B. COORDONNER

1. Harmoniser les systèmes de financement

Les mesures d'harmonisation les plus urgentes concernent la tarification des chimiothérapies et la mise à jour de la nomenclature des actes.

A terme, il convient de viser une neutralité parfaite des modes de financement entre établissements sous budget global et établissements à prix de journée, ainsi qu'entre établissements et soins ambulatoires.

2. Mettre en place une politique nationale de dépistage

Après de longues années d'atermoiement, l'article 15 du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 1999 met enfin en place un système national de dépistage organisé des " maladies aux conséquences mortelles évitables ", qui concerne principalement le cancer.

Les dépistages utiles d'un point de vue scientifique et économique seront désormais établis sur avis conjoint de l'ANAES et de la CNAMTS, afin de maximiser les bénéfices et de minimiser les coûts. Les deux premiers programmes de dépistage prévus pour 1999 portent sur le cancer du sein et le cancer du col de l'utérus.

Les actes de dépistage réalisés dans le cadre de ces programmes seront remboursés à 100 % par l'assurance maladie, et imputés sur la masse de l'objectif national des dépenses d'assurance maladie (ONDAM). Un financement additionnel de 250 millions de francs du FNPEIS est destiné au suivi et à l'évaluation.

La formation de l'ensemble des partenaires du programme, ainsi qu'un contrôle de qualité des tests et examens complémentaires pratiqués, sont par ailleurs prévus. Il manque toutefois une mesure complémentaire de rationalisation des dépistages spontanés : les dépistages inutiles ou trop fréquents devraient cesser d'être remboursés.

3. Encourager le développement des réseaux en cancérologie

Par nature, la cancérologie relève tout particulièrement d'une logique d'organisation en réseaux pour une prise en charge globale et coordonnée des patients, afin d'offrir à ceux-ci l'égalité des chances, la qualité et la continuité des soins.

Il convient donc, dans le cadre expérimental posé par les ordonnances d'avril 1996, de privilégier les expérimentations de réseaux en cancérologie, sur une base conventionnelle. Des projets fonctionnent déjà, tels les réseaux ONCOLOR en Lorraine, et ONCORA en Rhône-Alpes.

Le réseau en oncologie permet d'assurer la pluridisciplinarité, d'accroître la compétence des acteurs, et de définir de manière consensuelle les bonnes pratiques débouchant sur de véritables protocoles.

Pris en compte dans les SROSS, chaque réseau en oncologie devra se soumettre à une évaluation périodique de ses procédures, évoluant vers une accréditation des différents éléments du réseau ou du réseau lui-même.

Il importe de procéder avec pragmatisme, de ne pas imposer un modèle unique de réseau et d'éviter autant que possible les mesures autoritaires. Celles-ci ne sont toutefois pas à exclure pour la réorganisation de la filière publique en cancérologie, qui relève de la responsabilité directe des pouvoirs publics.

4. Rendre obligatoire l'interdisciplinarité

La circulaire du 24 mars 1998 relative à l'organisation des soins en cancérologie, adressée aux directeurs des agences régionales de l'hospitalisation ainsi qu'aux directeurs régionaux et départementaux des affaires sanitaires et sociales, souligne cette nécessité d'une approche pluridisciplinaire. Elle préconise, notamment, l'établissement d'un schéma écrit de prise en charge pour chaque patient.

Le développement des pratiques interdisciplinaires peut passer par leur valorisation financière, dans le cadre de procédures de tarification forfaitaire ou à l'acte nouvelles.

Néanmoins, il semble nécessaire d'aller plus loin et d'imposer l'interdisciplinarité en cancérologie, en rendant obligatoire la participation à une structure fonctionnelle de concertation, et en rendant répréhensible le fait pour un médecin de décider seul.

5. Mettre en place un pilotage de la recherche

Les contributions des associations au financement de la recherche doivent demeurer compatibles avec les objectifs de santé publique du Gouvernement.

Cette coordination souhaitable peut être assurée de manière souple par des contrats d'objectifs avec les ministères de la Recherche et de la Santé, du type de ceux que l'ARC a entrepris de négocier.

Les financements publics et caritatifs pourraient notamment être associés au profit de la recherche clinique sur la validation des stratégies thérapeutiques.

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