le saturnisme et contre les risques liés à l'eau et aux bâtiments.
c) Les programmes et dispositifs de lutte contre les pratiques addictives
Les
dépenses de ce chapitre diminuent de 1,2 million d'euros, soit une
baisse de 1 %, pour s'élever à 118,46 millions d'euros.
Cette réduction de crédits s'applique en totalité aux
dépenses déconcentrées mais cache en réalité
une hausse des moyens de 3,8 millions d'euros, suite à un triple
mouvement :
• le transfert de 4,6 millions d'euros vers le chapitre 46-81
correspondant au regroupement sur ce dernier des crédits destinés
au financement des points accueil jeunes et des points écoute jeunes ;
• le transfert de 0,3 million d'euros vers le chapitre 47-18 pour le
regroupement des crédits destinés aux structures d'accueil pour
jeunes intégrant un programme d'échanges de seringues ;
• une mesure nouvelle de 3,8 millions d'euros destinée aux besoins
des structures et à la revalorisation du prix de la méthadone.
d) L'action interministérielle de lutte contre la toxicomanie
Les
crédits gérés par la mission interministérielle de
lutte contre la drogue et les toxicomanies (MILDT) resteront constants en 2002
à 45,5 millions d'euros. Elles sont orientées dans trois
directions : subventions directement accordées par la MILDT (en
hausse), subventions déconcentrées à des chefs de projet
départementaux (en hausse), et crédits répartis entre les
ministères (en baisse).
Votre rapporteur spécial ne peut que s'étonner de l'absence de
réponse à son questionnaire sur les crédits de ce
chapitre. Ce silence est d'autant plus surprenant que notre collègue
Roland du Luart, alors rapporteur spécial des crédits au sein des
services généraux du Premier ministre, a rendu en octobre 2001 un
rapport de contrôle budgétaire sur la MILDT
6(
*
)
qui formulait critiques et propositions. Il aurait
ainsi été intéressant d'étudier l'utilisation par
la MILDT des crédits mis à sa disposition en 2001. Votre
rapporteur spécial ne saurait voir un lien entre ce silence et le
rapport de notre collègue...
e) La lutte contre le SIDA et les maladies transmissibles
Les
crédits inscrits au chapitre 47-18 augmentent de 1,63 millions d'euros
(+ 2,2 %) à 74,95 millions d'euros. Ces moyens
supplémentaires se répartissent entre les dépenses
déconcentrées (0,18 million d'euros de plus, à 48,78
millions), les dépenses non déconcentrées (0,36 million
d'euros de plus à 22,72 millions) et les « centres de
référence » (1,08 million d'euros de plus à 3,44
millions soit une hausse de 46 %). Il s'agit donc en priorité de
renforcer les moyens de ces derniers, et, pour le solde, de consacrer
450.000 euros aux maladies émergentes.
Le chapitre 47-18 regroupe depuis 1999 l'ensemble des crédits
d'intervention de lutte contre les maladies transmissibles. Les programmes et
actions menés peuvent être agrégés en quatre grandes
catégories :
• les réseaux associatifs nationaux (Act Up, Aides
Fédération, ARCAT, les soeurs de la perpétuelle
indulgence, Chrétiens contre le sida, familles rurales, élus
locaux contre le sida...)
• le programme personnes atteintes qui finance des réseaux
associatifs d'ampleur nationale, professionnels (telle la
fédération nationale de l'hébergement VIH), de personnes
concernées (comme Patchwork des noms ou la fédération
nationale des hémophiles), ou développant des programmes sur le
terrain (comme ARCAT), des réseaux ville-hôpital VIH (pour la part
extra-hospitalière), l'aide à domicile, des dispositifs
d'hébergement dont les appartements de coordination
thérapeutique, le soutien et l'accompagnement des personnes en
particulier dans l'aide à l'observance ;
• le programme réduction des risques et du dommage social en
direction des usagers de drogues, en soutenant des réseaux associatifs
nationaux, en direction des usagers (ASUD) et des élus (SAFE), en aidant
à la mise à disposition de matériel de prévention
(stéribox et trousses associatives), en finançant l'installation
et la maintenance des automates (récupérateurs, échangeurs
de seringues...), des structures d'aide de « première
ligne » (boutiques, programmes d'échange de seringues) et des
actions des associations en direction des usagers ;
• le dispositif de prévention et les programmes en direction de
publics prioritaires, en finançant des associations ou réseaux
associatifs mettant en oeuvre des programmes nationaux en direction de publics
prioritaires (homosexuels, femmes, multipartenaires échangistes,
migrants, populations précarisées), mais aussi le dispositif de
prévention en direction de la population générale
(campagnes de prévention, d'incitation au dépistage..., documents
d'information, mise à disposition d'outils de prévention
gratuits, numéros verts d'information du public et des professionnels),
et le soutien d'actions de proximité.
Financement des actions de lutte contre le sida selon le type d'actions
(en millions de francs)
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Associations nationales |
11,6 |
9,2 |
8,8 |
9,7 |
11,2 |
Personnes atteintes |
2,5 |
1,55 |
2,8 |
2,3 |
1,8 |
Réduction des risques |
4,2 |
6 |
7,6 |
5,6 |
4,6 |
Éditions, campagnes CFES |
53 |
55,5 |
42,7 |
46 |
40,3 |
Information |
52,7 |
40,1 |
43,1 |
42,7 |
43,2 |
Préservatifs |
4,8 |
3,5 |
4,1 |
3,5 |
3,5 |
Jeunes |
4,8 |
3,8 |
3,5 |
2,8 |
2,3 |
Précarité |
1,6 |
0,6 |
0,6 |
0,3 |
0,2 |
Programme femmes vulnérables |
|
|
2,2 |
|
1,5 |
Milieu du travail |
1,3 |
1,3 |
1 |
0,35 |
0,35 |
Homosexuels |
4,1 |
2,9 |
1,4 |
1,4 |
3 |
Migrants |
3,6 |
2,5 |
1,8 |
1,9 |
2,2 |
Multipartenaires |
0,6 |
0,4 |
0,6 |
0,7 |
0,85 |
Formations |
5 |
2,4 |
0,6 |
1,7 |
2 |
Études |
10,2 |
3,7 |
- |
- |
- |
La lutte
contre le sida rencontre aujourd'hui plusieurs problèmes qui font
redouter une reprise de l'épidémie. La prévention devient
plus difficile en raison du relâchement des comportements de
prévention et de la banalisation de la maladie. Le dépistage
demeure tardif, surtout pour les personnes contaminées par voie
hétérosexuelle, et principalement les migrants. Les traitements
restent insuffisants et souvent mal tolérés.
Le ministère a défini, avec les associations et les
professionnels de santé, une « stratégie de
prévention 2001/2004 » afin d'enrayer les risques de diffusion
épidémique. Il s'appuie sur la synergie des acteurs
communautaires des groupes les plus exposés, des décideurs locaux
et de plusieurs ministères, et devra être articulé avec la
prévention dans le domaine de la contraception, des infections
sexuellement transmissibles, de l'hépatite C et des comportements
liés aux drogues. Ce programme fixe à la prévention des
priorités et développe des stratégies
différenciées selon les groupes ou les situations à
risques (personnes séropositives, homosexuels, migrants, usagers de
drogue, population des départements français d'Amérique,
situations de vulnérabilité accrue). Le programme se fixe des
objectifs précis : diminution de l'incidence du VIH parmi les
homosexuels masculins, réduction de l'incidence du VIH dans la
population des départements français d'Amérique,
réduction de l'écart avec la métropole en matière
d'accès au dépistage, aux soins et respect des droits,
réduction des inégalités d'incidence du VIH et du sida
entre les populations française et migrante,
généralisation de la prévention dans les situations de
vulnérabilité (prisons, lieux de consommation anonyme de sexe,
prostitution), amélioration de l'accessibilité des moyens
préventifs, du dépistage avec amélioration du conseil
préventif, du traitement après exposition, renforcement des
compétences des acteurs préventifs par la formation,
renforcement de la lutte contre la stigmatisation et la discrimination des
personnes séropositives, diminution de l'incidence des cas de sida et
des décès, diminution des situations d'exclusion ou de
désinsertion.
Votre rapporteur spécial se réjouit de voir que la
réflexion de l'État évolue en même temps que la
situation. Il sera attentif aux résultats précis de
l'exécution de ce programme.
B. L'OFFRE DE SOINS : 172 MILLIONS D'EUROS
Les
dépenses consacrées à l'offre de soins diminuent de
35,45 millions d'euros (soit une baisse de 15,6 % après une
baisse de 3,6 % en 2001), pour s'établir à 171,74 millions
d'euros de moyens de paiement (159,57 millions de dépenses
ordinaires et 12,16 millions de crédits de paiement) et 59,7 millions
d'euros d'autorisations de programme (en baisse de 29,8 millions d'euros,
soit une diminution d'un tiers). Cet agrégat représente donc
1,16 % du budget de la santé et de la solidarité (contre 1,6
% en 2000, 1,7 % en 2000 et 2 % en 1999). En réalité, comme
61 millions d'euros sont transférés du budget de la santé
vers l'assurance maladie, les crédits affectés à l'offre
de soins progressent de 25,5 millions d'euros.
Malgré les événements actuels, les articles 81
« secours d'urgence » et 82 « programme civil de
défense » du chapitre 57-93 « Équipements
administratifs, sanitaires et sociaux, études et recherche »
ne sont pas dotés dans le projet de loi de finances pour 2002.
1. La formation des professions médicales et paramédicales
Les
crédits consacrés à la formation des professions
médicales et paramédicales (chapitre 43-32) diminuent de 39,6
millions d'euros (- 30 %) à 92,35 millions d'euros.
En réalité, cette diminution apparente résulte du
transfert de 61 millions d'euros de dépenses vers l'assurance
maladie, correspondant aux dépenses des écoles de formation
relevant d'un établissement public de santé et des
dépenses liées aux stages extrahospitaliers des résidents.
Hors cet effet de structure, les crédits du chapitre progressent donc de
21 millions d'euros. Cette hausse sert à financer :
• pour 5,3 millions d'euros l'ajustement de la dotation en faveur des
stages des internes en médecine du travail, en santé publique et
en pharmacie ;
• pour 16 millions d'euros, l'augmentation des quotas étudiants
(majoration des subventions aux écoles de formation des sages-femmes et
des professionnels paramédicaux et augmentation du nombre de bourses).
Les crédits de ce chapitre se répartissent entre quatre
articles : les subventions aux écoles de formation des sages-femmes
et de professionnels paramédicaux (22,6 millions d'euros), les
crédits pour les étudiants en médecine, en odontologie et
en pharmacie (8 millions d'euros), le financement de l'année recherche
de l'internat en médecine et en pharmacie (5,45 millions d'euros) et les
bourses pour les professions paramédicales et les sages-femmes (56,25
million d'euros).
Il existe 456 structures publiques, 33 structures privées avec support
hospitalier et 64 structures privées sans support hospitalier pour
assurer la formation des professions paramédicales. La part des
crédits d'Etat affectés aux écoles et instituts
privés a évolué sur la période 1999-2001 par un
mouvement continu de transfert de charges vers l'assurance-maladie pour les
établissements disposant d'un support hospitalier financé par
dotation globale. La part du montant total des crédits d'Etat
versé aux écoles et instituts privés, sans support
hospitalier, diminue ainsi depuis 2000 (54 % en 2000, 50 % en 2001).
2. La prise en charge de l'interruption volontaire de grossesse
Les
sommes consacrées au remboursement aux organismes de
sécurité sociale des dépenses afférentes à
l'IVG (chapitre 46-22) restent inchangées à 24,7 millions
d'euros. Ce niveau est stable en loi de finances initiale depuis 1997. Le
ministère de la santé possède par ailleurs une dette
envers de nombreux établissements hospitaliers qu'il conviendra bien, un
jour, de résorber.
En effet, la tarification de l'interruption volontaire de grossesse est
fixée par l'arrêté du 14 janvier 1991 relatif aux prix des
soins et d'hospitalisation afférents à l'IVG. Les tarifs
diffèrent selon le mode, instrumental ou médicamenteux,
utilisé pour cette intervention, et selon la durée de
l'hospitalisation nécessaire. Ces tarifs sont présentés
sous forme de forfaits. Ainsi le tarif d'une IVG pratiquée par mode
médicamenteux est fixé à 199,93 euros, et celui d'une IVG
par mode instrumental avec anesthésie générale et pour une
durée d'hospitalisation inférieure ou égale à 12
heures à 184,80 euros. Le remboursement des frais afférents
à l'IVG est à la charge de l'Etat. Cependant ce sont les
organismes de sécurité sociale qui remboursent les femmes des
frais engagés (remboursement à 80 %) avant de demander la prise
en charge des sommes à l'Etat. Pour 2000, le montant total des
remboursements des organismes d'assurance maladie s'est élevé
à 24,33 millions d'euros.
Depuis 1997, les crédits alloués sont supérieurs aux
dépenses, permettant ainsi de résorber progressivement les
retards de paiement des années antérieures. De 1997 à
2000, la dette a diminué de 2,16 millions d'euros, pour s'établir
au début de 2001 à 12,14 millions d'euros. Il a été
recensé 214.000 IVG déclarées en France
(départements d'outre mer, compris), dont 20 % sont
réalisées par mode médicamenteux.
3. L'organisation du système de soins
Le chapitre 47-19 « organisation du système de soins » voit sa dotation inchangée à 41,07 millions d'euros. Alors que l'année précédente, le chapitre avait connu de nombreux mouvements, le projet de loi de finances pour 2002 prévoit ainsi de reconduire à leur niveau de 2001 les dotations des différents articles soit :
-
• 17,19 millions d'euros pour les agences régionales de
l'hospitalisation (ARH) ; le gouvernement considère que ces
dernières possèdent des fonds de roulement suffisants pour faire
face à leurs besoins supplémentaires ;
• 61.000 euros pour des interventions non déconcentrées dans le domaine hospitalier ; 1,07 million d'euros pour des opérations déconcentrées équivalentes ;
• 373.000 euros pour le GIP Carte de professionnel de santé ;
• 22,38 millions d'euros pour la dotation des services de santé dans les territoires d'outre-mer et à Mayotte.
Par ailleurs, le projet de loi de finances rectificative pour 2001 propose d'ouvrir sur ce chapitre 305 millions d'euros destinés au financement du protocole hospitalier du 14 mars 2000, ainsi que 1,3 million d'euros pour le service de santé de Wallis-et-Futuna.
4. L'agence technique de l'information sur l'hospitalisation
Comme en
2001, l'agence technique de l'information sur l'hospitalisation se voit
dotée par le projet de loi de finances pour 2002 de 1,45 million d'euros
de crédits, inscrits à l'article 93 du chapitre 36-81
« établissements nationaux à caractère sanitaire
et social ».
Votre rapporteur spécial déplore les retards de mise en place de
cette agence dont l'objectif est «
d'optimiser les moyens à
disposition du ministère pour élaborer le système
d'information nécessaire à la conduite de la politique
hospitalière
». Elle a donc pour tâche d'aider la
direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (DHOS) à
poursuivre le développement du programme de médicalisation du
système d'information (PMSI). L'agence a été
créée par le décret n° 2000-1281 du 26
décembre 2000 ce qui laissait espérer une mise en place rapide.
En réalité, il a fallu attendre le 9 juillet 2001 pour que son
siège, Lyon, soit choisi, et elle attend toujours la nomination de son
directeur.
Sur le fond, l'utilité d'une telle agence plutôt que
d'un service au sein de la DHOS reste à prouver. Sur la forme, de tels
retards ne sont pas excusables. Ceci justifiera une attention
particulière de votre rapporteur spécial sur cette structure dans
les années qui viennent.
5. Les subventions d'équipement sanitaire
Pour
2002, les subventions d'équipement sanitaire (chapitre 66-11) augmentent
de 0,54 million d'euros à 12,165 millions d'euros, soit une hausse de
4,5 % des crédits de paiement
7(
*
)
. De
même, les autorisations de programme inscrites à ce chapitre pour
l'agrégat « offre de soins » augmentent de
0,66 million d'euros à 14 millions d'euros.
Les crédits de paiement supplémentaires sont
affectés : à la modernisation et à l'humanisation des
centres hospitaliers régionaux et des établissements
d'intérêt national (5,9 millions d'euros, en hausse de
1,6 million) ; aux établissements de formation des personnels
sanitaires (800.000 euros en hausse de 470.000 euros). A l'inverse, les
crédits destinés à la modernisation et à
l'humanisation des établissements de soins et de cure diminuent de 1,7
million d'euros à 5,4 millions ; ce programme
bénéficie cependant de 11,1 millions d'euros d'autorisations de
programme (700.000 euros supplémentaires), ce qui signifie la
poursuite du programme.
6. Le fonds d'aide à l'adaptation des établissements hospitaliers
Le chapitre 66-12, créé en 1997 pour accueillir la dotation du fonds d'investissement pour la modernisation des hôpitaux (FIMHO) en 2001, voit sa dotation en crédits de paiement (15,25 millions d'euros en 2001) disparaître, et en autorisations de programme diminuer de 20,5 millions d'euros à 45,7 millions. L'arrêté du 21 mai 2001 avait déjà annulé 3,8 millions d'euros de crédits de paiement et 7,6 millions d'euros d'autorisations de programme 8( * ) .
III. LE BUDGET DE LA SOLIDARITÉ : 13,3 MILLIARDS D'EUROS
Le budget de la solidarité s'élèvera en 2002 à 13,27 milliards d'euros contre 12,94 millions d'euros, soit une hausse de 334 millions d'euros (+ 2,58 %) principalement consacrée au financement de la progression des besoins en matière de minima sociaux.
A. LE DEVELOPPEMENT SOCIAL : 6,1 MILLIARDS D'EUROS
Les crédits consacrés au développement social s'élèvent en 2002 à 6,115 milliards d'euros, en augmentation de 350 millions d'euros par rapport au budget voté de 2001 (soit une hausse de 6 %), ces crédits supplémentaires se répartissant principalement entre la formation des travailleurs sociaux, la mise en place du plan pluriannuel des personnes handicapées, la mise en oeuvre de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) et la hausse des crédits de l'allocation aux adultes handicapés (AAH).
1. Les établissements nationaux pour jeunes sourds et aveugles
Les
crédits figurant à l'article 91 du chapitre 36-81 au titre de la
subvention de fonctionnement de l'État aux établissements
nationaux pour jeunes sourds et aveugles augmentent de 300.000 euros (+ 2,6 %)
pour s'établir à 11,8 millions d'euros.
En revanche, il n'y a aucune autorisation de programme inscrite en leur faveur
à l'article 60 du chapitre 66-20 et les crédits de paiement
destinés à régler les opérations engagées
diminuent de 1,5 million d'euros à 300.000 euros.
2. Le service national des objecteurs de conscience
La
suppression du service national conduit à l'absence d'inscription de
crédits pour le service national des objecteurs de conscience
(chapitre 37- 01) auparavant doté de 7,4 millions d'euros.
Si les dotations budgétaires prévues à ce titre se sont
souvent révélées insuffisantes au regard de
l'accroissement du nombre des jeunes admis au bénéfice de ce
statut, la situation a été réglée et les retards de
remboursement à l'égard des structures d'accueil progressivement
résorbés. La diminution plus rapide que prévu du nombre
des jeunes gens mis à disposition par le ministère de la
défense et les mesures de libération anticipée
décidées par le Président de la République et le
gouvernement pour 2001 susciteront des reports de crédits
(évalués à 1,52 million d'euros) permettant la prise
en charge des derniers appelés. Par ailleurs, l'année 2002 sera
mise à profit pour le règlement d'éventuelles factures
résiduelles
.
3. Les interventions en faveur des droits des femmes
Les crédits consacrés aux interventions en faveur des droits des femmes (chapitre 43-02) augmentent de 1,1 million d'euros pour s'établir à 17,53 millions d'euros en 2002, soit une hausse de 6,7 % qui succède à des hausses de 7 % en 2001 et de 25 % en 2000. Ces crédits supplémentaires seront, dans leur intégralité, déconcentrés. Ils serviraient à renforcer, dans le cadre du plan de lutte contre les violences envers les femmes, les permanences locales d'accueil, d'écoute, d'orientation et d'accompagnement des femmes victimes de violences, et de financer des mesures en faveur de l'égalité professionnelle. Ainsi les dépenses déconcentrées (article 20) s'élèveront en 2002 à 12,84 millions d'euros, et celles non déconcentrées (article 10) se maintiendront à 4,68 millions d'euros. Au total, les dépenses déconcentrées représentent 73,3 % du total des crédits, contre 71,3 % en 2001.
Évolution des crédits du chapitre 43-02
(en millions d'euros)
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
||||
LFI |
Evolution |
LFI |
Evolution |
LFI |
Evolution |
LFI |
Evolution |
12,27 |
+ 11,66 % |
15,24 |
+ 24,2 % |
16,34 |
+ 7,2 % |
17,53 |
+ 7,3 % |
Il
convient de compléter ces crédits budgétaires par les
crédits en provenance d'autres ministères et des crédits
européens. En 2001 le total des moyens consacrés au droit des
femmes s'élevait ainsi à 46,2 millions d'euros. Pour 2002,
36,6 millions d'euros sont prévus, dont 3,1 millions de moins en
provenance du budget de l'Etat
9(
*
)
.
La politique en matière de promotion des droits des femmes et
d'égalité entre les femmes et les hommes dans la vie sociale,
économique et politique du pays se développe selon huit axes
d'action prioritaires arrêtés le 8 mars 2000 par le
comité interministériel chargé des droits des
femmes : la parité dans le domaine politique, dans la fonction
publique, et dans la vie associative et syndicale ;
l'égalité professionnelle ; la contribution des femmes
à l'activité économique ; l'accès aux droits
fondamentaux comme la contraception et l'interruption volontaire de grossesse
et la lutte contre les violences ; l'amélioration de la gestion des
temps de vie ; la valorisation des femmes dans l'univers culturel ;
la solidarité internationale ; le renforcement des moyens
mobilisés pour favoriser la prise en compte de l'égalité.
La mise en oeuvre de cette politique d'égalité s'appuie sur une
double approche, l'une globale, l'autre spécifique. L'approche globale
repose sur un partenariat interministériel et appelle la prise en compte
des besoins des hommes et des femmes dès la conception des politiques
publiques. Elle est complétée par une approche spécifique,
c'est-à-dire la conception et l'application de mesures positives en
faveur des femmes dans le but d'établir une égalité de
fait entre les femmes et les hommes. Le jaune budgétaire annexé
au projet de loi de finances chaque année recense de manière
exhaustive les différentes actions menées.
4. La formation des travailleurs sociaux
Les
crédits consacrés en 2002 au fonctionnement des écoles de
formation des travailleurs sociaux (chapitre 43-33) s'élèvent
à 125,21 millions d'euros, en progression de 13,45 millions d'euros,
soit une hausse de 12 %.
Les dépenses déconcentrées en faveur de la formation des
professions sociales (article 20) augmentent de 12 % à 108 millions
d'euros. Les dépenses non déconcentrées (article 10)
restent inchangées à 230.000 euros. Les crédits des
bourses des professions sociales progressent quant à eux de 14 %
à 15,11 millions d'euros (article 30). Enfin, La subvention
à l'institut de formation aux carrières administratives,
sanitaires et sociales (IFCASS) de Dieppe (article 60) demeure stable à
1,86 million d'euros. Les crédits supplémentaires iront, pour 4,8
millions d'euros, au financement de la création de 3.000 places en
centres de formation pour travailleurs sociaux et à l'augmentation du
nombre de bourses ; pour 500.000 euros aux bourses existantes ;
pour 1,5 million d'euros à l'extension en année pleine des
créations de places décidées en 2001 ; et pour 6,6
millions d'euros à la prise en compte de l'évolution de la masse
salariale des centres de formation des travailleurs sociaux.
Sur les 304 établissements de formation de travailleurs sociaux
préparant à l'ensemble des certificats et diplômes
d'État, près de 130 préparent aux formations aux
métiers d'assistant de service social, d'éducateur
spécialisé, d'éducateur de jeunes enfants,
d'éducateur technique spécialisé, de conseiller en
économie sociale et familiale, et de moniteur éducateur et
technicien de l'intervention sociale et familiale. L'Etat finance
principalement les dépenses de fonctionnement liées à la
formation initiale
10(
*
)
pour 102 de ces 130
centres. Le cas échéant, l'Etat finance également les
formations supérieures en travail social au titre de la formation
professionnelle dans le cadre de conventions spécifiques.
Les crédits de l'article 10 sont destinés notamment au soutien
d'organismes fédératifs des centres de formation en travail
social, parmi lesquels l'association française des organismes de
formation et de recherche en travail social, et le groupement national des
instituts régionaux du travail social. Ils permettent en outre de
subventionner certaines associations qui, d'après le ministère,
«
mènent des réflexions ou des
expérimentations en partenariat avec le ministère sur des
thèmes tenant à la formation des travailleurs sociaux ou retenus
dans le cadre du conseil supérieur du travail social
».
Les crédits de l'article 20 se répartissent entre deux types de
dépenses. Les formations initiales des travailleurs sociaux
-c'est-à-dire les formations préparant aux diplômes et
certificats d'assistant de service social, d'éducateur
spécialisé, d'éducateur de jeunes enfants, de moniteur
éducateur, de conseiller en économie sociale et familiale,
d'éducateur technique spécialisé et de technicien de
l'intervention sociale et familiale- concernent plus de 22.000 étudiants
et mobilisent en 2001 94,25 millions d'euros. Parallèlement,
1,94 million d'euros vont aux formations professionnelles en travail
social dans le cadre de la promotion sociale. Les crédits
proposés pour 2002 s'élèvent à 107,8 millions
d'euros, en hausse de 12 %. Les 11,6 millions d'euros supplémentaires
pour les formations initiales concernent : l'évolution de la masse
salariale des centres (5,57 millions d'euros), le bouclage du financement de
places ouvertes lors des rentrées scolaires précédentes
(1,76 millions d'euros), et le lancement d'un plan pluriannuel de
formation de travailleurs sociaux (4,27 millions d'euros). Il s'agit de
répondre aux besoins de recrutements liés à
l'évolution défavorable de la démographie des personnels
sociaux, et d'accompagner les nouvelles politiques publiques (programme
national de prévention et de lutte contre la pauvreté et
l'exclusion sociale, APA, plan triennal en faveur des personnes
handicapées). 3.000 étudiants supplémentaires seront
ainsi accueillis à la rentrée 2002.
Les crédits de l'article 30 permettent d'accorder des bourses aux
étudiants en travail social et de financer des
rémunérations pour les stagiaires en travail social relevant du
programme ministériel de formation professionnelle. 1,83 million d'euros
supplémentaires sont ainsi proposés en 2002 pour mettre en oeuvre
la réforme des bourses d'études en travail social sur le
modèle des bourses sur critères sociaux de l'enseignement
supérieur, mais aussi pour faire face aux besoins prévisionnels
nés de l'augmentation du nombre des étudiants en formation
dès la rentrée scolaire 2002.
En effet, face aux insuffisances de crédits, le ministère avait
jusqu'alors comme politique de fractionner les bourses à taux plein pour
aider plus d'étudiants mais les aider moins. Le quota national de
bourses à taux plein destinées aux étudiants en travail
social pour chacune des années scolaires 1999/2000 et 2000/2001 est de
3.562. Au titre de l'année scolaire 2000/2001,
4.131 étudiants ont été bénéficiaires
d'une bourse d'Etat, contre 4.226 en 1999/2000 ce qui témoigne d'un
moindre fractionnement des bourses. A la rentrée 2001/2002, le montant
de la bourse à taux maximum, qui était de 3.262 euros pour
2000/2001, a été revalorisé, en tenant compte de
l'évolution des bourses sur critères sociaux de l'enseignement
supérieur. De plus, les modalités d'attribution du quota national
des bourses en travail social, qui différaient encore l'année
dernière de celles pratiquées par l'enseignement supérieur
- celles-ci prennent en compte des critères sociaux relatifs à la
fois aux ressources des étudiants ou de leur famille et à leurs
charges familiales - a été modifié en transposant les
modalités d'attribution des bourses sur critères sociaux de
l'enseignement supérieur. Cette réforme, qui élargit les
critères d'attribution, devrait susciter un accroissement du nombre des
étudiants bénéficiaires.
Par ailleurs, les crédits pour les rémunérations
accordées aux étudiants en travail social relevant du programme
ministériel de formation professionnelle (266 stagiaires en
bénéficiaient pour un coût de 1,22 million d'euros en 2000)
devraient s'élever à 910.000 d'euros prenant acte d'une baisse du
nombre des rémunérations servies.
L'IFCASS de Dieppe, dont les crédits figurent à l'article 60,
dépend de l'Etat (75 % des droits statutaires), et de la ville de
Dieppe, le centre hospitalier de Dieppe et l'agence nationale pour l'insertion
et la promotion des travailleurs d'outre-mer pour les 25 % restants. Il
prépare aux différents concours des trois fonctions publiques
(concours d'infirmières, d'aides-soignantes, et concours
« travail social »). Il s'adresse à des personnes
originaires d'outre-mer résidant dans leur département ou
territoire d'origine. Il y avait 166 élèves aux rentrées
1999/2000 et 2000/2001 et 161 à celle 2001/2002. La subvention de l'Etat
à cet établissement est passée de 1,6 millions
d'euros en 2000 à 1,8 millions d'euros en 2002.
5. Le développement social
a) Les dépenses en faveur de la famille et de l'enfance
Les
crédits inscrits aux articles 10 (dépenses non
déconcentrées) et 20 (dépenses
déconcentrés) du chapitre 46-31 consacrés à la
famille et à l'enfance augmentent respectivement de 500.000 et de 2,2
millions d'euros (soit une hausse de 11,3 % et de 14,9 %). Cette
progression ne se traduit que par 450.000 euros supplémentaires en
faveur de la famille, le solde étant constitué du transfert des
crédits destinés à l'accompagnement et à
l'intégration scolaires en provenance du chapitre 46-81. Au total,
21,9 millions d'euros de crédits sont inscrits en faveur de la
famille et de l'enfance.
Les crédits de l'article 10 permettent d'intervenir dans les domaines de
la protection et des droits de l'enfant, de l'enfance maltraitée et de
la petite enfance, et de financer des associations à caractère
national oeuvrant dans les domaines de l'éducation parentale, de
l'information et du conseil familial et de la médiation familiale. A ce
titre les principaux bénéficiaires de ces crédits sont la
fédération nationale des écoles de parents et
d'éducateurs, le centre national d'information et de documentation des
femmes et des familles, et le mouvement français pour le planning
familial. Ces crédits servent également à soutenir des
associations nationales de tourisme social qui interviennent dans le domaine de
l'insertion par les vacances pour des familles défavorisées. Ces
crédits se répartissent donc entre : les actions en faveur
de la famille (1,93 million d'euros) pour soutenir les organismes
nationaux familiaux (1,47 million d'euros) et des actions en faveur de la
« parentalité » (460.000 euros) ; les
actions en faveur de l'enfance (2,47 millions d'euros),qui recouvrent la
protection et les droits de l'enfant (290.000 euros), l'aide à l'enfance
maltraitée (1,98 million d'euros) et les actions en faveur de la petite
enfance (200.000 euros).
