IV. LA GESTION DES POLITIQUES DE SANTÉ ET DE SOLIDARITÉ : 980 MILLIONS D'EUROS
Les
dépenses de l'agrégat « gestion des politiques de
santé et de solidarité » augmenteront en 2002 de 66,31
millions d'euros à 980,42 millions d'euros contre 918,8 millions en
2000, soit une hausse de 7,2 %
25(
*
)
. Au total, les dépenses de
l'administration générale représentent en 2002 6,6 %
des moyens de paiement du budget de la santé et de la solidarité
(contre 6,2 % en 2001, 6,1 % en 2000 et 6,6 % en 1999).
Le ministère s'est fixé cinq objectifs pour cet
agrégat : développer la mise en oeuvre de procédures
efficaces d'allocations de ressources à l'administration centrale et aux
services déconcentrés, accroître l'utilisation des
nouvelles technologies de l'information et de la communication, réduire
le taux de vacances des emplois, faire évoluer la structure des emplois
en renforçant l'encadrement du ministère, améliorer
l'accès des femmes à l'ensemble des postes d'encadrement
supérieur. Curieusement, le ministère n'adosse pas d'indicateur
au premier objectif, pourtant le plus important. Aux quatre autres sont
associés des indicateurs, avec même, pour certains d'entre eux,
des prévisions pour 2002 qu'il sera intéressant de comparer aux
réalisations.
Objectifs et résultats de l'agrégat gestion des politiques de santé et de solidarité
Objectif |
Indicateur |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
Développer la mise en oeuvre de procédures efficaces d'allocation de ressources |
- |
- |
- |
- |
- |
Accroître l'utilisation des NTIC |
Taux d'équipement (poste par agent) |
0,72 % |
0,79 % |
0,86 % |
- |
Taux de connexion à l'intranet |
4,6 % |
14,6 % |
92,5 % |
- |
|
Réduire le taux de vacances des emplois |
Taux de vacance au 1 er janvier |
5,9 % |
4,6 % |
3,1 % |
2,8 % |
Administration centrale |
4,4 % |
4,1 % |
3,5 % |
1 % |
|
Services déconcentrés |
6,2 % |
4,7 % |
3 % |
3 % |
|
Renforcer l'encadrement |
Secteur santé solidarité |
A :
28 %
|
A :
29 %
|
A :
30 %
|
A :
31 %
|
Administration centrale (*) |
A : 42 %
|
A : 42 %
|
A : 43 %
|
A : 45 %
|
|
Services déconcentrés (**) |
A : 25 %
|
A : 26 %
|
A : 27 %
|
A : 27 %
|
|
Améliorer l'accès des femmes à l'encadrement supérieur |
Taux de féminisation |
Administration centrale : 32 %
|
Administration centrale : 36 %
|
|
|
(*)
Objectif final : catégorie A 50 %, catégories B et C 25 %
chacune.
(**) Objectif final : catégorie A 30%, catégorie B 30 %,
catégorie C 40 %.
Source : bleu budgétaire
1. Les dépenses de personnel
Avec 747,89 millions d'euros, les dépenses de personnel représentent plus des trois quarts des dépenses de l'agrégat administration générale et 5,05 % de l'ensemble des dépenses du budget de la santé et de la solidarité. La proportion était de 4,85 % en 2001. Les crédits inscrits à ce titre augmentent de 40,85 millions d'euros (+ 5,78 %, après une hausse de 7 % en 2001).
a) Les rémunérations
Les
crédits inscrits au chapitre 31-41
« rémunérations principales » passent de
343,95 à 365,1 millions d'euros, soit une progression de 6,15 %.
Les crédits de l'administration centrale progressent de 3,4 %,
tandis que ceux des services déconcentrés augmentent de
6,1 %, marquant le souhait de renforcer les moyens des directions
départementales et régionales des affaires sanitaires et
sociales
26(
*
)
.
Le chapitre 31-96 « autres rémunérations »
verra quant à lui sa dotation augmenter légèrement
(1,34 %) à 37,12 millions d'euros, les crédits de vacation
progressant et ceux destinés à l'accueil des sourds et
malentendants dans les services déconcentrés, par exemple de
l'interprétation en langue des signes, étant
transférés au chapitre 34-98 « moyens de fonctionnement
des services » sous forme de prestations de services.
b) Les indemnités et allocations
Les crédits inscrits au chapitre 31-42 augmentent de 8,82 millions d'euros à 89,7 millions (+ 11 % après une hausse identique en 2001). Cette forte progression s'explique pour 5,35 millions d'euros par l'amélioration du régime indemnitaire des personnels de l'administration centrale et des services déconcentrés et par la mise en oeuvre de l'aménagement et de la réduction du temps de travail. Le solde résulte des différentes mesures d'emplois et de l'incidence de la hausse du point de la fonction publique.
c) Les remboursements des dépenses de personnel
Le chapitre 37-12 rassemble les crédits destinés aux remboursements de dépenses de personnel des DDASS (article10) mais aussi des personnels mis à disposition du ministère (articles 20 et 30). Les dotations des articles 10 et 30 restent inchangées à 527.000 euros et 1,6 million d'euros, tandis que celle de l'article 20 progresse fortement (3,5 millions d'euros supplémentaires à 8,08 millions d'euros). Il s'agit d'accompagner l'effort engagé par le ministère pour clarifier et assainir la situation des personnels mis à disposition, dont le nombre ne cesse de croître.
