C. LES AIDES INDIRECTES
En millions de francs
Nature de l'aide |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Moins-values de recettes du budget
annexe des PTT et de La Poste
à raison des tarifs postaux préférentiels
(1)
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Total " La Poste " + Etat |
4 921 |
4 929 |
5 398 (e) |
5 250 (e) |
5 102 (e) |
Moins-values de recettes du
Trésor public en raison
d'allégements et de régimes fiscaux particuliers aux entreprises
de presse
(2)
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Total des aides indirectes |
7 240 |
7 191 |
7 743 (e) |
7 750 (e) |
7 702 (e) |
(1)
origine : direction générale des postes et
télécommunications
(2) origine : service de la législation fiscale
(e) : estimation
Source : SJTI
1. L'aide postale
Le
transport et la distribution de la presse, indispensables à la libre
circulation de l'information et permettant à chacun d'accéder
à la publication de son choix, constituent en application de l'article 2
de la loi du 2 juillet 1990 un service obligatoire que La Poste exerce dans le
respect des dispositions des articles 2, 3 et 6 de son cahier des charges.
Depuis 1991 et conformément à l'article 38 du cahier des charges
de la Poste, l'Etat participe à la prise en charge du coût du
service obligatoire du transport et de l'acheminement de la presse.
Cette participation est déterminée pour la durée du
contrat d'objectif et de progrès, c'est-à-dire jusqu'en 2001. Le
texte précise que l'Etat améliore sa participation à la
couverture du coût du transport postal de la presse par La Poste. La
contribution annuelle de l'Etat au titre de l'aide à la presse,
fixée à 1 850 millions de francs pour 1998 et 1999,
sera portée à 1 900 millions de francs en 2000 et 2001.
La somme correspondant à la participation de l'Etat au transport et
à la distribution de la presse est versée à La Poste en
douze douzièmes le dernier jour ouvrable de chaque mois.
L'aide postale est ainsi la plus importante des aides publiques. Ajoutons que
la plus grande part du coût du transport postal reste assumée par
La Poste, comme le montre le tableau suivant :
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996* |
1997** |
1998** |
1999** |
coût global RI (1) |
6 735 |
6 686 |
7 067 |
7 350 |
7 387 |
7 424 |
7 461 |
recettes (RI) |
1 748 |
1 765 |
1 875 |
1 952 |
2 137 |
2 322 |
2 507 |
contribution du budget général |
1 700 |
1 900 |
1 900 |
1 900 |
1 900 |
1 850 |
1 850 |
déficit restant à la charge de La Poste |
3 287 |
3 021 |
3 292 |
3 498 |
3 350 |
3 252 |
3 104 |
Les
chiffres sont en millions de francs
RI : régime intérieur
(1) : coût réajusté sur les bases du rapport de la mission
d'inspection
* chiffres provisoires
** chiffres prévisionnels
En ce qui concerne la participation de la presse au coût du transport
postal, rappelons que l'accord conclu le 4 juillet 1996 à l'issue d'une
table ronde presse-poste a prévu la revalorisation de 50 % sur cinq
ans de la part de la presse, et l'entrée en vigueur d'une nouvelle
grille tarifaire. Celle-ci est entrée en vigueur en mars 1997.
Elle traduit un effort de ciblage limité en faveur de la presse
d'information générale et politique paraissant au moins une fois
par semaine, dans la mesure où les quelque 330 titres (sur 10 000
ditribués par la Poste) recensés dans cette catégorie
bénéficient d'une réduction tarifaire de 18 %.
L'importante hausse des coûts assumés par la presse et la
qualité insuffisante du transport postal au regard des besoins
spécifiques de la presse incite certains éditeurs à
réfléchir à d'autres solutions.
M. Christian Blanchon, président de la commission des affaires
postales de la FNPF, déclarait ainsi récemment :
" Que
nous le voulions ou non, nous serons rapidement contraints à effectuer
de nouveaux arbitrages entre les différents modes de transport et de
distribution (...). La rigidité apparente des systèmes existants
va s'atténuer et des techniques mixtes apparaîtront, recourant par
exemple à des opérateurs différents pour le transport et
la distribution, transférant l'abonnement postal au portage, ou
impliquant davantage le réseau de vente dans le service à
domicile de lecteurs dont le statut sera intermédiaire entre celui
d'acheteur au numéro et celui d'abonné ".
2. Le régime particulier de TVA
Les publications de presse seront soumises à une TVA de 2,1 % en France métropolitaine (1,05 % dans les DOM). Le coût de la dépense fiscale correspondante est évalué à 1,1 milliard de francs en 1998, contre 1 million de francs en 1997, par rapport à un taux de 5,5 %.
3. Le régime spécial des provisions pour investissement
Il faut
rappeler que l'article 118 de la loi de finances pour 1997 a reconduit,
jusqu'à 2001, en les aménageant, les dispositions de l'article
39 bis du code général des impôts, instaurées
dès 1945.
Elles permettent aux entreprises de presse éditant soit un quotidien ou
un hebdomadaire à diffusion départementale ou régionale
consacré principalement à l'information politique et
générale, soit une publication mensuelle ou bimensuelle
consacrée pour une large part à l'information politique,
d'affecter en franchise d'impôt une partie de leurs profits à
l'acquisition d'éléments d'actif nécessaires à leur
exploitation.
Les entreprises concernées peuvent donc retrancher de leur
bénéfice imposable, dans certaines limites :
- soit les dépenses effectuées au cours de l'exercice pour
l'acquisition de matériel ou de constructions strictement
nécessaires à l'exploitation du journal,
- soit une provision destinée à leur permettre de faire face
au financement ultérieur d'investissements de même nature.
Certaines des caractéristiques de l'aide instaurée par l'article
39 bis du code général des impôts en limitent la
portée :
- par construction, le champ d'application du régime est
limité aux seules entreprises réalisant des
bénéfices ;
- la limitation du champ d'application aux seules entreprises
éditrices favorise les structures intégrées ;
- les dépenses éligibles ne concernent pas la
totalité des actions de modernisation envisageables.
Néanmoins, le dispositif de l'article 39 bis permet aux entreprises
bénéficiaires, conformément à son principe
fondateur, d'augmenter leur capacité de financement par un effet
mécanique d'accroissement des ressources du fait de l'économie
d'impôts. De ce point de vue, son impact sur l'autonomie
financière et le maintien de l'indépendance des entreprises
éligibles a pu être positif. La dégradation des comptes des
entreprises de presse en limite cependant depuis plusieurs années la
portée.
La dépense fiscale résultant de ce régime est
évaluée en 1998 à 260 millions de francs contre
210 millions de francs en 1995, 1996 et 1997.