Les crédits de l'article 20 sont utilisés pour financer en partie
les prestations réalisées par les établissements
d'information et de conseil conjugal et familial, et à subventionner les
associations qui oeuvrent dans le domaine de la médiation familiale. Ils
sont donc presque exclusivement consacrés à la famille (180.000
euros vont à des actions en faveur de l'enfance). 10,37 millions d'euros
servent à financer les réseaux d'écoute, d'appui et
d'accompagnement des parents, 2,56 millions d'euros l'information et le conseil
conjugal, et 460.000 la médiation familiale. En 2002, les mesures
supplémentaires serviront aux réseaux d'écoute, d'appui et
d'accompagnement des parents, aux plans national (150.000 euros) et local
(305.000 euros).
b) Les dépenses en faveur des personnes handicapées
L'action sociale en faveur des personnes handicapées (articles 30 et 50) bénéficiera en 2002 de 58,37 millions d'euros (2,57 millions d'euros pour les dépenses non déconcentrées, et 55,8 millions pour les dépenses déconcentrées). A structure constante, les crédits spécifiques pour les personnes âgées ayant été regroupés dans deux nouveaux articles, un effort de 17,53 millions d'euros est consenti pour poursuivre le plan triennal en faveur des personnes handicapées, qui comprend l'augmentation du nombre de postes d'auxiliaires de vie et l'accroissement des crédits en faveur des sites pour la vie autonome.
Les annonces du gouvernement en faveur des handicapés
Le
gouvernement a multiplié les annonces en matière de politique des
handicapés.
En avril 1998, devant le conseil national consultatif des personnes
handicapées, le gouvernement a fait le choix d'une
«
politique intégrative
» en direction des
personnes handicapées autour de trois axes et a annoncé d'un plan
quinquennal de création de places pour les adultes lourdement
handicapés. Les trois axes sont : la socialisation et
l'intégration des jeunes handicapés ; l'accompagnement des
personnes handicapées dans leur vie quotidienne, en milieu ordinaire et
dans les institutions médico-sociales ; la formation et
l'accompagnement des travailleurs handicapés.
En avril 1999, a été mis en place le plan Handiscol' qui comprend
20 mesures destinées à améliorer la scolarisation des
enfants et adolescents handicapés, rappelant que la scolarisation de
tous les enfants et adolescents, quelles que soient leurs déficiences ou
maladies, est un droit fondamental, que chaque établissement scolaire a
vocation à accueillir sans discrimination ces enfants et que
l'intégration scolaire est la première étape indispensable
à une intégration sociale et professionnelle réussie.
Le Premier ministre a annoncé un programme gouvernemental pluriannuel le
25 janvier 2000. Ce programme comporte trois volets, l'un concernant le
développement des capacités d'accueil des établissements
spécialisés, le deuxième destiné à favoriser
la prise en charge précoce et l'intégration scolaire des jeunes
handicapés, le troisième portant sur l'accès des personnes
handicapées dans la vie ordinaire et leur participation à la vie
de la société.
Enfin, le gouvernement a publié un plan d'actions le 18 juillet 2001 qui
comprend 12 séries de mesures concernant : l'accueil des
enfants handicapés ou gravement malades dans les structures d'accueil
collectif de la petite enfance et dans les écoles maternelles ; le
renforcement du plan Handiscol' ; la généralisation des
dispositifs de maintien dans l'emploi et amplification de l'insertion
professionnelle des personnes handicapées dans la fonction
publique ; le développement du parc du logement adapté et de
ses conditions d'accès, et l'adaptation des logements ; les
aménagements en matière de transports collectifs
(matériels et infrastructures), individuels (taxis) et particuliers
(stationnement) ; l'accès aux loisirs, au sport et à la
culture ; l'accueil dans les structures spécialisées ;
le regard sur les personnes en situations de handicap ; l'approche globale
dans l'appréciation des situations de handicap et le
développement de l'autonomie (sites pour la vie autonome) ; la
modernisation du service public d'évaluation et d'orientation (COTOREP,
CODES) ; la rénovation de la loi d'orientation de 1975 (lancement
de la concertation et analyse préparatoire aux travaux
législatifs) ; et la préparation de l'année
européenne des personnes handicapées de 2003.
Les crédits de l'article 30 ont vocation à financer des actions
nationales, et particulièrement de subventionner les différents
organismes et associations assurant la représentation de ces personnes
et la défense de leurs intérêts. Les 2,56 millions d'euros
prévus pour 2002 financeront des actions nationales menées par
les associations représentatives et, notamment des projets s'inscrivant
dans le cadre des priorités définies par les pouvoirs publics
pour une prise en charge plus satisfaisante des personnes handicapées.
Les crédits de l'article 50 recouvrent les subventions aux services
gestionnaires d'auxiliaires de vie, les subventions aux centres
régionaux d'aide à l'enfance et à l'adolescence
inadaptées, et le financement du dispositif pour la vie autonome. Dans
le cadre du plan triennal 2001-2003 en faveur des personnes handicapées,
la dotation affectée au financement de services d'auxiliaires de vie
passe de 17,97 millions d'euros (soit la participation au financement de 1.862
postes d'auxiliaires de vie équivalent temps plein) à 28,18
millions d'euros. Cette augmentation permet aux services
bénéficiaires de recruter 3.000 auxiliaires de vie
supplémentaires en 3 ans. En 2001, 950 auxiliaires de vie et 500
auxiliaires de vie scolaire ont déjà été
recrutés. Les sites pour la vie autonome ont pour objectif de favoriser
l'autonomie et la vie à domicile des personnes handicapées.
Chaque département doit ainsi se doter pour 2003 d'un site pour la vie
autonome. 15 ont été mis en place en 2000, 28 en 2001, 27
devraient l'être en 2002 et les 30 derniers en 2003. Le ministère
entend procéder à l'évaluation de ce dispositif
«
pour s'assurer qu'il répond aux attentes des usagers
ainsi que celles des pouvoirs publics et vérifier que les moyens mis en
oeuvre - en partenariat avec les acteurs locaux - atteignent leur but,
favoriser le développement de l'autonomie des personnes
handicapées et leur insertion dans la cité
».
Votre rapporteur considère qu'une telle évaluation est au
moins souhaitable, et estime qu'il serait peut-être logique, voire
préférable, d'en attendre les résultats avant de
poursuivre la mise en place de ces sites.
Les COTOREP se trouvent au coeur du dispositif d'indemnisation des personnes
handicapées. De nombreux rapports ont dénoncé les
dysfonctionnements que présentent ces commissions, dont une partie est
imputable à la faiblesse de leurs moyens budgétaires et humains.
C'est pourquoi le gouvernement décide, depuis 2000, dans les
différents budgets, de faire un effort particulier en faveur des
COTOREP. Le projet de loi de finances prévoit ainsi plusieurs mesures
destinées à en améliorer le fonctionnement : la
revalorisation de la rémunération de la vacation médicale
(1,22 million d'euros), la création de 10 postes de médecins
coordonnateurs et la revalorisation de leur rémunération (700.000
euros), la création de 12 postes d'assistants de service social (310.000
euros), des travaux d'entretien et d'équipement des COTOREP (304.000
euros), et des travaux d'accompagnement du système d'information
(411.000 euros).
c) Les centres d'aide par le travail
Les crédits alloués aux centres d'aide par le travail (CAT) par l'article 40 du chapitre 46-31 « développement social » s'élèveront à 1,05 milliard d'euros en hausse de 32,62 millions d'euros (+ 3,2 % après une hausse de 3,1 % en 2001). Ces crédits supplémentaires serviront à compenser l'incidence de la revalorisation du taux directeur des établissements médico-sociaux pour les budgets des CAT (17,68 millions d'euros) et à créer, comme en 2001, 1.500 places en CAT (14,94 millions d'euros).
Évolution des crédits depuis 1997
|
Dotation LFI (M€) |
Dont mesures pour création de places (M€) |
Évolution |
1997 |
891 |
20,58 |
+ 4,55 % |
1998 |
920,7 |
20,58 |
+ 3,33 % |
1999 |
954,86 |
19,97 |
+ 3,71 % |
2000 |
987,4 |
19,97 |
+ 3,41 % |
2001 |
1.018,36 |
14,94 |
+ 3,14 % |
2002 (PLF) |
1.050,98 |
14,94 |
+ 3,2 % |
Le plan pluriannuel (1999-2003) avait arrêté la programmation de 16.500 places en établissements afin d'améliorer la capacité d'accueil des structures médico-sociale pour adultes lourdement handicapés : 8.500 places de CAT (soit 2.000 places par an en 1999 et 2000 et 1.500 places par an entre 2001et 2003) ; 2.500 places d'ateliers protégés, soit 500 places par an ; 5.500 places de maisons d'accueil spécialisées et de foyers à double tarification, soit 1.100 places supplémentaires par an. Depuis 1997, les crédits en faveur des CAT auront donc augmenté de 160 millions d'euros, dont 111 millions d'euros de mesures nouvelles nécessitées par la création de 11.091 places.
Nombre de places en CAT
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
72.211 |
74.934 |
77.540 |
80.232 |
82.206 |
84.372 |
87.120 |
89.547 |
91.811 |
93.811 |
95.811 |
97.311 |
98.811 |
d) Les dépenses en faveur des personnes âgées
En 2002,
plus de 24 millions d'euros iront aux actions de développement social
des personnes âgées, qu'il s'agisse des dépenses non
déconcentrées (nouvel article 60) pour 740.000 euros, ou des
dépenses déconcentrées (nouvel article 70) pour 22,3
millions d'euros. Par rapport à 2001, les crédits progressent de
12,2 millions d'euros qui serviront principalement à la création
de 160 centres locaux d'information et de coordination (CLIC). Les
crédits d'action sociale de l'Etat en faveur des personnes
âgées sont ainsi identifiées dans la nomenclature
budgétaire du projet de loi de finances pour 2002.
Les crédits non déconcentrés (article 60) financent
certains organismes nationaux auxquels l'Etat confie des missions
d'intérêt général : la fondation nationale de
gérontologie, le centre de liaison d'étude, d'information et de
recherche sur les problèmes des personnes âgées,
l'association « allô maltraitance des personnes
âgées », l'union nationale interfédérale
des oeuvres privées sanitaires et sociales. Ils financent aussi la mise
en oeuvre, au niveau national, d'actions socio-culturelles en direction des
personnes âgées et d'activités valorisant le rôle des
retraités.
Les crédits déconcentrés (article 70) sont d'abord
consacrés au financement des CLIC. Lors de sa déclaration sur
l'avenir des retraites le 21 mars 2000, le Premier ministre a
annoncé la création d'un millier de centres locaux d'information
et de coordination gérontologique (CLIC) dans un horizon de cinq ans. Le
programme a été lancé sous la forme de 25 sites
expérimentaux en 2000. Leur mission est le maintien à domicile,
par la coordination des aides, des services et des soins, la
préservation de la qualité de vie, le maintien du lien social et
des échanges avec la « cité ». Les CLIC ont
donc une vocation pluridisciplinaire qui prend en compte tous les aspects de la
vie quotidienne des personnes âgées, soins, accompagnement de la
personne, qualité et confort d'usage du cadre bâti
(environnement/habitat), vie sociale, culturelle et citoyenne. Le CLIC est donc
un lieu d'information et d'écoute de proximité pour les personnes
âgées et leur famille, un guichet d'entrée unique et un
lieu d'accueil personnalisé quelle que soit la nature des demandes. Les
CLIC sont ouverts à l'ensemble des personnes concernées par le
vieillissement, et pas seulement à celles qui sont susceptibles de
bénéficier de prestations financières. La
référence géographique du CLIC est le bassin de vie
(population de 7.000 à 10.000 personnes âgées en milieu
rural, 15.000 en milieu urbain). Les CLIC peuvent intervenir selon trois
niveaux : missions d'accueil, d'écoute, d'information et de soutien
aux familles ; missions d'évaluation des besoins et
d'élaboration d'un plan d'aide personnalisé ; missions de
mise en oeuvre du plan d'aide et de suivi. L'objectif est de disposer de 1.000
CLIC en 2005. Au total, pour 2002, les CLIC devraient bénéficier
de 22,87 millions d'euros.
Même s'il est trop tôt pour
évaluer ce dispositif, votre rapporteur spécial suivra avec
attention le développement des CLIC.
Il convient notamment de
prêter attention aux risques de doublon avec des dispositifs existant,
fruit d'initiatives locales. Parallèlement, les crédits de
l'article 70 financent les conférences départementales et des
conférences régionales des personnes âgées (CODERPA
et CORERPA). Il s'agit d'instances consultatives participant à
l'élaboration des actions locales ne faveur des personnes
âgées.
Votre rapporteur spécial ne peut que
s'étonner du décalage entre les crédits prévus au
projet de loi de finances initial à ce titre (457.000 euros) alors que
le double est nécessaire. Le ministère indique lui-même
qu'il faudra, en 2002 comme en 2001, abonder les crédits en gestion
d'autant.
e) Les actions en faveur des rapatriés
Le
budget de la santé et la solidarité intègre depuis 1998
les crédits consacrés aux prestations sociales et aux actions
culturelles en faveur des rapatriés, qui constituaient les articles 61
et 62 du chapitre 46-31 « développement social » et
figurent désormais dans un chapitre spécifique, le 46-32
« Actions en faveur des rapatriés » comprenant trois
articles
11(
*
)
: l'article 10 pour les
dépenses non déconcentrées (2,13 millions d'euros),
l'article 20 pour les dépenses déconcentrées (6,86
millions d'euros) et l'article 30 destiné au paiement de la rente
viagère (5,79 millions d'euros).
Au total, 17,79 millions d'euros figurent au budget de la santé et de la
solidarité en faveur des rapatriés, en hausse de 150.000 euros
par rapport à 2001 en raison des besoins croissants de financement de la
rente viagère
12(
*
)
. Cependant, l'ensemble
des crédits du budget de l'État en faveur des rapatriés
dépasse cette somme et s'élève à 176 millions
d'euros en 2001 contre 195 millions d'euros en 2001.
Évolution des crédits aux
rapatriés
(en milliards d'euros))
La politique en faveur des rapatriés porte sur les deux
catégories de rapatriés qui connaissent encore des situations
difficiles : les rapatriés réinstallés dans une
profession non salariée ainsi que les anciens supplétifs et leurs
familles.
Les rapatriés exerçant une activité professionnelle non
salariée, réinstallés en métropole, s'estiment
toujours confrontés à un endettement professionnel important. De
nombreuses mesures d'aide ont été mises en place (effacement des
dettes, prêts à la consolidation). Pour régler les derniers
cas, a été créée en 1999 une commission nationale,
présidée par un magistrat de la Cour des comptes, et comprenant
une représentation de rapatriés. Cette procédure doit
permettre de résoudre les situations les plus difficiles des
rapatriés réinstallés encore en activité ou ayant
cédé leur exploitation, ainsi que de leurs héritiers ou
enfants repreneurs.
La situation des anciens supplétifs et assimilés de
l'armée française en Algérie est plus préoccupante
comme le montre notamment le taux de chômage de cette communauté,
supérieur à la moyenne nationale. Un effort supplémentaire
a donc été engagé. La création de la rente
viagère avait ainsi pour but, selon le gouvernement, de marquer la
reconnaissance nationale. Le Parlement unanime a adopté, avec effet au
1
er
janvier 1999, la création de cette rente (article 47 de
la loi de finances rectificative pour 1999) d'un montant de 1.372 euros,
versé à partir de 60 ans sous condition de ressources. L'article
61 de la loi de finances rectificative pour 2000 a étendu le
bénéfice de cette rente viagère au conjoint survivant
à compter du 1
er
janvier 2001. 4.745 rentes ont ainsi
été accordées. Parallèlement, l'article 115 de la
loi de finances pour 2001 a prorogé jusqu'au 31 décembre 2002 les
dispositifs spécifiques d'aides au logement prévus par la loi du
11 juin 1994, qui devaient s'arrêter initialement au 30 juin 1999 et qui
avaient déjà été prolongés jusqu'au 31
décembre 2000. Cette prorogation permet notamment de poursuivre l'effort
financier de l'Etat pour les aides au désendettement immobilier. L'aide
moyenne par dossier qui était de 35.000 francs les années
antérieures, est passée à 109.000 francs en 1998, 115.000
francs en 1999 et 118.000 francs en 2000. Pour les enfants des anciens harkis,
la priorité retenue est l'emploi. Le conventionnement de cellules de
reclassement pour l'emploi, rémunérées aux
résultats et prenant en charge individuellement les postulants pour les
conduire à un emploi, la mise en place de chantiers d'insertion dans le
cadre de projets de développements locaux, les objectifs fixés
aux préfets pour l'insertion des jeunes sur des contrats de type
emploi-jeune ont permis l'insertion de 4.141 personnes en 1998, de 4.392
en 1999 et de 4.063 personnes en 2000. 42% d'entre elles correspondent à
des contrats à durée indéterminée et 17% des
personnes prises en compte ont été dirigées sur des
formations qualifiantes permettant un accès direct à l'emploi.
Dans le domaine de la mémoire, la journée d'hommage national aux
anciens supplétifs du 25 septembre 2001 a permis de leur
témoigner solennellement la reconnaissance de la République. Elle
a permis aussi de mieux faire comprendre à l'opinion publique
française, compte tenu du rayonnement des cérémonies
marquées par les interventions du Président de la
République, l'engagement passé et la situation actuelle des
harkis et de leurs enfants.
Enfin, il convient de noter que l'article spécifique créé
en 2001 pour accueillir les crédits d'équipement destinés
à la « préservation et au développement du
patrimoine culturel des Français rapatriés
d'outre-mer » (article 90 du 57-93) n'est pas plus doté en
2002 qu'en 2001. Ce chapitre bénéficie en effet de 7,45 millions
d'autorisations de programme et de crédits de paiement, toujours
reportés, jamais consommés.
En effet, le Mémorial de la France d'outre-mer qu'il est projeté
de créer sous le nom d'Institut de la France d'outre-mer et de la
francophonie (IFOMF) n'en finit plus d'être un projet. Cette
appellation résulte du constat que la francophonie trouve son origine
dans la présence de la France dans les cinq continents. Le terme
institut correspond, pour le ministère, «
davantage
à la volonté des pouvoirs publics non seulement de faire oeuvre
de mémoire, mais aussi de faciliter la prise en compte du présent
(rôle des rapatriés dans la culture et l'économie
nationale, relation avec les institutions de la francophonie)
».
A ce jour, les dépenses engagées sur ce projet
s'élèvent en autorisations de programmes à 167.464 euros
correspondant au règlement de prestations fournies par l'INA, et
à deux études. L'intention d'installer l'IFOMF à Marseille
dans le cadre de la Cité de la Méditerranée conduite par
l'établissement public Euroméditerranée n'est,
d'après le ministère de la solidarité, «
pas
facilitée par le souhait de la mairie de Marseille de réaliser un
mémorial municipal sur un thème très voisin.
L'année 2001 a été mise à profit pour approfondir
les relations interministérielles sur ce projet et Marseille
apparaît toujours comme le lieu le plus approprié pour la
réalisation de l'institut.
»
13(
*
)
Tableau récapitulatif des crédits ouverts pour les rapatriés
(en millions d'euros)
Chapitre budgétaire |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
I. - Charges communes : |
30,64 |
21,21 |
14-01 Art. 90 §16 : Garanties diverses |
0,91 |
0,61 |
46-91 : Diverses aides en faveur des rapatriés prises en charge par l'Etat |
29,73 |
20,60 |
Art. 10 : Moratoire des dettes |
0,00 |
0,00 |
Art. 20 : Indemnisation |
6,10 |
0,00 |
Art. 30 : Financement des prêts de reclassement |
0,00 |
0,00 |
Art. 40 : Participation de l'Etat au rachat de cotisations vieillesse |
16,14 |
13,70 |
Art. 50 : Versements de l'Etat à la CNRACL |
0,02 |
0,01 |
Art. 60 : Caisse de retraite des régies ferroviaires d'outre-mer |
7,47 |
6,89 |
II. - Economie, finances et industrie |
26,74 |
25,46 |
36-10 : Art. 12 : Subvention à l'ANIFOM |
3,66 |
3,66 |
46-93 : Art. 30 : Garanties de retraite des anciens agents français des établissements publics, offices et sociétés concessionnaires de services publics d'Algérie, du Maroc, de Tunisie et d'Outre-mer |
|
|
III. - Emploi et solidarité - II. - Santé et solidarité |
14,64 |
14,79 |
46-32 : Actions en faveur des rapatriés |
14,64 |
14,79 |
Art. 10 : Dépenses non déconcentrées |
2,21 |
2,13 |
Art. 20 : Dépenses déconcentrées |
11,20 |
6,86 |
Art. 30 : Rente viagère |
1,22 |
5,79 |
57-05 : Préservation et développement du patrimoine culturel (CP) |
0,00 |
0,00 |
57-05 : Préservation et développement du patrimoine culturel (AP) |
0,00 |
0,00 |
IV. - Anciens combattants |
8,56 |
5,16 |
46-20 : Pensions d'invalidité, allocations |
4,66 |
2,12 |
46-24 : Sécurité sociale des invalides de guerre |
1,52 |
1,52 |
46-27 : Soins médicaux gratuits |
2,38 |
1,52 |
V. - Equipement, Transports et Logement - III. - Transports et sécurité routière |
99,55 |
95,02 |
47-41 : Art. 40 : Garanties de retraite des anciens des services publics d'Afrique du Nord et d'outre-mer |
99,55 |
95,02 |
VI. - Agriculture et Pêche |
14,87 |
14,63 |
35-92 : Art. 10 : Forêts : Travaux d'entretien, anciens harkis |
8,54 |
8,54 |
46-32 : Art. 40 : Subvention caisse des cadres d'exploitations agricoles rapatriés |
6,33 |
6,09 |
Total général |
195,00 |
176,27 |
Source : ministère de l'économie, des finances et de l'industrie.
f) L'économie solidaire
Les crédits en faveur de l'économie sociale et solidaire ont été regroupés dans deux nouveaux articles : les dépenses non déconcentrées (article 80) pour 4,11 millions d'euros, et les dépenses déconcentrées (article 90) pour 8,84 millions d'euros. L'économie solidaire bénéficie ainsi de 4,42 millions d'euros supplémentaires (soit une hausse de 50 % qui fait suite à un triplement en 2001). Il s'agit de financer l'appel à projets « Dynamiques solidaires » et des actions de contractualisation avec les collectivités locales.
6. Les prestations obligatoires de développement social
a) L'allocation aux adultes handicapés
La contribution de État au financement de l'AAH, inscrite à l'article 10 du chapitre 46-33 « prestations sociales en faveur du développement social », s'accroît de 231,7 millions d'euros (+ 5,73 %), pour atteindre 4,28 milliards d'euros 14( * ) .
Évolution des bénéficiaires et des crédits affectés à l'AAH
|
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
Bénéficiaires (en milliers) |
539 |
552 |
563 |
583 |
597 |
617 |
630 |
649 |
668 |
694 |
712 |
736 |
- |
Crédits
|
2.297 |
2.421 |
2.527 |
2.728 |
2.845 |
3.061 |
3.281 |
3.410 |
3.566 |
3.776 |
4.025 |
4.046 |
4.278 |
L'évolution des crédits budgétaires
relatifs
à l'AAH entre 1989 et 2001 s'explique, d'une part, par l'augmentation du
montant de la prestation
15(
*
)
et la
création, à partir du 1
er
février 1993, de
l'aide forfaitaire en faveur de la vie autonome à domicile des personnes
adultes handicapées, devenue complément d'AAH en 1994
16(
*
)
; d'autre part, par l'accroissement du nombre
des bénéficiaires. Le principal facteur de hausse tient à
la forte inertie de la structure des bénéficiaires :
près de la moitié ont moins de quarante ans. Cet âge peu
élevé a un effet démographique mécanique, qui
explique la présence prolongée des allocataires dans le
bénéfice de la prestation. Par ailleurs, environ 63 % des
allocataires perçoivent une AAH à taux plein,
révélant la faiblesse des ressources propres des
intéressés. Enfin, au cours des années de
dégradation de la situation économique, les effets du
chômage se font très durement sentir sur les personnes
handicapées, déjà fragilisées dans leur vie
quotidienne par le handicap, avec pour conséquence l'entrée de
nouvelles personnes dans le champ de la prestation ou l'octroi d'une
différentielle d'AAH qui se rapproche davantage du taux plein. Dans un
tel contexte, l'instauration du RMI en 1988 ne s'est que faiblement traduite
par un basculement de certains bénéficiaires de l'AAH dans le
champ du RMI. Au contraire, la phase d'instruction du RMI a pu favoriser
l'orientation vers la COTOREP et donc l'attribution de l'AAH. Selon le
ministère, «
l'amélioration du marché du
travail devrait désormais avoir un impact sur le comportement des
médecins instructeurs des COTOREP, et plus généralement
sur le nombre d'entrées dans le dispositif du fait de l'augmentation des
ressources des ménages. Néanmoins, l'évolution
constatée d'augmentation du nombre de bénéficiaires
incline à améliorer l'insertion professionnelle des
bénéficiaires
. »
17(
*
)
Pour le budget 2002, la dotation demandée fixée tient compte
d'une hypothèse de revalorisation du minimum vieillesse et d'une
évolution du nombre des effectifs plus favorable que les années
précédentes, compte tenu de la situation de l'emploi. De plus, il
a été décidé de supprimer, en 2002,
l'évaluation forfaitaire des ressources, mécanisme
pénalisant pour les personnes à faibles revenus et les
travailleurs indépendants. Le coût de cette mesure a
été estimé à plus de 15 millions d'euros.
b) La tutelle et la curatelle État
Le nombre des décisions judiciaires confiant à l'État des mesures de tutelle et curatelle, en application de l'article 433 du code civil, est toujours en accroissement rapide. En conséquence, la dotation correspondante de l'article 20 du chapitre 46-33 est portée à 122 millions d'euros contre 103,7 millions en 2001 18( * ) , soit une hausse de 17,7 %, qui fait suite à des hausses de 13,3 % en 2001, 5 % en 2000, 11 % en 1999 et 18,3 % en 1998.
Évolution du nombre de cas de tutelle et curatelle d'Etat et de leur coût budgétaire
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Nombre de mesures |
87.585 |
99.843 |
111.125 |
123.709 (p) |
Évolution |
+ 10.578 |
+ 12.258 |
+ 11.282 |
+ 12.584 |
Dépenses (M€ ) |
69,38 |
79,47 |
89,66 |
99,69 |
La loi
n° 68-5 du 3 janvier 1968 portant réforme du droit des incapables
majeurs a institué trois régimes de protection des majeurs :
• la sauvegarde de justice, régime de protection provisoire,
destiné à prendre en urgence les mesures de sûreté
indispensables ;
• la tutelle, système de représentation dans lequel le
majeur est frappé d'incapacité totale pour agir tant sur le plan
patrimonial que dans le domaine de la vie civile ;
• la curatelle, régime plus simple de protection, où le juge
des tutelles peut limiter l'incapacité à certains actes et
autoriser le majeur à en accomplir d'autres.
Deux systèmes de tutelle coexistent donc dans notre droit. La tutelle
familiale fait reposer la charge tutélaire sur la famille, parents,
enfants, collatéraux. La tutelle publique consiste à confier
à un organisme public ou privé la charge de la tutelle, sous le
contrôle de l'Etat. La tutelle d'Etat, la curatelle d'Etat ou la tutelle
en gérance appartiennent à cette catégorie.
La tutelle et la curatelle d'Etat n'interviennent que subsidiairement à
la tutelle familiale. L'article 433 du code civil prévoit que :
«
si la tutelle reste vacante, le juge des tutelles la
défère à l'Etat s'il s'agit d'un majeur
».
L'exercice de la tutelle ou de la curatelle est confié par le juge des
tutelles à des personnes physiques ou des personnes morales
qualifiées, inscrites sur une liste établie par le procureur de
la République, après avis du préfet. Le
délégué à la tutelle a, dans ses rapports avec
l'Etat, les droits et les obligations d'un mandataire. L'Etat prend en charge
la rémunération des personnes physiques ou morales
chargées d'exercer des mesures de tutelle ou de curatelle, dans le cadre
d'un plafond fixé chaque année par arrêté
interministériel. Un prélèvement sur les ressources du
majeur protégé vient en déduction de la
rémunération allouée par l'Etat.
Votre rapporteur spécial estime qu'une telle situation ne peut
perdurer et souhaite que s'engage rapidement une réflexion sur ce type
de dépenses afin, au moins, d'analyser les raisons de leur vive
progression et les conséquences qui peuvent en être tirées,
notamment quant à la participation des familles et les conditions de
rémunération des personnes exerçant la tutelle et la
curatelle.
c) Le Fonds spécial d'invalidité
La dotation du Fonds spécial d'invalidité inscrite à l'article 60 du chapitre 46-33 progresse de 16,46 millions d'euros à 259,16 millions d'euros (hausse de 6,8 % après deux ans de stabilité). Elle sert à financer une allocation supplémentaire à caractère différentiel, pour les bénéficiaires d'une pension d'invalidité au titre d'une incapacité permanente ayant réduit des deux tiers au moins leur capacité, lorsque cette pension est inférieure à un plafond de ressources.
d) Les prestations diverses
Les autres prestations représentent 62,4 millions d'euros, en baisse de 2,4 millions d'euros par rapport à 2001 (4 % de moins). Les crédits sont répartis en trois articles du chapitre 46-33 :
-
• 51,8 millions d'euros au titre de l'aide sociale, en baisse de
2,9 % (article 50) ;
• 9,9 millions d'euros au titre des allocations et prestations diverses, en baisse de 4,4 % (article 30) ;
• 700.000 euros pour couvrir les dépenses d'allocations supplémentaires en faveur des ressortissants de l'aide sociale, en baisse de 40 % (article 40).
Les
crédits consacrés à la protection sociale outre-mer
(articles 50, 60 et 70 du chapitre 47-23) augmentent de 1,5 million d'euros
pour s'établir à un montant total de 39,38 millions d'euros
(+ 4% après une hausse de 2,3 % en 2001). L'essentiel de ces
crédits est destiné à la Polynésie française
et à Wallis-et-Futuna (32,08 millions d'euros, en baisse de 325.000
euros), le solde étant partagé entre Saint-Pierre-et-Miquelon
(900.000 euros ; stable par rapport à 2001) et Mayotte
19(
*
)
(6,4 millions d'euros en hausse de 1,8 million, soit
une progression de 40%).
Les crédits de l'article 50 couvrent les dépenses liées
aux allocations supplémentaires dont bénéficie
Saint-Pierre-et-Miquelon au titre de la loi de 1987 portant réforme du
régime d'assurance vieillesse à Saint-Pierre-et-Miquelon. Ces
dépenses correspondent à la subvention accordée par l'Etat
pour le service d'une allocation supplémentaire par la caisse de
prévoyance sociale. Les crédits de cet article connaissent une
évolution négative depuis plusieurs années du fait de la
montée en charge progressive du régime d'assurance vieillesse
local créé en 1987 qui implique à long terme une
très forte diminution du nombre des personnes à faibles droits
contributifs (si les effets de la mortalité sur les effectifs
d'allocataires ne sont pas compensés par de nouvelles demandes
d'allocation). Cette évolution est difficilement prévisible pour
un exercice compte tenu de la sensibilité du montant des dépenses
aux variations des effectifs qui sont extrêmement réduits (environ
300 personnes seulement). Par ailleurs, l'allocation est revalorisée
chaque année (+ 2,2 % en 2001). En 2001, 268 personnes devaient en
bénéficier. Pour 2002, l'hypothèse de revalorisation
s'élève à 2 % et l'effectif prévisionnel
s'établit à 274 personnes.
Les subventions versées à Mayotte sur l'article 60
résultent du contrat de plan conclu en septembre 2000 entre l'Etat et la
collectivité territoriale. Il prévoit un engagement, au titre du
règlement territorial d'aide sociale, de 32,36 millions d'euros pour 5
ans, dont 6,4 millions d'euros en 2002.