Les mises à disposition des personnels des caisses et des hôpitaux
|
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Évolution
|
Administration centrale |
209 |
221 |
249 |
+ 40 |
Hôpitaux |
134 |
152 |
175 |
+ 41 |
Caisses |
75 |
69 |
74 |
- 1 |
Services déconcentrés |
166 |
170 |
178 |
+ 12 |
Hôpitaux |
69 |
75 |
81 |
+ 12 |
Caisses |
97 |
95 |
97 |
- |
Total |
375 |
391 |
427 |
+ 52 |
Il ne
faut pas oublier qu'à ces mises à disposition de personnels des
caisses et des hôpitaux s'ajoutaient en 2001, 96 autres personnels mis
à disposition de l'administration centrale et 143 autres personnels mis
à disposition des services déconcentrés
27(
*
)
.
Cette situation pose un problème déontologique majeur. Est-il
normal que la direction de l'hospitalisation et de l'offre des soins, qui
assure la tutelle des hôpitaux, fonctionne avec 100 agents mis à
disposition par les hôpitaux, dont 64 cadres A ? Est-il normal que
la direction de la sécurité sociale, qui assure la tutelle des
caisses de sécurité sociale, fonctionne avec 54 agents mis
à disposition par les caisses de sécurité sociale ?
Le ministère de l'emploi et de la solidarité et le
secrétariat d'Etat au budget avaient élaboré un projet de
protocole d'accord afin de résorber cette situation. Il confirme le
constat effectué depuis de nombreuses années par votre rapporteur
spécial
28(
*
)
: la
pratique des mises à disposition «
est critiquée par
la Cour des comptes qui en relève les irrégularités
budgétaires et statutaires
».
S'agissant de la politique de conventionnement mise en place depuis deux ans,
le ministère estime qu'elle «
a contribué à
améliorer la transparence du dispositif mais reste en deçà
des impératifs d'une saine gestion puisque la prise en charge des
personnels concernés n'est toujours pas assurée à ce jour
par le budget du ministère de l'emploi et de la
solidarité
».
Le protocole, d'une durée de cinq ans, reposait sur trois principes. Il
reconnaît la nécessité d'un apport de compétences
spécifiques pour l'exécution des missions du ministère
dans les secteurs hautement spécialisés, compétences du
niveau de la catégorie A qui ne sont pas offertes dans le cadre des
corps existants dans la fonction publique de l'Etat. Ceci justifie la
procédure de mise à disposition dans un cadre juridique et
financier conforme aux textes législatifs et réglementaires. Il
ajoute le besoin d'un renforcement rapide en compétences
spécialisées et en expertises de haut niveau, indispensable dans
le contexte de très fortes exigences qui pèsent actuellement sur
le pilotage des secteurs sanitaires et sociaux, Enfin, il prévoit la
résorption progressive des situations sans justification fonctionnelle
et à la régularité contestable des agents de
catégorie B et C ainsi que des agents de catégorie A qui ne
présentent pas un apport de compétences spécifiques ou de
mobilité de l'encadrement.
Au total, seuls devraient demeurer parmi les mis à disposition les
personnels de catégorie A «
apportant des
compétences spécifiques ou correspondant aux politiques
d'interfaçage et de mobilité
[sic] ». A
l'échéance de cinq années, le besoin en renforcement de ce
potentiel d'expertise est évalué à 150 postes nouveaux au
delà des effectifs de catégorie A présents au
1
er
octobre 2000, dont 86 à très court terme en raison
de la crise de l'ESB. Globalement, à l'issue de la période de
cinq années, le volume autorisé de mises à disposition de
niveau A en provenance des hôpitaux et des organismes de
sécurité sociale ne devrait donc pas dépasser 341 agents
(199 actuels, 150 renforts et la suppression de 8 mis à disposition non
spécifiques), tous de catégorie A. En contrepartie, il doit
être mis fin avant le 31 décembre 2005 à toutes les mises
à disposition d'agents de catégories B et C ainsi que d'agents de
la catégorie A dont les fonctions correspondent à des
compétences offertes par des fonctionnaires (8), 296 emplois
correspondant devant être créés en contrepartie (8 de
catégorie A, 112 de catégorie B et 176 de catégorie C).
Parallèlement, les dotations budgétaires du ministère de
l'emploi et de la solidarité devront permettre de rembourser
intégralement la rémunération des personnels de
catégorie A (existants et nouvellement accueillis) dans un cadre
conventionnel, et de remplacer les personnels exerçant des fonctions non
spécifiques par la création d'emplois nouveaux (catégories
B et C).
Votre rapporteur spécial, malgré des sollicitations
répétées, ignore toujours le sort qui a été
réservé à ce document.
d) Les charges sociales
Les
crédits inscrits au chapitre 32-97 « participation aux charges
de pensions » augmentent de 5,46 millions d'euros à 185,7
millions d'euros (hausse de 3 %). Cette progression s'explique par des
départs en retraite plus importants et l'incidence de la revalorisation
du point fonction publique.
Les crédits du chapitre 33-90 « cotisations sociales - part de
État » progressent de 3,4 millions d'euros à 51,16
millions d'euros (+ 7,1 %), conséquence des différentes
mesures décidées en matière d'emplois.
e) Les prestations sociales
Les crédits inscrits au chapitre 33-91 au titre des prestations sociales augmentent pour 2002 de 500.000 euros, dont 125.000 en raison de l'évolution de la base mensuelle des prestations familiales décidée le 4 janvier 2001 et le solde pour tenir compte de la modification de la structure des emplois. Ils s'élèveront ainsi à 10,43 millions d'euros (+ 5 %).
f) Les autres dépenses d'action sociale
Les moyens affectés aux autres dépenses d'action sociale (chapitre 33-92) augmenteront de 980.000 euros à 8,7 millions d'euros (+ 12,7 % après une hausse de 13,5 % en 2001). Cette forte progression est entièrement affectée aux autres dépenses d'action sociale de l'administration centrale. En réalité, comme l'année dernière, les crédits sont, après réunion avec les syndicats, répartis entre la centrale et les services déconcentrés, selon une procédure à la limite de la régularité budgétaire mais dont l'esprit de dialogue social ne suscite guère d'observation.
