ANGLETERRE ET PAYS DE GALLES
La loi de 1947 sur les services d'incendie a supprimé le service national de lutte contre l'incendie et chargé les comtés (3( * )) d'organiser leurs propres services . Les services des différents comtés sont autonomes, mais ont l'obligation de satisfaire à des normes fixées au niveau national. |
I. L'ORGANISATION DES SERVICES D'INCENDIE ET DE SECOURS
Le
Fire Services Act
de 1947, modifié à de nombreuses
reprises, notamment par les lois successives sur les collectivités
territoriales, charge les comtés d'organiser la lutte contre l'incendie
sur leur territoire.
Les services de lutte contre l'incendie des différents comtés
constituent des personnes morales, les
Fire Authorities
. Ils sont
administrés par les conseils des comtés, et fonctionnent sous
l'autorité d'un officier.
À Londres et sur le territoire de chacun des six anciens comtés
métropolitains
(4(
*
))
, les
services de lutte contre l'incendie sont organisés différemment
et sont administrés par un conseil composé d'élus locaux.
La loi de 1947 permet à plusieurs comtés de se regrouper et de
constituer un service commun. La loi permet également au ministre de
l'Intérieur d'imposer de tels regroupements. Il y a actuellement
cinquante services de lutte contre l'incendie.
L'autonomie des services locaux est limitée par les normes fixées
au niveau national par le ministre de l'Intérieur, qui, en
matière d'incendie, est assisté d'un comité consultatif
ad hoc
et dispose d'un service d'inspection.
Ainsi, la loi de 1947 oblige chaque service local de lutte contre l'incendie
à assurer la formation des sapeurs-pompiers de la brigade et à
donner des conseils sur la prévention des incendies. Par ailleurs, un
document récapitulant les moyens humains et matériels de chaque
service doit être transmis chaque année au ministère de
l'Intérieur. Celui-ci peut déterminer le niveau de qualification
que l'officier responsable d'une brigade donnée doit posséder.
En outre, le ministère de l'Intérieur a fixé des
délais d'intervention qui varient en fonction de l'évaluation des
risques. Sur le territoire de chaque service, la répartition des centres
de secours doit donc être établie en tenant compte de l'existence
de six catégories de
zones de risque
:
- les zones de risque A, où la propagation du feu peut être
extrêmement rapide, avec des risques de pertes en vies humaines et de
dommages matériels très élevés (centres commerciaux
anciens, grands magasins, galeries marchandes, hôtels de plusieurs
étages, immeubles de bureaux, salles de spectacles, petites zones
industrielles vétustes...) ;
- les zones de risque B, où l'apparition d'un incendie reste moins
probable et où les risques de pertes en vies humaines et de dommages
matériels sont moins importants, mais où le développement
du feu peut être rapide, ce qui requiert des mesures de prévention
(complexes industriels modernes, villes touristiques, zones industrielles
modernes...) ;
- les zones de risque C, où l'importance d'un incendie reste
limitée et où le risque de pertes en vies humaines et de dommages
matériels est très faible (zones résidentielles peu
densément peuplées, petites villes dont la population est
inférieure à 5 000 habitants...) ;
- les zones de risque D, comportant des espaces ruraux et où les
risques industriels sont totalement inexistants ;
- les zones de risque spécial, comprenant des constructions
complexes ou des industries présentant un risque majeur (ports,
raffineries, usines chimiques, aéroports, établissements
hospitaliers, maisons de retraite...) ;
- les zones rurales éloignées des zones urbaines et fort peu
habitées, où les incendies n'ont pratiquement aucune incidence
économique.
Le découpage territorial selon cette classification est
révisé régulièrement grâce aux
résultats des expertises réalisées par les services
nationaux chargés de la prévision des risques.
II. LES DIFFÉRENTES CATÉGORIES DE SAPEURS-POMPIERS
Il y a
58 000 sapeurs-pompiers. Outre les 6 000 qui sont
employés à temps plein ou à temps partiel par les
entreprises, on comptait, au 31 mars 1999,
52 000 sapeurs-pompiers au service des
Fire Authorities
locales :
- 35 500 professionnels employés à temps
plein ;
- 15 000 professionnels employés à temps partiel,
qui sont requis deux ou trois fois par semaine, pour quelques heures, et qui
ont l'obligation d'habiter et de travailler à moins de 5 km du service
d'incendie dont ils dépendent.
- 1 500 volontaires.
Les effectifs décroissent. Ainsi, il y avait environ
40 000 sapeurs-pompiers professionnels à temps plein à
la fin des années 80.