Les crédits de l'article 70 bénéficient à la
Polynésie française, Wallis-et-Futuna et à la
Nouvelle-Calédonie. L'Etat participe ainsi aux dépenses du
régime de solidarité territorial de la Polynésie
française pour environ 30 millions d'euros par an. Le contrat de
développement 2000/2004 conclu le en octobre 2000 entre l'Etat et la
Province Nord de la Nouvelle-Calédonie met à la charge du
ministère chargé de l'action sociale une participation de
1,9 million d'euros pour 5 ans destinée, dans le cadre du programme
santé, au financement d'actions sociales intégrées d'aides
à domicile, d'aides à la mère et à l'enfant, et
l'acquisition d'un camion médicalisé intervenant dans les
domaines de la santé scolaire, de la lutte contre les maladies
infectieuses et de l'éducation sanitaire. 381.000 euros sont
prévus à ce titre pour 2002 alors que l'échéancier
d'origine prévoyait 456.000 euros. Par ailleurs, l'Etat finance une
convention de gestion des tutelles et curatelles. Enfin, le contrat de
développement 2000/2004 conclu entre l'Etat et le Territoire des
îles Wallis-et-Futuna met à la charge du ministère
chargé de l'action sociale des dispositifs d'aide aux personnes
âgées (1,04 million d'euros en 2002), à l'enfance (335.000
euros en 2002) et aux personnes handicapées (137.000 euros en
2002).
8. Les subventions d'équipement social
Les
subventions d'équipement social (articles 10, 20, 30, 50 et 60 du
chapitre 66-20) diminuent de 21 % en autorisations de programme (AP), pour
atteindre 39,93 millions d'euros, et de 33,1 % en crédits de paiement
(CP), pour s'établir à 16,85 millions d'euros (la baisse
était déjà de 41 % en CP en 2001).
Plus de la moitié des ces sommes sont consacrées à la
transformation des établissements d'hébergement des personnes
âgées, à raison de 25,91 millions d'euros en
autorisations de programme et de 10,74 millions d'euros en crédits de
paiement.
Évolution des subventions d'équipement social (66-20)
(en millions d'euros)
|
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Evolution |
|||
|
AP |
CP |
AP |
CP |
AP |
CP |
Établissements pour enfants et adultes handicapés (article 10) |
11,37 |
3,21 |
11,73 |
4,86 |
+ 3,2 % |
+ 51,4% |
Autres équipements sociaux (article 20) |
10,8 |
3 |
0 |
0 |
- 100 % |
- 100 % |
Transformation des établissements d'hébergement des personnes âgées (article 30) |
26,56 |
15,89 |
25,91 |
10,74 |
- 2,45 % |
- 32 % |
Centres de formation des personnels sociaux (article 50) |
1,85 |
1,23 |
2,29 |
0,95 |
+ 23,8 % |
- 22,7 % |
Instituts nationaux (article 60) |
0 |
1,87 |
0 |
0,3 |
- |
- |
Total |
50,58 |
25,2 |
39,93 |
16,85 |
- 21 % |
- 33,1 % |
Les crédits de l'article 30 s'inscrivent dans le cadre du XII ème plan (2000-2006). Ils comprennent deux parties, pour permettre de distinguer les crédits inscrits au titre de l'achèvement du programme d'humanisation des hospices de ceux affectés à la mise aux normes des maisons de retraite. Sur la période, 97,67 millions d'euros iront à l'humanisation des hospices, et 106,7 millions d'euros aux maisons de retraite. La France possède environ 566.000 places d'hébergement pour personnes âgées : 98.630 dans les sections hospice-maison de retraite des hôpitaux publics, 116.200 dans les maisons de retraite publiques, 192.000 dans les maisons de retraite privées, 155.700 dans les logements-foyers, et environ 3.500 places dans les autres types d'hébergement comme les résidences d'hébergement temporaire. S'y ajoutent environ 166.000 places en sections de cure médicale.
B. L'INTÉGRATION ET LA LUTTE CONTRE LES EXCLUSIONS : 7,2 MILLIARDS D'EUROS
Les
crédits consacrés aux politiques d'insertion et de lutte contre
l'exclusion s'élèvent pour 2002 à 7,161 milliards d'euros,
soit autant qu'en 2001. Ils représentent 48,4 % du budget de la
santé et de la solidarité contre 49,6 % en 2001 et 49,3 % en
2000. La stabilité est néanmoins contrastée puisque les
crédits consacrés à la couverture maladie universelle
(CMU) et au RMI diminuent, tandis que ceux de l'allocation de parent
isolé (API) et de l'aide médicale progressent.
Le bleu budgétaire mentionne deux objectifs pour cet
agrégat : réduire les inégalités
observées entre étrangers et Français et améliorer
l'accueil des primo-arrivants.
Votre rapporteur spécial trouve cette
initiative intéressante mais encore très éloignée
de ce qu'il faudrait réaliser comme choix des objectifs par rapport
à l'ensemble de l'agrégat.
Objectifs et indicateurs de l'agrégat « intégration et lutte contre les exclusions »
Objectif |
Indicateurs |
1999 |
2000 |
2001 |
Réduire les inégalités entre étrangers et Français |
Taux de chômage |
Ensemble : 11,8 %
|
Ensemble : 10,6 %
|
- |
Améliorer l'accueil des primo-arrivants |
Nombre de primo-arrivants |
37.992 |
38.496 |
- |
Nombre reçus en pré-accueil |
nd |
5.175 |
- |
|
Nombre reçus en plate-forme d'accueil |
6.130 |
19.385 |
- |
Source : bleu budgétaire
1. Action sociale de lutte contre l'exclusion et d'intégration
a) Les crédits de lutte contre l'exclusion
Les
crédits consacrés à l'intégration et à la
lutte contre l'exclusion inscrits aux articles 10 et 20 du chapitre 46-81
« action sociale de lutte contre l'exclusion et
d'intégration » augmentent de 21,66 millions d'euros, soit une
hausse de 10,5 % qui fait suite à des hausses de 18 % en 2001 et de
20 % en 2000, pour s'établir à 227,42 millions d'euros.
Cette forte progression s'inscrit dans le cadre du programme de
prévention et lutte contre la pauvreté et l'exclusion,
annoncé en 2001, et s'explique par une hausse de 33,9 millions d'euros,
destinés à financer, notamment, de l'accompagnement social et des
hébergement en urgence sociale. A l'inverse, les crédits
destinés au fonds d'aide aux jeunes diminuent de 7,6 millions d'euros.
Enfin, 2,3 millions d'euros sont transférés vers le titre III
pour le financement des commissions locales d'insertion dans le cadre du
programme de prévention et de lutte contre la pauvreté et
l'exclusion sociale, 2 millions d'euros de crédits destinés
à l'accompagnement et à l'intégration scolaires sont
transférés vers le chapitre 46-31, et 3,8 millions d'euros sont
transférés vers l'article 50 du chapitre 46-81 pour financer
l'accueil d'urgence de ressortissants étrangers. Dans la pratique, il
est difficile de distinguer les crédits destinés à
l'hébergement d'urgence des personnes en situation
régulière de ceux destinés à financer l'accueil des
personnes en situation irrégulière. Le gestionnaire n'a souvent
guère le temps de se poser ce genre de questions.
Les crédits de l'article 10 recouvrent trois catégories de
dépenses : les crédits pour le FONJEP, le financement de
colloques, les conventions avec les associations nationales intervenant dans le
développement social et la lutte contre l'exclusion. Les crédits
du FONJEP (11,95 millions d'euros) aident les associations à salarier
des personnels qualifiés qui exercent principalement des fonctions
d'encadrement et de développement des actions de terrain menées
par les associations, comme la socialisation des personnes et des groupes afin
de maintenir, développer ou restaurer le lien social. En 2001, l'Etat
finançait ainsi 1.690 postes FONJEP (soit une aide, pour les
associations, de 7.165,10 euros par poste au 1
er
juillet
2001). Parmi les 1.690 postes, 665 sont affectés à des foyers de
jeunes travailleurs et 414 à des centres sociaux. Les frais de gestion
de ces postes s'élèvent à 61 euros par poste. En effet, ce
n'est pas l'Etat directement mais le fonds de coopération de la jeunesse
et de l'éducation populaire (FONJEP) qui gère le dispositif en
assurant la régularité des paiements, tout en vérifiant
l'occupation du poste par un salarié. Ce fonds possède une fonds
de roulement très important, supérieur à une année
de fonctionnement, et qui tend à augmenter : il était de
12,36 millions d'euros à la fin de 1999 et de 12,79 millions d'euros
à la fin de 2000.
Si votre rapporteur spécial peut comprendre
qu'un tel fonds de roulement est nécessaire pour faire face aux retards
de paiement des ministères, il s'étonne d'une part de son niveau
élevé, d'autre part du recours à un organisme
extérieur pour assurer une telle gestion.
Le faible nombre global de
postes par département devrait permettre une gestion directe par les
services déconcentrés. A tout le moins, votre rapporteur
spécial souhaiterait que lui soient démontrés les
avantages qu'apporte le choix d'une gestion déléguée dont
il remarque qu'ils ne se lisent déjà pas dans une plus grande
vitesse de gestion des crédits que ceux de l'Etat. Par ailleurs, le
FONJEP finance sur les crédits de l'article 10 des emplois locaux
d'insertion (ELI), sous forme de subvention forfaitaire annuelle pour la
création d'un emploi au sein d'une association oeuvrant localement pour
l'insertion des allocataires du RMI (11.221 euros). Comme il n'est plus
attribué de postes ELI depuis 1999, et que les postes faisaient l'objet
d'une convention triennale, le programme disparaîtra au cours de 2002.
Les associations nationales soutenues grâce aux crédits de
l'article 10 oeuvrent dans les domaines du développement social, de la
lutte contre la prostitution, de la lutte contre les sectes, de l'insertion des
jeunes en difficulté, de l'accompagnement social des gens du voyage, de
l'insertion par l'activité économique et de l'accès aux
soins. Ces financements sont de deux natures différentes : soutien aux
réseaux caritatifs d'envergure nationale
20(
*
)
; soutien aux associations pour des actions
expérimentales ou innovantes dans le champ de la lutte contre
l'exclusion.
En 2002, les 760.000 euros supplémentaires obtenus sur l'article 10
doivent servir à mettre en oeuvre le programme national de lutte contre
la pauvreté et l'exclusion, et bénéficier aux associations
intervenant auprès des personnes démunies pour l'aide
alimentaire. En ce qui concerne plus précisément les postes
FONJEP, la reconduction du dispositif est prévue pour 2002, le
coût annuel étant, compte tenu de l'application en année
pleine de la revalorisation intervenue en juillet 2001, de 12,21 millions
d'euros. Les crédits nécessaires au financement des derniers
postes ELI s'élèvent quant à eux à 220.000 euros en
2002.
Les crédits de l'article 20 financent les réponses
apportées à l'urgence sociale, les actions en direction des
jeunes, dont les fonds d'aide aux jeunes, l'appui social individualisé
(ASI) et un accompagnement social renforcé au profit des personnes
prises en charge par les structures relevant du champ de l'insertion par
l'activité économique, et diverses actions plus
spécifiques telles que l'aide aux gens du voyage, les réseaux
solidarité école, etc. Il faut noter que les crédits de
cet article ont été abondés par un décret d'avance
pour 13,3 millions d'euros, afin de prendre en charge des dépenses
supplémentaires occasionnées par le financement du centre
d'accueil de Sangatte (4,33 millions d'euros), des dépenses
réalisées par la direction des affaires sanitaires et sociale de
Paris pour l'accueil des populations sans abri (5,95 millions d'euros) et des
dépenses additionnelles des DDASS de province pour faire face aux
très nombreuses demandes d'accueil dans les centres d'urgence
(3,05 millions d'euros).
Sur les crédits pour « dépenses cherchant à
apporter une réponse à l'urgence sociale », les DDASS
financent les dispositifs relevant de la veille sociale (centres et services
d'accueil d'urgence, accueils de jour, équipes mobiles, SAMU sociaux,
..), les fonds partenariaux destinés à apporter une aide pour la
prise en charge de services liés au logement (fonds d'aide aux
impayés d'énergie, fonds d'aide aux impayés d'eau,
subventions à des associations intervenant en aide matérielle au
profit des plus démunis, dispositifs favorisant l'accès au
logement, dont l'aide à la gestion locative des résidences
sociales). Parmi ces dépenses, l'hébergement des personnes sans
abri et les dispositifs facilitant l'accès aux dispositifs
(numéro d'appel «115», équipes mobiles et
«Samu-social») ont connu ces deux dernières année un
développement très important.
L'essentiel des crédits pour aides aux jeunes correspond à
l'abondement des fonds d'aide aux jeunes, financés paritairement entre
l'Etat et les conseils généraux. Les DDASS financent
également sur ces crédits les points d'accueil jeunes, structures
destinées à offrir un lieu d'accueil et d'écoute à
des jeunes désocialisés ou en danger de désocialisation.
Les fonds d'aide aux jeunes ont bénéficié en 2000 à
110.000 jeunes (pour 160.000 demandes). Dans la moitié des cas, l'aide
financière est destinée à la subsistance et dans le tiers
des cas aux transports, pour un montant moyen variant de 100 à 600 euros
selon les départements. 90 % des demandeurs ne sont pas
scolarisés, la moitié n'a aucune qualification, autant est au
chômage.
Les 33,14 millions d'euros supplémentaires obtenus sur l'article 20
devraient notamment permettre de favoriser l'accès effectif aux droits
et d'améliorer le fonctionnement des structures concourrant à
l'insertion des personnes en situation d'exclusion (3,8 millions d'euros),
d'accroître les moyens consacrés à l'ASI et à
l'accompagnement social de personnes spécifiques, notamment pour ce qui
concerne les gens du voyage (10,67 millions d'euros), et de mieux faire
face aux difficultés en matière d'urgence sociale (18,66 millions
d'euros).
Quatre mesures de transferts affectent cet article 20 : 1,19 million
d'euros vers l'article 20 du chapitre 46-31 pour financer le réseau de
solidarité école et des chantiers de jeunes
bénévoles ; 2,28 millions d'euros vers l'article 90 du
chapitre 34-98 pour permettre le renforcement des commissions locales
d'insertion pour les bénéficiaires du RMI ; 3,81 millions
d'euros sur l'article 50 du chapitre 37-98 pour le centre d'accueil pour
étrangers de Sangatte ; et 4,63 millions d'euros vers l'article 40
du chapitre 47-15 afin de regrouper sur une ligne unique des crédits
destinés au financement des «points d'accueil jeunes» et des
«points d'écoute jeunes».
b) Les centres d'hébergement et de réadaptation sociale
Les crédits consacrés aux centres d'hébergement et de réadaptation sociale (CHRS) inscrits à l'article 30 du chapitre 46-81 bénéficient d'une progression de 14,4 millions d'euros (soit une hausse de 3,6 % après une progression de 3,1 % en 2001 comme en 2000) pour atteindre 417,56 millions d'euros. Ces crédits supplémentaires recouvrent notamment les hausses suivantes : 6,48 millions d'euros destinés à compenser pour les CHRS l'incidence de la revalorisation du taux directeur des établissements médico-sociaux ; 6,4 millions d'euros pour la création de 500 places en CHRS ; 1,5 million d'euros pour la création de 30 places d'accueil et d'orientation des mineurs étrangers isolés.
Répartition des crédits supplémentaires en faveur des CHRS
|
2000 |
2001 |
2002 |
Augmentation des crédits |
11,18 M€ |
12,35 M€ |
14,38 M€ |
dont personnel |
4,78 M€ (42,7%) |
6,1 M€ (49,4 %) |
6,48 M€ (45,1 %) |
création de places |
6,4 M€ (57,3 %) |
6,25 M€ (50,6 %) |
7,9 M€ -54,9 %) |
Il existe en France 806 CHRS, dont 6 outre-mer. En 2002, 530 places devraient être créées. En 2001, 337 places ont été créées, tandis que 171 places d'accueil d'urgence étaient transformées (respectivement 242 et 328 en 2000). La répartition des moyens nouveaux entre les différentes régions a été réalisée au plan national en tenant compte des indicateurs de pauvreté et de précarité des régions et dans la perspective d'un rééquilibrage au profit des régions les moins dotées. La répartition entre les départements relève d'une procédure déconcentrée qui affecte les dotations régionales au regard des mêmes critères de besoins et d'équilibrage.
Répartition du nombre de CHRS entre les régions
Régions |
Nombre de CHRS |
Régions |
Nombre de CHRS |
Alsace |
22 |
Lorraine |
47 |
Aquitaine |
34 |
Midi-Pyrénées |
34 |
Auvergne |
13 |
Nord-Pas-de-Calais |
64 |
Bourgogne |
24 |
Basse-Normandie |
13 |
Bretagne |
30 |
Haute-Normandie |
36 |
Centre |
22 |
Pays de la Loire |
40 |
Champagne-Ardennes |
19 |
Picardie |
28 |
Corse |
3 |
Poitou-Charentes |
27 |
Franche-Comté |
15 |
PACA |
61 |
Île-de-France |
146 |
Rhône-Alpes |
86 |
Languedoc-Roussillon. |
27 |
Outre-mer |
6 |
Limousin |
9 |
|
|
Total 806 CHRS |
Les caractéristiques des personnes hébergées en CHRS
D'après les derniers résultats statistiques
connus,
avant leur entrée en CHRS, les personnes accueillies avaient les
caractéristiques suivantes : 22 % avaient un logement qu'elles ont
dû quitter, 25 % étaient hébergées dans leur famille
ou chez des amis, 10 % étaient sans abri, en squat ou en caravane, 30 %
provenaient d'un autre établissement social, 4 % provenaient d'un
établissement pénitentiaire. 25 % étaient salariés,
60 % étaient au chômage ou inactifs. 39 % des jeunes de moins de
25 ans et 20 % des adultes accueillis étaient sans ressources. Parmi la
population adulte, les 16-25 ans représentaient 29 % de la population
accueillie, les 25-44 ans, 31 % et les 45-59 ans, 40 %.
Les caractéristiques sociologiques des personnes hébergées
évoluent peu à une exception près particulièrement
notable: un certain nombre de CHRS, situés notamment sur l'arc Nord-Est
/Sud-Est, abritent désormais, pour près de la moitié de
leur capacité, une population étrangère en demande
d'hébergement composée de familles nombreuses avec de jeunes
enfants.
La durée des séjours varie selon la situation personnelle et la
nature de l'établissement, selon les derniers résultats connus
(exercice 1997). En CHRS, les jeunes isolés restent 143 jours en
moyenne, les adultes seuls 114 jours et les adultes avec enfants 104 jours. En
accueil d'urgence, la durée moyenne est de 12 jours ; dans les
centres d'adaptation à la vie active seule, elle était de 131
jours, et dans les CHRS couplés avec un atelier de 159 jours.
Source : ministère de l'emploi et de la solidarité
c) Les actions en faveur de l'intégration, des migrants et des réfugiés
Dans le domaine de la population et des migrations, les prévisions budgétaires initiales des deux exercices 2000 et 2001, se sont trouvées dépassées par les impératifs de prise en charge sociale des personnes déplacées en provenance du Kosovo arrivées en France dans le courant de l'année 1999 et par un afflux considérable de demandeurs d'asile.
Nombre de demandeurs d'asile (adultes seulement) accueillis en France
1998 |
1999 |
2000 |
2001 (8 mois) |
22.377 |
30.907 |
38.747 |
31.090 |
Source : OFPRA
Ces phénomènes se sont traduits par des mouvements et des ouvertures de crédits complémentaires significatifs au sein du chapitre 46-81, en particulier pour abonder les crédits de l'article 60 « Centres d'hébergement et de réadaptation sociale des réfugiés ». Alors que 65,98 millions d'euros avaient été prévus en loi de finances initiale 2000, 249,1 millions d'euros auront été dépensés.
Évolution des crédits en faveur de la population et des migrations
(en millions d'euros)
|
2000 |
2001 (au 30/09) |
2002 |
||
|
LFI |
Situation nette |
LFI |
Situation nette |
LFI |
Dépenses non déconcentrées (art. 40) |
4,33 |
149,43 |
6,24 |
13,82 |
9,28 |
Dépenses déconcentrées (art. 50) |
7,73 |
7,96 |
9,96 |
14,55 |
15,69 |
CHRS pour réfugiés (art. 60) |
47,89 |
74,59 |
61,16 |
92,47 |
94,05 |
Allocations d'attente et aides (art 70) |
5,94 |
17,12 |
9,6 |
4,7 |
10,49 |
FASTIF (art. 80) |
- |
- |
170,74 |
165,47 |
170,74 |
Total |
65,89 |
249,1 |
257,72 |
291 |
300,25 |
Les
crédits pour les actions en matière de population,
d'intégration et de suivi sanitaire et social des migrants
étrangers et des réfugiés s'élèvent à
25 millions d'euros en hausse de plus de 54 % (après une
progression de 34,6 % en 2001) (articles 40 et 50 du chapitre 46-81).
Cette forte progression doit être nuancée par le transfert sur ces
articles de 3,8 millions d'euros en provenance de l'article 20 pour l'accueil
des ressortissants étrangers. Les moyens nouveaux réels sont
destinés à financer, pour 2,3 millions d'euros, le dispositif
d'accueil d'urgence des demandeurs d'asile et les plate-formes d'accueil.
Les crédits de l'article 40 permettent de subventionner des organismes,
principalement des associations, qui interviennent en faveur de
l'intégration des populations étrangères ou d'origine
étrangère (immigrés ou réfugiés) contribuent
à l'information sur les questions relatives à la population, ou
qui luttent contre le racisme et les discriminations, et de financer des
missions spécifiques telles que la coordination du réseau
national d'accueil des réfugiés et des demandeurs d'asile
(confiée à « France terre d'asile »), le
numéro d'appel gratuit « 114 » (géré
par le GIP groupe d'études et de lutte contre les discriminations),
l'accompagnement social dans les centres de rétention administrative
d'étrangers devant faire l'objet d'une mesure d'éloignement
(confié par voie de convention à la Cimade) ou la mise en oeuvre
par la Sonacotra d'un dispositif non déconcentré d'accueil
d'urgence de demandeurs d'asile. 1,15 million d'euros de crédits de
fonds de concours abondent la dotation de cet article en provenance du fonds
européen pour les réfugiés, afin de contribuer aux
dépenses liées à l'accueil de réfugiés du
Kosovo.
Les crédits de l'article 50 contribuent à financer le dispositif
d'interventions sanitaires dans les centres de rétention administrative,
la réalisation d'actions de formation linguistique et à
visée professionnelle pour les réfugiés statutaires, des
opérations d'accompagnement scolaire, la réalisation d'actions de
parrainage et de médiation vers l'emploi ou la qualification
professionnelle, notamment en faveur de jeunes, des opérations conduites
en coopération avec les collectivités territoriales et visant au
développement de politiques locales d'intégration des
étrangers, et enfin les activités du groupement
d'intérêt public « Habitat et interventions sociales
pour les mal logés et les sans-abri » et de l'observatoire
régional de l'intégration d'Alsace. Les crédits de
l'article 50 sont également abondés par le fonds européen
pour les réfugiés (510.000 euros en 2001).
Les CHRS pour les réfugiés (article 60) bénéficient
de 33,34 millions d'euros de crédits supplémentaires à
94,5 millions d'euros (+ 54,5 %). Sur cette hausse, 32,6 millions d'euros
seront consacrés à l'accroissement des capacités
d'hébergement des demandeurs d'asile (création de 1.500 places en
centre d'accueil pour demandeurs d'asile, création d'un centre de
premier accueil en région parisienne, création de 2.400 places
d'hébergement d'urgence, création de 30 places pour
demandeurs d'asile mineurs). Le solde des moyens supplémentaires sert
à prendre en compte l'incidence de la revalorisation du taux directeur
des établissements médico-sociaux. La forte progression des
crédits succède à l'ouverture, par décret d'avance,
de 38 millions d'euros en mai 2001 pour faire face aux besoins croissants
en la matière.
Les crédits déconcentrés de cet article 60 permettent
l'accueil des réfugiés et demandeurs d'asile dans des CHRS
spécifiques. Le dispositif national d'accueil français comporte
ainsi deux types d'hébergements. Les centres provisoires
d'hébergement (CPH), dont la mission principale est de préparer
l'insertion des réfugiés admis en France au titre de la
convention de Genève, ont une capacité d'accueil de 1.028 places
(il y a eu 1.371 entrées en CPH en 2000). Les centres d'accueil pour
demandeurs d'asile (CADA) assurent quant à eux un hébergement et
un accompagnement social et administratif aux demandeurs d'asile en cours de
procédure devant l'OFPRA ou la commission de recours des
réfugiés. Ils disposaient de 5.694 places en 2001. La
capacité des CADA a été complété par la mise
en place d'un dispositif d'accueil d'urgence des demandeurs d'asile. Ce
dispositif, financé sur l'article 40 du chapitre 46-81, et mis en place
en novembre 2000, est destiné prioritairement aux demandeurs d'asile de
la région parisienne. Sa capacité a été
amenée à 1.300 places en 2001. Outre ce dispositif permanent, des
opérations exceptionnelles d'accueil décidées par les
autorités publiques à l'occasion de tensions internationales,
s'imputent sur les crédits ouverts à l'article 60. En 2000 et
2001, tel a été le cas pour la prise en charge de plusieurs
milliers de personnes déplacées en provenance du Kosovo. Enfin
compte tenu de l'importance des flux de nouveaux demandeurs d'asile, des
dispositions d'hébergement temporaire ou d'urgence (nuitées
d'hôtels notamment) ont dû être mises en place et sont
financées sur les crédits ouverts à l'article 60.
Enfin, les allocations d'attente et les aides financières diverses pour
les réfugiés et les demandeurs d'asile bénéficient
de 900.000 euros supplémentaires, pour atteindre 10,5 millions d'euros
(article 70). Ces crédits sont affectés au versement par le
service social d'aide aux émigrants de l'allocation d'attente au
bénéfice des demandeurs d'asile venant d'arriver sur le
territoire national et des aides d'urgence et d'intégration au
bénéfice des demandeurs d'asile et des réfugiés
statutaires. De plus, l'association « Entraide universitaire
française » alloue des bourses universitaires à des
réfugiés statutaires poursuivant en France des études
universitaires. Les aides d'urgence et d'intégration et les bourses
universitaires entrent dans la catégorie « aides
financières diverses ». Le nombre de
bénéficiaires de l'allocation d'attente est passé de
25.127 en 1999 à 33.368 en 2000.
d) La subvention au FASTIF
A l'article 80 du chapitre 46-81, la subvention au fonds d'action sociale des travailleurs immigrés et de leurs familles (FASTIF) est reconduite à son niveau de 2001 soit 170,74 millions d'euros. S'ajoutent à cette subvention des ressources provenant du FSE pour un montant de (3,05 millions d'euros) et un prélèvement sur fonds de roulement de 11,76 millions d'euros. Ce budget a été affecté en 2001 pour 169,83 millions d'euros aux interventions sociales. Les dépenses administratives s'élevaient à 19,34 millions d'euros, soit plus de 10 % du budget total. Au total, le FASTIF a soutenu en 2001 6.000 associations et organismes et pris 9.000 décisions de financement.
2. La couverture maladie universelle et l'aide médicale
a) La couverture maladie universelle
La
contribution de État au fonds de financement de la protection
complémentaire de la couverture maladie universelle du risque maladie
s'élèvera en 2002 à 929,94 millions d'euros contre un
peu plus d'un milliard d'euros en 2001 (article 10 du chapitre 46-82).
Le montant de la dotation de l'Etat au fonds CMU au titre de l'exercice 2000,
qui était fixé en loi de finances initiale à 1.067
millions d''euros, a été réduit à 800,36 millions
d'euros
21(
*
)
. Cette diminution s'explique
principalement par un nombre de bénéficiaires en 2000 moins
important que celui initialement prévu. Pour 2001, 1.006 millions
d'euros ont été inscrits à l'article 10. Ce montant
reposait cependant sur une connaissance limitée de la montée en
charge du dispositif (nombre de bénéficiaires, dépense
individuelle), comme des conditions de sortie des anciens
bénéficiaires de l'aide médicale. Cette dernière
variable reste la plus difficile à déterminer. Selon la CNAMTS,
environ 900.000 anciens bénéficiaires de l'aide médicale
ont vu leurs droits s'interrompre au 30 juin 2001. Cependant, le bilan
définitif de cette opération de fin de droits reste incertain :
d'une part, l'examen des situations personnelles ne s'est, pour de nombreux
bénéficiaires, pas encore fait, d'autre part il est impossible
d'apprécier avec exactitude le nombre de personnes qui ne se sont pas
manifestées avant le 30 juin mais qui tenteront d'entrer à
nouveau dans le dispositif d'ici la fin de l'année. Néanmoins,
sur la base des premières données disponibles concernant le
nombre de bénéficiaires et le montant moyen de la dépense
individuelle, l'exécution de la loi de finances pour 2001 devrait
dégager un léger reliquat de crédits non consommés.
Le projet de loi de finances rectificatives pour 2001 en prend d'ailleurs acte
en annulant, par le biais de l'arrêté d'annulation du
14 novembre 2001 joint au collectif, 79,43 millions d'euros.
Le montant de la dotation de l'État au fonds CMU retenu pour 2002 dans
le cadre du projet de loi de finances pour 2002 est de 929,94 millions d'euros.
La diminution de crédits s'explique notamment par les sorties de
bénéficiaires. Il y avait en 2000 5 millions de
bénéficiaires. Au 30 juin 2001, ce nombre était de 5,258
millions. Au 31 juillet, il avait été ramené à
4,47 millions suite aux premières sorties du dispositif. Ces
données restent cependant à manier avec prudence.
Répartition des bénéficiaires de la CMU en 2000
Régime attributaire du droit |
Choix du régime obligatoire pour gérer la CMU complémentaire |
Choix d'un organisme de protection complémentaire |
Total |
Régime général |
4.360.000 |
344.000 |
4.704.000 |
Régime agricole |
147.840 |
15.470 |
163.310 |
Régime des non-salariés non agricoles |
103.000 |
22.000 |
125.000 |
Régimes spéciaux |
6.860 |
830 |
7.690 |
Total |
4.617.700 |
382.300 |
5.000.000 |
L'analyse des premiers bénéficiaires montre
qu'ils
sont jeunes (42 % ont moins de 20 ans), plutôt des femmes (60 %), issus
des milieux ouvriers et employés, et quatre fois plus au chômage
que le reste de la population (32 %). Son niveau d'études est
inférieur à celui de la population.
Le fonds de financement de la CMU est, depuis le 1
er
janvier 2001,
alimenté par un versement mensuel de l'Etat de 83,8 millions
d'euros, auquel s'ajoute le produit de la contribution de 1,75 % à
la charge des organismes de couverture complémentaire. Une convention
avec l'ACOSS prévoit ainsi un versement trimestriel de
39,64 millions d'euros, avec régularisation au titre d'un trimestre
donné lors du versement de l'acompte suivant. Le fonds assume en
dépenses le remboursement des prestations versées par les
régimes obligatoires d'assurance maladie. Des conventions avec les
régimes maladie ont été conclues pour les versements
d'acomptes par le fonds. Elles prévoient des versements mensuels pour
les grands régimes maladie (salariés, agricoles, non
salariés-non agricoles). Pour la CNAMTS, le montant mensuel des acomptes
est de 91,5 millions d'euros jusqu'à juin 2001, et de 77,44
millions d'euros de juillet à décembre 2001. Le fonds a aussi la
charge du remboursement trimestriel aux organismes de couverture
complémentaire s'il est débiteur auprès d'eux (lorsque le
montant correspondant au produit du nombre de bénéficiaires
gérés par le montant de 375 francs excède le montant de
contribution due). Enfin, au titre de sa gestion administrative, le fonds a
prévu des dépenses de 90.000 euros par mois.