2. Les moyens des services
Cette partie de l'agrégat continue à connaître de fortes variations liées à un effort de clarification. En 2000, l'ensemble des moyens de fonctionnement avait été regroupé au sein d'un même chapitre « Matériel et fonctionnement des services ». En 2001, la présentation du chapitre réservoir 34-98 avait été bouleversée pour faire apparaître les moyens dont dispose chaque catégorie de services. La nomenclature ne changeant pas cette année 29( * ) , les comparaisons et analyses, délicates l'an passé, s'en trouvent facilitées.
a) Les moyens de fonctionnement
Les
moyens de fonctionnement de l'administration générale,
regroupés dans le chapitre 34-98, passent de 171,81 à 185,57
millions d'euros, soit une progression de 8 % qui fait suite à une
hausse des crédits de 12 % en 2001. Cette progression recouvre
plusieurs priorités : la hausse des moyens de fonctionnement de
l'administration centrale (3,8 millions d'euros) et des services
déconcentrés (2,75 millions d'euros), le développement de
nouveaux projets informatiques (4,5 millions d'euros, mais 3,7 millions d'euros
ne sont par ailleurs pas reconduits), les actions de communication (580.000
euros) et la formation des agents (305.000 euros).
Parallèlement, le chapitre se voit transférer 5,7 millions
d'euros en provenance d'autres chapitres du budget de la santé et de la
solidarité, qu'il convient de soustraire à la progression
apparente des moyens.
Répartition des moyens de fonctionnement du chapitre 34-98
(en millions d'euros)
Services |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Écart |
Administration générale services communs (art. 10) |
29,04 |
32,34 |
+ 11,3 % |
Service d'information et de communication (art. 20) |
8,26 |
8,84 |
+ 7 % |
IGAS (art. 30) |
0,32 |
0,32 |
- |
Service chargé de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (art. 41) |
0,71 |
0,76 |
+ 7 % |
Service chargé des politiques de santé (art. 42) |
2,48 |
5 |
+ 101,6 % |
Service chargé de l'hospitalisation et de l'offre de soins (art. 43) |
3,29 |
3 |
- 9 % |
Service chargé de la protection sociale (art. 44) |
- |
- |
- |
Service chargé de l'action européenne et internationale (art. 45) |
- |
- |
- |
Service chargé de l'action sociale (art. 46) |
0,03 |
0,03 |
- |
Service chargé de l'économie solidaire (art. 47) |
2,74 |
2,59 |
- 5,5 % |
Service chargé de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques-recherche (art. 50) |
0,13 |
0,13 |
- |
Services chargés de l'informatique et des réseaux (art. 60) |
21,6 |
22,6 |
+ 4,6 % |
Service chargé des actions de modernisation (nouvel art. 70) |
- |
1,5 |
- |
Services chargé de l'enseignement et de la formation permanente des personnels (art. 81) |
2,95 |
3,26 |
+ 10,3 % |
Représentation à l'étranger, dépenses non déconcentrés (art. 82) |
0,3 |
0,3 |
- |
Représentation à l'étranger, dépenses déconcentrées (art. 83) |
0,4 |
0,4 |
- |
Délégations régionales aux droits des femmes (art. 84) |
0,94 |
0,94 |
- |
Sous-direction des naturalisations (art. 86) |
1,45 |
1,45 |
- |
Cour nationale de l'incapacité et de la tarification (art. 87) |
0,77 |
0,77 |
- |
Bureau des pensions et des accidents du travail (art. 88) |
0,26 |
0,26 |
- |
Services déconcentrés |
96,1 |
101 |
+ 5,1 % |
Total |
171,8 |
185,6 |
+ 8 % |
S'agissant des crédits de l'administration centrale
(article 10), une partie de leur progression vive s'explique par la hausse
des frais de location. En effet, en 2001, l'augmentation des effectifs et les
travaux programmés ont suscité un besoin de superficies
nouvelles. Une première étape a été franchie par la
location de l'immeuble Brancion qui a permis d'héberger les cabinets du
ministre délégué à l'enfance et à la famille
et du secrétaire d'Etat à l'économie solidaire, ainsi que
150 agents du ministère, pour un coût de location de
4,57 millions d'euros. S'y est ajoutée la location, pour abriter
150 autres agents, d'un immeuble, rue Saint-Georges, pour 3,84 millions
d'euros. Cependant, il semble que la dotation reste insuffisante en raison des
besoins en locations supplémentaires rendus nécessaires par
l'accomplissement, durant 5 à 6 ans, de travaux de rénovation
lourde de l'îlot Fontenoy.
Votre rapporteur spécial constate
que la réforme de l'administration centrale, la progression des
effectifs, le fonctionnement de pas moins de sept cabinets ministériels
et la restructuration des locaux actuels provoquent une dérive des
coûts de location et d'installation. Si une partie paraît
légitime, certains investissements devenant indispensables
30(
*
)
, le solde ne peut qu'illustrer la
dérive des coûts de fonctionnement de la structure
ministérielle, alors que les agences qui assument une partie de ses
fonctions bénéficient de moyens très importants.
