C. LES CONCLUSIONS ADOPTÉES PAR LA DÉLÉGATION DU SÉNAT POUR LES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES LE 3 NOVEMBRE 1982

Le rapporteur de la délégation du Sénat pour les Communautés européennes, M. Georges SPENALE, s'était penché à l'époque sur cet accord ; il avait analysé le mécanisme mis en place pour assurer le lien entre le pouvoir budgétaire et le pouvoir normatif.

Le rapporteur avait notamment insisté sur la divergence des thèses en présence avant l'accord du 30 juin 1982, le Conseil maintenant que l'inscription d'une ligne au budget n'a que la valeur d'une autorisation budgétaire qui doit être relayée par une réglementation à valeur législative, le Parlement considérant à l'inverse que le budget constitue la condition nécessaire et suffisante de l'engagement des crédits, la Commission pour sa part estimant être habilitée à engager des dépenses nouvelles lorsqu'elles correspondent à des actions ponctuelles.

Le rapport de la délégation soulignait que des divergences d'interprétation à propos de l'accord conclu entre les trois institutions pourraient surgir sur deux points : d'une part sur la notion de nouvelles actions communautaires significatives où la position du Parlement et de la Commission étaient déjà sensiblement différentes ; d'autre part sur les conditions d'utilisation par la Commission des crédits devenus éventuellement disponibles, le Parlement risquant de vouloir engager l'intégralité des crédits inscrits au budget.

En conclusion, la délégation s'inquiétait de ce que le texte " à certains égards ambigu, ait déjà fait l'objet de divergences d'interprétation sur des points essentiels ". Mettant en particulier l'accent " sur l'ambiguïté du compromis élaboré en matière de plafonnement de certains crédits par voie normative ", elle craignait à cet égard " l'apparition de sérieux différends entre l'Assemblée et le Conseil ".

L'histoire ne l'a pas détrompée. Il suffit d'énumérer les arrêts que la Cour de Justice a dû rendre à ce propos pour comprendre que la querelle institutionnelle sur ce point n'a pas cessé depuis lors :

- arrêt du 11 juillet 1985,

- arrêt du 23 avril 1986,

- arrêt du 30 mai 1989,

- arrêt du 24 octobre 1989,

- arrêt du 12 mai 1998.

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