La première source de coût de la couverture maladie universelle
tient au montant dépensé par bénéficiaire. Il avait
été fixé, lors du montage financier du dispositif,
à 228,67 euros. C'est ce montant qui est remboursé aux organismes
complémentaires. Or des échos de plus en plus nombreux indiquent
que le coût réel est plus élevé et
dépasserait 281 euros. Des incertitudes demeurent quant à la
connaissance du montant de la consommation moyenne par
bénéficiaire. Les données disponibles ne concernent que
les régimes obligatoires d'assurance maladie car les données
fournies provenant des organismes de couverture complémentaire ne sont
pas parues significativement exploitables. Selon le rapport d'activité
du fonds de financement de la CMU, la consommation moyenne en 2000, par
bénéficiaire et par an
22(
*
)
est
d'environ 212,21 euros. Selon une étude de la CNAMTS de juin
2001
23(
*
)
, la dépense 2000 en droits
constatés serait de l'ordre de 236,30 euros. A noter que cette
donnée est susceptible d'être légèrement
modifiée, compte tenu d'informations tardives relatives aux
dépenses hospitalières publiques.
L'autre signe du coût de gestion de la CMU se lit dans les moyens
supplémentaires accordés par l'Etat à l'assurance maladie
pour la mise ne place de la prestation. Fin 1999, la tutelle a ainsi
autorisé la création de 1.400 emplois ; puis 600
nouveaux emplois ont été autorisés en février 2000,
dont 500 emplois jeunes et 2.000 mois de contrat à durée
déterminée ; sont venus s'y ajouter 3.660 mois de contrat
à durée déterminée. L'annexe 1 de la convention
d'objectifs et de gestion signée le 25 septembre 2000 par l'Etat et la
CNAMTS formalise le coût de ces créations d'emplois : 62,6
millions d'euros par an ; la convention ajoute 8,4 millions d'euros pour
faire face à des besoins de personnels supplémentaires.
Dès juin 2001, cette somme a été utilisée. La CANAM
a quant à elle embauché 35 équivalents temps plein et 40
emplois à durée déterminée sur 60 mois afin de
gérer la CMU. La mutualité sociale agricole a, elle,
effectué des redéploiements de moyens.
Votre rapporteur spécial ne peut que renouveler les observations
faites par la commission des finances lors de l'examen du projet de loi portant
création de la couverture maladie universelle. Faute d'une connaissance
exacte du coût par bénéficiaire, il paraît
difficilement compréhensible que les organismes complémentaires
restent remboursés selon un forfait alors que l'assurance maladie l'est
au coût réel, alors même que ce dernier reste peu connu...
b) L'aide médicale
Les sommes inscrites au titre de l'aide médicale État à l'article 20 du chapitre 46-82 augmentent de 7,62 millions d'euros, soit une hausse de 14,3 % à 60,98 millions d'euros. L'aide médicale de État, qui n'intervient plus que pour les étrangers en situation irrégulière et les personnes soignées en France pour raison humanitaire, reprend donc un mouvement de hausse.
3. Les prestations de solidarité
a) L'allocation de parent isolé
La contribution de État au financement de l'allocation de parent isolé (API) figure à l'article 10 du chapitre 46-83. Les crédits augmentent de 3,65 % après une hausse de 7,1 % en 2001 et de 2,8 % en 2000. Ils s'élèveront ainsi à 740 millions d'euros en 2002.
Evolution des dépenses de l'API en métropole
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
Montant (M € ) |
688,6 |
719,67 |
724,19 |
759,9 |
708,7 |
700 |
706,7 |
721,16 |
713,5 |
740 |
Bénéficiaires (en milliers) |
164 |
169 |
164 |
163 |
164 |
163 |
168 |
170 |
nd |
nd |
Il ne
faut pas oublier que l'Etat est redevable à l'agence centrale des
organismes de sécurité sociale, chargée du paiement de
l'API aux allocataires, au titre de l'exercice 2000, de 57,7 millions d'euros.
Les 26,1 millions d'euros de hausse s'expliquent par la revalorisation de la
prestation, la progression du nombre de bénéficiaires, et
l'allongement d'un trimestre de la période de cumul entre l'API et un
revenu d'activité. Les crédits pour 2002 ont en effet
été déterminés par :
• une stabilisation de l'évolution tendancielle des effectifs en
anticipant les effets positifs de l'allocation d'aide au retour à
l'activité des femmes ; il est fait l'hypothèse que la
montée en charge des modalités de cumul, qui allonge la
durée de présence des allocataires dans le dispositif est
désormais achevée, ce qui devrait stabiliser l'évolution
du nombre de bénéficiaires de l'API ;
• une revalorisation de 1,8 % du montant de l'allocation pour 2001, tandis
que la revalorisation prévisionnelle pour 2002 s'est basée sur
l'évolution des prix ;
• une majoration du barème de l'API dans les départements
d'outre-mer conformément la loi d'orientation pour l'outre-mer du 13
décembre 2000 qui vise à aligner les montants de l'API servis
dans les DOM sur ceux de la métropole en 2007 ;
• enfin, une prolongation de un à deux trimestres de la
durée de cumul à 100 % entre allocation et revenu
d'activité au moment de la reprise d'un emploi.
b) Le revenu minimum d'insertion
Les crédits consacrés à l'allocation du RMI qui constituaient l'article 20 du chapitre 46-83 sont désormais scindés en deux articles : l'article 20 correspond aux crédits du RMI en métropole (4,436 milliards d'euros), et l'article 30 à ceux du RMI dans les départements d'outre-mer (43 millions d'euros). Au total, les moyens alloués au paiement du RMI par État diminuent de 33,6 millions d'euros pour un total de 4,48 milliards d'euros. Cette baisse, la première en loi de finances initiale depuis la création du RMI, recouvre en réalité une diminution de 71,7 millions des dépenses liée à la baisse du nombre de bénéficiaires, et ce malgré la revalorisation de la prestation et l'alignement de son montant dans les DOM sur celui de la métropole. A l'inverse, 38,1 millions d'euros supplémentaires sont prévus pour financer l'allongement d'un trimestre de la période de cumul entre le RMI et un revenu d'activité.
Crédits budgétaires dépensés au titre du RMI
|
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
Mds F |
8,67 |
14,32 |
13,17 |
16,63 |
19,22 |
22 |
23 |
24,23 (1) |
26,23 |
31,9 (2) |
29,24(3) |
29,6 (4) |
29,4 (5) |
Mds € |
|
|
|
|
|
|
|
|
4,45 |
4,86 |
4,46 |
4,51 |
4,48 |
(1)
L'exercice 1997 a bénéficié en outre d'un report de 273
millions d'euros non consommés en 1995 et 1996
(2) Dont 27,75 millions d'euros pour couvrir les insuffisance de 1998
(3) Dont 82,8 millions d'euros pour couvrir les insuffisances de 1999 et une
partie des insuffisances 2000
(4) LFI 2001
(5) PLF 2002
Pour la première fois depuis la création du dispositif, le nombre
de bénéficiaires du RMI a diminué en 2000. Le RMI a connu
une première phase de très forte croissance, jusqu'en 1994, avec
un taux de croissance annuel du nombre d'allocataires d'environ 15 %. De 1995
à 1997, ce taux est revenu à environ 5 %, puis s'est ralenti pour
finalement diminuer en métropole (la croissance étant de 3,5 %
dans les départements d'outre mer) en 2000. En décembre 2000, le
RMI était attribué à 965.000 allocataires en France
métropolitaine et à 131.000 environ dans les départements
d'outre-mer. En un an le nombre d'allocataires du RMI a ainsi reculé de
plus de 52.000 en métropole, grâce à l'amélioration
de la conjoncture économique et plus particulièrement, la baisse
du chômage non indemnisé. Au premier semestre 2001, en
métropole, le nombre de bénéficiaires du RMI a
continué à décroître sur un rythme de -
1,2%
24(
*
)
. Cette évolution favorable
reflète là encore la baisse du chômage et notamment celle
du chômage non indemnisé (qui diminue lui aussi de 1,2 % au
premier semestre). Néanmoins, la dernière revalorisation du RMI
(+ 2,2 %) en début d'année 2001 et les mesures d'alignement du
RMI dans les DOM ont permis à davantage de ménages
d'accéder à la prestation, et de ce fait ont
atténué l'impact positif de la conjoncture économique. La
mesure de revalorisation aurait fait entrer dans le dispositif environ 1 %
d'allocataires supplémentaires. A terme, l'alignement de la prestation
dans les DOM devrait faire entrer 10% d'effectifs supplémentaires.
L'analyse de la baisse du nombre de bénéficiaires du RMI
La
baisse du RMI profite principalement aux moins de trente ans et aux
allocataires récents...
Les jeunes de 25 à 30 ans sont, depuis 1999, en diminution de 15 %, ce
qui confirme et amplifie la tendance observée les années
précédentes. Le nombre de moins de trente ans au RMI a ainsi
diminué de 20 % depuis 1997, soit une baisse de près de 55.000
allocataires. Le nombre d'allocataires présents depuis moins d'un an
diminue également fortement (-16 %) sous l'effet conjugué de
la baisse des entrées et de la probabilité accrue de sortie des
allocataires qui présentent une plus faible ancienneté au RMI.
...mais elle se diffuse désormais aux autres catégories
d'allocataires.
Alors qu'en 1999 les jeunes et les allocataires récents étaient
les seules catégories à bénéficier du contexte
favorable de l'activité économique, la baisse du RMI se diffuse
désormais aux allocataires plus éloignés du marché
du travail : le nombre d'allocataires présents depuis plus d'un an
a ainsi diminué de 1,8 % pour la première fois ; le
mouvement de baisse touche désormais toutes les classes d'âge,
à l'exception des allocataires de plus de 50 ans pour qui les politiques
d'emploi privilégient généralement l'accompagnement du
retrait du marché du travail.
Cependant lorsque l'ancienneté au RMI est très
élevée, les opportunités de retrouver un emploi sont
encore rares. Le nombre d'allocataires présents depuis plus de deux ans
au RMI continue ainsi de s'accroître (+ 1,6 %).
Créations d'emplois et baisse du chômage ont permis une forte
limitation des entrées au RMI et une accélération des
sorties.
La baisse du chômage a permis de diminuer le nombre d'entrées dans
le dispositif. Celles-ci sont en baisse de 14 % en métropole. Leur
nombre est évalué à 300.000 pour 2000, contre 347.000 en
1999. Les entrées au RMI ont également diminué dans les
DOM de 3 % en 2000. Les jeunes, moins couverts par le système
d'indemnisation du chômage, constituent encore le principal flux
d'arrivée au RMI avec 42 % des entrées (contre 24 % pour le
stock), même si leur part est en constante diminution (ils
représentaient un entrant sur deux en 1997). Grâce aux
créations d'emplois, le rythme des sorties s'est nettement
accéléré en 2000 pour atteindre 350.000 en
métropole, soit une progression de 9 % par rapport à 1999. Ce
résultat est d'autant plus remarquable que la forte diminution du flux
d'entrées a mécaniquement limité le potentiel des sorties
(on rappellera en effet qu'un tiers des entrants au RMI sortent avant six
mois). Dans les DOM, l'accélération des sorties (+ 10 %) a permis
une stabilisation des effectifs au second semestre et leur progression ralentie
sur l'ensemble de l'année.
Malgré l'augmentation des sorties, le nombre d'allocataires
bénéficiant des mesures de cumul RMI / revenus d'activité
n'a pas progressé
Malgré le rythme élevé des sorties, le nombre et le
pourcentage d'allocataires bénéficiant du cumul est resté
stable au cours de l'année 2000. Selon les données
définitives de la CNAF, 13,5 % des allocataires du RMI en
métropole, soit environ 127.000 personnes, ont
bénéficié d'une mesure de cumul 31 décembre 2000.
Cette évolution tend à démontrer qu'une large partie des
allocataires qui retrouvent une activité ne bénéficient
pas de mesures de cumul au-delà de la période de cumul
intégral de trois mois. La réforme visant à prolonger de
trois mois cette période de cumul intégral devrait donc avoir un
impact positif sur le nombre de bénéficiaires concernés.
La baisse du RMI s'est largement diffusée à travers tout le
territoir
e
A l'exception de trois départements ruraux (Haute-Corse, Ariège
et Lozère), la baisse du RMI profite à l'ensemble des
départements. Les diminutions les plus fortes sont observées dans
l'Ouest du pays, autour de l'axe Rhin-Rhône, dans les Yvelines et le
Loiret. Les départements qui enregistrent les résultats les moins
favorables sont concentrés principalement dans la partie sud du pays.
Globalement la baisse du RMI a été modérée dans les
départements où le chômage a le moins diminué et
forte lorsque la baisse du chômage a été vigoureuse. Dans
les quinze plus gros départements la baisse du RMI est
légèrement ralentie, -3,2 %, contre -5,2 % en moyenne,
à l'image de celle du chômage - 14,8 % contre - 16,2 % en moyenne.
Source : ministère de l'emploi et de la solidarité
L'insertion des bénéficiaires du RMI, comme le montre l'analyse
des raisons des sorties du dispositif, se fait majoritairement par l'emploi.
L'étude, sur dix-huit mois, des allocataires de 1997 a ainsi
montré que 30 % étaient sortis un an plus tard : deux tiers
avaient obtenu un emploi (ou leur conjoint). L'autre tiers évoquait des
raisons de sorties différentes : le plus souvent ils
déclaraient toucher une autre allocation (AAH, API, FNS,
chômage...), avoir connu un changement dans leur vie familiale
(départ ou arrivée du conjoint, d'un enfant...) ou avoir des
problèmes administratifs. Près d'un tiers des allocataires ne
perçoit l'allocation que pendant moins de 6 mois, à l'inverse,
plus d'un tiers reste dans le dispositif plus de quatre ans.
Toutes les études confirment donc le lien très étroit
entre la situation de l'emploi et le nombre de bénéficiaires du
RMI. Le gouvernement a profité de l'amélioration de la situation
de l'emploi et donc de l'effet volume du nombre de bénéficiaires
pour élargir l'accès au RMI et revaloriser la prestation. Ce
faisant, il a rigidifié la dépense plutôt que de profiter
des économies générées par la croissance pour mieux
préparer l'avenir. Votre rapporteur spécial regrette cette
situation et craint que la remontée du chômage constatée de
manière ininterrompue depuis six mois ne provoque une nouvelle
progression du nombre des allocataires.
Le profil des allocataires
Des
personnes vivant seules en majorité
Les personnes isolées, sans enfant ni personne à charge, sont
largement majoritaires puisqu'elles représentent près de
60 % de l'effectif. Il s'agit en grande partie d'hommes seuls : 415.000
hommes pour 226.000 femmes. Le reste de l'effectif est composé à
égalité de familles monoparentales (22 %) - essentiellement des
mères seules avec enfants - et de personnes vivant en couple (20 %).
Aussi, globalement, il y a autant de femmes que d'hommes au RMI.
Un allocataire sur quatre a moins de trente ans.
Les allocataires du RMI constituent une population relativement jeune : 26 %
ont moins de trente ans alors que la condition d'âge interdit
l'entrée aux jeunes de moins de 25 ans sauf s'ils ont des enfants.
Les plus de 60 ans sont à l'inverse sous-représentés, ces
personnes bénéficiant de départ à la retraite,
pré-retraite ou du minimum vieillesse pour les plus démunis. La
prépondérance des jeunes s'explique par la plus faible part de
ces personnes ayant des droits valorisés aux ASSEDIC et la plus forte
proportion de personnes isolées parmi cette population et ne pouvant
donc pas bénéficier du revenu d'un conjoint. Globalement on
comptait en 1997 une personne sur quinze âgée de 25 à 29
ans au RMI, contre une sur cinquante pour les 55-59 ans. Néanmoins, sous
l'effet positif de la conjoncture économique et de la politique de
l'emploi, la part des jeunes est en baisse depuis deux ans, alors qu'elle
était restée stable depuis huit ans. La part des moins de trente
ans est ainsi passée en métropole de près de 30 % en 1997
à 26 % en 1999.
Près de 20 % des allocataires ont au moins le niveau
baccalauréat, mais plus de 40 % ne sont titulaires d'aucun
diplôme.
Le niveau de formation des allocataires reste inférieur à celui
de la population générale : la part des allocataires du RMI
titulaires d'un baccalauréat est de 19 %, contre 33 % pour la population
active en général. On notera cependant qu'en 1990, elle
était de 7,5 % pour les allocataires du RMI, contre 24 % pour la
population active en général. Le niveau de formation progresse
donc un peu plus rapidement pour les allocataires du RMI que pour l'ensemble
des actifs, signe d'une plus forte précarité des jeunes et
notamment des jeunes diplômés avant leur stabilisation dans la
vie professionnelle.
L'accès à un logement autonome reste un problème
important pour une large partie des bénéficiaires
Un tiers des allocataires sont hébergés chez des parents ou des
amis et près de 10 % ne disposent pas d'un logement décent ou
sont sans-logis.
La situation moyenne des
bénéficiaires du RMI s'est améliorée depuis la mise
en place du dispositif : la part des personnes percevant une aide au logement a
augmenté sensiblement depuis 1988 (plus de 10%) et atteint
désormais 55 %.
Pour beaucoup d'allocataires, les problèmes de santé sont un
frein à leur reprise d'activité
17 % déclarent avoir en permanence des problèmes de santé
ou des handicaps qui les empêchent de travailler ou des gênes dans
la vie quotidienne. 16 % déclarent avoir "souvent ou parfois" ces
mêmes difficultés (enquête INSEE, 98).
Le montant moyen du RMI perçu par les allocataires
s'élève à 321,21 euros
Le RMI est versé pour des montants très différents, il
s'agit en effet d'une allocation différentielle qui complète
jusqu'à un niveau garanti les ressources du foyer. En 1999, le montant
moyen perçu par les allocataires était de 2.100 F (320,14 euros),
moins de 50 % des allocataires percevaient moins de 2.500 F (381,12 euros), et
13,4 % percevaient plus de 3.000 F (457,35 euros). Le RMI entre en moyenne
pour moitié dans les revenus des allocataires.
Près d'un tiers des allocataires ne perçoit l'allocation que
pendant moins de 6 mois, à l'inverse, plus d'un tiers reste dans le
dispositif plus de quatre ans.
Sur les 345.000 entrées au RMI, un tiers des allocataires perçoit
l'allocation pendant moins de six mois. Comme dans la plupart des processus
d'insertion, les chances de sortie sont plus élevées lorsque les
allocataires sont jeunes, diplômés ou plus proche de l'emploi.
Source : ministère de l'emploi et de la solidarité
L'objectif de la mesure de cumul du RMI et des revenus d'activité est de
favoriser la reprise d'une activité professionnelle en garantissant un
certain niveau de ressources notamment pour aider les personnes les plus en
difficulté à faire face aux dépenses induites par une
reprise d'activité (frais de transport, garde d'enfants, habillement).
Le principe prévu par la loi d'orientation de lutte contre les
exclusions était le cumul pendant un trimestre des revenus
d'activité et de la totalité des allocations ; pendant les
trois trimestres suivants, le cumul est au maximum de 50%, ce qui signifie que
la moitié du revenu procuré par l'activité est
déduit de l'allocation versée. 127.000 personnes
bénéficiaient, au 31 décembre 2000, de ce mécanisme
en métropole, soit 13,5 % des allocataires. Le programme de
prévention et de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale
prévoit de nouvelles modalités de cumul. Elles prolongent d'un
à deux trimestres le durée de cumul intégral. Cette
réforme aura cependant pour conséquence de prolonger la
durée de présence de certains allocataires reprenant une
activité dans le dispositif.
Le taux de contrats d'insertion reste stable en 2000, à environ 50 %.
Les disparités départementales demeurent importantes : dans une
dizaine de départements, le taux de contrats est inférieur
à 30 %, alors que dans certains départements ruraux la
quasi-totalité des allocataires possède un contrat en cours de
validité. Cependant, le nombre de signataires d'un contrat ne
reflète qu'imparfaitement l'aide à l'insertion effective
réalisée par les services sociaux ou l'ANPE, celle-ci ne donnant
pas toujours lieu à contractualisation. Environ 800.000 contrats
d'insertion ont été signés au cours de l'année 2000
en métropole. Les contrats portent très majoritairement sur
l'insertion professionnelle.
La dotation pour 2002 prévoit une revalorisation du montant de
l'allocation de 2,2 % au 1
er
janvier 2001. Elle prend
également en compte une évolution à la baisse des
effectifs d'allocataires en 2001 et 2002 explicable par une meilleure
indemnisation du chômage et l'accès des allocataires du RMI au
service « plan d'action personnalisé » (PAP),
déjà proposé par l'ANPE aux chômeurs relevant du
régime de l'assurance-chômage. Les dépenses
prévisionnelles prennent également en considération trois
modifications du dispositif :
• la poursuite du processus d'alignement du RMI dans les DOM,
• la prolongation de la durée du cumul à taux plein d'un
trimestre à deux trimestres,
• l'exclusion des bourses d'enseignement supérieur des ressources
prises en compte pour le calcul du RMI.
A ces dépenses d'allocation, s'ajoutent, pour l'Etat, des
dépenses d'insertion comme les crédits d'insertion pour les DOM
(139,2 millions d'euros en 2000), et les dépenses de financement des
mesures emploi (1,1 milliard d'euros en métropole en 2000). L'Etat
prend aussi en charge les majorations d'aide au logement dont
bénéficient les allocataires du RMI (environ 153 millions
d'euros), et l'exonération de la taxe d'habitation (176,7 millions
d'euros).
Dépenses totales de l'Etat au titre du RMI en 2000
(en milliards d'euros)
Allocation |
Mesures emploi |
Créance proratisation DOM |
Majoration d'aide au logement |
Exonération taxe d'habitation |
Total |
4,7 |
1,1 |
0,14 |
0,15 |
0,18 |
6,27 |
La contribution financière des départements a évolué avec la mise en place de la CMU à partir du 1 er janvier 2000. Cette réforme a réduit les obligations des départements en matière d'inscription de crédits d'insertion : de 20 % à 17 % de l'allocation payée en métropole, et à 16,25 % dans les départements d'outre-mer. Les crédits d'insertion sont ainsi estimés en 2000 à 686 millions d'euros en métropole et 65,5 millions d'euros pour les DOM.
4. Les subventions d'équipement social
Avec
4,57 millions d'euros d'autorisations de programme contre 4,59 millions en
2001, les établissements de réinsertion sociale et
professionnelle (article 40 du chapitre 66-20) voient leurs possibilités
d'engagement demeurer constantes (après des baisses de 41 % en 2001 et
34 % en 2000). Les crédits de paiement diminuent quant à eux
fortement de 4,55 millions d'euros à 1,9 million d'euros soit une
réduction des moyens de paiement de 58,2 % qui succède à
une diminution de 44,7 % en 2001.
Les subventions d'investissement imputées sur cet article servent
à rénover les CHRS dont les locaux sont encore vétustes ou
qui ne permettent pas de préserver la dignité et
l'intimité des personnes accueillies. Les régions qui ont ainsi
sollicité des crédits les ont affectés prioritairement
à la réalisation de travaux de sécurité et de mises
aux normes des bâtiments : suppression des dortoirs, installation de
sanitaires, etc.
IV. LA GESTION DES POLITIQUES DE SANTÉ ET DE SOLIDARITÉ : 980 MILLIONS D'EUROS
Les
dépenses de l'agrégat « gestion des politiques de
santé et de solidarité » augmenteront en 2002 de 66,31
millions d'euros à 980,42 millions d'euros contre 918,8 millions en
2000, soit une hausse de 7,2 %
25(
*
)
. Au total,
les dépenses de l'administration générale
représentent en 2002 6,6 % des moyens de paiement du budget de la
santé et de la solidarité (contre 6,2 % en 2001, 6,1 %
en 2000 et 6,6 % en 1999).
Le ministère s'est fixé cinq objectifs pour cet
agrégat : développer la mise en oeuvre de procédures
efficaces d'allocations de ressources à l'administration centrale et aux
services déconcentrés, accroître l'utilisation des
nouvelles technologies de l'information et de la communication, réduire
le taux de vacances des emplois, faire évoluer la structure des emplois
en renforçant l'encadrement du ministère, améliorer
l'accès des femmes à l'ensemble des postes d'encadrement
supérieur. Curieusement, le ministère n'adosse pas d'indicateur
au premier objectif, pourtant le plus important. Aux quatre autres sont
associés des indicateurs, avec même, pour certains d'entre eux,
des prévisions pour 2002 qu'il sera intéressant de comparer aux
réalisations.
Objectifs et résultats de l'agrégat gestion des politiques de santé et de solidarité
Objectif |
Indicateur |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
Développer la mise en oeuvre de procédures efficaces d'allocation de ressources |
- |
- |
- |
- |
- |
Accroître l'utilisation des NTIC |
Taux d'équipement (poste par agent) |
0,72 % |
0,79 % |
0,86 % |
- |
Taux de connexion à l'intranet |
4,6 % |
14,6 % |
92,5 % |
- |
|
Réduire le taux de vacances des emplois |
Taux de vacance au 1 er janvier |
5,9 % |
4,6 % |
3,1 % |
2,8 % |
Administration centrale |
4,4 % |
4,1 % |
3,5 % |
1 % |
|
Services déconcentrés |
6,2 % |
4,7 % |
3 % |
3 % |
|
Renforcer l'encadrement |
Secteur santé solidarité |
A :
28 %
|
A :
29 %
|
A :
30 %
|
A :
31 %
|
Administration centrale (*) |
A : 42 %
|
A : 42 %
|
A : 43 %
|
A : 45 %
|
|
Services déconcentrés (**) |
A : 25 %
|
A : 26 %
|
A : 27 %
|
A : 27 %
|
|
Améliorer l'accès des femmes à l'encadrement supérieur |
Taux de féminisation |
Administration centrale : 32 %
|
Administration centrale : 36 %
|
|
|
(*)
Objectif final : catégorie A 50 %, catégories B et C 25 %
chacune.
(**) Objectif final : catégorie A 30%, catégorie B 30 %,
catégorie C 40 %.
Source : bleu budgétaire
1. Les dépenses de personnel
Avec 747,89 millions d'euros, les dépenses de personnel représentent plus des trois quarts des dépenses de l'agrégat administration générale et 5,05 % de l'ensemble des dépenses du budget de la santé et de la solidarité. La proportion était de 4,85 % en 2001. Les crédits inscrits à ce titre augmentent de 40,85 millions d'euros (+ 5,78 %, après une hausse de 7 % en 2001).
a) Les rémunérations
Les
crédits inscrits au chapitre 31-41
« rémunérations principales » passent de
343,95 à 365,1 millions d'euros, soit une progression de 6,15 %.
Les crédits de l'administration centrale progressent de 3,4 %,
tandis que ceux des services déconcentrés augmentent de
6,1 %, marquant le souhait de renforcer les moyens des directions
départementales et régionales des affaires sanitaires et
sociales
26(
*
)
.
Le chapitre 31-96 « autres rémunérations »
verra quant à lui sa dotation augmenter légèrement
(1,34 %) à 37,12 millions d'euros, les crédits de vacation
progressant et ceux destinés à l'accueil des sourds et
malentendants dans les services déconcentrés, par exemple de
l'interprétation en langue des signes, étant
transférés au chapitre 34-98 « moyens de fonctionnement
des services » sous forme de prestations de services.
b) Les indemnités et allocations
Les crédits inscrits au chapitre 31-42 augmentent de 8,82 millions d'euros à 89,7 millions (+ 11 % après une hausse identique en 2001). Cette forte progression s'explique pour 5,35 millions d'euros par l'amélioration du régime indemnitaire des personnels de l'administration centrale et des services déconcentrés et par la mise en oeuvre de l'aménagement et de la réduction du temps de travail. Le solde résulte des différentes mesures d'emplois et de l'incidence de la hausse du point de la fonction publique.
c) Les remboursements des dépenses de personnel
Le chapitre 37-12 rassemble les crédits destinés aux remboursements de dépenses de personnel des DDASS (article10) mais aussi des personnels mis à disposition du ministère (articles 20 et 30). Les dotations des articles 10 et 30 restent inchangées à 527.000 euros et 1,6 million d'euros, tandis que celle de l'article 20 progresse fortement (3,5 millions d'euros supplémentaires à 8,08 millions d'euros). Il s'agit d'accompagner l'effort engagé par le ministère pour clarifier et assainir la situation des personnels mis à disposition, dont le nombre ne cesse de croître.
Les mises à disposition des personnels des caisses et des hôpitaux
|
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Évolution
|
Administration centrale |
209 |
221 |
249 |
+ 40 |
Hôpitaux |
134 |
152 |
175 |
+ 41 |
Caisses |
75 |
69 |
74 |
- 1 |
Services déconcentrés |
166 |
170 |
178 |
+ 12 |
Hôpitaux |
69 |
75 |
81 |
+ 12 |
Caisses |
97 |
95 |
97 |
- |
Total |
375 |
391 |
427 |
+ 52 |
Il ne
faut pas oublier qu'à ces mises à disposition de personnels des
caisses et des hôpitaux s'ajoutaient en 2001, 96 autres personnels mis
à disposition de l'administration centrale et 143 autres personnels mis
à disposition des services déconcentrés
27(
*
)
.
Cette situation pose un problème déontologique majeur. Est-il
normal que la direction de l'hospitalisation et de l'offre des soins, qui
assure la tutelle des hôpitaux, fonctionne avec 100 agents mis à
disposition par les hôpitaux, dont 64 cadres A ? Est-il normal que
la direction de la sécurité sociale, qui assure la tutelle des
caisses de sécurité sociale, fonctionne avec 54 agents mis
à disposition par les caisses de sécurité sociale ?
Le ministère de l'emploi et de la solidarité et le
secrétariat d'Etat au budget avaient élaboré un projet de
protocole d'accord afin de résorber cette situation. Il confirme le
constat effectué depuis de nombreuses années par votre rapporteur
spécial
28(
*
)
: la pratique des mises
à disposition «
est critiquée par la Cour des
comptes qui en relève les irrégularités budgétaires
et statutaires
».
S'agissant de la politique de conventionnement mise en place depuis deux ans,
le ministère estime qu'elle «
a contribué à
améliorer la transparence du dispositif mais reste en deçà
des impératifs d'une saine gestion puisque la prise en charge des
personnels concernés n'est toujours pas assurée à ce jour
par le budget du ministère de l'emploi et de la
solidarité
».
Le protocole, d'une durée de cinq ans, reposait sur trois principes. Il
reconnaît la nécessité d'un apport de compétences
spécifiques pour l'exécution des missions du ministère
dans les secteurs hautement spécialisés, compétences du
niveau de la catégorie A qui ne sont pas offertes dans le cadre des
corps existants dans la fonction publique de l'Etat. Ceci justifie la
procédure de mise à disposition dans un cadre juridique et
financier conforme aux textes législatifs et réglementaires. Il
ajoute le besoin d'un renforcement rapide en compétences
spécialisées et en expertises de haut niveau, indispensable dans
le contexte de très fortes exigences qui pèsent actuellement sur
le pilotage des secteurs sanitaires et sociaux, Enfin, il prévoit la
résorption progressive des situations sans justification fonctionnelle
et à la régularité contestable des agents de
catégorie B et C ainsi que des agents de catégorie A qui ne
présentent pas un apport de compétences spécifiques ou de
mobilité de l'encadrement.