En 2001, les actions de communication (aticle 20)
bénéficient de 21,5 millions d'euros, dont 17,1 millions
pour le ministère et 4,4 millions d'euros pour la mission
interministérielle sur le centenaire de la loi de 1901. Les 11,2
millions inscrits en loi de finances initiale ne représentent donc qu'un
peu plus de la moitié de la réalité des moyens
attribués à ces actions au cours de l'exercice. C'est pourquoi le
projet de loi de finances rectificative pour 2001 propose d'ouvrir 2,85
millions d'euros supplémentaires sur ce chapitre. Le solde est
constitué de fonds de concours en provenance de l'Union
européenne, de reports et de transferts. 450.000 euros auront
été déconcentrés, l'essentiel des action restant
donc de la responsabilité de l'administration centrale. Celle-ci a
mené plusieurs campagnes : sur la contraception et la
prévention de l'IVG, sur l'exclusion, sur les violences sexuelles envers
les mineurs, sur les violences envers les femmes, sur la lutte contre les
discriminations, sur les médicaments génériques et sur
l'APA. Ont également été organisés les assises
nationales sur les violences envers les femmes, le colloque de l'observatoire
national de la pauvreté et de l'exclusion sociale, le séminaire
femmes et vie associative, le colloque sur la tarification à la
pathologie, diverses journées techniques sur la lutte contre les
infections nosocomiales, les risques sanitaires, les études cliniques et
l'insuffisance rénale, un séminaire sur le handicap,
l'incapacité et la dépendance, et une journée pour les
élus de l'économie solidaire. Ont aussi été
développées des actions de communication interne autour de la
réduction du temps de travail, de la journée sans tabac ou du
passage à l'euro. Les dépenses liées à la
célébration du centenaire de la loi du
1
er
juillet 1901 se caractérisent quant à elles
par la tenue de diverses manifestations en région financées par
voie de délégations de crédits, la réalisation
d'enquêtes d'opinions, l'achat d'ouvrages, des insertions publicitaires,
l'organisation de la semaine anniversaire, l'achat d'expositions, la
réalisation de prestations audiovisuelles, de prestations de relation
presse, de veille de la presse écrite et audiovisuelle, de conseil de
communication, et l'organisation d'une manifestation de clôture.
L'exercice 2002 devrait être marqué par la poursuite des grandes
campagnes d'intérêt général lancées en 2001
et le lancement d'actions de communication sur les politiques publiques
relatives aux droits des malades et à la prévention des cancers
devraient aussi faire l'objet d'actions de communication.
La Cour des comptes a mené un contrôle approfondi des actions de
communication et d'information du ministère de l'emploi et de la
solidarité et fait part de ses observations dans un
référé du 16 mars 2000. Ce document a été
transmis au président de votre commission des finances le 6 mars 2001,
faute de réponse au fond du ministère à ces remarques. Les
principales critiques étaient les suivantes : actions de
communication élaborées par les directions d'administration
centrale et conduites par des agences spécialisées plutôt
que par le service d'information et de communication ; actions
«
le plus souvent lancées dans la
précipitation
», sans études préalables,
sans cahier des charges suffisamment précis, avec des procédures
de passation des marchés «
fréquemment
précipitées, voir manifestement
irrégulières
», sans annexe financière
suffisamment détaillés ; campagnes au montant parfois
«
anormalement élevé
» ; pas
assez d'évaluations
a posteriori
.
Votre rapporteur
spécial ne peut que s'étonner de l'absence de réponse du
ministère à ce contrôle comme à la question
posée à son sujet par lui-même dans son questionnaire. Il
ne peut qu'y voir une confirmation implicite des observations de la Cour et,
surtout, une absence délibérée de réaction du
ministère à ces critiques.
Les crédits de l'article 30 correspondent aux moyens de fonctionnement
de l'inspection générale des affaires sociales (IGAS) et de la
Commission de contrôle des mutuelles et institutions de prévoyance
(CCMIP). Les moyens demandés à ce titre sont stables. Ils
financent pour l'essentiel les frais de mission des inspecteurs et les frais de
documentation. L'évolution des crédits dépend donc du
nombre de missions effectuées par l'inspection. En 2000, l'IGAS comptait
98 inspecteurs et chargés de mission en activité.
Les crédits de la direction de la recherche, des études, de
l'évaluation et des statistiques (DREES) relèvent de deux
articles : le 41 et le 50. En 2002, outre le financement d'actions
déjà engagées, les crédits de l'article 41
serviront à développer des projets informatiques de traitement
numérique des données statistiques et des publications de la
Drees, et de consolidation du dispositif informatique de lancement et de
gestion des enquêtes (outils de triage d'échantillon, de sondage,
de suivi de l'enquête et de production rapide de premières
estimations). L'article 50 relève du budget civil de recherche et
développement. Outre les frais de déplacement (missions des
personnels de la mission de recherche, frais de déplacement des membres
du conseil scientifique et des comités scientifiques des
différents programmes), ces crédits sont destinés à
«
la valorisation des recherches et l'animation
scientifique
»
31(
*
)
. Le budget civil de recherche sert
donc à faire se déplacer les chercheurs afin qu'ils diffusent
leurs travaux. La mission dispose par ailleurs depuis 2001 de la
Revue
française des affaires sociales
. Les moyens demandés à
ce titre sont stables pour 2002.
