3. Il convient donc de privilégier les mesures " sans regrets " et les instruments souples, graduels et lisibles
Les
incertitudes relatives aux aspects économiques du changement climatique
ne plaident évidemment pas pour l'inaction, mais invitent seulement
à conduire des politiques de maîtrise des émissions qui
soient graduelles, transparentes et si possible réversibles,
c'est-à-dire à recourir aux instruments économiques les
plus
souples
.
Ces incertitudes invitent par ailleurs à veiller au
" séquençage " des politiques de réduction des
émissions de gaz à effet de serre, en mettant continûment
en rapport les coûts économiques d'une modernisation
prématurée de certaines installations et les risques d'une
temporisation excessive (qui rendrait la maîtrise des émissions
plus coûteuse à l'avenir).
Il est notamment indispensable d'accorder une priorité aux mesures
"
sans regrets
" ou " utiles en tout état de
cause ", c'est-à-dire qui accroissent le bien-être collectif
indépendamment de leur impact favorable pour la maîtrise des
émissions de gaz à effet de serre.
Selon l'OCDE, la suppression de certaines
distorsions fiscales
et des
imperfections de marché conduisant à une utilisation
sous-optimale de l'énergie réduirait ainsi de 20 % les
émissions de CO
2
des pays industrialisés. Par
ailleurs, l'abandon des subventions à l'énergie dans les pays en
développement et en transition pourrait stimuler leur croissance
économique, tout en réduisant de 4 à 18 % les
émissions mondiales de CO
2
14(
*
)
.