Au total, seuls devraient demeurer parmi les mis à disposition les
personnels de catégorie A «
apportant des
compétences spécifiques ou correspondant aux politiques
d'interfaçage et de mobilité
[sic] ». A
l'échéance de cinq années, le besoin en renforcement de ce
potentiel d'expertise est évalué à 150 postes nouveaux au
delà des effectifs de catégorie A présents au
1
er
octobre 2000, dont 86 à très court terme en raison
de la crise de l'ESB. Globalement, à l'issue de la période de
cinq années, le volume autorisé de mises à disposition de
niveau A en provenance des hôpitaux et des organismes de
sécurité sociale ne devrait donc pas dépasser 341 agents
(199 actuels, 150 renforts et la suppression de 8 mis à disposition non
spécifiques), tous de catégorie A. En contrepartie, il doit
être mis fin avant le 31 décembre 2005 à toutes les mises
à disposition d'agents de catégories B et C ainsi que d'agents de
la catégorie A dont les fonctions correspondent à des
compétences offertes par des fonctionnaires (8), 296 emplois
correspondant devant être créés en contrepartie (8 de
catégorie A, 112 de catégorie B et 176 de catégorie C).
Parallèlement, les dotations budgétaires du ministère de
l'emploi et de la solidarité devront permettre de rembourser
intégralement la rémunération des personnels de
catégorie A (existants et nouvellement accueillis) dans un cadre
conventionnel, et de remplacer les personnels exerçant des fonctions non
spécifiques par la création d'emplois nouveaux (catégories
B et C).
Votre rapporteur spécial, malgré des sollicitations
répétées, ignore toujours le sort qui a été
réservé à ce document.
d) Les charges sociales
Les
crédits inscrits au chapitre 32-97 « participation aux charges
de pensions » augmentent de 5,46 millions d'euros à 185,7
millions d'euros (hausse de 3 %). Cette progression s'explique par des
départs en retraite plus importants et l'incidence de la revalorisation
du point fonction publique.
Les crédits du chapitre 33-90 « cotisations sociales - part de
État » progressent de 3,4 millions d'euros à 51,16
millions d'euros (+ 7,1 %), conséquence des différentes
mesures décidées en matière d'emplois.
e) Les prestations sociales
Les crédits inscrits au chapitre 33-91 au titre des prestations sociales augmentent pour 2002 de 500.000 euros, dont 125.000 en raison de l'évolution de la base mensuelle des prestations familiales décidée le 4 janvier 2001 et le solde pour tenir compte de la modification de la structure des emplois. Ils s'élèveront ainsi à 10,43 millions d'euros (+ 5 %).
f) Les autres dépenses d'action sociale
Les moyens affectés aux autres dépenses d'action sociale (chapitre 33-92) augmenteront de 980.000 euros à 8,7 millions d'euros (+ 12,7 % après une hausse de 13,5 % en 2001). Cette forte progression est entièrement affectée aux autres dépenses d'action sociale de l'administration centrale. En réalité, comme l'année dernière, les crédits sont, après réunion avec les syndicats, répartis entre la centrale et les services déconcentrés, selon une procédure à la limite de la régularité budgétaire mais dont l'esprit de dialogue social ne suscite guère d'observation.
2. Les moyens des services
Cette partie de l'agrégat continue à connaître de fortes variations liées à un effort de clarification. En 2000, l'ensemble des moyens de fonctionnement avait été regroupé au sein d'un même chapitre « Matériel et fonctionnement des services ». En 2001, la présentation du chapitre réservoir 34-98 avait été bouleversée pour faire apparaître les moyens dont dispose chaque catégorie de services. La nomenclature ne changeant pas cette année 29( * ) , les comparaisons et analyses, délicates l'an passé, s'en trouvent facilitées.
a) Les moyens de fonctionnement
Les
moyens de fonctionnement de l'administration générale,
regroupés dans le chapitre 34-98, passent de 171,81 à 185,57
millions d'euros, soit une progression de 8 % qui fait suite à une
hausse des crédits de 12 % en 2001. Cette progression recouvre
plusieurs priorités : la hausse des moyens de fonctionnement de
l'administration centrale (3,8 millions d'euros) et des services
déconcentrés (2,75 millions d'euros), le développement de
nouveaux projets informatiques (4,5 millions d'euros, mais 3,7 millions d'euros
ne sont par ailleurs pas reconduits), les actions de communication (580.000
euros) et la formation des agents (305.000 euros).
Parallèlement, le chapitre se voit transférer 5,7 millions
d'euros en provenance d'autres chapitres du budget de la santé et de la
solidarité, qu'il convient de soustraire à la progression
apparente des moyens.
Répartition des moyens de fonctionnement du chapitre 34-98
(en millions d'euros)
Services |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Écart |
Administration générale services communs (art. 10) |
29,04 |
32,34 |
+ 11,3 % |
Service d'information et de communication (art. 20) |
8,26 |
8,84 |
+ 7 % |
IGAS (art. 30) |
0,32 |
0,32 |
- |
Service chargé de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (art. 41) |
0,71 |
0,76 |
+ 7 % |
Service chargé des politiques de santé (art. 42) |
2,48 |
5 |
+ 101,6 % |
Service chargé de l'hospitalisation et de l'offre de soins (art. 43) |
3,29 |
3 |
- 9 % |
Service chargé de la protection sociale (art. 44) |
- |
- |
- |
Service chargé de l'action européenne et internationale (art. 45) |
- |
- |
- |
Service chargé de l'action sociale (art. 46) |
0,03 |
0,03 |
- |
Service chargé de l'économie solidaire (art. 47) |
2,74 |
2,59 |
- 5,5 % |
Service chargé de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques-recherche (art. 50) |
0,13 |
0,13 |
- |
Services chargés de l'informatique et des réseaux (art. 60) |
21,6 |
22,6 |
+ 4,6 % |
Service chargé des actions de modernisation (nouvel art. 70) |
- |
1,5 |
- |
Services chargé de l'enseignement et de la formation permanente des personnels (art. 81) |
2,95 |
3,26 |
+ 10,3 % |
Représentation à l'étranger, dépenses non déconcentrés (art. 82) |
0,3 |
0,3 |
- |
Représentation à l'étranger, dépenses déconcentrées (art. 83) |
0,4 |
0,4 |
- |
Délégations régionales aux droits des femmes (art. 84) |
0,94 |
0,94 |
- |
Sous-direction des naturalisations (art. 86) |
1,45 |
1,45 |
- |
Cour nationale de l'incapacité et de la tarification (art. 87) |
0,77 |
0,77 |
- |
Bureau des pensions et des accidents du travail (art. 88) |
0,26 |
0,26 |
- |
Services déconcentrés |
96,1 |
101 |
+ 5,1 % |
Total |
171,8 |
185,6 |
+ 8 % |
S'agissant des crédits de l'administration centrale
(article 10), une partie de leur progression vive s'explique par la hausse
des frais de location. En effet, en 2001, l'augmentation des effectifs et les
travaux programmés ont suscité un besoin de superficies
nouvelles. Une première étape a été franchie par la
location de l'immeuble Brancion qui a permis d'héberger les cabinets du
ministre délégué à l'enfance et à la famille
et du secrétaire d'Etat à l'économie solidaire, ainsi que
150 agents du ministère, pour un coût de location de
4,57 millions d'euros. S'y est ajoutée la location, pour abriter
150 autres agents, d'un immeuble, rue Saint-Georges, pour 3,84 millions
d'euros. Cependant, il semble que la dotation reste insuffisante en raison des
besoins en locations supplémentaires rendus nécessaires par
l'accomplissement, durant 5 à 6 ans, de travaux de rénovation
lourde de l'îlot Fontenoy.
Votre rapporteur spécial constate
que la réforme de l'administration centrale, la progression des
effectifs, le fonctionnement de pas moins de sept cabinets ministériels
et la restructuration des locaux actuels provoquent une dérive des
coûts de location et d'installation. Si une partie paraît
légitime, certains investissements devenant indispensables
30(
*
)
, le solde ne peut qu'illustrer la dérive des
coûts de fonctionnement de la structure ministérielle, alors que
les agences qui assument une partie de ses fonctions bénéficient
de moyens très importants.
En 2001, les actions de communication (aticle 20)
bénéficient de 21,5 millions d'euros, dont 17,1 millions
pour le ministère et 4,4 millions d'euros pour la mission
interministérielle sur le centenaire de la loi de 1901. Les 11,2
millions inscrits en loi de finances initiale ne représentent donc qu'un
peu plus de la moitié de la réalité des moyens
attribués à ces actions au cours de l'exercice. C'est pourquoi le
projet de loi de finances rectificative pour 2001 propose d'ouvrir 2,85
millions d'euros supplémentaires sur ce chapitre. Le solde est
constitué de fonds de concours en provenance de l'Union
européenne, de reports et de transferts. 450.000 euros auront
été déconcentrés, l'essentiel des action restant
donc de la responsabilité de l'administration centrale. Celle-ci a
mené plusieurs campagnes : sur la contraception et la
prévention de l'IVG, sur l'exclusion, sur les violences sexuelles envers
les mineurs, sur les violences envers les femmes, sur la lutte contre les
discriminations, sur les médicaments génériques et sur
l'APA. Ont également été organisés les assises
nationales sur les violences envers les femmes, le colloque de l'observatoire
national de la pauvreté et de l'exclusion sociale, le séminaire
femmes et vie associative, le colloque sur la tarification à la
pathologie, diverses journées techniques sur la lutte contre les
infections nosocomiales, les risques sanitaires, les études cliniques et
l'insuffisance rénale, un séminaire sur le handicap,
l'incapacité et la dépendance, et une journée pour les
élus de l'économie solidaire. Ont aussi été
développées des actions de communication interne autour de la
réduction du temps de travail, de la journée sans tabac ou du
passage à l'euro. Les dépenses liées à la
célébration du centenaire de la loi du
1
er
juillet 1901 se caractérisent quant à elles
par la tenue de diverses manifestations en région financées par
voie de délégations de crédits, la réalisation
d'enquêtes d'opinions, l'achat d'ouvrages, des insertions publicitaires,
l'organisation de la semaine anniversaire, l'achat d'expositions, la
réalisation de prestations audiovisuelles, de prestations de relation
presse, de veille de la presse écrite et audiovisuelle, de conseil de
communication, et l'organisation d'une manifestation de clôture.
L'exercice 2002 devrait être marqué par la poursuite des grandes
campagnes d'intérêt général lancées en 2001
et le lancement d'actions de communication sur les politiques publiques
relatives aux droits des malades et à la prévention des cancers
devraient aussi faire l'objet d'actions de communication.
La Cour des comptes a mené un contrôle approfondi des actions de
communication et d'information du ministère de l'emploi et de la
solidarité et fait part de ses observations dans un
référé du 16 mars 2000. Ce document a été
transmis au président de votre commission des finances le 6 mars 2001,
faute de réponse au fond du ministère à ces remarques. Les
principales critiques étaient les suivantes : actions de
communication élaborées par les directions d'administration
centrale et conduites par des agences spécialisées plutôt
que par le service d'information et de communication ; actions
«
le plus souvent lancées dans la
précipitation
», sans études préalables,
sans cahier des charges suffisamment précis, avec des procédures
de passation des marchés «
fréquemment
précipitées, voir manifestement
irrégulières
», sans annexe financière
suffisamment détaillés ; campagnes au montant parfois
«
anormalement élevé
» ; pas
assez d'évaluations
a posteriori
.
Votre rapporteur
spécial ne peut que s'étonner de l'absence de réponse du
ministère à ce contrôle comme à la question
posée à son sujet par lui-même dans son questionnaire. Il
ne peut qu'y voir une confirmation implicite des observations de la Cour et,
surtout, une absence délibérée de réaction du
ministère à ces critiques.
Les crédits de l'article 30 correspondent aux moyens de fonctionnement
de l'inspection générale des affaires sociales (IGAS) et de la
Commission de contrôle des mutuelles et institutions de prévoyance
(CCMIP). Les moyens demandés à ce titre sont stables. Ils
financent pour l'essentiel les frais de mission des inspecteurs et les frais de
documentation. L'évolution des crédits dépend donc du
nombre de missions effectuées par l'inspection. En 2000, l'IGAS comptait
98 inspecteurs et chargés de mission en activité.
Les crédits de la direction de la recherche, des études, de
l'évaluation et des statistiques (DREES) relèvent de deux
articles : le 41 et le 50. En 2002, outre le financement d'actions
déjà engagées, les crédits de l'article 41
serviront à développer des projets informatiques de traitement
numérique des données statistiques et des publications de la
Drees, et de consolidation du dispositif informatique de lancement et de
gestion des enquêtes (outils de triage d'échantillon, de sondage,
de suivi de l'enquête et de production rapide de premières
estimations). L'article 50 relève du budget civil de recherche et
développement. Outre les frais de déplacement (missions des
personnels de la mission de recherche, frais de déplacement des membres
du conseil scientifique et des comités scientifiques des
différents programmes), ces crédits sont destinés à
«
la valorisation des recherches et l'animation
scientifique
»
31(
*
)
. Le budget
civil de recherche sert donc à faire se déplacer les chercheurs
afin qu'ils diffusent leurs travaux. La mission dispose par ailleurs depuis
2001 de la
Revue française des affaires sociales
. Les moyens
demandés à ce titre sont stables pour 2002.
Les crédits de la direction générale de la santé
(DGS), qui figurent à l'article 42, s'élèveront en 2002
à 5 millions d'euros, soit un doublement par rapport à 2001 et un
quadruplement depuis 2000. En réalité, les 2,5 millions d'euros
supplémentaires constituent de simples transferts depuis le titre
IV : 760.000 euros pour l'évaluation des PRAPS, 460.000 euros en
provenance de l'InVS pour le financement de la maintenance de la base de
données Score -Santé, 1,3 million d'euros pour des études
et de l'assistance dans le cadre des programmes nutrition, contraception,
santé mentale et suicide. Outre la DGS, bénéficient des
crédits de cet article, le conseil national du sida (45.700 euros), la
conférence nationale de santé et le haut comité de
santé publique (168.000 euros) pour leur fonctionnement. Les moyens
affectés à la DGS servent à la réalisation de
travaux, d'analyses et de publications diverses, de frais d'abonnements et
d'organisation de colloques, d'études et d'assistance.
La direction de l'hospitalisation et de l'offre de soins
bénéficie des crédits inscrits à l'article 43, soit
3 millions d'euros, en baisse de 300.000 euros par rapport à 2001. Ils
regroupent : les dépenses d'informatique hospitalière, le
programme Parthage, les dépenses de prospective et de stratégie
et les techniques hospitalières.
Les crédits du service chargé de l'économie solidaire
(article 47) sont affectés essentiellement à des programmes
d'expertises et de recherche, en vue de la valorisation et de la reconnaissance
de l'économie solidaire.
En 2001, les moyens non déconcentrés servent à financer
des «
expertises ponctuelles
» sur les projets
d'économie solidaire proposés dans le cadre du programme d'appel
à projets Dynamiques Solidaires. Ils ont, d'après le
ministère, «
permis de mettre en évidence les
nouvelles formes d'activités relevant de l'économie solidaire
notamment dans le domaine des projets portées par des femmes ou la
protection de l'environnement (gestion des déchets, développement
durable)
»
32(
*
)
(100.000 euros).
Ils financent aussi la sélection de projets de créations
d'activités solidaires non retenus dans le cadre de l'Appel à
projets- Dynamiques solidaires 2000 mais éligibles à un soutien
financier (100.000 euros).
Votre rapporteur spécial constate ainsi
qu'un projet rejeté peut tout de même être
subventionné...
Par ailleurs est financé un programme de
recherche-actions lié à des «
concepts
émergents d'économie solidaire
» : nouveaux
indicateurs de richesse, temps choisi, monnaie sociale, pratiques comptables
solidaires, valorisation du bénévolat associatif (520.000 euros).
A été financé le lancement d'un
« inventaire
préalable à la normalisation du commerce équitable dans le
cadre de l'élaboration de normes d'éthique sociale dans le
domaine des échanges de biens et de services
»
(90.000 euros). Ont aussi été acquises des données de
cadrage auprès de l'INSEE centrées sur les associations qui
pourront être utilisés dans le cadre du programme
régionalisé de recherche-actions afin de mieux connaître
les modes de fonctionnement et les domaines d'intervention (300.000 euros).
Pour 2002, d'après le ministère, «
un programme
d'expertises sera destiné à poursuivre les actions
antérieures de reconnaissance et d'identification des concepts
émergents d'économie sociale et solidaire
», par
exemple en engageant la procédure de construction de la norme AFNOR
(50.000 euros), et en subventionnant des «
expérimentations
associatives dans ce domaine
» en complément des
financements apportés par le fonds national de développement de
la vie associative.
Les moyens déconcentrés, en 2001, ont donné aux
correspondants régionaux de l'économie sociale et aux
délégués départementaux à la vie associative
des moyens pour «
asseoir leurs fonctions au niveau local dans les
structures administratives où ils exercent leurs
missions
» (490.000 euros), et pour financer un programme de
recherche-actions afin de «
préciser le
périmètre de l'économie sociale et solidaire à
partir de critères d'évaluation et apprécier ainsi
l'impact des dynamiques locales dans le secteur et solidaire
»
(1,52 million d'euros). Pour 2002, des moyens nouveaux seront accordés
en vue de «
structurer localement les missions
interministérielles de développement de l'économie sociale
et solidaire pour les 26 correspondants régionaux
» et les
missions interministérielles des 100 délégués
départementaux à la vie associative (259.000 euros). Des actions
de formation de ces agents accompagneront cette structuration de ces missions
locales (100.000 euros). 760.000 euros permettront de poursuivre le programme
de recherche-actions pour préciser le périmètre de
l'économie sociale et solidaire à partir de critères
d'évaluation et apprécier ainsi l'impact des dynamiques locales
dans le secteur et solidaire.
Devant l'énoncé de ces actions,
et les sommes importantes qui y sont consacrées, votre rapporteur
spécial espère que les crédits de cet article feront
l'objet d'une évaluation précise pour en mesurer l'impact
réel pour les citoyens et non pas seulement pour les structures
bénéficiaires des subventions.
Les crédits de l'article 60 financent des actions liées à
l'informatique et aux réseaux du ministère. Elles
bénéficieront de 22,6 millions d'euros, soit un million d'euros
de plus qu'en 2001. Les dépenses de fonctionnement informatique du
ministère - et notamment les coûts de fonctionnement du
réseau reliant les services déconcentrés entre eux et avec
l'administration centrale - ne cessent ainsi de progresser : + 12,7% en
2000, + 11,3% en 2001, + 4,7 % en 2002. Ce mouvement se justifie, selon le
ministère, par un plan de rénovation des infrastructures
informatiques lourdes du ministère qui soufraient d'une obsolescence de
conception. Une partie de ce plan est d'ailleurs également
financé par une économie de 3,4% du budget de fonctionnement
courant et un ralentissement du renouvellement des postes de travail
bureautiques. Par ailleurs, seront lancé en 2002 les travaux de
raccordement au système comptable interministériel ACCORD.
D'autres applications seront également développées :
réalisation du système SISE-Habitat dédié aux
facteurs d'insalubrité de l'habitation ; élargissement du
système GEODE, actuellement dédié à l'allocation
des budgets hospitaliers, aux établissements pour personnes
âgées dépendantes et aux services de soins infirmiers
à domicile ; refonte du répertoire national des
établissements sanitaires et sociaux en liaison avec la réfaction
du répertoire SIRENE par l'INSEE ; conception du système
d'information du handicap ; automatisation de la procédure
interministérielle de naturalisation.
Les crédits inscrits sur le chapitre 34-98, article 84 sont
destinés à couvrir les dépenses de fonctionnement du
réseau déconcentré des droits des femmes et de
l'égalité
33(
*
)
, qui comprend 26
délégations régionales (22 délégations
régionales métropolitaines et les 4 délégations
d'outre-mer), 75 missions départementales et les missions de Mayotte, de
Saint-Pierre-et-Miquelon et de Polynésie française. Les
crédits de ce réseau déconcentré
s'élèveront en 2002 à 940.000 euros, autant qu'en 2001,
afin de couvrir ses dépenses de fonctionnement. Il emploie 170
personnes. D'après le ministère, «
la dotation qu'il
est prévu d'allouer en 2002 aux dépenses de fonctionnement du
réseau déconcentré ne prend en compte ni le renforcement
du réseau, ni la diminution des moyens mis à disposition des
équipes régionales et des chargés de mission
départementaux par les préfectures
»
34(
*
)
.
Votre rapporteur spécial s'étonne
de cette remarque : il serait au moins souhaitable que les crédits
demandés dans le budget recouvrent l'ensemble des besoins. Estimant que
les crédits de fonctionnement doivent être stabilisés, il
considère comme
a priori
suffisants les crédits inscrits.
Les crédits en faveur des services déconcentrés des
affaires sociales (article 90) s'élèveront à 101 millions
d'euros en 2002, en hausse de 4,9 millions d'euros, soit 5,1 %
d'augmentation (après des progressions de 2,5 % en 2000 et de 3,7 %
en 2001). Cette hausse s'explique par des mesures de transfert : 2,29
millions d'euros pour le renforcement des commissions locales d'insertion dans
le cadre du programme de prévention et de lutte contre la
pauvreté et l'exclusion sociale ; 686.000 euros pour l'accueil des
personnes sourdes dans les services déconcentrés et dans les
COTOREP ; 230.000 euros pour l'achat de vaccins
antiméningococciques ; à l'inverse un million d'euros est
transféré vers l'article 70 en vue du regroupement des
crédits de modernisation de l'administration sanitaire et sociale sur un
article unique. Au total, la hausse réelle des moyens
s'élèvera à 2,74 millions d'euros. Les crédits de
l'article 90 regroupent, dans un souci de globalisation et de meilleure
gestion, les moyens de fonctionnement des DRASS, des DDASS et des services en
charge du RMI, ainsi que les crédits d'achat de matériels
techniques. La politique immobilière est devenue une priorité. Il
s'agit de regrouper la DRASS et la DDASS du chef lieu de région, et si
possible l'ARH, afin de rationaliser et de mutualiser les moyens. Cette
politique ne peut que rencontrer l'accord de votre rapporteur spécial.
Par ailleurs, le ministère a décidé la mise en place d'une
concession de logement par utilité de service pour les directeurs
régionaux et départementaux des affaires sanitaires et sociales.
Ces projets immobiliers justifient l'essentiel des moyens
supplémentaires obtenus pour 2002.
b) Les statistiques et études générales
Les
crédits inscrits au chapitre 34-94 poursuivent leur forte progression.
Après une hausse de 25 % en 2001, ils augmenteront en 2002 de 17 %
pour s'élever à 9,31 millions d'euros. Cependant sur les 1,35
million d'euros supplémentaires, 320.000 correspondent à un
transfert de crédits depuis le chapitre 47-11 et sont destinés
à l'évaluation des programmes de santé publique et des
programmes régionaux d'accès à la prévention des
soins.
Le chapitre connaît cependant des mouvements contradictoires avec la
diminution de 110.000 euros (à 4,8 millions d'euros) des dépenses
non déconcentrées d'études (article 20), l'augmentation de
305.000 euros de celles non déconcentrées de statistiques
(article 30), et la création d'un article 40 destiné à
financer les dépenses déconcentrées d'études et de
statistiques et doté de 1,16 million d'euros.
Les crédits d'étude sont ventilés entre les directions du
ministère et la DREES qui gère des crédits à la
fois dans le cadre de son propre programme et pour le compte de l'observatoire
national de la pauvreté et de l'exclusion sociale. Les crédits de
statistiques relèvent uniquement de la DREES. A compter de 2002, les
crédits déconcentrés (au niveau des DRASS) sont
isolés (article 40 « études et statistiques
déconcentrées »). Le programme d'études
sectorielles poursuit la mise à niveau des crédits
affectés aux thèmes relatifs à la sécurité
sociale, en développant des travaux sur les comportements de
prescription des médecins, l'activité des laboratoires de
biologie et la distribution pharmaceutique. Enfin, les services statistiques
régionaux développent des programmes, plus
particulièrement en vue d'améliorer le suivi et
l'évaluation des dispositifs de lutte contre les exclusions, les
démarches engagées autour du handicap et des personnes
âgées, les perspectives relatives aux professionnels sanitaires et
sociaux et à leur formation initiale, ainsi que la mise au point d'atlas
et de données localisées dans les domaines sanitaires et sociaux.
Enfin, l'observatoire de la pauvreté et de l'exclusion oriente
principalement ses financements vers l'affinement de la connaissance de
populations ou de problématiques particulières (monde rural,
étrangers en situation précaire et personnes sans abri,
santé et accès aux soins) et développe de façon
prioritaire en 2001-2002 les approches de la pauvreté sous l'angle des
territoires.
En 2002, la priorité ira au renforcement des crédits statistiques
pour assurer le déploiement d'enquêtes. En matière
statistique, les travaux seront poursuivis sur la préparation de
l'enquête décennale de santé (3
ème
et
avant dernière tranche) et le lancement de sa réalisation sur le
terrain ; la réalisation annuelle de la collecte de l'enquête
SAE ; les enquêtes sur les usagers de l'hôpital et leur
parcours, avec un troisième volet qui portera vraisemblablement sur la
chirurgie et s'articulera avec les travaux du CREDES sur la chirurgie
ambulatoire. Les principaux chantiers nouveaux pour 2002 sont : une
enquête sur l'organisation, les horaires et les conditions de travail
à l'hôpital ; une enquête sur la prise en charge par la
médecine de ville des urgences et des soins non programmés ;
une deuxième étape d'évaluation de la CMU ; une
enquête auprès des bénéficiaires de l'APA ; le
lancement d'enquêtes auprès de bénéficiaires de
minima
sociaux qui afin de mieux connaître ces populations et
leurs trajectoires.
Les crédits d'études seront principalement orientés vers
l'analyse approfondie de données déjà recueillies
précédemment et la mise en place de démarches
d'évaluation qualitatives des dispositifs nouveaux. Les études
générales porteront sur l'accès à la
prévention et aux soins, les prescriptions médicales, les
parcours des personnes handicapées et dépendantes, les retraites
(en s'appuyant sur le modèle de cas-type en cours de mise au point, en
vue de réaliser des bilans sur les droits à la retraite pour
différentes catégories de statuts et en fonction de leurs
parcours professionnels) - avec notamment une maquette globale sur le
financement macro économique des retraites -, l'activité et le
fonctionnement des COTOREP, l'évaluation de la mise en place des 35
heures dans la fonction publique hospitalière, et l'évaluation
qualitative de l'allocation personnalisée à l'autonomie et de la
couverture médicale universelle. En outre, seront engagées deux
études sectorielles nouvelles : sur la gestion
prévisionnelle des emplois et des compétences, et sur les
conséquences dans le domaine sanitaire et social des perspectives
d'élargissement européen.
L'enveloppe annuelle de crédits de l'observatoire est reconduite pour
lui permettre de financer les engagements pris concernant : la mise en
oeuvre du volet français d'une grande enquête internationale sur
la pauvreté dans les métropoles et les inégalités
intra-urbaines, la participation au financement de grandes enquêtes comme
celles sur les bénéficiaires de
minima
sociaux et sur les
contrats d'insertion, et de s'engager dans de nouvelles opérations
décidées après le renouvellement des membres prévu
en juin 2002.
c) L'École nationale de la santé publique
La subvention à l'École nationale de la santé publique (article 80 du chapitre 36-81) progresse de 460.000 euros par rapport à 2001 pour s'établir à 10,21 millions d'euros (+ 4,7 %). Cette hausse se justifie par le nombre croissant de stagiaires passant par l'école. L'Ecole nationale de la santé publique voit en effet son activité augmenter constamment :
|
1998 |
1999 |
2000 |
2001(p) |
Mois/élèves total |
5006 |
5450 |
6292 |
7020 |
Dont mois/élèves Etat |
1418 |
1887 |
2513 |
2985 |
d) Les frais de justice et de réparations civiles
La dotation prévue pour les frais de justice et de réparations civiles (chapitre 37-91), reconduite au même niveau depuis 1999, atteint 1,67 million d'euros. Ce montant reste cependant purement indicatif. En effet, l'évolution comparée des dotations inscrites en loi de finances initiale et des crédits consacrés à ce poste budgétaire révèle la sous-estimation systématique de ce type de dépenses 35( * ) .
Crédits pour frais de justice
(en millions d'euros)
|
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Crédits inscrits en LFI |
1,67 |
1,67 |
1,67 |
1,67 |
1,67 |
1,67 |
1,67 |
Dépenses effectives |
27,08 |
22,49 |
15,76 |
11,59 |
11,11 |
13,75 |
6,57 |
Cet écart s'explique, selon le ministère, par la nature évaluative des dépenses imputées sur ce chapitre, qui résultent pour l'essentiel de décisions de justice intervenant dans le cadre de contentieux très divers, échappant à toute prévision initiale. Le ministère cherche d'ailleurs à renforcer ses compétences juridiques, afin d'assurer la prévention du risque contentieux dans l'activité de réglementation et les décisions de l'administration, ainsi qu'une meilleure défense des intérêts de l'Etat.
Dépenses pour frais de justice par catégorie de contentieux
(en millions d'euros)
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Hémophiles et transfusés |
1,057 |
1,115 |
0,995 |
0,619 |
0 |
Personnels
|
1,142 |
0,265 |
0,29 |
0,26 |
0,92 |
Virus hépatite C |
0 |
0 |
0 |
0,360 |
0 |
Creutzfeldt Jakob |
3,030 |
1,447 |
1,793 |
1,694 |
1,875 |
URSSAF |
0 |
0,126 |
0 |
0 |
0 |
Sectorisation Psychiatrique |
2,679 |
2,174 |
0,303 |
3,301 |
1,101 |
Accidents vaccinaux |
0,732 |
0,490 |
0,272 |
1,123 |
0,457 |
Pharmacies
|
3,885 |
1,882 |
0,082 |
2,758 |
1,161 |
Frais irrépétibles |
0,082 |
0,017 |
0,116 |
0,351 |
0,046 |
Débours dus à des CPAM |
1,056 |
0,465 |
0,298 |
0,275 |
0,163 |
Établissements de santé privés |
0,702 |
2,212 |
0,418 |
1,170 |
0,007 |
Divers |
1,697 |
1,393 |
0,700 |
1,837 |
0,837 |
En 2002,
les réparations liées au contentieux des hémophiles et
transfusés contaminés par le VIH, dont celui des
infirmières contaminées dans le cadre de leur activité
professionnelle, devraient décroître très sensiblement en
raison de la diminution du nombre des dossiers correspondant, les
infirmières concernées ayant toutes été
indemnisées. Pour ce qui concerne les personnes indemnisées au
titre de la contamination à la maladie de Creutzfelt Jacob par l'hormone
extractive de croissance, les perspectives, d'après le ministère,
ne peuvent être tracées compte tenu des incertitudes pesant sur la
durée d'incubation de la maladie. Les dépenses liées au
contentieux de la sectorisation psychiatrique pourraient se maintenir à
un niveau relativement élevé compte tenu du montant
prévisionnel de la dette dont 40 % seulement a fait l'objet d'un
règlement. Le contentieux des URSSAF est en voie de disparition.
L'indemnisation des préjudices résultant d'accidents vaccinaux
pourrait se maintenir au niveau atteint en 2000 en raison du grand nombre de
dossiers en cours d'examen devant la commission de règlement amiable des
accidents vaccinaux. Enfin, le contentieux de l'application de la
réglementation sur la création, le transfert et la fermeture des
officines de pharmacie devrait décroître compte tenu de l'article
65 de la loi du 27 juillet 1999 portant création d'une couverture
maladie universelle qui met un terme à la procédure
dérogatoire de création des officines de pharmacie.
Votre rapporteur spécial regrette une fois encore la
sous-évaluation systématique de ces crédits.
L'écart entre la prévision et l'exécution est tel que
cette sous-évaluation volontaire et manifeste relève de
l'occultation plus que de difficultés techniques.
