- Appartenance politique :
- Groupe Socialiste
- État civil :
- Né le 7 mars 1903
Décédé le 18 juillet 1980 - Profession :
- Professeur
- Département :
- Pas-de-Calais
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Ancien sénateur de la IVe République
Accéder à la notice de Emile VANRULLEN sous la Ve République
Elu le 8 décembre 1946
Elu le 7 novembre 1948
Elu le 18 mai 1952
Elu le 8 juin 1958
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)
Ve République (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
1940-1958
VANRULLEN (Emile)
Né le 7 mars 1903 à Tourcoing (Nord)
Décédé le 18 juillet 1980 à Annezin-les-Béthune (Pas-de-Calais)
Conseiller de la République puis sénateur du Pas-de-Calais de 1946 à 1958
Issu d'un milieu ouvrier, Emile Vanrullen, né à Tourcoing le 7 mars 1903, fait ses études supérieures à l'université de Lille, où il participe à la formation des groupes d'études antifascistes tout en militant aux Jeunesses socialistes. En 1924, après l'obtention de sa licence en sciences-physiques, il entame à l'école pratique une carrière de professeur dans l'enseignement secondaire. En 1929, après avoir effectué son service militaire, Emile Vanrullen part enseigner dans l'Aisne, au lycée de Laon, avant d'être muté à Châlons-sur-Marne en 1934. Nommé secrétaire de la fédération socialiste en 1936, il est élu l'année suivante au conseil général de la Marne.
Mobilisé en août 1939, Emile Vanrullen est fait prisonnier de guerre puis rapatrié en 1942 au titre de l'enseignement. Dès son retour de captivité, son hostilité au gouvernement de Vichy lui vaut d'être envoyé par mesure disciplinaire au collège de Béthune, dont il devient entre 1944 et 1945 le secrétaire du syndicat des professeurs.
Son action dans la Résistance n'est pas étrangère à son élection dans le canton de Béthune, en septembre 1945, au conseil général du Pas-de-Calais qui l'envoie bientôt siéger à la tête de la commission des finances. Président du groupe socialiste de cette assemblée, Emile Vanrullen est ensuite candidat sans succès aux deux Constituantes en quatrième puis sixième positions de la liste SFIO conduite par Guy Mollet. Il conduit ensuite la liste d'Union républicaine et socialiste aux élections au Conseil de la République du 8 décembre 1946. Ayant obtenu 653 voix sur 2258 suffrages exprimés, cette liste remporte deux des cinq sièges à pourvoir. Autre satisfaction, Emile Vanrullen entre au conseil municipal de Béthune en octobre 1947. Durablement installé dans ses mandats locaux, il conserve son mandat de conseiller municipal de Béthune jusqu'en 1958 et n'abandonne le conseil général du Pas-de-Calais qu'en 1961.
Dès le 27 décembre 1946, ses collègues le nomment questeur du Conseil de la République, fonction qu'il remplira jusqu'en 1952. Inscrit au groupe socialiste, il est nommé membre des commissions de la défense nationale et de l'intérieur.
Il dépose trois propositions de résolution accordant une aide aux victimes des inondations du Pas-de-Calais, une pension exceptionnelle à la générale Leclerc et le bénéfice de la sépulture perpétuelle aux victimes des bombardements, aux anciens internés et déportés ainsi qu'une autre tendant à ne pas augmenter les droits d'examens pendant l'année 1948. Il est également l'auteur de trois rapports, au nom de la commission de l'intérieur, sur le logement des parlementaires d'outre-mer, le dégagement des cadres et agents de l'Etat et le régime des élections cantonales. Enfin, c'est au nom de la commission de la défense nationale qu'il rédige deux autres rapports relatifs aux limites d'âges de certains personnels militaires.
En séance publique, il développe la plupart de ces textes mais il intervient également sur différentes questions budgétaires et s'exprime sur d'autres sujets parmi lesquels la défense de la République et la réorganisation des compagnies républicaines de sécurité, la liberté de travail et la lutte contre l'inflation ou encore le reclassement de la fonction enseignante.
A l'occasion du renouvellement total du Conseil de la République, il figure en seconde position sur la liste d'Union républicaine et sociale pour la défense de la démocratie conduite par Bernard Chochoy. Avec 1192 voix sur 2949 suffrage exprimés, cette liste remporte trois des six sièges à pourvoir et Emile Vanrullen est réélu au quotient.
Retrouvant les commissions dont il était membre à partir de 1946, il siège également à celles du suffrage universel, de la production industrielle et du travail.
