C. INFORMER

1. Amplifier les campagnes contre le tabac et l'alcool

Une application stricte de la loi Evin apparaît plus que jamais nécessaire, face aux tentatives de contournement permanentes et au relâchement des comportements quotidiens.

Une augmentation modérée des dotations budgétaires consacrées à la lutte contre le tabagisme et l'alcoolisme est par ailleurs envisageable.

Enfin, il ne faut pas hésiter à utiliser la fiscalité pour porter les prix du tabac à des niveaux réellement dissuasifs, notamment pour les jeunes fumeurs. L'Etat doit définitivement choisir entre ses préoccupations de rendement budgétaire et celles de santé publique.

2. Inscrire la prévention dans l'éducation

L'éducation sur la santé doit être globalisée. Tout ce qui est bon pour prévenir les cancers est simultanément bon pour prévenir les maladies cardio-vasculaires : les régimes riches en antioxydants et pauvres en graisses saturées, la prévention de l'obésité, l'abstention de tabac, la réduction de la consommation d'alcool. Les méthodes de conservation de la santé sont générales et indépendantes du risque auquel on est psychologiquement plus sensible.

La lutte contre le tabac doit être renforcée et orientée vers les jeunes. Alors que le nombre global de fumeurs diminue lentement, il est décisif d'obtenir des générations de jeunes non-fumeurs, fiers et heureux de l'être.

L'éducation sanitaire devrait également porter sur le dépistage. La population doit en connaître les principes et les pratiques, pour adhérer pleinement aux programmes qui seront mis en place.

3. Adapter la formation initiale des médecins

L'enseignement universitaire de la cancérologie est resté longtemps éclaté entre les diverses disciplines d'organes. Un décalage existe encore entre la pratique performante, nécessairement pluridisciplinaire, et l'enseignement.

Dans le deuxième cycle des études médicales, une coordination pédagogique s'avère indispensable entre les enseignements des disciplines d'organes en matière de cancérologie pour éviter les redondances, les omissions, et parfois les contradictions. Parallèlement, la part de l'enseignement autonome dispensé par les professeurs de cancérologie devraient être accrue.

Dans le troisième cycle des études médicales générales, l'enseignement de la cancérologie, qui est toujours lacunaire et souvent absent, devrait être renforcé.

Le nombre des spécialistes en cancérologie pourrait être augmenté par un assouplissement des programmes, qui permettrait de favoriser les vocations tardives et de permettre un accès plus facile aux spécialistes d'organes.

4. Inscrire la cancérologie dans la formation médicale continue

Le renouvellement des connaissances est rapide en cancérologie, tandis que le diagnostic de cancer reste rare en médecine générale. On estime, en moyenne, qu'un médecin généraliste a l'occasion de diagnostiquer seulement deux cas de cancers par an, et suit vingt personnes soignées pour cancer.

Le médecin généraliste doit être formé à la rigueur méthodologique du dépistage. Il a la responsabilité de la surveillance des effets secondaires des thérapies anticancéreuses et des récidives éventuelles.

La formation médicale continue, désormais obligatoire, doit donc accorder dans ses programmes une place prioritaire à la cancérologie.

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