3. La coopération internationale
La loi
de finances pour 2001 avait vu la création d'un chapitre 42-01
dédié aux dépenses de coopération internationale du
ministère de l'emploi et de la solidarité, doté de 4,88
millions d'euros. Pour 2002, les crédits correspondants progressent de
1,5 million d'euros, tous consacrés à la contribution à
l'initiative de solidarité thérapeutique internationale (article
50) qui voit ainsi sa dotation doubler par rapport à l'année
dernière (elle revient ainsi au niveau de 2000). 305.000 euros restent
inscrits pour les actions internationales du secteur
santé-solidarité (article 10), et 3,05 millions d'euros au titre
des contributions du ministère au Bureau international du travail (BIT)
- article 30, tandis que l'article 20 (actions internationales du secteur
emploi hors BIT) n'est pas plus doté qu'en 2001.
Le projet de loi de finances rectificative pour 2001 propose de majorer les
crédits inscrits en loi de finances initiale de 6,33 millions d'euros
soit une multiplication par 1,3. Cette ouverture se justifierait pour
l'essentiel par la majoration des crédits consacrés à
l'action internationale en matière de lutte contre le sida (6,1 millions
d'euros), le solde allant au Bureau international du travail.
4. Les équipements administratifs, sanitaires et sociaux
Les dépenses en capital voient leurs crédits de paiement augmenter légèrement (1,8 %) à 9,14 millions d'euros, tandis que les autorisations de programme progressent plus fortement (10,4 %) à 16,15 millions d'euros. La hausse des premiers profite aux actions de recherche, tandis que celle des secondes va à l'administration centrale.
Dépenses d'équipements de l'administration générale (57-93)
(en millions d'euros)
|
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Evolution |
|||
|
AP |
CP |
AP |
CP |
AP |
CP |
Administration centrale (art. 10) |
9,15 |
5,26 |
10,67 |
5,26 |
+ 16,6 % |
- |
Services déconcentrés (art. 30) |
4,57 |
2,97 |
4,57 |
2,97 |
- |
- |
Recherche (art. 70) |
0,91 |
0,75 |
0,91 |
0,91 |
- |
+ 21,3 % |
Total |
14,63 |
8,98 |
16,15 |
9,14 |
+ 10,4 % |
+ 1,8 % |
Les
crédits de l'administration centrale s'expliquent par la
nécessité d'engager la restructuration de l'îlot Fontenoy
qui abrite une grande partie de l'administration centrale du ministère.
Un schéma directeur architectural et technique a été mis
en place avec pour objectifs de transformer l'image intérieure et
extérieure de l'îlot, de mettre en conformité le site sur
le plan de la sécurité, d'apporter une amélioration
qualitative des locaux tant individuels que collectifs, et de permettre de
définir une politique d'amélioration et un plan d'investissement
pluriannuel. Le coût total de ces dépenses devrait s'élever
à près de 100 millions d'euros d'ici à 2006.
Les crédits de l'article 70 correspondent aux actions de recherche dans
les domaines de la santé, du social et de la protection sociale, de
crédits inscrits au BCRD et menées par la mission de recherche de
la DREES. En 2001, la mission a déterminé trois
priorités : les questions de prévention ; la question
des inégalités sociales ; les métiers et professions
de santé. En 2002, les trois axes de travail privilégiés
sont la recherche et l'innovation dans le champ de la santé, la
dimension sexuée des politiques sanitaires et sociales, et le
développement de la recherche juridique sur le droit de la protection
sociale. Parallèlement, le ministère entend poursuivre et
approfondir des investissements antérieurs au sujet des processus de
réforme des systèmes de protection sociale en Europe et des
questions de santé mentale et de psychiatrie.
V. PRINCIPALES OBSERVATIONS
A. LE POIDS DES MINIMA SOCIAUX
1. La hausse persistante des dépenses de minima sociaux en 2002
En 2002,
à la différence des années précédentes, la
hausse des crédits du budget de la santé et de la
solidarité ne résultera pas majoritairement de la croissance non
maîtrisée de dépenses sociales obligatoires. Ainsi, la part
relative des
minima
sociaux dans le budget de la santé et de la
solidarité diminuera en 2002 par rapport à 2001.
Cependant, le total des crédits consacrés en 2002 à la
CMU, à l'API, à l'AAH et au RMI s'élèvera à
10,43 milliards d'euros contre 10,3 milliards d'euros en 2001 et 10 milliards
d'euros en 2000.
Montant et évolution des prestations sociales
dans le
budget de la santé et de la solidarité
(en milliards d'euros)
|
LFI 2000 |
Part du budget |
LFI 2001 |
Part du budget |
PLF 2002 |
Part du budget |
Évolution 2000/20002 |
RMI |
4,38 |
31,6 % |
4,52 |
31,7 % |
4,48 |
30,3 % |
+ 2 % |
AAH |
3,9 |
28,1 % |
4,05 |
28,4 % |
4,28 |
28,9 % |
+ 9,74 % |
API |
0,66 |
4,8 % |
0,71 |
5 % |
0,74 |
5 % |
+ 12,1 % |
CMU |
1,07 |
7,7 % |
1,01 |
7 % |
0,93 |
6,3 % |
- 13 % |
Total |
10,01 |
72,2 % |
10,29 |
72,2 % |
10,43 |
70,5 % |
+ 4,2 % |
Le
rythme d'évolution de ces dépenses ne se dément pas
puisqu'elles auront augmenté de 4,2 % de 2000 à 2002, alors
même que la croissance économique vive qu'a connu notre pays, et
la décrue du chômage auraient dû se traduire par une forte
décélération de ces dépenses, au moins s'agissant
du RMI et de l'API. Bien au contraire, ces deux dernières prestations
ont continué à croître.
Votre rapporteur spécial considère comme particulièrement
préoccupante cette évolution des
minima
sociaux.
Le premier problème qui se pose est celui des déterminants de la
progression des dépenses. Plusieurs éléments interviennent
en effet sur le rythme d'évolution : le nombre d'entrées des
bénéficiaires dans le dispositif, le taux de revalorisation de la
prestation et le mode de calcul de celle-ci. Le gouvernement, quant à
lui, est complètement responsable des deux dernières variables,
et n'a de prise sur le nombre de bénéficiaires que par les
conditions d'accès qu'il détermine et par la croissance
économique. Or, dans les années qui viennent de s'écouler
- années de forte croissance économique et de recul du
chômage - le gouvernement a systématiquement pris des
décisions tendant à augmenter les crédits des
minima
sociaux (assouplissement des conditions d'accès, primes diverses,
taux de revalorisation élevé, maintien des droits pour la CMU),
voir à en créer de nouveaux (la CMU), alors même que la
croissance économique ne faisait que de façon très
ténue sentir ses effets sur les flux nets d'entrées et de sorties
des bénéficiaires.
Les conséquences de cette politique dispendieuse risquent de se faire
sentir dès 2002, et ce malgré les prévisions du
gouvernement. Le retournement de la croissance économique et
l'arrêt de la baisse du chômage ne pourront en aucune
manière faire diminuer le nombre d'allocataires du RMI, de l'API ou de
la CMU. Bien au contraire. Le gouvernement a donc dilapidé les fruits de
la croissance. On en arrive à un paradoxe qui veut que les
dépenses de
minima
sociaux augmentent toujours plus, que
l'économie aille bien ou qu'elle aille moins bien. C'est là le
deuxième problème.
Le troisième problème réside dans l'existence de tendances
lourdes qui poussent à la progression des dépenses. Ceci est
surtout valable pour l'AAH et la CMU.
Pour l'AAH, le nombre des bénéficiaires continue d'augmenter par
un effet de génération. En effet, les bénéficiaires
de l'allocation en 1975 sont encore dans le dispositif, tandis que chaque
année voit arriver son lot de nouveaux handicapés. Il faudra
attendre l'âge de la retraite des allocataires de 1975 pour voir se
stabiliser le flux net.
Pour la CMU, outre les problèmes relevés par la Cour des comptes
dans son rapport 2001 sur la sécurité sociale, les
évolutions des trois premières années ne sont pas
significatives en raison de la difficulté qu'il y a eu à calibrer
les premiers besoins, de la lente montée en charge du dispositif, et de
l'existence de reports de crédits élevés. Cependant, cette
prestation paraît se rapprocher de son rythme de
croisière
36(
*
)
et tout indique qu'il sera
supérieur aux prévisions en raison de la sous-estimation initiale
de la consommation médicale moyenne par bénéficiaire. Le
dispositif avait été conçu sur une base d'une consommation
de 1.500 francs par assuré. Or les gestionnaires de la prestation notent
tous que ce forfait de 1.500 francs se révèle insuffisant, en
grande partie à cause des frais de gestion induits par le dispositif.
Enfin, l'annonce des reports successifs de l'examen exact de la situation des
revenus des premiers bénéficiaires viole l'esprit de la loi,
crée des inégalités
37(
*
)
et
suscite des coûts supplémentaires pour le budget de État
Votre rapporteur spécial s'inquiète de la multiplication de
mécanismes à guichets ouverts ne permettant aucun contrôle
des dépenses et soumis à fortes variations. Il remarque ainsi le
nombre toujours croissant des « handicapés »
touchant l'AAH et des « parents isolés » touchant
l'API. Il déplore les inégalités flagrantes entourant la
CMU. Il constate, à la lecture du nombre de bénéficiaires
des
minima
sociaux, que la croissance ne profite pas à tous.
2. La hausse des minima sociaux absorbe toutes les marges de manoeuvre du budget de la santé et de la solidarité depuis 1998
Sur
l'ensemble de la législature, les dépenses liées aux
minima
sociaux auront progressé de 3,01 milliards d'euros, alors
que les crédits du ministère auront, quant à eux,
augmenté de 3,64 milliards d'euros. Cela signifie que près de 83
% des hausses de crédits consenties sur cinq ans auront servi à
faire face aux dépenses de
minima
sociaux. Comme cette
période fut aussi, pour la France, un moment de
prospérité, votre rapporteur spécial déduit de ce
constat :
• d'une part que la croissance n'a pas permis de maîtriser les
dépenses sociales ;
• d'autre part les marges de manoeuvre dégagées pour le
ministère n'ont été que d'une manière
résiduelle orientée vers les priorités de la santé
publique et de l'offre de soins.
Évolution comparée des dépenses de minima sociaux et du budget de la santé et de la solidarité sur la législature
(en milliards d'euros)
|
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
Total législature |
RMI |
3,86 |
4,02 |
4,38 |
4,52 |
4,48 |
21,26 |
AAH |
3,56 |
3,77 |
3,9 |
4,05 |
4,28 |
19,56 |
API |
- |
0,65 |
0,66 |
0,71 |
0,74 |
2,76 |
CMU |
- |
- |
1,07 |
1,01 |
0,93 |
3,01 |
Total minima sociaux |
7,42 |
8,44 |
10,01 |
10,29 |
10,43 |
46,59 |
Budget de la santé et de la solidarité |
11,16 |
12,22 |
13,85 |
14,45 |
14,8 |
66,48 |
Hausse du budget |
- |
1,06 |
1,63 |
0,6 |
0,35 |
3,64 |
Hausse des minima sociaux |
- |
1,02 |
1,57 |
0,28 |
0,14 |
3,01 |
Hausse résiduelle |
- |
0,04 |
0,06 |
0,32 |
0,21 |
0,53 |
Part des minima sociaux dans la hausse totale |
- |
96,2 % |
96,3 % |
46,7 % |
40 % |
82,7 % |
B. LES DÉPENSES EN CAPITAL : BAISSE CONSTANTE ET DYSFONCTIONNEMENTS
1. La chute des dépenses en capital
Sur la législature, les crédits de paiement ouverts en loi de finances initiale sur les titres V et VI du budget de la santé et de la solidarité sont passés de 142,35 millions d'euros à 40,06 millions d'euros.
Évolution des crédits de paiement ouverts sur les titres V et VI sur la législature
(en millions d'euros)
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
PLF 2002 |
Évolution |
142,35 |
106,52 |
116,3 |
66,2 |
40,06 |
- 72 % |
Ainsi, les dépenses en capital auront diminué de 72 % en cinq ans, alors que les moyens de paiement de l'ensemble du ministère augmentaient de 32,6 % !
2. Le FIMHO
La Cour
des comptes lors de son rapport sur l'exécution de la loi de financement
de la sécurité sociale de septembre 1999, puis la commission des
affaires sociales du Sénat, dans le cadre de son contrôle des
fonds sociaux en juin 2001
38(
*
)
, se sont
penchées sur l'utilisation des crédits du FIMHO. Leurs
observations rejoignent celles déjà formulées à
plusieurs reprises par votre rapporteur spécial dans le cadre de
l'examen des lois de finances : le FIMHO constitue un outil convenablement
doté d'un point de vue financier, mais aux délais d'instruction
et de paiement des dossiers tellement longs qu'ils en deviennent scandaleux.
Le FIMHO
39(
*
)
(chapitre 66-12 du budget de la
santé et de la solidarité) a été créé
par la loi de finances pour 1998, avec pour objet :
«
d'accompagner la recomposition de l'offre, à travers le
développement des complémentarités et de
décloisonnement des secteurs public et privé, dans un contexte
d'optimisation des ressources disponibles. Il permet en outre d'appuyer les
restructurations lourdes conduites en interne par les
établissements.
40(
*
)
»
Le fonds finance ainsi soit des opérations de rapprochement, soit des
actions de modernisation. Le subventionnement des opérations est
proposé par les conseils d'administration des établissements aux
agences régionales d'hospitalisation, qui envoient les dossiers à
la direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins, le ministre
statuant enfin sur l'octroi de l'aide.
L'étude des opérations réalisées entre 1998 et 2000
montre que le démarrage du fonds a été lent.
Actions financées par le FIMHO
|
1998 |
1999 |
2000 |
Nombre de demandes |
91 |
75 |
264 |
Nombre d'opérations |
42 |
33 |
157 |
Total des opérations |
313,6 M€ |
173,5 M€ |
770,9 M€ |
Total des subventions accordées |
74,3 M€ |
38,5 M€ |
126,9 M€ |
Taux de subventionnement |
23,5 % |
22,2 % |
16,4 % |
Source : commission des affaires sociales du
Sénat
En même temps que cette sous-activité, les crédits ont
été très faiblement consommés :
Ouvertures et engagements de crédits sur le FIMHO
(en millions d'euros)
|
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
PLF 2002 |
Total |
AP |
76,2 |
38,1 |
122 |
76,2 |
45,7 |
358,2 |
CP (hors report) |
23,3 |
22,9 |
55,6 |
15,2 |
- |
117 |
AP engagées |
48,3 |
23,93 |
37,3 |
53,33 |
- |
162,86 |
CP consommés |
- |
10,7 |
21,1 |
11,1 |
- |
42,9 |
Source : commission des affaires sociales du
Sénat
Au 1
er
août 2001, restaient en compte 195,336 millions d'euros
d'autorisations de programme et 80,985 millions d'euros de crédits de
paiement. Le projet de loi de finances initiale pour 2002 prévoyait
45,7 millions d'euros d'autorisations de programme, auxquels s'ajouteront
153,78 millions d'AP et 16,57 millions d'euros de CP introduits par amendement
à l'Assemblée nationale. Cependant, il ne faut pas oublier que le
sort des autorisations de programme qui dorment est bien souvent de se faire
annuler.
Votre rapporteur spécial ne peut que condamner cette situation, qui
revient à privilégier le discours et l'affichage (358,2 millions
d'euros d'AP ont été ouverts sur cinq ans, auxquels s'ajoutent
les 153,78 millions d'euros d'AP ouverts en plus à l'Assemblée
nationale) sur la réalité des opérations (162,86 millions
d'euros d'AP ont été engagés, 42,9 millions d'euros de
crédits de paiement consommés). Quant aux paiements, ils
s'effectuent le plus souvent longtemps après la réalisation des
opérations, laissant les établissements hospitaliers porter la
trésorerie de l'opération
41(
*
)
.
Or, parallèlement, on ne peut nier l'existence de besoins très
importants dans les établissements hospitaliers. Votre rapporteur
spécial considère qu'il s'agit ici d'un exemple flagrant de
dysfonctionnement budgétaire : les crédits existent et ils
ne sont pas employés, en partie à cause de la DHOS qui ne les
instruit pas assez vite, en partie à cause des procédures
comptables qui empêchent de mettre à disposition les
crédits assez rapidement après la décision d'octroi de la
subvention.
Plutôt que de continuer à inscrire des autorisations de programme
sur ce chapitre, il serait préférable probablement de chercher un
peu plus d'efficacité dans le dispositif.
C. LES « IMPASSES BUDGÉTAIRES »
1. Le protocole hospitalier de mars 2000
Le
gouvernement a, en mars 2000, signé avec les organisations syndicales du
monde hospitalier un protocole important se traduisant par un surcoût, en
année pleine, de 305 millions d'euros, soit 2 milliards de francs.
Cet effort a été financé, en 2000, par une inscription en
collectif budgétaire.
Pour 2001, le gouvernement s'est engagé à ouvrir ces
crédits «
en gestion
». En effet, le projet
de loi de finances rectificative pour 2001 prévoit une ouverture de
crédits de 2 milliards de francs à ce titre.
Pour 2002, le projet de loi de finances est muet.
Les conséquences de cette absence d'inscription en projet de loi de
finances initiale pour 2001 et 2002 sont doubles :
• soit l'État minore sciemment des dépenses ; soit il
veut les faire porter par l'assurance maladie malgré ses
engagements ;
• les crédits 2001 inscrits en collectif 2001 ne seront ouverts que
dans les derniers jours de décembre, délégués aux
directeurs d'ARH pendant la période complémentaire et, en
réalité, mis à la disposition des établissements
hospitaliers en cours d'année 2002 pour le protocole 2001 ; cela
signifie que les établissements hospitaliers consentent, là
aussi, une avance de trésorerie à l'État.
En tout état de cause, votre rapporteur spécial condamne
fermement cette politique qui revient à minorer des dépenses,
à revenir sur ses engagements, à faire supporter par d'autres les
charges qui reviennent à l'État. Il espère que des
explications seront apportées à la représentation
nationale sur ce point lors des débats budgétaires.
Par ailleurs, et sur le fond, votre rapporteur spécial ne peut que faire
sienne l'appréciation de la Cour des comptes dans son rapport sur le
sécurité sociale de 2001 : «
si l'on ajoute
l'effet de cette enveloppe de 2 milliards de francs, quel qu'en soit le
financeur, les dépenses de fonctionnement des hôpitaux
progresseraient de 4,42 % (France entière) en 2001 après une
évolution de 3,84 % en 2000. Le desserrement des taux d'évolution
des dotations hospitalières depuis quelques années consacre
l'échec relatif de la politique de maîtrise des dépenses de
ce secteur. Faute d'avoir mis en oeuvre les réformes structurelles
nécessaires, la contrainte budgétaire s'est
révélée impossible à respecter. Les protocoles de
mars 2000 en sont une illustration
».
2. La « prime de Noël »
Mme
Elisabeth Guigou, ministre de l'emploi et de la solidarité, a
annoncé l'octroi d'une « prime de Noël » aux
bénéficiaires du RMI. Dans un entretien au quotidien
La
Croix
, le 29 novembre dernier, elle a ainsi affirmé :
«
la prime de Noël sera renouvelée cette
année
» pour les personnes défavorisées.
L'année dernière, comme l'année précédente,
cette prime exceptionnelle de fin d'année avait pris la forme d'une
allocation forfaitaire de 1.000 francs pour les bénéficiaires de
l'allocation de solidarité spécifique et de l'allocation
d'insertion, de 1.440 francs pour les bénéficiaires de
l'allocation de solidarité spécifique à taux
majoré, et d'une allocation modulée pour les
bénéficiaires de RMI selon le nombre de personnes par
ménage : une personne seule a touché 1.000 francs, deux
personnes 1.500 francs, trois personnes 1.800 francs, six personnes 3.000
francs et 400 francs supplémentaires par personne au-delà de six.
Le coût total de l'opération avait été
évalué à 2 milliards de francs, soit 305 millions
d'euros.
Votre rapporteur spécial n'abordera la question ni du principe de la
prime, ni de son montant. Il souhaite cependant formuler des remarques sur la
transparence de cette annonce du point de vue des droits du Parlement.
En effet, une telle prime au coût important - elle représente
l'équivalent de 90 % de la hausse totale des moyens du ministère
en 2002, ou encore le coût annuel du protocole hospitalier de mars 2000,
ou encore le coût de la création de 12.000 postes de policiers -
devra bien être financée. La régularité
budgétaire voudrait qu'elle soit imputée sur 2001, mais le projet
de loi de finances rectificative pour 2001 ne prévoit pas les
crédits correspondants.
A fortiori
, le projet de loi de finances
pour 2002 est muet sur ce point. Interrogé, le ministère n'a pas
souhaité informer votre rapporteur spécial.
Cela n'est pas
normal. Si les crédits supplémentaires devaient être
ajoutés par la voie d'amendements au cours de la discussion de l'un ou
l'autre de ces textes, il serait normal d'en prévenir le Parlement
quelques jours à l'avance. Surtout, si aucun amendement n'était
déposé, cela signifierait que le gouvernement compte financer
cette annonce en gestion
, c'est-à-dire en « poussant
devant lui la dépenses », ce qui aurait pour
conséquence soit de charger la barque d'une exécution
budgétaire 2002 déjà largement hypothéquée,
soit de révéler au Parlement que la dotation demandé au
titre du RMI pour 2002 n'est pas sincère. Votre rapporteur
spécial considère cette situation comme inacceptable,
désinvolte vis-à-vis du Parlement comme des plus démunis
qui, s'ils sont dans la détresse, n'en restent pas moins des citoyens
français représentés par leurs élus.
3. Les dépenses obligatoires du ministère
Le
ministère de la santé et de la solidarité, de par la
structure de ses dépenses très contrainte par le poids des
minima
sociaux, mais aussi de par le caractère obligatoire de la
plupart de ses dépenses, possède quelques « impasses
budgétaires ». L'exercice consiste à minorer les
crédits de loi de finances initiale par rapport aux besoins
réels, en escomptant : soit des reports importants de
l'année précédente, soit des ouvertures de crédits
en cours d'année (décrets d'avance ou loi de finances
rectificative), soit la constitution d'une dette dont le volume, un jour,
pourra justifier une mesure spéciale dans un collectif
budgétaire.
Cette technique a souvent été utilisée pour les
crédits des
minima
sociaux, les dépenses prévues
dans la loi de finances initiale étant sous-estimées, car ne
prenant pas en compte l'octroi de primes éventuelles ou mal les flux
nets de bénéficiaires. Cela a pour conséquence que les
sommes inscrites dans le projet de loi de finances s'éloignent de la
réalité. Les reports et les ouvertures de crédits en cours
d'année viennent ainsi abonder les chapitres. Il est cependant toujours
délicat d'affirmer que cette technique a été
utilisée, notamment parce que certaines erreurs se font de bonne foi (si
la prime n'est pas prévue ou bien si la croissance économique se
retourne).
Le ministère possède en tout état de cause des dettes
importantes, sur plusieurs chapitres :
• dette au titre de l'aide médicale (de l'ordre de 80 millions
d'euros) ;
• dette envers les établissements de santé sur le chapitre
66-11 ;
• dette envers l'assurance maladie au titre du remboursement des
dépenses d'interruption volontaire de grossesse
42(
*
)
;
• dette d'un mois de versement de l'API envers l'ACOSS ;
• dette sur les dépenses de tutelle et de curatelle.
Parallèlement, les dépenses pour frais de justice et de
réparations et pour les dépenses de tutelle et de curatelle se
révèlent systématiquement supérieures à
celles prévues dans le projet de loi de finances.
De plus, le projet de loi de finances pour 2002 ne prend pas en compte des
dépenses pourtant certaines, comme la revalorisation de la base
mensuelle des allocations familiales et son effet sur les prestations sociales
du ministère, ou comme le coût du passage aux 35 heures dans le
secteur social et médico-social.
Enfin, le chapitre destiné à rembourser les mises à
disposition demeure en deçà des besoins en la matière,
estimés à environ 15,2 millions d'euros alors que 8 millions
seulement sont prévus.
D. L'APPLICATION DE LA LOI ORGANIQUE DU 1ER AOÛT 2001 RELATIVE AUX LOIS DE FINANCES
Depuis la publication de la loi organique n° 2001-471 du 1 er août 2001 relative aux lois de finances, une révolution budgétaire et administrative est en marche qui, à terme, bouleversera les modes de gestion publique. Cette réforme, qui fera passer d'un budget de moyens à un budget orienté vers les résultats, nécessite un travail d'adaptation considérable. Votre rapporteur spécial a souhaité examiner en quoi le ministère de la santé et de la solidarité se prépare à ce chantier qui aboutira avec la loi de finances pour 2006, même s'il est conscient que le nouveau texte organique n'est en vigueur que depuis quatre mois.
La préparation de l'application de la loi organique du 1 er août 2001
Comment
le ministère compte-t-il mettre en place la présentation des
crédits prévue par la loi organique relative aux lois de
finances ? Quels pourraient être les missions, programmes et actions
envisagés, ainsi que les objectifs et les indicateurs associés
à chacune de ces unités budgétaires ?
Le secteur santé-solidarité du ministère de l'emploi et de
la solidarité a engagé ces dernières années une
profonde réforme de son organisation et de ses modes de gestion. On peut
notamment citer : la réforme de l'administration centrale avec les
décrets du 21 juillet 2000, surtout la
généralisation d'un dialogue de gestion avec les services
déconcentrés, dans le cadre des comités techniques
régionaux et interdépartementaux rassemblant la DRASS et les
DDASS d'une région, nourrissant la directive nationale d'orientation,
laquelle tient également compte des enseignements du système de
contrôle de gestion déconcentré grâce à
l'application informatique GLB. A partir de ces acquis solides, de nouvelles
perspectives s'ouvrent pour l'amélioration de la gestion publique au
ministère grâce aux actions mises en oeuvre au niveau
interministériel dans le contexte de la réforme de l'Etat qui
appellent la rénovation du système d'information financier :
budgétaire, comptable et de gestion.
La loi organique du 1
er
août 2001 relative aux lois de
finances constitue une mutation très profonde du cadre de la gestion
publique pour l'orienter vers les résultats et la recherche de
l'efficacité tout en donnant sa portée à l'autorisation
parlementaire. A ce stade, le ministère a engagé :
1°) Une communication vis-à-vis de l'encadrement supérieur
de l'administration centrale et des services déconcentrés pour
bien faire comprendre les origines, le contenu et les incidences de la
réforme. Il est en effet capital d'associer dès l'origine les
fonctionnaires dans la mise en oeuvre de la réforme, très
au-delà de ceux actuellement chargés de la préparation
budgétaire ou de la gestion de crédits. Il s'agit bien de
réussir une profonde mutation de la gestion publique et pas seulement de
la gestion budgétaire qui mobilisera notamment les ressources
d'évaluation (DRESS, IGAS, etc.)
2°) La désignation d'un haut fonctionnaire d'expérience pour
être la cheville ouvrière de la mise en oeuvre de la
réforme.
3°) Une structuration de son organisation. Cette organisation sera
pilotée par un comité de planification stratégique. Le
travail de définition des missions et des programmes, puis pour chacun
d'entre eux la définition des objectifs, des indicateurs associés
et des actions envisagées commencera dès 2001. Il tiendra compte :
- des spécificités du ministère en terme de
définition de programmes, par exemple le fait qu'il soit rarement dans
une situation purement régalienne dans ses domaines et doive tenir
compte de l'action de multiples acteurs pour obtenir des résultats ou
encore de l'importance des dépenses fiscales ou de
sécurité sociale dans ses domaines d'action ;
- de la nécessaire association à la définition de ces
programmes de nombreux autres départements ministériels, des
partenaires sociaux fortement impliqués dans la politique menée
par le ministère, de même que les multiples réseaux
professionnels et de façon générale la
société civile.
4°) Parallèlement à ce travail de rédaction des
programmes, 6 sous-projets seront menés :
- la gestion budgétaire : détermination des nouvelles
nomenclatures de vote et d'exécution, règles de gestion de la
fongibilité, de la limitativité et de la pluriannualité
des crédits, articulation entre les objectifs de résultat et les
moyens budgétaires associés ;
- le système d'information financier (budgétaire, comptable et de
gestion) : implantation d'ACCORD en administration centrale en 2003,
réflexion engagée sur la globalité du système
d'information ;
- les conséquences à tirer, en matière de gestion de
personnel, de la fongibilté des emplois au niveau du ministère ;
- les relations avec les services déconcentrés
(expériences de la contractualisation / globalisation,
généralisation aux deux secteurs du ministère de la
démarche « Directive nationale d'orientation » d'une part,
avec les organismes sous tutelle d'autre part) ;
- les procédures de travail à modifier, compte-tenu des nouvelles
règles de globalisation des crédits et des emplois, de
pluriannualisation, de la plus grande responsabilité
ministérielle ;
- les conditions d'évaluation
a posteriori
des résultats :
articulation entre inspection générale, Cour des comptes,
procédure d'évaluation publique externe, Parlement.
5°) L'ensemble de ces actions converge dans un plan triennal de
développement et de généralisation du contrôle de
gestion en cours d'élaboration.
Source : ministère de l'emploi et de la solidarité
Or, sur plusieurs points, le ministère de la santé et de la
solidarité aura des efforts très importants à
réaliser. La Cour des comptes a ainsi relevé dans son rapport sur
l'exécution des lois de finances 2000 les défauts du
ministère en matière de contrôle de gestion et de
connaissance de ses coûts, clef pourtant de la réforme.
Par ailleurs, même si un effort appréciable a été
accompli pour agrémenter le « bleu
budgétaire » d'informations et d'indicateurs autour des
agrégats, la future structuration par missions et par programmes n'a pas
encore été esquissée. Le ministère risque cependant
de se retrouver confronté à un défi important puisque la
mesure de la performance et le concept même de programme y seront plus
délicats à mettre en oeuvre qu'ailleurs, ne serait-ce qu'en
raison de l'absence de maîtrise complète du ministère sur
nombre de ses actions. Il est, de plus, frappant de constater que les
crédits augmentent, que les mesures nouvelles s'accumulent chaque
année sans que ne soient communiqués des éléments
permettant d'évaluer du bon emploi de ces sommes. Les indicateurs
communiqués recouvrent le coût ou l'activité de services,
mais n'esquissent que très rarement une mesure de la performance. Nulle
part ne figurent des objectifs, des priorités, des moyens d'en mesurer
le respect. Votre rapporteur spécial considère qu'il y a
là une situation regrettable qui nécessitera de la part du
ministère une réaction vive et une mobilisation forte. L'examen
du budget de la santé et de la solidarité représente en
effet l'exemple même de ce que devra apporter la loi organique relative
aux lois de finances du 1
er
août 2001 : la
possibilité de s'interroger non pas sur l'évolution des moyens
mais sur les finalités de l'action publique.
De même, la réflexion sur les emplois devrait être
entamée au plus vite, dans la mesure où la substitution du
concept d'autorisation des emplois rémunérés par
l'État à celle d'emploi budgétaire nécessitera un
recensement précis des personnels employés au sein du
ministère, mais aussi dans certains établissements publics, en
fonction de leur situation réelle.
Pour les établissements publics relevant du ministère, un travail
devra aussi être accompli en matière d'impositions de toute
nature. De ce point de vue, votre rapporteur ne peut que s'étonner de la
parution pour le moins tardive - octobre 2001 - des textes d'application
nécessaires à l'entrée en vigueur des taxes
créées par la loi de finances pour 2001 en faveur de l'AFSSAPS et
de l'ANAES, alors même que la création des ces taxes avaient
été présentée en 2001 comme urgente (les articles
avaient été introduits au cours de la discussion
budgétaire) et nécessaires au bouclage du budget 2001 de ces
établissements.
