II. POUR PÉRENNISER L'AGRICULTURE ET LES ESPACES NATURELS

Pour votre rapporteur, il est indispensable de pérenniser l'agriculture périurbaine afin de protéger un patrimoine humain, économique, culturel et esthétique. Ceci suppose une action politique volontariste qui considère l'agriculteur comme un acteur de la politique du paysage, sans pour autant oublier son rôle dans l'économie.

A. UNE INDISPENSABLE VOLONTÉ POLITIQUE

La persistance d'une agriculture rentable à proximité des centres urbains passe par une action volontariste des pouvoirs publics. Il n'est pas envisageable que l'Etat n'accompagne pas les efforts des collectivités locales, des organisations professionnelles agricoles et des agriculteurs. Plusieurs exemples étrangers le montrent : la détermination des pouvoirs publics à faire prévaloir l'agriculture sur l'urbanisation est le gage de sa pérennité.

1. Le " coeur vert " des Pays-Bas

Les Pays-Bas ont manifesté le souci de distinguer, sur leur territoire, les espaces urbains des espaces ruraux et d'assurer leur complémentarité. A cette fin, un projet de schéma structurel de l'espace rural a été adopté en 1992. Ce document distingue notamment, les zones horticoles, les prairies humides, les zones sableuses de l'Est du pays, les cours d'eau, ainsi que trois types d'aménagement qui intéressent l'environnement périurbain :

- la structure verte de la Randstad ;

- 16 " projets verts stratégiques " ;

- les paysages de valeur aménagés par l'homme.

La structure verte ou " coeur vert " de la Randstadt, conurbation qui réunit les plus grandes agglomérations des Pays-Bas, est protégée contre l'urbanisation. Il est prévu d'y améliorer la qualité de l'espace rural en créant des bois, des zones naturelles et des espaces de loisir. Le Gouvernement souhaite y mener à bien, de 1995 à 2015, six des seize projets verts stratégiques. La superficie totale des espaces concernés par ces six projets qui varient de 950 à 2.000 hectares est d'environ 8000 hectares soit le quart de la superficie totale qui sera consacrée à l'ensemble des projets verts stratégiques dans tout le pays.

Les dix autres " projets verts stratégiques " concernent des terres essentiellement agricoles. Leur surface totale est d'environ 22.000 hectares et varie, pour chacun d'entre eux, de 750 à 3.500 hectares.

Les Pays-Bas ont également distingué dix régions qualifiées de " paysages de valeur aménagés par l'homme " qui sont d'une importance historique et ont une dimension symbolique particulière dans l'opinion publique néerlandaise.

Dans ces régions, l'État estime qu'une meilleure coordination du développement de l'agriculture, de la sylviculture, des loisirs et des paysages est souhaitable. Il a donc décidé de mener une politique " sur mesure " en collaboration avec les collectivités totales.

En ce qui concerne les moyens financiers , les pouvoirs publics ont estimé à 1,675 milliard de florins (près de 5 milliards de francs) le coût total de la seule politique conduite dans le " coeur vert " des Pays-Bas, de 1995 à 2005. L'Etat néerlandais a supporté environ la moitié des dépenses, sur la période 1992-1997, le reste étant versé par les provinces et des partenaires privés.

D'un point de vue général, l'ensemble de la politique qui gère les relations entre ville et espace rural est menée conjointement par l'Etat et par les provinces.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page