Les crédits de la direction générale de la santé
(DGS), qui figurent à l'article 42, s'élèveront en 2002
à 5 millions d'euros, soit un doublement par rapport à 2001 et un
quadruplement depuis 2000. En réalité, les 2,5 millions d'euros
supplémentaires constituent de simples transferts depuis le titre
IV : 760.000 euros pour l'évaluation des PRAPS, 460.000 euros en
provenance de l'InVS pour le financement de la maintenance de la base de
données Score -Santé, 1,3 million d'euros pour des études
et de l'assistance dans le cadre des programmes nutrition, contraception,
santé mentale et suicide. Outre la DGS, bénéficient des
crédits de cet article, le conseil national du sida (45.700 euros), la
conférence nationale de santé et le haut comité de
santé publique (168.000 euros) pour leur fonctionnement. Les moyens
affectés à la DGS servent à la réalisation de
travaux, d'analyses et de publications diverses, de frais d'abonnements et
d'organisation de colloques, d'études et d'assistance.
La direction de l'hospitalisation et de l'offre de soins
bénéficie des crédits inscrits à l'article 43, soit
3 millions d'euros, en baisse de 300.000 euros par rapport à 2001. Ils
regroupent : les dépenses d'informatique hospitalière, le
programme Parthage, les dépenses de prospective et de stratégie
et les techniques hospitalières.
Les crédits du service chargé de l'économie solidaire
(article 47) sont affectés essentiellement à des programmes
d'expertises et de recherche, en vue de la valorisation et de la reconnaissance
de l'économie solidaire.
En 2001, les moyens non déconcentrés servent à financer
des «
expertises ponctuelles
» sur les projets
d'économie solidaire proposés dans le cadre du programme d'appel
à projets Dynamiques Solidaires. Ils ont, d'après le
ministère, «
permis de mettre en évidence les
nouvelles formes d'activités relevant de l'économie solidaire
notamment dans le domaine des projets portées par des femmes ou la
protection de l'environnement (gestion des déchets, développement
durable)
»
32(
*
)
(100.000 euros). Ils financent aussi la sélection de projets de
créations d'activités solidaires non retenus dans le cadre de
l'Appel à projets- Dynamiques solidaires 2000 mais éligibles
à un soutien financier (100.000 euros).
Votre rapporteur
spécial constate ainsi qu'un projet rejeté peut tout de
même être subventionné...
Par ailleurs est
financé un programme de recherche-actions lié à des
«
concepts émergents d'économie
solidaire
» : nouveaux indicateurs de richesse, temps
choisi, monnaie sociale, pratiques comptables solidaires, valorisation du
bénévolat associatif (520.000 euros). A été
financé le lancement d'un
« inventaire préalable
à la normalisation du commerce équitable dans le cadre de
l'élaboration de normes d'éthique sociale dans le domaine des
échanges de biens et de services
» (90.000 euros).
Ont aussi été acquises des données de cadrage
auprès de l'INSEE centrées sur les associations qui pourront
être utilisés dans le cadre du programme régionalisé
de recherche-actions afin de mieux connaître les modes de fonctionnement
et les domaines d'intervention (300.000 euros). Pour 2002, d'après le
ministère, «
un programme d'expertises sera destiné
à poursuivre les actions antérieures de reconnaissance et
d'identification des concepts émergents d'économie sociale et
solidaire
», par exemple en engageant la procédure de
construction de la norme AFNOR (50.000 euros), et en subventionnant des
«
expérimentations associatives dans ce
domaine
» en complément des financements apportés
par le fonds national de développement de la vie associative.
Les moyens déconcentrés, en 2001, ont donné aux
correspondants régionaux de l'économie sociale et aux
délégués départementaux à la vie associative
des moyens pour «
asseoir leurs fonctions au niveau local dans les
structures administratives où ils exercent leurs
missions
» (490.000 euros), et pour financer un programme de
recherche-actions afin de «
préciser le
périmètre de l'économie sociale et solidaire à
partir de critères d'évaluation et apprécier ainsi
l'impact des dynamiques locales dans le secteur et solidaire
»
(1,52 million d'euros). Pour 2002, des moyens nouveaux seront accordés
en vue de «
structurer localement les missions
interministérielles de développement de l'économie sociale
et solidaire pour les 26 correspondants régionaux
» et les
missions interministérielles des 100 délégués
départementaux à la vie associative (259.000 euros). Des actions
de formation de ces agents accompagneront cette structuration de ces missions
locales (100.000 euros). 760.000 euros permettront de poursuivre le programme
de recherche-actions pour préciser le périmètre de
l'économie sociale et solidaire à partir de critères
d'évaluation et apprécier ainsi l'impact des dynamiques locales
dans le secteur et solidaire.
Devant l'énoncé de ces actions,
et les sommes importantes qui y sont consacrées, votre rapporteur
spécial espère que les crédits de cet article feront
l'objet d'une évaluation précise pour en mesurer l'impact
réel pour les citoyens et non pas seulement pour les structures
bénéficiaires des subventions.
Les crédits de l'article 60 financent des actions liées à
l'informatique et aux réseaux du ministère. Elles
bénéficieront de 22,6 millions d'euros, soit un million d'euros
de plus qu'en 2001. Les dépenses de fonctionnement informatique du
ministère - et notamment les coûts de fonctionnement du
réseau reliant les services déconcentrés entre eux et avec
l'administration centrale - ne cessent ainsi de progresser : + 12,7% en
2000, + 11,3% en 2001, + 4,7 % en 2002. Ce mouvement se justifie, selon le
ministère, par un plan de rénovation des infrastructures
informatiques lourdes du ministère qui soufraient d'une obsolescence de
conception. Une partie de ce plan est d'ailleurs également
financé par une économie de 3,4% du budget de fonctionnement
courant et un ralentissement du renouvellement des postes de travail
bureautiques. Par ailleurs, seront lancé en 2002 les travaux de
raccordement au système comptable interministériel ACCORD.