E. LES OBSERVATIONS DIVERSES
Votre
rapporteur spécial ne peut manquer non plus de formuler un certain
nombre d'observations diverses, dont certaines figurent déjà dans
les rapports relatifs aux précédents projets de loi de
finances :
• quelle est l'utilité réelle de la hausse importante des
crédits destinés à l'économie solidaire (doublement
des moyens par rapport à 2001), alors que, par exemple, moins de 43 %
des crédits de l'article 71 du chapitre 46-31 (interventions non
déconcentrées en matière d'économie sociale et
solidaire) avaient été engagés au 1
er
octobre
2001 ?
• le ministère continue à créer des emplois de
contractuels alors que, dans le même temps, il cherche à
titulariser les contractuels embauchés il y a quelques
années ;
• le contrôle budgétaire réalisé sur la MILDT
par notre collègue Roland du Luart a révélé de
nombreux problèmes ; votre rapporteur spécial espère
qu'ils seront résolus en 2002 ; en attendant, la question de
l'articulation de ses missions avec les actions de prévention de la
CNAMTS pour l'alcoolisme et le tabagisme reste ouverte.
CONCLUSION
La
hausse des crédits du budget de la santé et de la
solidarité reste, pour 2002, comparable à celle des exercices
précédents de la législature. Si, pour la première
fois depuis plusieurs années, elle devrait mieux prendre en
considération les questions importantes de santé publique ou
d'accueil des réfugiés, elle ne le fait que grâce une
réduction subie des besoins supplémentaires en matière de
minima
sociaux plutôt que par un changement volontariste des
priorités. Cette légère inversion illustre le principal
mal de ce budget : il est contraint par l'évolution des
minima
sociaux. Or, loin de se réduire avec la croissance et la
décrue du chômage, ils ont continué à croître.
Parallèlement les problèmes demeurent. Le FIMHO reste un outil
sous-utilisé alors que les établissements de santé
présentent des besoins importants et que les crédits existent. La
mise en oeuvre de certaines politiques pèse sur d'autres acteurs que
l'Etat qui n'a pas su ses dégager les moyens correspondants. C'est ainsi
que la fiscalité départementale subira les conséquences de
l'APA. L'économie solidaire bénéficie de toujours plus de
crédits dont on décèle mal l'utilité. Le coût
réel de la CMU par bénéficiaire s'annonce supérieur
aux prévisions optimistes du gouvernement. Le protocole hospitalier de
mars 2000 pèse sur la trésorerie des établissements
hospitaliers. Les moyens de fonctionnement de l'administration centrale
augmentent alors que la création des agences sanitaires aurait dû
provoquer le mouvement inverse. Les « impasses
budgétaires » demeurent.
Le résultat de ces choix inopportuns et de ces fautes de gestion se lit
dans l'impossibilité pour l'Etat de maîtriser des dépenses
qui auraient dû se réduire avec la conjoncture favorable, et
d'accorder aux politiques essentielles, comme celles de santé publique,
des crédits suffisants.
Votre rapporteur spécial retire donc l'impression de l'absence de
stratégie comme de réflexion sur ce à quoi servent les
14,8 milliards d'euros proposés en 2002 à l'approbation du
Parlement.
C'est pourquoi votre commission des finances vous propose de rejeter les
crédits de la santé et de la solidarité pour 2002.
EXAMEN DE L'ARTICLE RATTACHÉ
ARTICLE 71 ter (nouveau)
Taxes sur les demandes d'autorisations
d'importation de médicaments et sur le chiffre d'affaires des
médicaments importés
Commentaire : le présent article crée
deux
taxes, au profit de l'AFSSAPS, l'une sur les demandes d'autorisations
d'importation de médicaments, l'autre sur le chiffre d'affaires de ces
médicaments.
LE TEXTE ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
A. UN CONTEXTE EN COURS D'ÉVOLUTION
Dans l'état actuel du droit, un médicament produit dans un autre
pays que la France, même dans un État membre de l'Union
européenne, doit, pour pouvoir être commercialisé en
France, faire l'objet d'une autorisation d'importation, d'après
l'article L. 5124-13 du code de la santé publique, et d'une autorisation
de mise sur le marché (AMM) d'après l'article L. 5121-8 du code
de la santé publique. Celles-ci sont accordées par l'agence
française de sécurité sanitaire des produits de
santé (AFSSAPS). Les deux autorisations sont actuellement confondues
comme le permet le deuxième alinéa de l'article L. 5124-13. Lors
du dépôt du dossier de demande d'AMM, l'agence perçoit un
droit, progressif selon un barème fixé par décret, qui ne
peut excéder 150.000 francs. Par ailleurs, le médicament ainsi
importé et doté d'une AMM est frappé d'une taxe sur le
chiffre d'affaires, dans les conditions fixées par l'article L. 5121-17.
Cependant, avec la création d'une agence européenne du
médicament, et la création d'une autorisation européenne
de mise sur le marché, la France doit revoir son dispositif qui
apparaît contraire au droit communautaire et à la liberté
de circulation des marchandises. Il faut ainsi prévoir le cas,
aujourd'hui impossible, des importations de médicaments ayant
bénéficié d'une autorisation de mise sur le marché
dans un Etat membre de l'Union européenne, mais sans AMM
française ni communautaire.
C'est pourquoi le gouvernement est en train de modifier le cadre juridique
applicable à ces médicaments. Le 12° de l'article L. 5124-18
précise qu'un décret en Conseil d'Etat fixe les conditions dans
lesquelles l'AFSSAPS «
autorise l'importation des
médicaments
». Cette autorisation qui prend aujourd'hui la
forme de l'AMM deviendrait alors, pour les médicaments ayant seulement
une AMM d'un Etat membre de l'Union européenne, une simple autorisation
donnée par le directeur de l'AFSSAPS au vu du dépôt non
plus d'un dossier d'AMM mais d'une demande d'autorisation d'importation
parallèle. Du même coup, l'AMM ne serait plus exigée pour
ces médicaments et ne seraient plus exigibles le droit de demande d'AMM
comme la taxe sur le chiffre d'affaires.
Le présent article vise ainsi à rétablir ces deux
taxations pour des produits qui, du fait d'une modification actuellement en
cours sur les autorisations, en seraient exonérés.
B. DEUX TAXES ET UNE RENUMÉROTATION
1. Une taxe sur les demandes d'importation de médicaments
Le II du présent article introduit un nouvel article L. 5124-18
(l'actuel article portant le même numéro, il changerait donc
de numéro, voir
infra
) dans le code de la santé publique
qui crée une taxe en cas de dépôt d'une demande
d'autorisation d'importation parallèle de médicament. Un
décret en cours de signature définit ce qu'est une telle
importation parallèle, mais dans l'état actuel du droit, et faute
d'indications plus précises, votre rapporteur spécial est dans
l'impossibilité d'indiquer quelle serait cette définition qui
détermine l'assiette de la taxe.
L'assiette de la taxe serait en effet le dépôt de la demande
d'autorisation d'importation parallèle. Le barème
évoluerait dans des conditions fixées par décret, avec un
plafond de taxation de 9.150 euros. Les modalités de recouvrement
seraient celles qui régissent les autres taxes perçues par
l'AFSSAPS, à savoir les «
modalités prévues
pour le recouvrement des créances des établissements publics
administratifs de l'État
».
2. Une taxe sur le chiffre d'affaires des médicaments
importés
Le II du présent article introduit ensuite un article L. 5124-19
dans le code de la santé publique, qui crée une taxe
annuelle. Celle-ci est calquée en tous points sur les modalités
de l'actuelle taxe annuelle sur le chiffre d'affaires des médicaments et
produits faisant l'objet d'une AMM, par référence aux articles du
code de la santé publique réglementant cette dernière.
L'assiette précise de la taxe concerne les médicaments
bénéficiant d'une autorisation d'importation parallèle
délivrée selon des modalités qui seront fixées dans
un décret actuellement en cours d'élaboration.
La taxe sur le chiffre d'affaires des médicaments et produits
bénéficiaires d'une AMM, française ou communautaire, est
fixée par décret sans pouvoir excéder 20.000 francs par
spécialité, et est due par le titulaire de l'autorisation. Elle
n'est exigible qu'à partir d'un chiffre d'affaires hors taxe,
réalisé l'année précédant celle de
l'acquittement de la taxe, de 500.000 francs. Les redevables doivent
adresser à l'AFSSAPS avant le 31 mars de l'année
n
une
déclaration indiquant le chiffre d'affaires au titre de
n-1
. Les
médicaments et produits, faute de quoi l'agence peut procéder
à une taxation d'office avec une pénalité de 10 % pour
retard et de 50 % pour insuffisance ou absence de déclaration. Le
recouvrement se fait «
selon les modalités prévues
pour les recouvrements des créances des établissements
administratifs de l'Etat
». Les inspecteurs de l'agence ont le
droit de communication des documents comptables nécessaires au
contrôle.
3. Une renumérotation du code de la santé publique
Le I du présent article revoit la numérotation de l'article L.
5124-18 du code de la santé publique, qui deviendrait L. 5124-20, afin
de faire de la place pour les deux articles additionnels
précédents et de conserver une « numérotation
parfaite » du code.
LA POSITION DE VOTRE COMMISSION
A. UNE INSTITUTION DÉJÀ RICHE EN TAXES
L'AFSSAPS a été créée par la loi n° 98-535 du
1
er
juillet 1998. Elle a la responsabilité de la
sécurité sanitaire des produits destinés à
l'homme : médicaments, cosmétiques, etc. L'AFSSAPS avait en
2001 un budget total de 92,25 millions d'euros (sur lesquels 40,5 millions
d'euros provenaient du produits des taxes et redevances institués
à son profit et 27 millions d'euros d'une subvention de l'Etat) et
employait 882 personnes. En 2000, elle avait délivré 13.000
décisions concernant des AMM, et 35.330 autorisations d'importation ou
d'exportation.
L'AFSSAPS disposait en 2001 de pas moins de onze taxes et redevances, deux
ayant été créées par la loi de finances pour 2001,
parmi lesquelles le produit de droits d'auteurs et de reproductions, la taxe
annuelle sur les spécialités pharmaceutiques, la taxe pour
inscription d'un dispositif médical, le droit progressif sur les
demandes d'AMM, la taxe sur le contrôle de qualité des
réactifs, la taxe sur le contrôle de qualité des analyses
de biologie médicale, la redevance sur les demandes de visas de
publicité, et la redevance sur l'inscription de la modification
d'inscription sur la liste des spécialités pharmaceutiques. En
contrepartie de l'affectation de ces taxes, l'État diminue chaque
année sa subvention budgétaire à l'agence.
B. DEUX FAUSSES NOUVELLES TAXES
1. L'adaptation au nouveau cadre régissant les médicaments
importés
a) Le décalque presque parfait des taxes liées à
l'AMM
La création des deux taxes proposée par le présent article
ne doit pas s'analyser comme deux nouveaux prélèvements
obligatoires. Ces taxes constituent en effet le moyen de préserver
l'égalité dans le régime de taxation des différents
médicaments : ceux qui ont une AMM communautaire ou
française sont soumis au droit et à la taxe sur le chiffre
d'affaires existants ; le présent article soumet à des
prélèvements équivalents ceux qui ont une AMM d'un
État membre. Votre rapporteur spécial n'a pu obtenir
d'indications sur le produit attendu de ces deux taxes, mais il constate qu'il
n'a pas été défalqué de la subvention
budgétaire allouée par l'Etat à l'AFSSAPS alors que cela
avait été le cas dans le précédent projet de loi de
finances.
b) Des sources d'étonnement
Cependant, le dispositif adopté par l'Assemblée nationale laisse
subsister plusieurs sources d'étonnement pour votre rapporteur
spécial.
La première concerne le barème. Le choix est fait pour le droit
fixe d'un barème dans la limite de 9.150 euros. Or, pour les
médicaments, le seuil est de 22.867 euros. Cette différence de
seuil s'expliquerait par le fait que les contraintes auxquelles sont soumis les
industriels du médicament pour une demande d'autorisation d'importation
parallèle seraient bien moindre que celle d'une demande d'AMM. Votre
rapporteur spécial n'a pu vérifier ce point sans parution du
décret au
Journal officiel
. Si cet argument paraît
recevable, il ne faudrait pas que la nouvelle taxe aboutisse à un
paradoxe qui voudrait que les médicaments importés soient moins
taxés que les français.
Par ailleurs, votre rapporteur spécial ne peut manquer de
s'étonner de la célérité du gouvernement à
faire légiférer sur le sujet alors que lui-même n'a pas
encore pris les dispositions régimentaires instituant la
procédure de la demande d'autorisation parallèle. Cela signifie
que le gouvernement demande pour l'instant au Parlement de statuer sur une
assiette - la demande d'autorisation - encore non déterminée...
Enfin, il est à espérer que le gouvernement et l'AFSSAPS mettront
moins de temps à prendre le décret d'application
nécessaire à l'élaboration du barème qu'ils n'en
ont mis pour prendre les textes d'application des taxes, introduites dans
l'urgence de la navette dans le projet de loi de finances pour 2001 et qui ont
attendu plus de neuf mois pour voir leur modalité d'application
paraître au
Journal officiel
. Il arrive ainsi au Parlement,
habitué à légiférer dans l'urgence, de se mettre
à penser à ce qui se passerait s'il prenait autant de temps que
le gouvernement avant de délibérer.
Cependant, votre rapporteur spécial vous proposera d'adopter le principe
des taxes, sous réserve d'une question de fond concernant la
codification des articles introduits dans le code de la santé publique
2. Un problème de codification
Votre rapporteur spécial entend dénoncer avec la plus
extrême fermeté le I de l'article qui propose de
renuméroter le code de la santé publique pour en préserver
une numérotation linéaire malgré l'introduction de deux
articles supplémentaires.
Tout d'abord, il convient de relever que les taxes créées par le
projet de loi de finances pour 2001 avaient pris la forme de deux articles non
linéaires du code de la santé publique, les articles L. 5211-5-1
et L. 5211-5-2. Rien n'empêche donc de numéroter L. 5224-17-1 et
L. 5224-17-2 les articles introduits par le présent article dans le code
de la santé publique, plutôt que de dénuméroter
l'actuel article L. 5124-18 pour « faire de la place ».
L'ajout d'articles supplémentaires dans la Constitution ne se fait pas
par renumérotation des autres articles !
Ensuite, il convient de rappeler les conséquences en termes
d'intelligibilité de la législation et de sécurité
juridique de telles pratiques de renumérotation, surtout dans le cadre
d'une législation par renvoi comme c'est souvent le cas en France. Le
gouvernement s'est-il seulement assuré qu'il existait actuellement nulle
part un renvoi à l'article L. 5124-18 du code de la santé
publique qui perdrait tout sens du fait du changement de
numérotation ? Or il existe au moins un tel cas à l'article
L. 5124-15 qui renvoie au 13° de l'article L. 5124-18 qui, du coup,
disparaîtrait. Lorsque un seul article est concerné, comme dans le
cas présent, on aurait pu penser que ces conséquences auraient
été maîtrisées. On voit que ce n'est pas le cas. Que
ce serait-il passé si le gouvernement avait placé les articles
nouveaux au début d'un chapitre... Il ne faut pas succomber au
« syndrome du pont de la rivière Kwaï ».
La doctrine « syndrome du pont de la rivière Kwaï »
Dans le
cadre de l'examen de la proposition portant création de l'agence
française de sécurité sanitaire environnementale, la
commission des affaires sociales du Sénat avait, à l'occasion de
l'exposé d'un de ses amendements, développé sur la
question des numéros du code de la santé publique la doctrine du
« syndrome du pont de la rivière Kwaï ».
« Votre commission propose d'adopter un amendement modifiant
l'intitulé de cette division suite à l'entrée en vigueur
du nouveau code de la santé publique.
Par analogie avec la solution retenue par le codificateur pour l'Agence
française de sécurité sanitaire des aliments, il vous est
proposé d'insérer l'Agence française de
sécurité sanitaire environnementale au sein du titre
intitulé " prévention des risques sanitaires liés au
milieu ".
Le chapitre V bis viendrait après les cinq chapitres relatifs aux
mesures de prévention dans les différents milieux :
salubrité des immeubles et des agglomérations (chapitre premier),
piscines et baignades (chapitre II), rayonnements ionisants (chapitre III),
lutte contre le saturnisme (chapitre IV), pollutions atmosphériques et
déchets (chapitre V).
Il s'insérerait avant les dispositions pénales (chapitre VI) qui
sont situés traditionnellement à la fin d'un titre.
Votre commission vous propose d'insérer un chapitre
numéroté V
bis
qui vient s'insérer entre le chapitre
V et le chapitre VI. Ce chapitre additionnel est constitué d'articles
additionnels numérotés, L. 1335-3-1 à L. 1335-3-5, faisant
suite à l'article L. 1335-2 du nouveau code et
précédant son article L. 1336-1.
Votre rapporteur avait envisagé un moment de numéroter ces
articles additionnels L. 1335 bis-1 à L. 1335 bis-5 par cohérence
avec la numérotation du chapitre (Vbis), le 4ème chiffre des
articles du code se référant au chapitre auquel ils appartiennent
(le 3ème chiffre au numéro du titre, le 2ème chiffre au
numéro du livre et le 1er chiffre au numéro de la partie). Mais
il y a renoncé dans un souci de lisibilité afin de ne pas
multiplier les bis.
En revanche, il n'a pas envisagé un seul instant, comme d'aucuns
pourraient le préconiser, de dénuméroter les chapitres et
les articles du code. Il se serait agi, dans cette conception étonnante
de l'élaboration de la loi, de numéroter VI le chapitre
additionnel à insérer et ses articles, L. 1335-1 à L.
1335-5, puis de dénuméroter en conséquence l'actuel
chapitre VI qui serait devenu chapitre VII et l'actuel chapitre VII qui serait
devenu chapitre VIII etc., tandis que les actuels articles L. 1335-1 et
L. 1335-2 seraient devenus respectivement L. 1336-1 et L. 1336-2 et les
actuels articles L. 1336-1 à L. 1336-7, des articles L. 1337-1 à
L. 1337-6.
L'opération -presque simple portant sur deux chapitres- serait
naturellement plus amusante s'il s'agissait d'introduire un chapitre
additionnel avant un chapitre premier, entraînant la
dénumérotation de dizaine de chapitres et de centaines
d'articles.
Naturellement, une telle démarche serait contraire à toute
lisibilité de la loi et toute sécurité juridique pour ceux
qui s'y réfèrent. Ainsi, il appartiendrait aux
" usagers " de l'article L. 1335-1 du code de la santé
publique de s'apercevoir que cet article n'est plus ce qu'il était mais
qu'en revanche son contenu se dissimule désormais sous le L. 1336-1 qui
lui-même n'est donc plus ce qu'il était.
En réalité, cette vision de la codification relève d'une
sorte de " syndrome du pont de la rivière Kwaï " :
la perfection formelle de l'ouvrage l'emporte sur l'usage qui en est fait.
Faisant primer, sans la moindre hésitation, la lisibilité et la
sécurité juridique, c'est-à-dire le respect de
" l'usager ", votre commission ne s'est pas engagée sur cette
voie dangereuse. »
Source : Rapport de M. Claude Huriet, n° 476 (1999-2000), pages 50-51.
Votre rapporteur spécial, désireux de mettre fin à ces
pratiques d'apprenti sorcier législatif vous proposera donc de revenir
à une numérotation de l'article de peut-être moins bel
ouvrage mais de certainement plus grande sécurité juridique.
Décision de la commission : votre commission vous propose d'adopter
ainsi amendé.
MODIFICATIONS DES CRÉDITS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
Les
crédits du titre III du budget de la santé et de la
solidarité ont été majorés de 926.936 euros afin de
tenir compte de la réforme des fonds spéciaux. Ces moyens
supplémentaires sont imputés pour 753.906 euros sur l'article 02
« administration centrale » du chapitre 31-42
« indemnités et allocations diverses », et pour
173.030 euros à l'article 10 « administration
générale services communs » du chapitre 34-98
« moyens de fonctionnement des services ».
Les crédits du titre IV ont été minorés de 12,911
millions d'euros.
L'article 20 « revenu minimum d'insertion » du chapitre
46-83 « prestations de solidarité » a vu sa dotation
réduite de 15,245 millions d'euros, d'après le gouvernement en
raison des prévisions de consommation des crédits, en
réalité pour « gager » une ouverture de
crédits de paiement sur le fonds de modernisation des
établissements hospitaliers (FIMHO).
Par ailleurs, sept chapitres ont vu leurs dotations majorées, à
titre non reconductible, pour un montant total de 2,334 millions d'euros
réparti de la façon suivante :
- 50.300 euros sur le chapitre 43-02 « Interventions en faveur des
droits des femmes », dont 7.600 euros sur l'article 10
« dépenses non déconcentrées » et
42.700 euros sur l'article 20 « dépenses
déconcentrées » ;
- 1,38 million d'euros sur le chapitre 46-31 « développement
social » dont 531.600 euros sur l'article 10 « famille et
enfance, dépenses non déconcentrées », 359.700
euros sur l'article 20 « famille et enfance, dépenses
déconcentrées », 239.300 euros sur l'article 30
« personnes handicapées, dépenses non
déconcentrées », 7.600 euros sur l'article 40
« centres d'aide par le travail », 94.500 euros sur
l'article 50 « personnes handicapées, dépenses
déconcentrées », 1.500 euros sur l'article 60
« personnes âgées, dépenses non
déconcentrées » et 146.300 euros sur l'article 70
« personnes âgées, dépenses
déconcentrées » ;
- 7.600 euros sur l'article 20 « actions en faveur des
rapatriés, dépenses déconcentrées » du
chapitre 46-32 « actions en faveur des
rapatriés » ;
- 871.300 euros sur le chapitre 46-81 « action sociale de lutte
contre l'exclusion et d'intégration », dont 619.100 euros sur
l'article 10 « intégration et lutte contre l'exclusion,
dépenses non déconcentrées », 246.200 euros sur
l'article 20 « intégration et lutte contre l'exclusion,
dépenses déconcentrées » et 6.000 euros sur
l'article 50 « actions en matière de population,
d'intégration et de suivi sanitaire et social des migrants
étrangers et des réfugiés, dépenses
déconcentrées » ;
- 15.600 euros sur le chapitre 47-11 « programmes de santé
publique, dispositifs de prévention et de promotion de la
santé » dont 8.300 euros sur l'article 10
« promotion, prévention et programmes de santé
publique, dépenses non déconcentrées » et 7.300
euros sur l'article 20 « promotion, prévention et programmes
de santé publique, dépenses
déconcentrées » ;
- 4.500 euros sur l'article 70 « programmes et dispositifs de lutte
contre les pratiques addictives, dépenses
déconcentrées » du chapitre 47-15
« programmes et dispositifs de lutte contre les pratiques
addictives » ;
- 4.600 euros sur l'article 22 « interventions dans le domaine
hospitalier, dépenses déconcentrées » du
chapitre 47-19 « organisation du système de soins ».
Les autorisations de programme (AP) et crédits du paiement (CP) du titre
VI ont respectivement été majorés de 153,78 millions
d'euros et de 16,57 millions d'euros.
En effet, l'article 10 « établissements de
santé » du chapitre 66-12 « fonds d'aide à
l'adaptation des établissements hospitaliers » qui regroupe
les moyens du FIMHO a été modifié de deux
manières : les AP ont été majorées de 152,45
millions d'euros pour être portées à 198,18 millions
d'euros au lieu de 45,73 millions d'euros ; les CP ont été
majorés de 15,24 millions d'euros alors qu'aucune dotation n'avait
été prévue. Ces amendements traduisent dans le projet de
loi de finances pour 2002 les engagements pris par le gouvernement en faveur
des hôpitaux dans le cadre du projet de loi de financement de la
sécurité sociale pour 2002. Ils viennent ainsi majorer des AP et
des CP déjà largement sous-utilisés.
Par ailleurs, ont été majorés à titre non
reconductible :
- pour 84.000 euros d'AP et de CP, l'article 20 « modernisation et
humanisation des établissements de soins et de cure » du
chapitre 66-11 « subventions d'équipement
sanitaire » ;
- pour 1,246 millions d'euros d'AP et de CP le chapitre 66-20
« subventions d'équipement social », dont 211.000
d'AP et de CP sur l'article 10 « établissements pour enfants
et adultes handicapés », 76.000 euros d'AP et de CP sur
l'article 20 « autres équipements sociaux », 767.000
euros d'AP et de CP sur l'article 30 « transformation des
établissements d'hébergement des personnes
âgées » et 192.000 euros d'AP et de CP sur l'article 40
« établissements de réinsertion sociale et
professionnelle ».
EXAMEN EN COMMISSION
I. EXAMEN DU RAPPORT SPÉCIAL
Réunie le mercredi 18 octobre 2001 sous la
présidence
de M. Alain Lambert, président, la commission a
procédé à l'examen des crédits de l'Emploi et de la
solidarité : II . Santé et solidarité, sur le rapport
de M. Alain Joyandet, rapporteur spécial.
M. Alain Joyandet, rapporteur spécial, a tout d'abord expliqué
qu'il faisait ses premiers pas comme rapporteur spécial des
crédits de la santé et de la solidarité, et rappelé
que le budget de la santé et de la solidarité représente
le 6
ème
budget de l'Etat, avec 14,8 milliards d'euros,
soit 350 millions d'euros de plus qu'en 2001.
Il a énuméré les trois blocs de ce budget :
1. la solidarité : 13,3 milliards d'euros, pour les
minima
sociaux (revenu minimum d'insertion (RMI), allocation aux adultes
handicapés (AAM), allocation de parent isolé (API), couverture
maladie universelle (CMU)), les handicapés, les personnes
âgées, les rapatriés, la famille et les publics en
détresse (sans-logis, réfugiés, demandeurs d'asile) ;
sur 100 francs dépensés pour la santé et la
solidarité, 70,5 vont pour l'un de ces quatre
minima
sociaux ;
2. la santé : 540 millions d'euros, pour les programmes de lutte en
matière de santé publique (cancer, santé mentale, suicide)
et l'offre de soins ;
3. l'administration centrale et les services déconcentrés :
près d'un milliard d'euros pour 15.000 personnes.
Puis, M. Alain Joyandet a décrit les principales évolutions
proposées pour 2002.
S'agissant des crédits globaux, il a expliqué qu'ils augmentent
de 2,45 %
: s
ur cette hausse, 40 % servent à
revaloriser les
minima
sociaux, et le solde va aux actions en
matière de santé publique, d'accueil des réfugiés,
et de renforcement des moyens du ministère. 250 emplois sont
créés, dont la moitié sont des contractuels.
En matière de santé publique (2,5 % du budget du
ministère), le rapporteur spécial a fait observer que 25,6
millions d'euros supplémentaires sont prévus dont
17 millions d'euros pour renforcer les moyens des programmes de
santé publique ; les moyens des agences sanitaires diminuent en
raison de l'existence de fonds de roulement importants.
Pour les crédits en matière d'offre de soins (1,2 % du budget du
ministère) il a exposé qu'ils augmentaient à
structure constante de 25,5 M€, les moyens supplémentaires allant
au financement de stages des internes et à l'augmentation des quotas de
sage-femmes et de personnels paramédicaux.
Quant au développement social (41,2 % du budget), il a indiqué
que 350 M€ supplémentaires sont accordés, dont les deux
tiers au titre de l'AAH et le solde principalement pour le fonctionnement des
centres d'aide pour le travail (CAT), 500 créations de places en CAT, et
la mise en place de l'allocation prestation autonomie (APA). Il a noté
la hausse de 50 % des moyens du secrétaire d'Etat à
l'économie solidaire.
En matière de lutte contre les exclusions (48,4 % du budget), il a fait
remarquer que les crédits restent stables, les moyens
supplémentaires accordés aux centres d'hébergement et de
réadaptation sociale (CHRS) et les 26 M€ de plus pour l'API
étant compensés par la baisse hypothétique des
crédits du RMI et de la CMU.
Enfin, il a expliqué que les crédits de l'administration
générale (6,6 % du budget) progressaient de 66,3 M€,
dont les deux tiers pour les frais de personnel et le solde en moyens de
fonctionnement divers, et noté que 8 M€ sont prévus pour
résorber la moitié des mises à disposition de cadres des
caisses de sécurité sociale et des hôpitaux, dont
bénéficie le ministère.
Après ces chiffres, le rapporteur spécial a formulé ses
remarques, en expliquant que sa philosophie de l'examen des crédits
n'avait pas été : les crédits augmentent-ils ?
mais : en quoi s'inscrivent-ils dans une stratégie et à
quoi servent-ils ? Pour tenter de répondre à cette question,
il a présenté cinq observations.
Il a tout d'abord constaté que, malgré la croissance, les
dépenses de
minima
sociaux poursuivent leur hausse : 70,5 %
des crédits vont aux quatre prestations, soit 130 M€ de plus qu'en
2001, et une hausse de 4,2 % par rapport à 2000. Après avoir
expliqué les déterminants de cette hausse, il a conclu sur
le paradoxe visible sur la législature : le budget de la
santé et de la solidarité a augmenté de 3,6 MM€
depuis 1998 ; plus de 82 % de ces moyens supplémentaires sont
allés pour les dépenses obligatoires de prestations
sociales ; ces dépenses ont augmenté de près de 50 %
en cinq ans, alors même que la croissance était florissante et le
chômage en baisse.
M. Alain Joyandet, rapporteur spécial, a ensuite fait remarquer que les
dépenses en capital ont, sur la législature, été
divisées par 3,5, passant de 140 à 40 M€, soit 72 % de
baisse quand les crédits du ministère augmentaient de 33 %. Il
s'est étonné de ce que les dysfonctionnements administratifs
aient empêché de consommer ces crédits de paiement comme le
montre l'exemple du fonds d'investissement et de modernisation hospitalier, le
FIMHO : en 5 ans, moins de la moitié des autorisations de programme
et moins du tiers des crédits de paiement ont été
consommés, alors que les établissements hospitaliers ont des
besoins d'aide à la restructuration très importants.
Le rapporteur spécial, en guise de 3
ème
observation,
s'est arrêté sur les « impasses
budgétaires ». Il a rappelé que chaque année M.
Oudin en dénonçait et que cette année n'était pas
en reste. Il a estimé que la principale impasse portait sur 305
M€ : l'absence des crédits destinés au financement du
protocole hospitalier de mars 2000. Faisant observer qu'ils n'étaient
pas plus présents dans la loi de finances initiale 2001, mais que le
gouvernement s'était engagé à les inscrire en
collectif 2001, il s'est interrogé sur le respect de l'engagement.
Il a constaté que, en attendant, les hôpitaux font l'avance de
trésorerie à l'État et que pour 2002, c'était
l'inconnue complète, les 305 M€ ne figurant ni en PLFSS, ni en PLF,
ni dans un engagement pour un lointain collectif budgétaire 2002.
Il a ensuite énuméré d'autres impasses plus
classiques :
• la minoration des dépenses de
minima
sociaux
en
période de retournement de la croissance ;
• la dette envers les établissements hospitaliers sur le
remboursement des dépenses d'interruption volontaire de grossesse
(IVG) ;
• la dette envers la sécurité sociale sur un mois de
versement de l'API ;
• les dettes sur les dépenses de tutelle et curatelle ;
• la minoration des dépenses de frais de justice et de
réparation ;
• l'absence de prise en compte de la majoration de 2,2 %, au
1
er
janvier 2002, de la base mensuelle des allocations
familiales ;
• les moyens insuffisants pour résorber les mises à
disposition.
