ROYAUME-UNI
La
loi de 1995 sur les discriminations envers les handicapés
se fixe
pour objectif
l'interdiction de toute discrimination fondée sur le
handicap, notamment dans le domaine de l'emploi.
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Les dispositions analysées ci-dessous bénéficient aux personnes que la loi de 1995 considère comme porteuses d'un handicap , c'est-à-dire d'« une altération physique qui a une conséquence négative sur l'aptitude à exécuter les activités normales de la vie quotidienne, et ce de façon substantielle et à long terme », l'expression « long terme » signifiant pour au moins douze mois.
1) Les obligations des employeurs
a) L'obligation d'emploi
La loi de 1995 ne comprend aucune obligation d'emploi. En revanche, la loi précédemment en vigueur, la loi de 1944 sur l'emploi des handicapés, obligeait les entreprises de plus de vingt salariés à employer 3 % de handicapés.
b) Les autres obligations
Elles
concernent seulement
les employeurs qui emploient au moins
quinze personnes
, la loi prévoyant que cette limite puisse
être élevée par voie réglementaire jusque vingt
(9(
*
))
.
De plus, certains emplois (sapeurs-pompiers, policiers, militaires...) ne font
pas partie du champ d'application de la loi de 1995.
Les employeurs qui ne sont pas visés par la loi sont cependant
incités à se conformer au code de bonnes pratiques du
ministère du travail
(10(
*
))
,
qui commente la loi de 1995.
Les employeurs qui entrent dans le champ d'application de la loi ont
l'obligation de traiter les handicapés, qu'il s'agisse de candidats
à l'emploi ou de salariés, de la même façon que les
autres.
Ils doivent aussi, dès qu'ils ont connaissance du handicap,
procéder aux adaptations « raisonnables » requises
par l'état du handicapé. Ces adaptations ne sont définies
dans aucun texte, car elles dépendent de chaque cas particulier. La loi
en donne quelques exemples : il peut s'agir de l'aménagement des
locaux ou du poste de travail, de l'assistance d'une tierce personne, de la
modification de la procédure de recrutement, de l'assouplissement des
horaires...
L'appréciation du caractère raisonnable de l'adaptation
dépend avant tout de la situation financière de l'employeur.
Ne pas procéder à ces adaptations constitue un acte
discriminatoire.
2) Les incitations à l'emploi de salariés handicapés
a) Le
remboursement des surcoûts entraînés par l'emploi de
handicapés
Grâce au
programme « Accès à
l'emploi »
, les entreprises peuvent obtenir une
compensation
les surcoûts, de quelque nature qu'ils soient, entraînés par
l'emploi de salariés handicapés
, qu'il s'agisse d'emplois
à temps plein ou à temps partiel, à durée
indéterminée ou non.
L'employeur peut ainsi obtenir une aide pour rémunérer le
traducteur grâce auquel l'employeur peut organiser l'entretien d'embauche
d'un sourd, ou pour financer des travaux d'aménagement des locaux ou
d'un poste de travail.
L'importance de l'aide dépend avant tout de la situation du
handicapé :
Situation du handicapé
|
Part
des frais pris en charge par le programme
|
Chômeur |
100 % |
Salarié depuis moins de 6 semaines |
100 % |
Salarié depuis plus de 6 semaines |
80 % de la fraction comprise entre 300 £ et 10 000 £ (c'est-à-dire entre 470 € et 16 000 €) |
|
100 % de la fraction des dépenses qui excèdent 10 000 £ |
Toutefois, certaines dépenses sont totalement prises en
charge par le programme indépendamment de la situation du
handicapé. C'est le cas des frais de transport et de
« traduction » lors des entretiens.
b) La subvention à l'embauche
Les employeurs qui recrutent des handicapés ont l'obligation de les
rémunérer normalement, mais ils peuvent obtenir le remboursement
d'une partie des frais de personnel pendant les six premières
semaines : dans la mesure où un salarié handicapé est
recruté pour au moins six mois, l'employeur peut, au titre du
programme « Insertion
professionnelle »
,
obtenir une subvention hebdomadaire de 75 £ (c'est-à-dire
120 €) pendant six semaines, cette durée pouvant
être portée à treize semaines dans certains cas.
3) Le statut particulier des handicapés dans l'entreprise
Les
salariés handicapés ne jouissent d'aucun statut particulier. Ils
sont employés dans les mêmes conditions que les autres, la loi de
1995 s'efforce précisément d'empêcher la discrimination.
En revanche, sous l'empire de la loi précédente, les
salariés handicapés bénéficiaient d'une protection
contre le licenciement.