PAYS-BAS
La
loi du 23 avril 1998 relative à la réintégration
professionnelle des handicapés
prévoit de nombreuses
dispositions destinées, d'une part, à inciter les employeurs
à embaucher des salariés handicapés et, d'autre part,
à encourager les handicapés à travailler en entreprise.
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Les dispositions analysées ci-dessous s'appliquent aux bénéficiaires des prestations WAO, WAZ et WAJONG (7( * )) . Les premiers sont les salariés qu'une incapacité de travail d'au moins 15 % empêche de poursuivre normalement leur activité professionnelle, tandis que les autres sont les travailleurs indépendants et les jeunes atteints d'une incapacité de travail d'au moins 25 %.
1) Les obligations des employeurs
a) L'obligation d'emploi
La
loi prévoit qu'une telle mesure puisse être introduite par voie
réglementaire
.
Le quota de salariés handicapés devrait alors être compris
entre 3 % et 7 %, le règlement déterminant à
quelles entreprises, définies en termes de secteur d'activité et
de taille, l'obligation d'emploi s'appliquerait.
Cette possibilité n'a pas été utilisée à
ce jour
.
b) Les autres obligations
Les employeurs ont l'obligation de traiter les salariés handicapés de la même façon que les autres.
2) Les incitations à l'emploi de salariés handicapés
a) La
réduction des charges sociales payées par l'employeur
Depuis le 1
er
janvier 2002, les employeurs qui recrutent des
handicapés ou qui reclassent des salariés devenus
handicapés bénéficient d'une
réduction des
cotisations sociales qu'ils paient au titre de l'assurance invalidité et
de l'assurance chômage. Cette réduction s'élève
à 2 042 € par an et par salarié handicapé.
Selon
qu'il s'agit d'un recrutement ou d'un reclassement, la réduction est
appliquée pendant trois ans ou pendant un an.
Lorsque le salaire du handicapé est inférieur à 50 %
du salaire minimum, la réduction annuelle de charges n'est que de
454 €. En revanche, lorsque le salarié handicapé est
jeune
(8(
*
))
, elle est augmentée
de 1 361 €. Cette réduction de charges sociales
s'applique notamment aux personnes qui travaillent à domicile dans le
cadre du télétravail.
Cette mesure se substitue au dispositif précédent, qui
permettait aux employeurs recrutant ou reclassant des salariés
handicapés de percevoir des subventions.
L'ancien dispositif
continue néanmoins à s'appliquer aux salariés
handicapés qui ont été recrutés avant le
1
er
janvier 2002.
Les subventions suivantes étaient prévues :
- 3 630,24 € par salarié reclassé ;
- le triple, c'est-à-dire 10 890,72 €
(5 445,36 € la première année,
3 630,24 € la deuxième et 1 815,12 € la
troisième) par salarié recruté à temps plein pour
au moins trois années, des réductions étant
appliquées pour des recrutements de durée plus courte.
Lorsque ces subventions étaient insuffisantes pour compenser les frais
engagés, l'employeur pouvait obtenir :
- une prime destinée à couvrir le tiers du salaire brut
pendant trois ans ;
- une allocation de formation de 1 815,12 € ;
- la prise en charge des dépenses d'adaptation du poste de travail.
b) La subvention pour dépenses exceptionnelles
Lorsque les surcoûts occasionnés par l'embauche ou par le
reclassement d'un salarié handicapé (formation, assistance d'une
tierce personne, adaptation du poste de travail) dépassent la
réduction des charges sociales et que le salarié handicapé
occupe son poste depuis au moins six mois, l'employeur peut obtenir une
subvention.
c) L'embauche à l'essai
Il est possible de recruter un salarié handicapé à l'essai
pour une durée maximale de six mois, pendant laquelle
l'intéressé travaille sans être
rémunéré par l'employeur. Il perçoit alors une
allocation de réintégration, qui complète les prestations
financières auxquelles il a droit en tant que handicapé.
d) L'absence de pénalisation pour le paiement de la cotisation
d'assurance invalidité
Depuis le 1
er
janvier 1998 la cotisation d'assurance
invalidité est exclusivement à la charge de l'employeur. Elle se
compose de deux parties :
- une cotisation de base, dont le taux est le même pour tous les
employeurs ;
- une cotisation qui varie en fonction du risque propre à
l'entreprise.
Lorsqu'un employeur embauche une personne handicapée et que celle-ci,
à la suite d'une maladie ou de la survenance d'un nouveau handicap, ne
peut plus travailler, cette personne n'est pas prise en compte pour le calcul
de la partie variable de la cotisation d'assurance invalidité.
3) Le statut particulier des handicapés dans l'entreprise
Les salariés handicapés ne bénéficient d'aucun statut particulier : ainsi, la loi précise que les salariés handicapés ont droit à la même rémunération que les autres lorsqu'ils fournissent les mêmes prestations.