B. LES DÉPENSES EN CAPITAL : BAISSE CONSTANTE ET DYSFONCTIONNEMENTS
1. La chute des dépenses en capital
Sur la législature, les crédits de paiement ouverts en loi de finances initiale sur les titres V et VI du budget de la santé et de la solidarité sont passés de 142,35 millions d'euros à 40,06 millions d'euros.
Évolution des crédits de paiement ouverts sur les titres V et VI sur la législature
(en millions d'euros)
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
PLF 2002 |
Évolution |
142,35 |
106,52 |
116,3 |
66,2 |
40,06 |
- 72 % |
Ainsi, les dépenses en capital auront diminué de 72 % en cinq ans, alors que les moyens de paiement de l'ensemble du ministère augmentaient de 32,6 % !
2. Le FIMHO
La Cour
des comptes lors de son rapport sur l'exécution de la loi de financement
de la sécurité sociale de septembre 1999, puis la commission des
affaires sociales du Sénat, dans le cadre de son contrôle des
fonds sociaux en juin 2001
38(
*
)
, se sont penchées sur
l'utilisation des crédits du FIMHO. Leurs observations rejoignent celles
déjà formulées à plusieurs reprises par votre
rapporteur spécial dans le cadre de l'examen des lois de finances :
le FIMHO constitue un outil convenablement doté d'un point de vue
financier, mais aux délais d'instruction et de paiement des dossiers
tellement longs qu'ils en deviennent scandaleux.
Le FIMHO
39(
*
)
(chapitre 66-12
du budget de la santé et de la solidarité) a été
créé par la loi de finances pour 1998, avec pour objet :
«
d'accompagner la recomposition de l'offre, à travers le
développement des complémentarités et de
décloisonnement des secteurs public et privé, dans un contexte
d'optimisation des ressources disponibles. Il permet en outre d'appuyer les
restructurations lourdes conduites en interne par les
établissements.
40(
*
)
»
Le fonds finance ainsi soit des opérations de rapprochement, soit des
actions de modernisation. Le subventionnement des opérations est
proposé par les conseils d'administration des établissements aux
agences régionales d'hospitalisation, qui envoient les dossiers à
la direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins, le ministre
statuant enfin sur l'octroi de l'aide.
L'étude des opérations réalisées entre 1998 et 2000
montre que le démarrage du fonds a été lent.
Actions financées par le FIMHO
|
1998 |
1999 |
2000 |
Nombre de demandes |
91 |
75 |
264 |
Nombre d'opérations |
42 |
33 |
157 |
Total des opérations |
313,6 M€ |
173,5 M€ |
770,9 M€ |
Total des subventions accordées |
74,3 M€ |
38,5 M€ |
126,9 M€ |
Taux de subventionnement |
23,5 % |
22,2 % |
16,4 % |
Source : commission des affaires sociales du
Sénat
En même temps que cette sous-activité, les crédits ont
été très faiblement consommés :
Ouvertures et engagements de crédits sur le FIMHO
(en millions d'euros)
|
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
PLF 2002 |
Total |
AP |
76,2 |
38,1 |
122 |
76,2 |
45,7 |
358,2 |
CP (hors report) |
23,3 |
22,9 |
55,6 |
15,2 |
- |
117 |
AP engagées |
48,3 |
23,93 |
37,3 |
53,33 |
- |
162,86 |
CP consommés |
- |
10,7 |
21,1 |
11,1 |
- |
42,9 |
Source : commission des affaires sociales du
Sénat
Au 1
er
août 2001, restaient en compte 195,336 millions d'euros
d'autorisations de programme et 80,985 millions d'euros de crédits de
paiement. Le projet de loi de finances initiale pour 2002 prévoyait
45,7 millions d'euros d'autorisations de programme, auxquels s'ajouteront
153,78 millions d'AP et 16,57 millions d'euros de CP introduits par amendement
à l'Assemblée nationale. Cependant, il ne faut pas oublier que le
sort des autorisations de programme qui dorment est bien souvent de se faire
annuler.
Votre rapporteur spécial ne peut que condamner cette situation, qui
revient à privilégier le discours et l'affichage (358,2 millions
d'euros d'AP ont été ouverts sur cinq ans, auxquels s'ajoutent
les 153,78 millions d'euros d'AP ouverts en plus à l'Assemblée
nationale) sur la réalité des opérations (162,86 millions
d'euros d'AP ont été engagés, 42,9 millions d'euros de
crédits de paiement consommés). Quant aux paiements, ils
s'effectuent le plus souvent longtemps après la réalisation des
opérations, laissant les établissements hospitaliers porter la
trésorerie de l'opération
41(
*
)
.
Or, parallèlement, on ne peut nier l'existence de besoins très
importants dans les établissements hospitaliers. Votre rapporteur
spécial considère qu'il s'agit ici d'un exemple flagrant de
dysfonctionnement budgétaire : les crédits existent et ils
ne sont pas employés, en partie à cause de la DHOS qui ne les
instruit pas assez vite, en partie à cause des procédures
comptables qui empêchent de mettre à disposition les
crédits assez rapidement après la décision d'octroi de la
subvention.
Plutôt que de continuer à inscrire des autorisations de programme
sur ce chapitre, il serait préférable probablement de chercher un
peu plus d'efficacité dans le dispositif.