SUÈDE
En 1993,
le ministère des Affaires sociales a chargé une commission
d'enquêter sur la violence à l'égard des femmes et
d'émettre des recommandations pour lutter contre ce
phénomène. La commission a présenté son rapport en
juin 1995.
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1) Les dispositions pénales
a) La qualification pénale des violences conjugales
Depuis 1998, le code pénal
comporte, au
chapitre 4, relatif aux infractions contre la liberté, un article
qui sanctionne explicitement les violences conjugales.
Cet article a créé une
nouvelle infraction
,
la
violation de l'intégrité d'une femme
, qui est définie
comme la répétition des infractions définies aux chapitres
3, 4 et 6 (consacrés respectivement aux infractions contre la vie et la
santé, aux infractions contre la liberté et aux infractions
sexuelles) à l'encontre d'une femme avec qui l'homme a, ou a eu, une
relation intime.
La violation de l'intégrité d'une femme est passible d'une peine
de prison dont la durée est comprise entre six mois et
six ans. Lorsque l'infraction est commise par le conjoint, le concubin,
l'ex-conjoint ou l'ex-concubin, elle est qualifiée de violation
grossière de l'intégrité d'une femme et sanctionnée
de la même manière.
La condamnation pour violation de l'intégrité d'une femme
n'exclut pas que l'auteur de violences soit également condamné,
à d'autres titres, pour coups et blessures par exemple. En pratique, la
réforme de 1998 permet donc au juge de prononcer des peines plus lourdes
qu'auparavant.
En septembre 1998, le tribunal d'Uppsala a prononcé l'une des
premières condamnations à ce titre. Pendant l'été
1998, un homme s'était rendu coupable à quatre reprises au cours
d'une période de six semaines de coups et blessures sur sa
concubine. Il a été condamné à dix mois
d'emprisonnement.
b) Le viol à l'intérieur du couple
Le viol dans le mariage constitue un délit depuis 1965.
2) Le déclenchement de la procédure pénale
Depuis 1982, toute personne détenant des informations sur des actes de violence ou sur un viol peut déclencher la procédure . La plainte de la victime n'est donc plus nécessaire.
3) Les dispositions du droit civil
C'est seulement lorsqu'une procédure de divorce (ou de fin de concubinage) est entamée que le juge peut interdire au conjoint (ou au concubin) toute visite, et ainsi protéger la femme contre d'éventuelles violences.
4) L'aide aux victimes
Des
formations ont été mises en place pour les membres des
professions qui se trouvent en contact avec les femmes victimes de violences
(fonctionnaires de police, procureurs, juges, médecins...), et des
projets ont été développés pour améliorer la
coopération entre les différents services publics.
Depuis 1992, chaque commissariat de police tient à la disposition des
femmes menacées des équipements d'alerte qui leur sont
prêtés gratuitement en cas de besoin. Dans les cas les plus
graves, des gardes du corps peuvent être mis à la disposition des
femmes menacées, qui ont par ailleurs la possibilité de changer
d'identité.
Le Centre national pour les femmes maltraitées ou violées
existe depuis 1994. Il dépend du service d'obstétrique de
l'hôpital universitaire d'Uppsala. Les femmes victimes de violences y
reçoivent 24 heures sur 24 des soins médicaux d'urgence et y
bénéficient de services sociaux, d'une protection
policière et d'une aide juridique. Cet établissement est
également chargé d'une mission de recherche sur l'assistance
fournie par le système sanitaire aux femmes victimes de violences. Il
diffuse le résultat de ses travaux dans tout le pays et sert ainsi
d'établissement pilote.
En outre, depuis quelques années, divers projets, qui se
déroulent notamment sous l'égide de la Direction nationale des
établissements pénitentiaires essaient de mettre au point des
méthodes pour empêcher les hommes auteurs de violences de
récidiver.