b) Le secteur de la viande bovine

La Commission Européenne souligne que la réduction du prix d'intervention des céréales doit s'accompagner d'une baisse analogue des prix garantis de la viande bovine, sauf à donner une compétitivité accrue à la viande blanche, ce qui serait particulièrement mal venu alors que les statistiques de vente suggèrent déjà une tendance spontanée de longue durée à la diminution de la consommation de viande bovine, indépendamment de la chute provoquée, un temps, par l'épidémie d'ESB (entre 1992 et 1996, la consommation de viande bovine aurait ainsi diminué en Europe de 3 kg par habitant et par an).

Une baisse importante des prix garantis permettrait, selon la Commission, de faire regagner du terrain à la viande bovine auprès des consommateurs Européens, et de pouvoir exporter sans restitution une partie de la production, évitant à celle-ci de buter sur les contraintes de l'OMC. A l'inverse, le maintien des prix conduirait à l'accumulation d'excédents de plus en plus difficilement exportables.

La Commission propose donc une baisse des prix garantis de 30 % en trois étapes (2000, 2001, 2002), compensée au fur et à mesure par une revalorisation des aides directes.

Cette revalorisation prendrait deux aspects :


- tout d'abord, une augmentation des primes spéciales aux bovins mâles (PSBM) et de la prime au maintien du troupeau de vaches allaitantes (PMTVA). La prime aux jeunes bovins mâles passerait de 135 à 220 écus par tête (+ 63 %) ; la prime aux gros bovins passerait, quant à elle, de 108,7 à 170 écus par tête (+ 56 %), tandis que la PMTVA passerait de 144,9 à 180 écus par tête (+ 24%) ;

- ensuite, l'octroi d'aides complémentaires financées par la Communauté, mais gérées par les Etats membres, en fonction de leurs propres priorités, dans le cadre de règles communes. La détermination des enveloppes nationales s'effectuerait en fonction de la part de chaque Etat membre dans la production. Les aides devraient être accordées par animal ou par hectare de pâturage permanent, ces deux critères pouvant être combinés.

La Commission souligne que, au total, " si l'on tient compte des ressources fournies par les primes de base et les aides supplémentaires, le niveau des primes qui pourraient être versées aux producteurs serait le suivant : 310 écus par tête (+ 130 %) pour les taureaux, versés en une fois, 232 écus (+ 113 %) pour les boeufs, versés en deux fois, 215 écus par tête (+ 48 %) et par année pour les vaches allaitantes et 70 écus par tête (nouvelle prime) et par année pour les vaches laitières, afin de tenir compte de l'incidence de la réduction des prix de soutien de la viande bovine sur la valeur des vaches laitières " . Le montant exact des primes effectivement perçues par les producteurs dépendrait toutefois des décisions des Etats membres sur l'utilisation des enveloppes financières accordées dans le cadre des aides supplémentaires.

Les droits à prime resteraient enfermés dans des plafonds. Le nombre maximal de primes, pour les bovins mâles, demeurerait limité à 90 par exploitation ; les plafonds régionaux de droits à la prime pour les bovins mâles resteraient fixés au niveau atteint pour la campagne 1997-98 ; des plafonds nationaux seraient par ailleurs introduits pour les droits à la PMTVA (la référence étant au choix le niveau de 1995 ou de 1996, majoré de 3 %). En outre, le plafond de 2 unités de gros bétail (UGB) par hectare pour l'éligibilité aux primes serait maintenu.

La prime à l'extensification pour les exploitations dont la densité est inférieure à 1,4 UGB/ha serait sensiblement relevée (de 36 à 100 écus/tête). Le régime d'aide à la " transformation " des veaux (" prime Hérode ") serait supprimé.

Compte tenu de ces éléments, les achats publics seraient supprimés à compter du 1er juillet 2002, pour être remplacés par un régime d'aide au stockage privé qui serait déclenché lorsque les prix descendraient à 103 % du prix de base.

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