D'autres applications seront également développées :
réalisation du système SISE-Habitat dédié aux
facteurs d'insalubrité de l'habitation ; élargissement du
système GEODE, actuellement dédié à l'allocation
des budgets hospitaliers, aux établissements pour personnes
âgées dépendantes et aux services de soins infirmiers
à domicile ; refonte du répertoire national des
établissements sanitaires et sociaux en liaison avec la réfaction
du répertoire SIRENE par l'INSEE ; conception du système
d'information du handicap ; automatisation de la procédure
interministérielle de naturalisation.
Les crédits inscrits sur le chapitre 34-98, article 84 sont
destinés à couvrir les dépenses de fonctionnement du
réseau déconcentré des droits des femmes et de
l'égalité
33(
*
)
,
qui comprend 26 délégations régionales
(22 délégations régionales métropolitaines et
les 4 délégations d'outre-mer), 75 missions
départementales et les missions de Mayotte, de Saint-Pierre-et-Miquelon
et de Polynésie française. Les crédits de ce réseau
déconcentré s'élèveront en 2002 à 940.000
euros, autant qu'en 2001, afin de couvrir ses dépenses de
fonctionnement. Il emploie 170 personnes. D'après le ministère,
«
la dotation qu'il est prévu d'allouer en 2002 aux
dépenses de fonctionnement du réseau déconcentré ne
prend en compte ni le renforcement du réseau, ni la diminution des
moyens mis à disposition des équipes régionales et des
chargés de mission départementaux par les
préfectures
»
34(
*
)
.
Votre rapporteur
spécial s'étonne de cette remarque : il serait au moins
souhaitable que les crédits demandés dans le budget recouvrent
l'ensemble des besoins. Estimant que les crédits de fonctionnement
doivent être stabilisés, il considère comme
a priori
suffisants les crédits inscrits.
Les crédits en faveur des services déconcentrés des
affaires sociales (article 90) s'élèveront à 101 millions
d'euros en 2002, en hausse de 4,9 millions d'euros, soit 5,1 %
d'augmentation (après des progressions de 2,5 % en 2000 et de 3,7 %
en 2001). Cette hausse s'explique par des mesures de transfert : 2,29
millions d'euros pour le renforcement des commissions locales d'insertion dans
le cadre du programme de prévention et de lutte contre la
pauvreté et l'exclusion sociale ; 686.000 euros pour l'accueil des
personnes sourdes dans les services déconcentrés et dans les
COTOREP ; 230.000 euros pour l'achat de vaccins
antiméningococciques ; à l'inverse un million d'euros est
transféré vers l'article 70 en vue du regroupement des
crédits de modernisation de l'administration sanitaire et sociale sur un
article unique. Au total, la hausse réelle des moyens
s'élèvera à 2,74 millions d'euros. Les crédits de
l'article 90 regroupent, dans un souci de globalisation et de meilleure
gestion, les moyens de fonctionnement des DRASS, des DDASS et des services en
charge du RMI, ainsi que les crédits d'achat de matériels
techniques. La politique immobilière est devenue une priorité. Il
s'agit de regrouper la DRASS et la DDASS du chef lieu de région, et si
possible l'ARH, afin de rationaliser et de mutualiser les moyens. Cette
politique ne peut que rencontrer l'accord de votre rapporteur spécial.
Par ailleurs, le ministère a décidé la mise en place d'une
concession de logement par utilité de service pour les directeurs
régionaux et départementaux des affaires sanitaires et sociales.
Ces projets immobiliers justifient l'essentiel des moyens
supplémentaires obtenus pour 2002.
b) Les statistiques et études générales
Les
crédits inscrits au chapitre 34-94 poursuivent leur forte progression.
Après une hausse de 25 % en 2001, ils augmenteront en 2002 de 17 %
pour s'élever à 9,31 millions d'euros. Cependant sur les 1,35
million d'euros supplémentaires, 320.000 correspondent à un
transfert de crédits depuis le chapitre 47-11 et sont destinés
à l'évaluation des programmes de santé publique et des
programmes régionaux d'accès à la prévention des
soins.
Le chapitre connaît cependant des mouvements contradictoires avec la
diminution de 110.000 euros (à 4,8 millions d'euros) des dépenses
non déconcentrées d'études (article 20), l'augmentation de
305.000 euros de celles non déconcentrées de statistiques
(article 30), et la création d'un article 40 destiné à
financer les dépenses déconcentrées d'études et de
statistiques et doté de 1,16 million d'euros.
Les crédits d'étude sont ventilés entre les directions du
ministère et la DREES qui gère des crédits à la
fois dans le cadre de son propre programme et pour le compte de l'observatoire
national de la pauvreté et de l'exclusion sociale. Les crédits de
statistiques relèvent uniquement de la DREES. A compter de 2002, les
crédits déconcentrés (au niveau des DRASS) sont
isolés (article 40 « études et statistiques
déconcentrées »). Le programme d'études
sectorielles poursuit la mise à niveau des crédits
affectés aux thèmes relatifs à la sécurité
sociale, en développant des travaux sur les comportements de
prescription des médecins, l'activité des laboratoires de
biologie et la distribution pharmaceutique. Enfin, les services statistiques
régionaux développent des programmes, plus
particulièrement en vue d'améliorer le suivi et
l'évaluation des dispositifs de lutte contre les exclusions, les
démarches engagées autour du handicap et des personnes
âgées, les perspectives relatives aux professionnels sanitaires et
sociaux et à leur formation initiale, ainsi que la mise au point d'atlas
et de données localisées dans les domaines sanitaires et sociaux.
Enfin, l'observatoire de la pauvreté et de l'exclusion oriente
principalement ses financements vers l'affinement de la connaissance de
populations ou de problématiques particulières (monde rural,
étrangers en situation précaire et personnes sans abri,
santé et accès aux soins) et développe de façon
prioritaire en 2001-2002 les approches de la pauvreté sous l'angle des
territoires.