M. Alain Joyandet, rapporteur spécial, s'est ensuite arrêté
sur l'état de préparation du ministère à
l'application de la loi organique relative aux lois de finances, tout en
rappelant qu'il ne s'agissait pas de demander de faire le travail de quatre ans
en deux mois. Il a regardé en quoi le ministère pouvait
être bien ou mal placé dans cette préparation, pour
constater un retard : pas de système de contrôle de gestion ;
pas de mesure des coûts ; pas de structuration des agrégats
en politiques ; pas d'indicateurs d'activité, sans parler
d'indicateurs de performance ; situation complètement obscure des
emplois, dans le ministère mais aussi dans ses satellites que sont les
agences ; pas de suivi des prélèvements
supplémentaires demandés pour alimenter les moyens de ces
agences. Il en est alors arrivé à la conclusion que si les moyens
de fonctionnement et le nombre d'agents du ministère auront
augmenté, tout comme les crédits et nombre de personnels des
agences sanitaires, cela aura été sans réflexion
stratégique, sans contrôle de gestion, sans objectifs, comme si
l'argent alimentait une machine sans pilote ni cap.
Enfin, en guise de 5
ème
observation, il a
énuméré quelques problèmes ponctuels : pas
d'évaluation des hausses très importantes de crédits
demandés pour l'économie solidaire (budget doublé en deux
ans) ; poursuite de l'embauche de contractuels, alors que le
ministère consacre des sommes importantes à la titularisation
des... anciens contractuels ; question non résolue de
l'articulation des fonctions de la mission interministérielle de lutte
contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) et les autres intervenants en
matière de prévention contre le tabac et l'alcool en renvoyant
aux observations de M. Roland du Luart formulées lors de sa mission de
contrôle budgétaire de la MILDT.
En conclusion, le rapporteur spécial a résumé sa
pensée en quatre points :
- il n'y a pas d'incidence bénéfique de la croissance
économique sur les titulaires de
minima
sociaux ;
- il n'y a pas de stratégie lisible pour les interventions sociales
comme les actions de santé publique ;
- il y a une dérive structurelle des coûts de fonctionnement du
ministère et de ses satellites ;
- mais il y a un certain effort sur la politique de santé publique en
2002.
M. Alain Lambert, président, a fait remarquer que, quelle que soit la
croissance économique, les interventions sociales se maintiennent
à un haut niveau et s'est demandé si on pouvait ainsi accepter
qu'une partie importante de la population reste dans la
précarité. Il a interrogé le rapporteur spécial sur
ce qu'il comptait faire pour élucider la question de la
sous-consommation des crédits du FIMHO.
M. François Trucy a demandé au rapporteur spécial s'il
existait des enquêtes sur l'efficacité du volet insertion du RMI
et souhaitait savoir ce que recouvrait le protocole hospitalier de mars 2000.
M. Jacques Oudin, après avoir fait observer que le domaine social lui
semblait un terrain privilégié pour l'application de la loi
organique relative aux lois de finances, s'est inquiété du rythme
de résorption des mises à disposition de personnels au profit du
ministère de la Santé. Evoquant le cas du FIMHO, il a
considéré que cela poussait à une réflexion
d'ensemble sur les besoins de réorganisation du secteur hospitalier.
M. Aymeri de Montesquiou s'est interrogé sur le paradoxe qui veut que
les dépenses de solidarité croissent avec la croissance
économique et a souhaité avoir l'avis du rapporteur
spécial sur cette anomalie.
Mme Marie-Claude Beaudeau, après avoir souligné que
l'exposé du rapporteur rejoignait les propos recueillis sur le terrain,
a posé cinq questions à M. Alain Joyandet :
- s'agissant de personnes handicapées, y a-t-il dans le projet de loi de
finances 2002 une réorganisation des crédits permettant de voir
l'effort total de l'Etat en leur faveur ? Existe-t-il une mesure des
besoins locaux en matière d'accueil des personnes
handicapées ?
- qu'est-il prévu pour compenser l'application des 35 heures aux
établissements médico-sociaux ?
- comment expliquer la sous-consommation des crédits de la CMU ?
Existe-t-il des marges de manoeuvre pour en lisser les effets de seuil ?
- existe-t-il des mesures spécifiques pour rattraper le retard
français en matière d'instruments de résonance
magnétique nucléaire (IRM) ?
- comment justifier la baisse des crédits de l'Institut de veille
sanitaire ?
M. Gérard Braun a souhaité connaître les raisons des
difficultés du calibrage des besoins en matière de CMU et
l'opinion du rapporteur spécial sur le volet insertion du RMI.
M. Yves Fréville, évoquant la présence au budget des
charges communes du fonds d'indemnisation des victimes du SIDA, s'est
demandé si la nouvelle loi organique relative aux lois de finances ne
serait pas l'occasion d'une réorganisation de l'ensemble des
crédits d'indemnisation des aléas thérapeutiques entre les
fascicules budgétaires.
En réponse aux différents orateurs, M. Alain Joyandet a fait les
remarques suivantes :
- s'agissant du lien entre la croissance économique et les
minima
sociaux, et du volet insertion du RMI, une des explications résiderait
dans la question de l'employabilité des plus démunis ;
- il a décrit la grande difficulté rencontrée par les
acteurs de terrain pour remettre dans le circuit du travail les
bénéficiaires du RMI ;
- s'agissant du FIMHO, il a indiqué qu'il comptait mener au début
de l'année prochaine un contrôle sur pièce et sur place
pour déceler les raisons exactes de la sous-consommation des
crédits ;
- le protocole hospitalier de mars 2000 a un coût de 305 millions
d'euros par an, presque tous destinés à des dépenses de
personnels des hôpitaux ; il a rappelé que l'absence
d'inscription budgétaire de cette somme pesait dès 2001 sur la
trésorerie des établissements hospitaliers ;
- en matière de mise à disposition, il a indiqué que le
protocole pluriannuel de résorption n'avait pas été
signé et qu'il ne disposait donc pas de prévision au-delà
de l'année 2002 ;
- s'agissant des personnes handicapées, aucun progrès n'est
prévu en 2002 pour mieux mesurer l'effort total de l'Etat en leur
faveur ;
- rien n'est prévu en matière d'IRM dans les mesures nouvelles du
projet de loi de finances 2002 ;
- les crédits supplémentaires alloués aux
établissements médico-sociaux ne compenseront pas pour eux le
coût de l'application des 35 heures ;
- la baisse des crédits de l'Institut de veille sanitaire ne devrait pas
peser sur son fonctionnement en raison de l'existence d'un fonds de roulement
important ;
- les variations des crédits de la CMU s'expliquent par la
difficulté à calibrer la montée en charge du
dispositif ; le coût de son élargissement serait prohibitif,
mais cela souligne la question des effets de seuil que le Sénat avait
bien perçu en 1999 ; il a rappelé que le coût par
bénéficiaire serait supérieur à
1 500 francs par an, conformément aux prévisions de M.
Jacques Oudin en 1999 ;
- la remarque juste de M. Yves Fréville peut être élargie
à certains fonds de la sécurité sociale et notamment
à celui des victimes de l'amiante.
En conclusion, M. Alain Joyandet a remercié la commission de lui avoir
confié ce budget intéressant et M. Jacques Oudin de lui avoir
donné des conseils pour en comprendre rapidement le
fonctionnement.
II. AUDITION DE MMES NICOLE PÉRY ET SÉGOLÈNE ROYAL
Réunie le mercredi 7 novembre 2001, sous la
présidence
de M. Alain Lambert, président, la commission a
procédé à l'audition de Mme Nicole Péry,
secrétaire d'Etat aux droits des femmes et à la formation
professionnelle, et de Mme Ségolène Royal, ministre
délégué à la famille, à l'enfance et aux
personnes handicapées, sur les crédits du budget de l'emploi et
de la solidarité, en remplacement de Mme Élisabeth Guigou,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
M. Alain Lambert, président, a tenu à rappeler avec
solennité les termes de l'ordonnance du 17 novembre 1958 relative
au fonctionnement des assemblées parlementaires, révisée
notamment par la loi du 19 juin 1996, puis a estimé que l'absence
inexpliquée de Mme Élisabeth Guigou pour la présente
audition contrevenait tant à l'esprit qu'à la lettre de la loi.
Il s'est montré d'autant plus surpris de l'attitude de la ministre que
le refus de sa part de se rendre à l'audition prévue constituait
un précédent. Il a évoqué « un
malentendu », rappelant qu'en République, la
souveraineté n'appartenait pas au pouvoir exécutif mais au peuple
et à ses représentants.
La commission a alors procédé à l'audition de Mme Nicole
Péry, secrétaire d'Etat au droit des femmes et à la
formation professionnelle, sur les crédits de l'emploi.
Puis Mme Ségolène Royal, ministre déléguée
à la famille, à l'enfance, et aux personnes handicapées, a
présenté les crédits de la section
« santé et solidarité ».
La ministre a tout d'abord déclaré que le budget de la section
santé - solidarité du ministère de l'emploi et de la
solidarité constituait le principal instrument budgétaire des
grandes politiques de lutte contre les exclusions, de réduction des
inégalités sociales et d'amélioration de la santé
publique, et a cité la couverture maladie universelle, le revenu minimum
d'insertion, l'allocation aux adultes handicapés et l'allocation de
parent isolé comme autant de dépenses déterminant
directement les conditions de vie quotidienne de nos concitoyens.
Elle a indiqué que le projet de budget pour 2002 confirmait et
amplifiait la priorité donnée depuis 1997 aux budgets sociaux
avec, à structure constante, 14,86 milliards d'euros (97,48
milliards de francs) et un taux de progression de près de 3 % par
rapport aux crédits votés en 2001. Elle s'est
félicitée de ce qu'une priorité réelle ait pu
être donnée aux politiques conduites par le ministère de
l'emploi et de la solidarité, ajoutant que le montant des mesures
nouvelles obtenu en 2002 était le double de celui atteint les
années précédentes. Elle a estimé que,
conjugué aux financements de la sécurité sociale, dont la
situation a été fortement consolidée par une gestion
active et par la reprise de l'emploi, le budget de l'Etat du secteur
santé-solidarité contribuait à l'accroissement de l'effort
social de la nation.
Abordant le thème des minima sociaux, elle a déclaré qu'en
2002, 9,49 milliards d'euros (62,3 milliards de francs), soit plus de
60 % du budget de la santé et de la solidarité, seraient
consacrés à ces minima sociaux, dont 4 436 millions
d'euros (29 milliards de francs) pour le revenu minimum d'insertion,
740 millions d'euros (4 ,84 milliards de francs) en faveur de
l'allocation de parent isolé, 4 427 millions d'euros
(27,7 milliards d'euros) pour l'allocation aux adultes handicapés.
Elle a indiqué qu'en 2001, pour la première fois, le nombre
d'allocataires du RMI avait diminué de près de 1 %, du fait
des bénéfices de la croissance et de l'amélioration de la
situation de l'emploi. Elle a considéré que cette baisse devait
se poursuivre en 2002 malgré l'ajustement du montant du RMI versé
dans les DOM sur celui versé en métropole.
Elle a déclaré qu'au total, pour 2002, les crédits
affectés aux minima n'augmenteraient que de 2,4 %, permettant le
financement de ce qu'elle a qualifié d'« avances
exceptionnelles », à savoir le doublement (de 1 à 2
trimestres) de la période de cumul intégral entre le
bénéfice d'un minimum social et le revenu d'activité, et
la suppression de l'évaluation forfaitaire des ressources lors de
l'attribution de l'allocation aux adultes handicapés.
Dans le domaine social, la ministre a déclaré que la
réponse à l'urgence sociale se concentrerait sur l'accompagnement
social et l'hébergement d'urgence avec la mise en place de
50 maisons de la solidarité, le renforcement des moyens des
commissions locales d'insertion, l'élargissement du dispositif
d'accompagnement social individualisé à de nouveaux
bénéficiaires et la création de 500 nouvelles places
de Centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS). Tout
ceci, a-t-elle rappelé, dans le cadre du programme national de
prévention et de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale.
En outre, concernant la recrudescence de la demande d'asile, elle a
annoncé la création de 1.500 nouvelles places en centres
d'accueil pour demandeur d'asile, 2.400 places en centres
d'hébergement d'urgence, un centre de premier accueil en région
parisienne et 30 places en centres d'accueil pour demandeurs d'asile
mineurs.
Mme Ségolène Royal a ensuite ajouté que la plupart des
politiques du ministère de l'emploi et de la solidarité
consacrées au développement social seraient renforcées
dans trois directions. Elle a cité, en premier lieu, la politique en
faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes, qui
bénéficie de crédits supplémentaires, en second
lieu, la mise en oeuvre des actions développées à la suite
de l'appel à projets lancé par le secrétaire d'Etat
à l'économie solidaire, qui bénéficiera d'un
renforcement de ses moyens de près de 38 %, et enfin, la
reconduction jusqu'au 31 décembre 2002 du « plan
harki » en faveur des rapatriés.
Elle a surtout insisté sur l'effort particulier réalisé en
faveur des personnes les plus fragiles, annonçant que le budget 2002
mettrait en oeuvre le plan pluriannuel en faveur des personnes
handicapées, annoncé par le Premier ministre le
25 janvier 2000, ce qui permettra la création en 2002 de
1.500 places supplémentaires en centres d'aide par le travail et
1.058 postes d'auxiliaire de vie supplémentaires (dont
500 postes d'auxiliaire d'intégration scolaire effectifs dès
la rentrée 2001).
En ce qui concerne les personnes âgées, elle a souhaité le
plein succès de la mise en place de l'allocation personnalisée
d'autonomie (APA) pour donner à tous les moyens de vieillir dans la
dignité. Elle a ajouté que les crédits nécessaires
à la création de 160 nouveaux centres locaux d'information
et de coordination (CLIC) seraient mis en oeuvre.
Abordant le domaine sanitaire, Mme Ségolène Royal a estimé
que les moyens alloués par l'Etat témoignaient de la
volonté constante du Gouvernement d'améliorer la politique de
santé publique, notamment au profit de ceux qui sont le plus en
difficulté.
Elle a indiqué que le budget 2002 assurerait la continuité des
actions de préventions, de veille et de sécurité
sanitaire. Elle a précisé que les crédits consacrés
à la lutte contre le saturnisme et au développement des actions
menées par l'Etat pour lutter contre les risques liés à
l'environnement seraient accrus de 20 %, l'effort en matière de
lutte contre le SIDA et les maladies transmissibles serait poursuivi, et des
moyens complémentaires en faveur de la lutte contre la drogue et la
toxicomanie seraient mis en oeuvre.
Surtout, elle a déclaré que le budget 2002 prévoit un
quadruplement des crédits (15,2 millions d'euros, soit
100 millions de francs supplémentaires) consacrés aux
programmes de santé publique, qu'il s'agisse de lutte contre le cancer,
d'un accès élargi à la contraception ou de moyens
supplémentaires pour lutter contre la hausse des suicides et en
particulier celui des jeunes.
Elle s'est réjouie de ce que l'accès aux soins des personnes en
situation d'exclusion ait été considérablement
amélioré depuis la mise en place de la couverture maladie
universelle (CMU) pour environ 5 millions d'individus, et a assuré
la poursuite de cet effort.
Concernant l'offre de soins, elle a indiqué que l'augmentation du nombre
d'étudiants expliquait le renforcement des crédits
consacrés aux bourses dont le système d'attribution est
réformé.
Enfin, elle a cité le plan de soutien aux hôpitaux de
3,9 milliards de francs présenté par Mme Elisabeth Guigou,
ministre de l'emploi et de la solidarité.
Après avoir rendu hommage au personnel de son administration,
Mme Ségolène Royal a indiqué que la création
d'emplois demeurait la priorité, car elle doit permettre
d'accroître les capacités d'expertise et de contrôle et
d'assurer la mise en oeuvre des politiques nouvelles dans des conditions
satisfaisantes.
Elle a indiqué que la poursuite de la résorption de l'emploi
précaire constituait un autre axe fort du budget 2002.
Elle a conclu son exposé en insistant sur la priorité faite
à la lutte contre les exclusions, estimant que la traduction
budgétaire de cet objectif était réelle.
M. Alain Joyandet, rapporteur spécial des crédits de la
santé et de la solidarité, a tout d'abord noté, avec
satisfaction, que la tenue de cette audition lui avait permis, à
l'instant, de recevoir les 16 réponses encore non parvenues
à son questionnaire budgétaire qui en compte 38. Il a ensuite
demandé à la ministre :
- quel serait le support de la traduction budgétaire du financement du
protocole hospitalier du 14 mars 2000, dont le coût
s'élève à 2 milliards de francs ;
- quel serait le support législatif (Collectif 2001, PLF 2002, PLFSS
2002) de l'annonce faite le matin même par le Gouvernement d'un
déblocage de 3 milliards de francs pour les cliniques.
M. Roland du Luart a interrogé la ministre sur la façon dont elle
justifiait que l'excédent de la caisse nationale des allocations
familiales (CNAF) pour 2000, arrêté à 9,4 milliards de
francs, serve pour 84 % de son montant à financer le FOREC et le
FRR. Il lui a également demandé quelles compensations l'Etat
envisageait pour aider les départements à faire face à la
hausse de 10 % de leurs dépenses induite par la création de
l'allocation prestation d'autonomie (APA).
Mme Marie-Claude Beaudeau a voulu connaître la manière dont
seraient dépensés les 20 millions d'euros annoncés en
faveur des enfants handicapés et autistes et dans quels délais.
Elle a également demandé des explications sur la cause de la
sous-consommation des crédits de la couverture maladie universelle, et
sur la baisse des crédits de l'Institut national de veille sanitaire.
M. Joël Bourdin a demandé à la ministre quelles seraient les
déclinaisons concrètes dans les hôpitaux des
3,9 milliards de francs de moyens supplémentaires annoncés
par le gouvernement, si cette somme permettrait de corriger les dotations
hospitalières en fonction du point ISA des établissements, et
quel serait le coût final des 35 heures à l'hôpital.
Mme Ségolène Royal, ministre déléguée
à la famille, à l'enfance, et aux personnes handicapées, a
alors apporté aux orateurs les réponses suivantes :
- le protocole hospitalier fera l'objet, en 2001 comme en 2000, d'une mesure
nouvelle inscrite en collectif budgétaire ;
- 10 milliards de francs sont, depuis 1997, revenus aux familles, et les
transferts réalisés depuis la CNAF, notamment vers le Fonds de
solidarité vieillesse, ont une dimension familiale ;
- si les conseils généraux prennent une part importante dans le
financement de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA), l'Etat en
assume également sa part ; elle a fait valoir que les conseils
généraux peuvent récupérer les coûts de l'APA
sur leurs charges d'aide sociale, et a insisté sur les occasions de
simplification et de clarification des dispositifs permises par une
réforme qui a pour objet d'ouvrir à chacun la possibilité
de vieillir dans la dignité ;
- le succès du plan triennal pour les autistes et les
polyhandicapés explique l'effort supplémentaire consenti en leur
faveur et qui viendra, par exemple grâce à une offre de soins
diversifiée, donner un soutien et une aide aux familles de ces
enfants ;
- la sous-consommation des crédits de la CMU s'explique par la lente
montée en charge du dispositif.
A l'issue de ces auditions, la commission a procédé au vote sur
les crédits du ministère de l'emploi et de la
solidarité : I - Emploi et articles 68 à 70 rattachés
et II - Santé et solidarité.
S'agissant de la section Emploi, sur proposition de M. Joseph Ostermann,
rapporteur spécial, elle a décidé de proposer au
Sénat :
- la suppression de l'article 68 rattaché (réforme du contrat
initiative emploi) ;
- l'adoption sans modification de l'article 69 (institution d'une bourse
d'accès à l'emploi pour les jeunes engagés dans le
programme Trajectoire d'accès à l'emploi) ;
- la modification de l'article 70 (réforme des contrats de qualification
pour les adultes), afin de maintenir le mécanisme d'exonération
actuel ;
- le rejet des crédits.
Enfin, sur proposition de son rapporteur spécial, M. Alain Joyandet,
elle a décidé de proposer au Sénat de rejeter les
crédits de la section santé et de la solidarité.
III. EXAMEN DES MODIFICATIONS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
Réunie le jeudi 22 novembre, sous la présidence de M. Alain Lambert, président, la commission a examiné les modifications apportées par l'Assemblée nationale. Elle a confirmé son vote proposant au Sénat le rejet des crédits de la santé et de la solidarité et a donné mandat au rapporteur spécial pour examiner l'article 71 ter.
ANNEXE 1 :
LISTE DES SIGLES UTILISÉS
ANPE |
Agence nationale pour l'emploi |
AAH |
Allocation d'adulte handicapé |
AFSSA |
Agence française de sécurité sanitaire des aliments |
AFSSE |
Agence française de sécurité sanitaire environnementale |
AFSSAPS |
Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé |
AMM |
Autorisation de mise sur le marché |
ANAES |
Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé |
AP |
Autorisation de programme |
APA |
Allocation personnalisée d'autonomie |
API |
Allocation de parent isolé |
ASI |
Appui social individualisé |
ARH |
Agence régionale d'hospitalisation |
ASSEDIC |
Association pour l'emploi dans l'industrie et le commerce |
BCRD |
Budget civil de recherche et de développement |
CADA |
Centre d'accueil pour demandeur d'asile |
CAT |
Centre d'aide par le travail |
CFES |
Comité français d'éducation pour la santé |
CHRS |
Centre d'hébergement et de réadaptation sociale |
CLIC |
Centres locaux d'information et de coordination |
CMU |
Couverture maladie universelle |
CNAF |
Caisse nationale des allocations familiales |
CNAMTS |
Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés |
CODES |
Comité départemental d'éducation pour la santé |
COTOREP |
Commission technique d'orientation et de reclassement professionnel |
CP |
Crédit de paiement |
CPH |
Centre provisoire d'hébergement |
CPS |
Carte de professionnel de santé |
CRES |
Comité régional d'éducation pour la santé |
DDASS |
Direction départementale des affaires sanitaires et sociales |
DGS |
Direction générale de la santé |
DHOS |
Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins |
DO |
Dépenses ordinaires |
DOM |
Département d'outre-mer |
DRASS |
Direction régionale des affaires sanitaires et sociales |
DREES |
Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques |
DSS |
Direction de la sécurité sociale |
EFG |
Établissement français des greffes |
ENSP |
Ecole nationale de santé publique |
ESB |
Encéphalite spongiforme bovine |
FASTIF |
Fonds d'action social pour les travailleurs immigrés et leur famille |
FIMHO |
Fonds d'investissement pour la modernisation hospitalière |
FONJEP |
Fonds de coopération de la jeunesse et de l'éducation populaire |
FSE |
Fonds social européen |
FSTI |
Fonds de solidarité thérapeutique international |
GIP |
Groupement d'intérêt public |
IFCASS |
Institut de formation aux carrières administratives sanitaires et sociales |
IGAS |
Inspection générale des affaires sociales |
INSEE |
Institut national de la statistique et des études économiques |
IVG |
Interruption volontaire de grossesse |
InVS |
Institut de veille sanitaire |
LFI |
Loi de finances initiale |
LFR |
Loi de finances rectificative |
MES |
Ministère de l'emploi et de la solidarité |
MILDT |
Mission interministérielle de lutte contre la drogue et les toxicomanies |
MSA |
Mutualité sociale agricole |
OFPRA |
Office français des réfugiés et apatrides |
OPRI |
Office de protection contre les rayonnements ionisants |
PLF |
Projet de loi de finances |
PLFSS |
Projet de loi de financement de la sécurité sociale |
PMSI |
Programme de médicalisation du système d'information |
PRAPS |
Programme régional de prévention et d'accès aux soins |
PRS |
Programme régional de santé |
RMI |
Revenu minimum d'insertion |
URSSAF |
Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations familiales |
ANNEXE 2 :
MODIFICATIONS DE NOMENCLATURE
Les
ajustements de nomenclature proposés, de nature essentiellement
technique, sont les suivants :
• la création de l'article 30 (revenu de solidarité dans les
DOM) sur le chapitre 46-83 (prestations de solidarité)
• l'identification sur des articles de prévision des crédits
affectés aux dépenses en faveur des personnes âgées
et des personnes handicapées sur le chapitre 46-31 (développement
social) ;
• l'isolement des crédits consacrés à la
modernisation des services sur le chapitre 34-98,
• le regroupement crédits déconcentrés
d'études et de statistiques sur un article spécifique du chapitre
34-94
• la modification de la nomenclature des dépenses de personnel, en
raison de la mise en place d'un logiciel commun (Synergie RH) aux deux sections
(emploi et santé - solidarité) du ministère ;
• l'identification des crédits contractualisés à
l'article d'exécution sur le titre IV : sur le chapitre 46-31, les
articles 71 et 72 (économie sociale et solidaire) et sur le
chapitre 47-12, les articles 11 et 12 (évaluation et gestion des
risques sanitaires liés à l'environnement et aux milieux de
vie).
1
Les budgets 2000 et 2001 ayant
été présentés en francs, votre rapporteur
spécial reprendra cette monnaie pour l'analyse de leur exécution.
2
Votre rapporteur spécial a du mal à percevoir le
lien entre cette lutte et le terrorisme.
3
29 centres hospitaliers régionaux universitaires, 675
centres hospitaliers généraux, 350 hôpitaux locaux,
799 établissements privés sous dotation globale, 2.319
établissements privés sous objectif quantifié national.
4
Votre rapporteur spécial ne peut que s'étonner de
cet émargement de l'ENSP à plusieurs lignes budgétaires.
5
Le projet de loi de finances rectificative pour 2001 propose en
outre d'ouvrir 910.000 euros sur ce chapitre au titre du plan Biotox.
6
« Que fait la MILDT de son
argent ? », rapport d'information au nom de la commission
des finances du Sénat, n° 28 (2001-2002).
7
Le projet de loi de finances rectificative pour 2001 propose
d'ouvrir 4,57 millions d'euros sur ce chapitre au titre de
«
l'ajustement aux besoins
».
8
Voir infra les principales observations.
9
Source : jaune « états des crédits
qui concourent aux actions en faveur des droits des femmes ».
10
Les formations continues incombent aux employeurs (via les fonds
d'assurance formation du secteur social) et à l'Etat.Plus rarement les
centres de formation bénéficient également de subventions
de fonctionnement directes ou indirectes (mise à disposition de locaux,
de personnes) de la part des collectivités locales.
11
L'Assemblée nationale a adopté, contre l'avis du
gouvernement, un amendement prévoyant la création de ce nouveau
chapitre lors de la discussion du projet de loi de finances pour 2001.
12
Le projet de loi de finances rectificative pour 2001 a
prévu l'ouverture de 3,05 millions d'euros supplémentaires sur ce
chapitre au titre du « plan harkis ».
13
Réponse au questionnaire de votre rapporteur
spécial.
14
En outre, le projet de loi de finances rectificative pour 2001
propose l'ouverture de 51,07 millions d'euros supplémentaires pour
couvrir les besoins en matière d'AAH au titre de 2001.
15
441,09 euros au 1
er
janvier 1990, 557,12 euros au
1
er
janvier 2001.
16
89,18 euros eu 1
er
janvier 2001.
17
Réponse au questionnaire de votre rapporteur
spécial.
18
Il convient d'y ajouter les 13,7 millions d'euros que se propose
d'ouvrir, à ce titre, le projet de loi de finances rectificative pour
2001.
19
Le projet de loi de finances rectificative pour 2001 propose
d'ouvrir 3,05 millions d'euros de crédits supplémentaires pour le
financement de mesures sociales à Mayotte, probablement en raison de la
départementalisation de la collectivité teritoriale.
20
UNIOPSS, FNARS, union des foyers des jeunes travailleurs, union
nationale des centres communaux d'action sociale, fédération
française des centres sociaux, fédération nationale des
banques alimentaires, Croix rouge, secours populaire, Entraide protestante,
fonds social juif unifié, fédération française des
équipes Saint Vincent de Paul, petits frères des pauvres,
société Saint Vincent de Paul, fondation Abbé Pierre, ATD
Quart Monde, etc...
21
La minoration des crédits budgétaires a
été ainsi mise en oeuvre par :
- virement de crédits de 749,5 millions de francs par décret
n°2000-1083 du 8 novembre 2000 portant virement de crédits :
ce texte a annulé cette somme du chapitre 46-82 et a
procédé à un virement essentiellement sur les chapitres
46-33 (AAH) et 46-83 ( RMI, API), au titre de dettes antérieures ;
-
annulation de crédits par arrêté du 15 novembre
200 portant annulation de crédit : annulation à hauteur d'un
milliard de francs.
22
Sans prise en compte des provisions correspondant aux prestations
afférentes à l'exercice 2000, liquidées en 2001.
23
Enquête en France métropolitaine sur les
bénéficiaires de la CMU gérés par les caisses du
régime général.
24
Données brutes hors régimes agricoles.
25
Elle était de 9,1 % en 2001 mais recouvrait en grande
partie le transfert des cotisations sociales depuis le budget des charges
communes en loi de finances initiale et non plus en gestion.
26
A noter une réduction des moyens de la cour nationale de
la tarification et de l'incapacité.
27
Dans le projet de protocole d'accord entre le ministère de
l'emploi et de la solidarité et le secrétariat d'Etat au budget
les chiffres arrêtés au 1
er
octobre 2000 sont :
487 agents, 199 agents de catégorie A et 288 de catégories B et
C ; 243 proviennent des hôpitaux, 168 des caisses, 65
d'établissements publics et 11 sont mis à disposition par des
associations ; 282 exercent en administration centrale et 205 dans les
services déconcentrés.
28
Sans évoquer ces critiques et ne citant que celles de la
Cour des comptes, peut-être pour signifier l'intérêt des
observations de la représentation nationale.
29
Mis à part la création d'un article 70 du chapitre
34-98 pour le service chargé des actions de modernisation.
30
L'îlot Fontenoy regroupe 82.515 m² et un
kilomètre de façades. L'immeuble présente une
non-conformité au titre de la sécurité incendie et un
caractère vétuste qui pèse sur les conditions de travail
des agents.
31
Réponse au questionnaire de votre rapporteur
spécial.
32
Réponse au questionnaire de votre rapporteur
spécial.
33
Par ailleurs, suite à l'insertion du service des droits
des femmes et de l'égalité dans l'administration centrale du
ministère de l'emploi et de la solidarité, les crédits
inscrits sur des lignes spécifiques dont il disposait pour le
fonctionnement de son service central ont été progressivement
regroupés avec ceux de l'administration centrale du ministère.
34
Réponse au questionnaire de votre rapporteur
spécial.
35
Le projet de loi de finances rectificative pour 2001 propose
d'ouvrir 9,45 millions d'euros supplémentaires sur ce chapitre au titre
de «
l'ajustement aux besoins
».
36
Au 31 mars 2001, il y avait 1,2 million de
bénéficiaires de la couverture de base et 5,2 millions de
bénéficiaires de la couverture complémentaire.
37
Par exemple, si une personne seule a déjà la CMU
mais gagne 3.900 francs, elle garde sa prestation. En revanche, si une autre
personne seule qui gagne 3.601 francs postule au bénéfice de la
prestation, elle lui sera refusée...
38
Sénat, rapport de MM. Charles Descours, Jean-Louis Lorrain
et Alain Vasselle, au nom de la commission des affaires sociales, n° 382,
2000-2001.
39
Si l'intitulé du chapitre budgétaire est fonds
d'aide à l'adaptation des établissements hospitaliers en raison
de querelles de langage entre la direction du budget et le ministère de
la santé, le sigle FIMHO continue à être utilisé.
40
Voir le rapport de la commission des affaires sociales du
Sénat.
41
Observation de la Cour des comptes, rapport sur
l'exécution de la loi de finances 2000, page 228.
42
Dette relevée par la Cour des comptes dans son rapport sur
l'exécution de la loi de finances pour 2000, page 227.