Au cours de ce second mandat, il est à l'origine de quatre propositions de résolution sur la construction de groupes scolaires, le secours aux populations sinistrées de son département et l'aide aux familles des victimes de la catastrophe minière de Divion. Il rédige également, au nom du Conseil de la République, deux motions de condoléances aux familles des marins disparus à Boulogne-sur-Mer et des victimes de l'explosion de la poudrerie de Haisnes-lez-La Bassée. Il pose par ailleurs une question orale au ministre des travaux publics, des transports et du tourisme relative aux conséquences des dispositions de la loi excluant la SNCF du bénéfice de la législation sur les dommages de guerre. Enfin, il dépose onze rapports ou avis concernant notamment l'organisation du territoire de Libre et le renouvellement du conseil général de la Seine, le régime de la sécurité sociale et des retraites des mineurs ou encore la reconduction de l'allocation temporaire aux vieux et l'appel des jeunes gens sous les drapeaux. Il développe la plupart de ces thèmes en séance publique, et il intervient également dans différentes discussions d'ordre budgétaire ou financier. Il s'exprime, en outre, sur la titularisation de certains instituteurs, la nationalisation de l'électricité et du gaz, la ratification de l'accord d'aide mutuelle entre la France et les Etats-Unis et la variation du salaire minimum garanti.
Aux élections du 18 mai 1952 , il occupe à nouveau la deuxième place sur la liste d'Union républicaine et socialiste pour la défense de la démocratie, toujours conduite par Bernard Chochoy. Arrivée en tête avec 1302 voix sur 2930 suffrages exprimés, cette liste remporte trois des six sièges à pourvoir et Emile Vanrullen est réélu au quotient. Autre satisfaction, il est élu le 26 juin 1956 délégué représentant de la France à l'Assemblée de la Communauté européenne du charbon et de l'acier puis le 13 mars 1958 à l'Assemblée unique des communautés européennes, dont il est porté à la vice-présidence.
Siégeant tout au long de son troisième mandat au Conseil de la République à la commission du travail et de la sécurité sociale et à la commission de la production industrielle, le sénateur du Pas-de-Calais est également nommé à celles de l'intérieur (1953), de l'éducation nationale (1953-1954), de la comptabilité (1953-1955), des moyens de communication (1955-1956) et de la défense nationale (1956-1957). Enfin, la commission de la production industrielle, dont il est le secrétaire à partir de 1953, le désigne tour à tour à la sous-commission chargée de suivre et d'apprécier la gestion des entreprises industrielles nationalisées et des sociétés d'économie mixte et à la commission de coordination et de contrôle chargée de suivre l'exécution et l'application du traité de la CECA (1953) puis à celle de la recherche scientifique et du progrès technique (1955).
C'est au nom de la commission de la production industrielle qu'il rédige neuf rapports ou avis concernant la construction du barrage de Serre-Ponçon et l'aménagement de la Durance, le statut de la caisse nationale de l'énergie et la ratification du Traité de Rome, et, surtout, les mineurs pour ce qui est de la revalorisation de leurs retraites, de l'aménagement de leur sécurité sociale et de la prévention des accidents dans les mines. Deux autres de ses rapports, présentés au nom de la commission du travail, sont relatifs aux allocations de chômage et à l'extension à l'Algérie de certaines dispositions du code du travail. Il est également l'auteur d'une proposition de résolution tendant à ramener à un an la durée du service militaire actif. Enfin, il pose trois questions orales pour requérir l'implantation d'industries de remplacement dans l'ouest du bassin minier du Pas-de-Calais, la baisse du taux maximum des abattements pour les allocations familiales et le versement aux distilleries des indemnités prévues par le décret portant diminution de la production d'alcool.
En séance publique, Emile Vanrullen intervient sur ces questions, prend part aux débats sur plusieurs textes budgétaires et financiers et dépose un amendement tendant à la suppression des zones de salaires.
En juin 1958, après avoir voté contre les pleins pouvoirs au gouvernement mais approuvé la révision constitutionnelle les 2 et 3 juin, il est réélu le 8 au dernier Conseil de la République en seconde position derrière Bernard Chochoy de la liste SFIO qui remporte à nouveau trois des six sièges à pourvoir.
Ve République
VANRULLEN (Emile)
Né le 7 mars 1903 à Tourcoing (Nord)
Décédé le 18 juillet 1980 à Annezin-les-Béthune (Pas-de-Calais))
Conseiller de la République puis sénateur du Pas-de-Calais de 1946 à 1965
Aux élections sénatoriales du 26 avril 1959, Emile Vanrullen se présente en troisième position sur la liste d'Union républicaine et socialiste pour la défense de la démocratie, qui obtient trois élus sur les six sièges à pourvoir. Il s'inscrit au groupe sénatorial socialiste et siège de 1959 à 1965 à la commission des affaires économiques et du Plan. Durant la même période, il est également vice-président de l'Assemblée unique des Communautés européennes.