En 2002, la priorité ira au renforcement des crédits statistiques
pour assurer le déploiement d'enquêtes. En matière
statistique, les travaux seront poursuivis sur la préparation de
l'enquête décennale de santé (3
ème
et
avant dernière tranche) et le lancement de sa réalisation sur le
terrain ; la réalisation annuelle de la collecte de l'enquête
SAE ; les enquêtes sur les usagers de l'hôpital et leur
parcours, avec un troisième volet qui portera vraisemblablement sur la
chirurgie et s'articulera avec les travaux du CREDES sur la chirurgie
ambulatoire. Les principaux chantiers nouveaux pour 2002 sont : une
enquête sur l'organisation, les horaires et les conditions de travail
à l'hôpital ; une enquête sur la prise en charge par la
médecine de ville des urgences et des soins non programmés ;
une deuxième étape d'évaluation de la CMU ; une
enquête auprès des bénéficiaires de l'APA ; le
lancement d'enquêtes auprès de bénéficiaires de
minima
sociaux qui afin de mieux connaître ces populations et
leurs trajectoires.
Les crédits d'études seront principalement orientés vers
l'analyse approfondie de données déjà recueillies
précédemment et la mise en place de démarches
d'évaluation qualitatives des dispositifs nouveaux. Les études
générales porteront sur l'accès à la
prévention et aux soins, les prescriptions médicales, les
parcours des personnes handicapées et dépendantes, les retraites
(en s'appuyant sur le modèle de cas-type en cours de mise au point, en
vue de réaliser des bilans sur les droits à la retraite pour
différentes catégories de statuts et en fonction de leurs
parcours professionnels) - avec notamment une maquette globale sur le
financement macro économique des retraites -, l'activité et le
fonctionnement des COTOREP, l'évaluation de la mise en place des 35
heures dans la fonction publique hospitalière, et l'évaluation
qualitative de l'allocation personnalisée à l'autonomie et de la
couverture médicale universelle. En outre, seront engagées deux
études sectorielles nouvelles : sur la gestion
prévisionnelle des emplois et des compétences, et sur les
conséquences dans le domaine sanitaire et social des perspectives
d'élargissement européen.
L'enveloppe annuelle de crédits de l'observatoire est reconduite pour
lui permettre de financer les engagements pris concernant : la mise en
oeuvre du volet français d'une grande enquête internationale sur
la pauvreté dans les métropoles et les inégalités
intra-urbaines, la participation au financement de grandes enquêtes comme
celles sur les bénéficiaires de
minima
sociaux et sur les
contrats d'insertion, et de s'engager dans de nouvelles opérations
décidées après le renouvellement des membres prévu
en juin 2002.
c) L'École nationale de la santé publique
La subvention à l'École nationale de la santé publique (article 80 du chapitre 36-81) progresse de 460.000 euros par rapport à 2001 pour s'établir à 10,21 millions d'euros (+ 4,7 %). Cette hausse se justifie par le nombre croissant de stagiaires passant par l'école. L'Ecole nationale de la santé publique voit en effet son activité augmenter constamment :
|
1998 |
1999 |
2000 |
2001(p) |
Mois/élèves total |
5006 |
5450 |
6292 |
7020 |
Dont mois/élèves Etat |
1418 |
1887 |
2513 |
2985 |
d) Les frais de justice et de réparations civiles
La dotation prévue pour les frais de justice et de réparations civiles (chapitre 37-91), reconduite au même niveau depuis 1999, atteint 1,67 million d'euros. Ce montant reste cependant purement indicatif. En effet, l'évolution comparée des dotations inscrites en loi de finances initiale et des crédits consacrés à ce poste budgétaire révèle la sous-estimation systématique de ce type de dépenses 35( * ) .
Crédits pour frais de justice
(en millions d'euros)
|
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Crédits inscrits en LFI |
1,67 |
1,67 |
1,67 |
1,67 |
1,67 |
1,67 |
1,67 |
Dépenses effectives |
27,08 |
22,49 |
15,76 |
11,59 |
11,11 |
13,75 |
6,57 |
Cet écart s'explique, selon le ministère, par la nature évaluative des dépenses imputées sur ce chapitre, qui résultent pour l'essentiel de décisions de justice intervenant dans le cadre de contentieux très divers, échappant à toute prévision initiale. Le ministère cherche d'ailleurs à renforcer ses compétences juridiques, afin d'assurer la prévention du risque contentieux dans l'activité de réglementation et les décisions de l'administration, ainsi qu'une meilleure défense des intérêts de l'Etat.