Tenant compte des délais d'intervention, la réglementation
définit les catégories de sapeurs-pompiers susceptibles
d'intervenir dans les différentes zones de risque :
- des sapeurs-pompiers professionnels, à temps plein ou à
temps partiel, dans les zones A et B ;
- des sapeurs-pompiers professionnels à temps plein les jours
ouvrables et des sapeurs-pompiers à temps partiel le reste du temps en
zone C ;
- des sapeurs-pompiers à temps partiel ou des volontaires en zone
D ;
- des sapeurs-pompiers d'entreprise dans les zones de risque
spécial ;
- des volontaires dans les zones rurales éloignées.
III. LES MISSIONS DES CORPS DE SAPEURS-POMPIERS
En
dehors de la lutte contre l'incendie, les sapeurs-pompiers ont également
pour mission de secourir les victimes d'accidents ou d'inondations, d'assurer
la protection des biens, et de rendre des services à caractère
humanitaire.
Toutefois, ils ne traitent pas les urgences médicales, qui
dépendent du Service national de santé.
IV. LE STATUT DES SAPEURS-POMPIERS
1. Les sapeurs-pompiers professionnels à temps plein
a) La
formation
Elle est assurée par les centres de formation locaux, dès le
recrutement et tout au long de la carrière.
Cependant, pour devenir officiers ou se spécialiser, les
sapeurs-pompiers doivent suivre des cours au
Fire Service College
.
b) L'âge de la retraite
Il est fixé par le
Firemen's Pension Scheme Order
du
28 janvier 1992 à :
-
cinquante-cinq ans
jusqu'au grade de
Station
Officer
;
-
soixante ans pour les grades supérieurs
.
Toutefois, les sapeurs-pompiers qui participent aux missions
opérationnelles de la lutte contre les incendies peuvent
demander
leur retraite à l'âge de cinquante ans, à condition
d'avoir effectué au minimum vingt-cinq ans de service
.
c) L'organisation du temps de travail
En règle générale, les services publics professionnels
à temps plein travaillent 42 heures par semaine. Ils sont
répartis en équipes de jour et de nuit, et disposent de deux
jours de congé par semaine.
d) Les salaires
Le ministère de l'Intérieur, a fixé comme suit
l'échelle des salaires à compter du 7 novembre
2000 :
Fonctions |
Salaire annuel en £ (1) |
Sapeur-pompier débutant |
16 305 |
Sapeur-pompier ayant cinq ans d'ancienneté |
20 724 |
Leading Firefighter |
22 191 - 23 106 |
Sub Officer |
22 755 - 24 546 |
Station Officer |
26 397 - 28 467 |
Assistant Divisional Officer |
27 822 - 30 420 |
Divisional Officer Grade III |
29 799 - 31 953 |
Divisional Officer Grade II |
31 641 - 35 079 |
Divisional Officer Grade I |
34 950 - 37 467 |
Senior Divisional Officer |
37 623 - 40 584 |
(1) 1 £ équivaut à 10,3 francs. |
d)
Les risques invalidité et décès
En cas d'invalidité permanente consécutive à un accident
survenu pendant l'exercice de leur mission et qui les oblige à quitter
le service, les sapeurs-pompiers professionnels employés à temps
plein perçoivent une pension d'invalidité.
En cas de décès pendant le service, leur veuve et les personnes
à charge perçoivent une pension.
2. Les sapeurs-pompiers professionnels à temps partiel
a) La
formation
Elle est la même que pour les professionnels employés à
temps plein.
b) Les relations avec l'employeur principal
L'employeur principal n'a aucune obligation vis-à-vis de ses
employés qui sont sapeurs-pompiers à temps partiel s'ils sont
appelés sur les lieux d'un sinistre pendant les heures de travail. Ceci
gêne le recrutement des sapeurs-pompiers à temps partiel.
c) Les indemnisations
Les sapeurs-pompiers à temps partiel perçoivent un salaire de
base et différentes indemnités.
Lorsqu'ils sont blessés pendant l'exercice de leur mission, le service
d'incendie doit rembourser les salaires perdus au titre de l'emploi principal.
d) Les risques invalidité et décès
Ils justifient le versement de pensions calculées sur les mêmes
bases que celles des sapeurs-pompiers professionnels à temps plein.
e) Les pensions de retraite
Dans certains services d'incendie, les sapeurs-pompiers professionnels à
temps partiel ont obtenu des droits à pension de retraite.
3. Les sapeurs-pompiers volontaires
Fort peu nombreux et susceptibles de n'intervenir que dans les zones rurales, ils reçoivent des indemnités quand ils participent à l'extinction d'un incendie ou qu'ils assurent une autre mission d'urgence.