Au Palais du Luxembourg, il intervient, le 17 novembre 1959, à l'occasion d'un débat sur la politique européenne du Gouvernement, pour rappeler l'attachement du groupe socialiste au principe de supranationalité inscrit dans le traité de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) et décrire les difficultés rencontrées par cette Haute autorité. Il en profite par ailleurs pour saluer l'une des dispositions du traité de Rome, signé en 1957, qui prévoit l'élection directe au suffrage universel des membres de l'Assemblée parlementaire européenne, et permet « d'implanter l'idée européenne dans le public », condition essentielle « si l'on veut faire comprendre la nécessité de l'Europe ». Il se montre également favorable à une unification politique au niveau européen.
Ses prises de parole rappellent son souci constant de défendre les intérêts économiques et sociaux de son département. Il revient ainsi à plusieurs reprises, en séance publique, sur les difficultés rencontrées par l'industrie charbonnière française, notamment lors de la séance du 21 juin 1960 et lors du vote du budget de l'industrie dans le projet de loi de finances pour 1962. La crise charbonnière qui touche les pays de la CECA est, selon lui, liée au manque de coordination entre les différents pays et à l'impossibilité pour la Haute autorité d'imposer des mesures communautaires d'urgence. Certains gouvernements refusent qu'elle proclame la « crise manifeste » dans le domaine de l'industrie charbonnière, alors que cela permettrait de mieux protéger les travailleurs en leur donnant les moyens de se reconvertir. Il rappelle toutefois que la politique mise en place par la CECA a permis un développement considérable de l'industrie sidérurgique. Il insiste également sur la nécessité de ne pas totalement abandonner l'utilisation du charbon comme source d'énergie, sous peine de devenir plus vulnérable face aux changements de contexte international. Il rappelle d'ailleurs les conséquences de la crise survenue après la nationalisation du canal du Suez, en 1956, sur l'approvisionnement en fuel. Avant d'envisager une fermeture définitive des mines, il explique qu'il faut être en mesure de proposer une énergie de substitution viable. Il met notamment en doute la compétitivité des prix de l'électricité produite par de futures centrales nucléaires.
Emile Vanrullen évoque également les problèmes rencontrés par les bassins miniers de sa région. Les puits situés à l'Ouest arrivant en fin d'exploitation, il convient que l'Etat et les collectivités locales parviennent à attirer des industries de remplacement pour éviter une montée du chômage. A cet égard, il demande au ministre de l'industrie d'étendre le statut de « zone critique » et de « zone spéciale de conversion » à l'ensemble du bassin minier du Pas-de-Calais. Il insiste sur l'aide que peut apporter la CECA dans la reconversion professionnelle des mineurs, et milite pour la création de centres de formation professionnelle qui bénéficieraient aux travailleurs placés dans la nécessité de changer de métier.
Il réclame également une meilleure prise en compte de la situation sanitaire et sociale des mineurs, évoquant notamment la possibilité d'un départ anticipé à la retraite pour certaines catégories d'entre eux (diminués physiquement, silicosés) ayant travaillé pendant trente ans. Il profite de la discussion sur la proposition de loi relative au droit à révision des victimes de la silicose et de l'asbestose professionnelle - maladie spécifique résultant d'une mise en présence durable avec l'amiante -, pour décrire la situation dramatique des mineurs, victimes de ce type d'infections pulmonaires liées aux conditions de travail.
Emile Vanrullen vote la loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie (1960), ainsi que la loi portant réforme des régimes matrimoniaux (1965).
Parallèlement à son mandat national, il demeure conseiller général du canton de Béthune, mais démissionne, en 1958, de son poste de premier adjoint à la mairie de cette ville, après la mise en minorité des socialistes au sein du conseil municipal. En 1961, il est battu au deuxième tour des élections cantonales.
Âgé de 62 ans, Emile Vanrullen choisit de mettre un terme à sa carrière politique après avoir subi un début de congestion cérébrale : lors des élections sénatoriales du 26 septembre 1965, il se place volontairement en position non éligible sur la liste d'Union républicaine et socialiste, qui, comme lors des élections sénatoriales précédentes, n'obtient que trois élus, soit la moitié des sièges à pourvoir.
Il se retire alors de la vie politique et décède quinze ans plus tard, le 18 juillet 1980, à Annezin-les- Béthune, dans son département d'adoption.
Il était commandeur des Palmes académiques.
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Emile VANRULLEN
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