ITALIE
La
loi-cadre du 5 février 1992 relative à l'assistance aux
handicapés, à leur intégration et à leurs droits ne
contient aucune mesure précise, mais pose les grands principes. Elle
énonce notamment la nécessité de favoriser l'insertion des
handicapés dans le monde du travail. Dans l'attente d'une nouvelle
législation, la loi-cadre a laissé en vigueur l'ancienne loi du
2 avril 1968 sur l'embauche obligatoire de certaines catégories de
personnes. Cette loi visait seulement certains groupes (essentiellement
invalides de guerre, accidentés du travail, aveugles et sourds-muets).
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Les dispositions analysées ci-dessous s'appliquent aux personnes de plus de quinze ans, porteuses d'un handicap physique, psychologique, sensoriel ou intellectuel qui réduit leur capacité de travail d'au moins 45 %, ainsi qu'aux accidentés du travail dont la capacité de travail est réduite d'un tiers, aux aveugles, aux sourds-muets et aux invalides de guerre.
1) Les obligations des employeurs
a) L'obligation d'emploi
La
teneur de l'obligation
Tout employeur, public ou privé, qui emploie au moins
quinze personnes
a l'obligation de réserver aux
handicapés :
- 7 % des postes s'il emploie plus de cinquante personnes ;
- deux postes s'il emploie entre trente-six et cinquante
personnes ;
- un poste s'il emploi entre quinze et trente-cinq personnes.
Bien que l'obligation d'emploi s'applique par établissement, les
entreprises qui ont plusieurs établissements peuvent présenter
des demandes de compensation entre établissements.
La contribution de substitution
Seuls les employeurs dont les activités sont incompatibles avec
l'embauche de salariés handicapés peuvent s'acquitter de leur
obligation en versant au fonds régional pour l'emploi des
handicapés une contribution de substitution
, qui
s'élève à 12,91 € par jour et par personne
concernée par l'obligation d'emploi.
En attendant la publication du texte réglementaire déterminant
les activités concernées, les employeurs qui souhaitent
bénéficier de cette disposition doivent formuler une demande
motivée. Cette demande ne peut être acceptée qu'en raison
des conditions particulières dans lesquelles le travail est
réalisé (danger, pénibilité...).
Cette faculté est limitée aux entreprises de plus de
trente-cinq salariés. De plus, le versement de la contribution de
substitution n'exonère les employeurs de leur obligation d'emploi
qu'à hauteur de 60 %.
Les sanctions
Les employeurs qui ne respectent pas l'obligation d'emploi sont passibles d'une
amende administrative de 51,65 € par jour pour chaque poste non
occupé par un salarié handicapé alors qu'il devrait
l'être.
Ceux qui omettent de verser la contribution de substitution sont passibles
d'une majoration de 5 à 24 %.
Les entreprises qui souhaitent soumissionner pour obtenir des marchés
publics ou conclure des contrats de concession de service public doivent
garantir qu'elles sont en règle avec la loi de 1999.
b) Les autres obligations
Les employeurs ont l'obligation d'appliquer aux salariés handicapés les dispositions des accords collectifs , mais ils n'ont pas le droit d'exiger des handicapés des performances incompatibles avec leur état.
2) Les incitations à l'emploi de salariés handicapés
Les
employeurs qui signent avec l'administration des conventions sur l'emploi des
handicapés peuvent obtenir des
exonérations de charges
sociales
:
- exonération totale pendant huit ans pour l'embauche de
handicapés dont le taux d'incapacité de travail dépasse
79 % ;
- exonération à hauteur de 50 % pendant cinq ans pour
l'embauche de handicapés dont le taux d'incapacité est compris
entre 67 et 79 %.
Ils peuvent également obtenir le
remboursement partiel des
dépenses
engagées pour :
- transformer des postes de travail destinés à des
handicapés souffrant d'une incapacité supérieure à
50 % ;
- mettre en place des dispositifs de télétravail ;
- faciliter aux handicapés l'accès aux lieux de travail.
3) Le statut particulier des handicapés dans l'entreprise
Dans la
mesure où une telle disposition est prévue par la convention sur
l'emploi des handicapés que l'employeur a signée avec
l'administration, les salariés concernés peuvent avoir à
respecter une période d'essai plus longue que les autres.
Par ailleurs, si, à la suite d'une aggravation de son état ou
d'une nouvelle organisation du travail, un salarié handicapé est
incapable de continuer à occuper son emploi, il peut obtenir la
suspension de son contrat de travail jusqu'à ce qu'une commission
administrative ait statué définitivement. Pendant la suspension
du contrat, l'intéressé n'est pas payé. Si la commission
conclut à une incapacité définitive à continuer
à occuper le poste, le salarié handicapé est prioritaire
pour obtenir un emploi dans un autre établissement.
Les salariés lourdement handicapés, c'est-à-dire ceux dont
l'autonomie est tellement réduite qu'ils ont besoin d'une assistance
permanente, ont droit à
des assouplissements horaires
: ils
peuvent bénéficier de congés supplémentaires
rémunérés
(6(
*
))
(deux heures par jour ou trois jours par
mois).