A. LE CONCEPT DE ZONES DE PEUPLEMENT INDUSTRIEL OU URBAIN (ZPIU)
Créées par l'INSEE en 1962 afin de tracer les
contours de l'espace situé entre la zone urbaine et le monde rural, les
zones de peuplement industriel ou urbain (ZPIU) sont
caractérisées par :
- la proportion de la population qui ne vit pas de l'agriculture ;
- l'importance des migrations quotidiennes entre domicile et lieu de
travail ;
- le taux d'accroissement démographique.
Les ZPIU comprennent également les communes urbaines au sens de l'INSEE
(celles-ci sont caractérisées par la continuité du
bâti et une population de plus de 2.000 habitants).
Ainsi que le montre le tableau ci-dessous, le nombre des communes appartenant
aux ZPIU, a triplé entre 1962 et 1990, passant de 9.083 à 28.500.
EVOLUTION DES ZPIU
Années |
Nombre de ZPIU |
Nombre de communes |
Pourcentage par rapport au nombre total des communes |
1962 |
844 |
9 083 |
23,9 % |
1968 |
812 |
10 644 |
29,2 % |
1975 |
881 |
12 143 |
33,4 % |
1982 |
877 |
18 956 |
52 % |
1990 |
603 |
28 500 |
78 % |
Source : SEGESA - INSEE
A compter de 1990, la réduction du nombre total des ZPIU est
parallèle à l'accroissement du nombre des communes qui les
composent, notamment du fait de la simplification de la carte des ZPIU que rend
possible leur grande extension sur le territoire. Un tel accroissement montre,
à lui seul, que l'indicateur constitué par les ZPIU
méritait d'être affiné.
Comme le relève la SEGESA dans son étude de 1994 sur
les
espaces de périurbanisation
3(
*
)
, la définition de ces zones
repose sur l'assimilation, dans un même groupe, de communes de taille
très hétérogène.
C'est ainsi qu'en 1982, sur 877 ZPIU, 450, soit plus de la moitié,
avaient moins de 10.000 habitants, alors même que la seule ZPIU de
Paris comportait 1.244 communes comptant au total 10,2 millions
d'habitants. En revanche, la plus petite ZPIU ne regroupait que
2.017 habitants.
La SEGESA notait également que certaines communes n'appartenant pas
à l'espace périurbain faisaient cependant partie des ZPIU : c'est
ainsi que plusieurs ZPIU n'étaient composées que d'une seule
commune et que d'autres étaient soit entièrement rurales, soit
entièrement urbaines.
Au total, selon la même source :
- l'assimilation des communes rurales appartenant aux ZPIU à
l'espace périurbain était abusive ;
- l'augmentation du nombre des communes classées en ZPIU jusqu'en
1982 traduisait l'accroissement de la mobilité individuelle et la
dissociation croissante entre domicile et lieu de travail ;
- le développement des ZPIU n'ayant pas la même signification
autour de toutes les villes, il était nécessaire d'opérer
une distinction en fonction de leur taille.
Cette première approche du monde périurbain a montré
l'extraordinaire extension que connaissent les alentours des villes. Il
revenait à de nouvelles études d'affiner ces premiers
résultats au plan qualitatif.