ESPAGNE
1) Le dispositif répressif
La
conduite sous l'emprise de stupéfiants constitue à la fois une
infraction administrative et une infraction pénale
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.
Cependant, les deux procédures
sont exclusives l'une de l'autre.
En application du principe de
légalité des poursuites, lorsqu'elle constate une infraction
à la loi sur la circulation routière, l'administration a
l'obligation de transmettre le dossier à la juridiction pénale.
La procédure administrative est donc suspendue aussi longtemps que le
juge pénal n'a pas rendu un jugement définitif.
Lorsque, à la suite d'un procès pénal, le conducteur mis
en cause pour conduite sous l'emprise de stupéfiants n'a pas
été reconnu responsable pénalement, mais que les faits qui
lui sont reprochés n'ont pas été contestés, la
procédure administrative peut être entamée ou reprise.
En revanche, si, lors du procès pénal, le juge condamne le
conducteur pour des infractions relatives à la sécurité
routière, l'administration ne peut lui imposer une sanction
fondée sur les mêmes faits. Elle peut seulement appliquer les
mesures conservatoires qui relèvent de sa compétence.
a) Les dispositions pénales
La conduite sous l'emprise « de drogues, de stupéfiants, de
substances psychotropes ou d'alcool »
est
considérée comme un
délit
par le
code
pénal
. L'article 379 prévoit les sanctions suivantes :
- peine de prison de huit à douze fins de semaines ou amende de
trois à huit mois-amende ;
- suspension du permis de conduire pour une durée comprise entre un
an et quatre ans.
b) Les dispositions administratives
Le décret législatif 339/1990 du 2 mars 1990, qui approuve la loi
sur la circulation routière précise que le conducteur dont
l'organisme contient des stupéfiants ne peut circuler. Cette disposition
concerne également les personnes qui circulent alors qu'elles sont sous
l'influence de médicaments ou d'autres substances psychotropes.
Le décret 13/1992 du 17 janvier 1992, qui approuve le
règlement général sur la circulation pris pour
l'application du texte de 1990, comporte un chapitre sur la conduite sous
l'emprise de stupéfiants et de substances psychotropes, distinct de
celui qui traite des boissons alcooliques.
La conduite sous l'emprise de stupéfiants est considérée,
aux termes de l'article 65 du décret 339/1990, comme une
infraction administrative très grave
sanctionnée par une
amende d'au plus 100 000 pesetas (soit environ 600 €) et
par une suspension du permis de conduire de trois mois maximum.
2) Les contrôles
L'article 28 du décret 13/1992 impose à tous les
conducteurs de véhicules et aux cyclistes de se soumettre aux
contrôles qui peuvent avoir lieu :
- de façon inopinée, dans le cadre d'actions
préventives ;
- lorsque le conducteur a commis une infraction ;
- lorsque le conducteur présente des symptômes permettant de
supposer qu'il est sous l'influence d'alcool ou de drogues ;
- en cas d'accident de la circulation, le contrôle étant
alors étendu à toute personne impliquée dans cet accident.
Ces contrôles consistent en un examen médical, suivi
éventuellement des analyses que le médecin juge
nécessaires.
Le refus de se soumettre à ces contrôles est soumis aux
mêmes sanctions administratives que la conduite sous l'emprise de
stupéfiants. Considéré par le code pénal comme
«
délit de désobéissance
grave
», il est également puni de six mois à
un an de prison.
Par ailleurs, la consommation de drogues constitue l'un des motifs qui
empêchent le renouvellement du permis de conduire.
En effet, tout comme la délivrance initiale, les renouvellements
successifs du permis de conduire
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sont subordonnés à la production d'un certificat médical
attestant notamment que le candidat ne présente pas de troubles
résultant de la consommation habituelle ou de l'abus de drogues ou de
médicaments qui puissent affecter ses capacités de conduire un
véhicule.
S'il a été précédemment été reconnu
qu'il consommait régulièrement des drogues ou des
médicaments, qu'il en abusait ou en était dépendant, il
doit prouver qu'il n'en fait plus usage depuis un certain temps et qu'il n'a
aucune séquelle pouvant réduire son aptitude à la
conduite.
Lorsque le permis de conduire a été précédemment
retiré pour conduite sous l'emprise de stupéfiants,
l'intéressé doit en outre subir un examen auprès d'un
psychologue et/ou d'un psychiatre.