Dépenses pour frais de justice par catégorie de contentieux
(en millions d'euros)
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Hémophiles et transfusés |
1,057 |
1,115 |
0,995 |
0,619 |
0 |
Personnels
|
1,142 |
0,265 |
0,29 |
0,26 |
0,92 |
Virus hépatite C |
0 |
0 |
0 |
0,360 |
0 |
Creutzfeldt Jakob |
3,030 |
1,447 |
1,793 |
1,694 |
1,875 |
URSSAF |
0 |
0,126 |
0 |
0 |
0 |
Sectorisation Psychiatrique |
2,679 |
2,174 |
0,303 |
3,301 |
1,101 |
Accidents vaccinaux |
0,732 |
0,490 |
0,272 |
1,123 |
0,457 |
Pharmacies
|
3,885 |
1,882 |
0,082 |
2,758 |
1,161 |
Frais irrépétibles |
0,082 |
0,017 |
0,116 |
0,351 |
0,046 |
Débours dus à des CPAM |
1,056 |
0,465 |
0,298 |
0,275 |
0,163 |
Établissements de santé privés |
0,702 |
2,212 |
0,418 |
1,170 |
0,007 |
Divers |
1,697 |
1,393 |
0,700 |
1,837 |
0,837 |
En 2002,
les réparations liées au contentieux des hémophiles et
transfusés contaminés par le VIH, dont celui des
infirmières contaminées dans le cadre de leur activité
professionnelle, devraient décroître très sensiblement en
raison de la diminution du nombre des dossiers correspondant, les
infirmières concernées ayant toutes été
indemnisées. Pour ce qui concerne les personnes indemnisées au
titre de la contamination à la maladie de Creutzfelt Jacob par l'hormone
extractive de croissance, les perspectives, d'après le ministère,
ne peuvent être tracées compte tenu des incertitudes pesant sur la
durée d'incubation de la maladie. Les dépenses liées au
contentieux de la sectorisation psychiatrique pourraient se maintenir à
un niveau relativement élevé compte tenu du montant
prévisionnel de la dette dont 40 % seulement a fait l'objet d'un
règlement. Le contentieux des URSSAF est en voie de disparition.
L'indemnisation des préjudices résultant d'accidents vaccinaux
pourrait se maintenir au niveau atteint en 2000 en raison du grand nombre de
dossiers en cours d'examen devant la commission de règlement amiable des
accidents vaccinaux. Enfin, le contentieux de l'application de la
réglementation sur la création, le transfert et la fermeture des
officines de pharmacie devrait décroître compte tenu de l'article
65 de la loi du 27 juillet 1999 portant création d'une couverture
maladie universelle qui met un terme à la procédure
dérogatoire de création des officines de pharmacie.
Votre rapporteur spécial regrette une fois encore la
sous-évaluation systématique de ces crédits.
L'écart entre la prévision et l'exécution est tel que
cette sous-évaluation volontaire et manifeste relève de
l'occultation plus que de difficultés techniques.
3. La coopération internationale
La loi
de finances pour 2001 avait vu la création d'un chapitre 42-01
dédié aux dépenses de coopération internationale du
ministère de l'emploi et de la solidarité, doté de 4,88
millions d'euros. Pour 2002, les crédits correspondants progressent de
1,5 million d'euros, tous consacrés à la contribution à
l'initiative de solidarité thérapeutique internationale (article
50) qui voit ainsi sa dotation doubler par rapport à l'année
dernière (elle revient ainsi au niveau de 2000). 305.000 euros restent
inscrits pour les actions internationales du secteur
santé-solidarité (article 10), et 3,05 millions d'euros au titre
des contributions du ministère au Bureau international du travail (BIT)
- article 30, tandis que l'article 20 (actions internationales du secteur
emploi hors BIT) n'est pas plus doté qu'en 2001.
Le projet de loi de finances rectificative pour 2001 propose de majorer les
crédits inscrits en loi de finances initiale de 6,33 millions d'euros
soit une multiplication par 1,3. Cette ouverture se justifierait pour
l'essentiel par la majoration des crédits consacrés à
l'action internationale en matière de lutte contre le sida (6,1 millions
d'euros), le solde allant au Bureau international du travail.
4. Les équipements administratifs, sanitaires et sociaux
Les dépenses en capital voient leurs crédits de paiement augmenter légèrement (1,8 %) à 9,14 millions d'euros, tandis que les autorisations de programme progressent plus fortement (10,4 %) à 16,15 millions d'euros. La hausse des premiers profite aux actions de recherche, tandis que celle des secondes va à l'administration centrale.
Dépenses d'équipements de l'administration générale (57-93)
(en millions d'euros)
|
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Evolution |
|||
|
AP |
CP |
AP |
CP |
AP |
CP |
Administration centrale (art. 10) |
9,15 |
5,26 |
10,67 |
5,26 |
+ 16,6 % |
- |
Services déconcentrés (art. 30) |
4,57 |
2,97 |
4,57 |
2,97 |
- |
- |
Recherche (art. 70) |
0,91 |
0,75 |
0,91 |
0,91 |
- |
+ 21,3 % |
Total |
14,63 |
8,98 |
16,15 |
9,14 |
+ 10,4 % |
+ 1,8 % |
Les
crédits de l'administration centrale s'expliquent par la
nécessité d'engager la restructuration de l'îlot Fontenoy
qui abrite une grande partie de l'administration centrale du ministère.
Un schéma directeur architectural et technique a été mis
en place avec pour objectifs de transformer l'image intérieure et
extérieure de l'îlot, de mettre en conformité le site sur
le plan de la sécurité, d'apporter une amélioration
qualitative des locaux tant individuels que collectifs, et de permettre de
définir une politique d'amélioration et un plan d'investissement
pluriannuel. Le coût total de ces dépenses devrait s'élever
à près de 100 millions d'euros d'ici à 2006.
Les crédits de l'article 70 correspondent aux actions de recherche dans
les domaines de la santé, du social et de la protection sociale, de
crédits inscrits au BCRD et menées par la mission de recherche de
la DREES. En 2001, la mission a déterminé trois
priorités : les questions de prévention ; la question
des inégalités sociales ; les métiers et professions
de santé. En 2002, les trois axes de travail privilégiés
sont la recherche et l'innovation dans le champ de la santé, la
dimension sexuée des politiques sanitaires et sociales, et le
développement de la recherche juridique sur le droit de la protection
sociale. Parallèlement, le ministère entend poursuivre et
approfondir des investissements antérieurs au sujet des processus de
réforme des systèmes de protection sociale en Europe et des
questions de santé mentale et de psychiatrie.